TK D. H. HILL UBB;€y NOBTH C^ftOLIN^ ST4TE C0LLE6E ENTOMOLOeiC^L COLLECTIOM .^^ DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE. Liste des lettres initiales adoptées par les auteurs. MM. AD.B. Adolphe Brougniar t. A. D. J. Adrien de Jussieu. A.D..NS. Antoine Desmouiins. A.R. Achille Richard. AUD. Audouin. B. Bory de Saint- Vincent, c. p. Constant Prévost. ». Dumas. D. CE. De Candolle. D..H. Deshayes. ï)R..z. Drapiez. T.. Edwards. MM. F. Daudebard de Férussac. FI/.. s. Flourens. G. Guérin. G. DEL. Gabriel Delafosse. GEOF. ST.-H. Geoffroy deSt.-Hilnire. G..N. Guillemin. isiD. s. Isidor Bouidon. K. Kunth. LAM.-X. Lamouronx. I.AT. Latreille. LUC. Lucas. La grande division à laquelle appartient chaque ai ticle , est indiquée par l'une des abréviations suivantes , qu'on trouve immédiatement après son titre. ACAL. Acalèphes. ANNEL. Annelides. AHACHN. Arachnides. BOT. Botanique. CRUST. Crustacés. CRYPT. Cryptogamie. r.cniN. Echinodcrmes. }oss. Fossiles. oÉOL. Géologie. INF. Infusoires. iNs. Insectes. INT. Intcslinaux- MAM. Mammifères. MIN. Minéralogie. MOLL. Mollusques. OIS. Oiseaux. PHAN. Phanerogamie. POIS. Poissons. POLYP. Polypes. REPT. BAT. Reptiles Batracien.*. — CHEL. — Chéloniens. — OPH. — Ophidiens. — SAUR. — Sauriens. zooL. Zoologie. JMPRlMERIIi BE J. TASTU , BUE PE VADGIRARI», N" 3fi. DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE, PAR MESSIEURS AuDOUiN, Isid. Bourdon, Ad. Brongniart, De Candolle, Daudebard DE FÉRUSSAC , Deshayes , A. Desmoulins , Drapiez , Dumas , Edwabds , Flourens , Geoffroy de Saint-Hilaire , Guérjn , GuiLLEMLN , A. De Jussieu , KuNTii , G. De Lafosse , Lamouroux , Latreille, Lucas, C. Prévost, A. Richard, et^BoRY de Saint- Vincent. Ouvrage dirigt; par ce dernier collaborateur, et dans lequel on a ajoute, pour le porter au niveau de la science , un grand nombre de mots qui n'avaient pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs. TOME CINQUIÈME. CRA-D. PARIS. REY El GRAVIER, LIBRAIRES-ÉDITEURS, Quai des Augustins, n" 55 ; BAUDOUIN FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS, Rue de Vaugirard, n** 36. AVRIL 1824. ^î/i ihn rïXjii .iill ^ \!li 1.x i.k. .. ! 1^ *f DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE. CRA CRA v>rt- meria. P'. ce mot. CRAMPE, rois. Syn. vulgaire de Torpille, r'. ce mot. (b.) CRAN ou CRAN DE BRETAGNE. BOT. riiAN. Ou l'écrit aussi Cram. Noms vulgaires du Cochlearia Aritio- lacia, L. ,Arjnoracta l'uslica ,^A\\m^. /^. AUMOBACIA et CoCULEARIA. (b.) CRAN ET CRON. MIN. Syn. de Craie et de Falhun. F", ces mots, (b.) » C Pi A N C II I E. Cranchia. moll. Leach a divisé les Céphalopodes Dé- capodes en deux lamilles , les Sé- piolidées et les iSéplaccs ; dans les Sé- piolidées il propose deux nouveaux genres , Sépiole et Cranchie. Ce der- nier genre, qu'il dédie à Cranch , voyageur- naturaliste anglais qui a montré le plus grand zèle pour la zoologie, est caiactérisé delà manière suivante : nageoires terminales, rap- prochées et libres à leur sommet ; les pieds ordinaires inégaux; la paire su- périeure très-courte ; la deuxième et la troisième graduellement plus lon- gues ; le cou réuni au sac postérieure- ment et de chaque côté par des brides épaisses. Les deux espèces qui vien- nent des meî's de l'Afrique occiden- tale , sont : Le Cranchie rude , Cranchia scabra, Leach ( Nova Miscell. ZooL T, III , p. 137 , et Journ. de Phys. , mai i8i8, p. 095), figuré dans le CRA n même recueil , juin 1818, fig. 6. Le sac est couvert de petits tubercules. Le Cbancihe tacheté, Cranchia inaculala , Leath ( lue. cit. , fig. 3). Celle-ci a le sac lisse , maculé de ta- ches ovales ou rondes. (d..h.) "CRANDANG. bot. piian. Syn. de Limon à Java. (b.) CRANE. ZOOL. Ce mot , dans son acception la plus restreinte , signifie seulement la boîte osseuse de l'encé- phale; mais comme la face est immé- diatement continue au Crâne, comme tous les os antérieurs du Crâne font partie de la face , et comme tous les os de la face, sans exception , s'arti- culent avec ceux du Crâne , même dans plusieurs genres de Mammi- fères, par exemple, les intermaxil- laires dans l'Aie-Aie , les Cachalots; comme enfin le mot Crâne en zoo- logie s'entend de la totalité (le la cliarpentc osseuse de la tête , c'est dans toute l'extension de ce dernier sens que nous allons en traiter ici. Le Crâne proprement dit renferme les organes encéphaliques ou céré- braux et l'organe de l'ouïe ; la lace est le siège des organes de la vue , de l'odorat et du goût ; et dans tous les Animaux pourvus de muiles, de l'or- gane spécial du toucher. Plus les organes des sens sont développés , plus la proportion de la face au Crâne grandit ; et plus les organes céré- braux se développent, plus la pro- portion du Crâne à la face augmente. Comme le volume des organes cé- rébraux avait été pris pour mesure de l'intelligence, attendu qu'en gé- néral , dans les JMammifères et les Oiseaux , l'amplitude de la capacité du Cl âne représente le volume de l'encéphale , on avait pris le rapport que l'aire de la capacité du Crâne offre avec l'aire de la face , pour *mesure proportionnelle de 1 intelli- gence des Animaux. C'est Cuvier qui avait proposé cette dernière me- sure. En général , le Crâne et la face se balancent ainsi par la réciprocité de leurs développcmens ; mais ce n'est pas une règle absolue. Aiusi chez la CRA plusieurs Phoques et Dauphins , le Crâne efle cerveau, proportions gar- dées , sont presque aussi développés que chez l'Homme , et cependant la face n'y en a pas moins elle-même un très -grand excès de développe- ment. Nous dirons plus loin pourquoi nous n'admettons pas cette mesure des aires comme généralement et ab- solument exacte. Nous allons d'abord démontrer la fausseté de celle qui était précédemment emf \oyée. Camper observant que^ dans l'Hom- me, le degré de proéminence du front coïncidait assezordinairemcnt avec le degré des facultés intellectuelles, et que dans les diverses espèces d'Hom- me cc?te proéminence du front dimi- nuait avec Tensemble de leurs facultés, exprima la quantité de cette proémi- nence par l'angle que la ligne tangente au point le plus saillant du front et aux incisives supérieures , fait avec une autre ligne qui partage en deux le plan passant par les trous auditifs exté- rieurs et le bord inférieur de l'ouver- ture antérieure des narines. Cette mesure ne pouvait qu'expruner à peu près , dans l'Homme même , la proportion du volume du cerveau; car elle suppose les contours exté- rieurs du Crâne parallèles à ses con- tours intérieurs. Or, dans l'Homme , il arrive chez certains individus que ce parallélisme est loin d'exister. Les sinus frontaux creusés dans l'épais- seur du coronal , en se propageant quelquefois outre mesure , causent une saillie des contours extérieurs , derrière laquelle le cerveau se trouve fort reculé. Dans les Animaux l'angle facial devient bien plus infidèle. Par exemple , dans l'Eléphant , chez les Mammifères, etchez les Oiseaux, dans la Chouette et le Hibou, à qui le vo- lume de leur Crâne et la proéminence de leur front faisaient attribuer une certaine supériorité d'intelligence , la- table intérieure du Crâne est écartée de l'externe d'une quantité qui équi- vaut au quart , ou même sur le front , à la moitié du diamètre total du Crâne. Or, on voit que pour que la ligue faciale représentât le volume du CRA cerveau, il faudrait la conduire du bord de l'intermaxillaire à traveis la face , de manière à ce qu'elle fût tan- gente au point le plus saillant en avant du contour intérieur du Crâne. 31ais dans ce trajet une grande partie de la face se trouverait éliminée , et l'on ne pourrait rien conclure du ré- sultat , puisqu'une partie de l'un des termes du rapport serait ainsi re- tranchée. L'angle facial doit donc être exclu comme mesure proportionnelle de l'intelligence des Animaux. Il ne doit plus servir qu'aux artistes pour mesurer , d'après nos idées sur le beau, le degré de majesté de la li- gure humaine , et la mettre en pro- portion avec la supériorité de nature ou de génie attribuée aux Hommes et aux divinités que la politique et la religion exposent aux adorations et aux respects du peuple. Si le volume de l'encéphale, ou, ce qui est la même chose, des organes cé- rébraux, donnait une mesure propor- tionnelle de l'intelligence, le rapport qu'a proposé Cuvier entre l'aire du Crâne^dans ses contours intérieurs, et l'aire delà face, ne serait pas encore une expression constante de cette me- sure. Mais nous avons fait voir (Kech. anat. et phys. sur le syst. nerveux , et Mém.spéc. sur ce sujet ,Journ.compl. du Dict. des Se. médic. , 7 septembre 1822) que ce n'était pas le volume hy- drostatique de l'encéphale, mais l'é- tendue des surfaces que développe ce volume qui était la mesure la plus appioximative des facultés intellec- tuelles dans tous les Animaux. Or, comme le nombre et la profondeur des sillons et des replis dont se ci'euse le cerveau sont tout-à-fait indépen- dans de l'amplitude du Crâne ; et , comme un cerveau plus petit, mais plissé, peut, selon le nombre et la Ï)rolondeur de ses plis , offrir quatre , luit ou dix fois plus de surfaces qu'uu cerveau double , mais dont les con- tours forment des courbes régulières, on voit que l'aire du Crâne ne peut point offrir de données pour le calcul qu'on se propose. En outre , dans les Poissons comme dans les Reptiles, ja- CRA mais l'encéphale ne remplit le Crâne; il n'en occupe pas ordinairement plus delà moitié ou au plus les trois quarts. Dans la Tortue européenne, par exem- ple {f-' . les planches de notre Anat. ctPh^siolog. des syst. nerv.), l'aire de la coupe ventrale de l'encéphale est j)resqu'un tiers plus petite que l'aire de la cavité cérébrale , et dans les Poissons , soit osseux , soit cartila- gineux ,1a disproportion est constam- ment plus grande encore. L'aire du Crâne ne peut donc ici servir de mesure au cerveau, ni conséquemment aux facultés intellectuelles. Le rapport de l'aire du Crâne à laire de la i'acc ne pourrait donc être appliqué qu'à des Animaux oii les contours de l'encé- phale ont des courbes régulières, c'est- à-dire oii l'encépiiale n'a point d'an- fractuosilés et oii la périphérie de la cavité cérébrale représente justement le volume de l'encéphale: tel est le cas de la plupart des Rongeurs, des Edentés , etc. , chez les Mammifères , et de tous les Oiseaux. Ce qui constitue l'individualité ou la nature particulière de chaque Ani- mal,c'est le nombre des facultés qu'il possède , le degré de perfection de chacune d'elles , et leur combinaison harmonique sous le i apport du nom- bre et de la perfection. Chacune de ces données et l'ensemble qui en ré- sulte varient à l'infini, comme on sait, d'une espèce à l'autre. De-là cette diversité de structure et de propor- tions réciproques dans les organes des sens et du cerveau, organes dont l'ac- tivité en exercice constitue ces fa- cultés. Et comme le développement de ces organes produit nécessaire- ment le degré d'amplitude de la cavi- té osseuse qui les contient, on voit 'l'abord quelle doit être la diversité des Crânes parmi les Animaux ver- tébrés. Or, nonobstant cette diversité dans la configuration des têtes osseu- ses , et dans la proportion de leurs parties, il est à peu près démontré aujourd'hui que le nombre de leurs élémens ou pièces osseuses primitives est uniforme, et qu'à travers la di- versité de formes et de fonctions qui CRA i3 d'une classe à l'autre déguise ces élé- mens osseux , et même les transporte d'un organe à un autre , chacun de ces élémens conserve invariablement avec les autres les mêmes rapports de situation ; et qu'il s'anéantit plutôt que de perdre son rang dans le sys- tème pour enjamber en avant ou ea arrière , à droite ou à gauche de sa ]50sition ordinale. C'est surtout Geof- froy Saint-Iiilaire( Ann. etMém. du Muséum et Philos, anat. T. i et ii ) qui a analysé la multitude de toutes ces combinaisons de formes et de nombresauxquelles sontassujettis les os de la tête des Vertébrés dans leur état adulte. Comme nous l'avons dé- jà dit ( art. Anatomie, § i ) , il re- connut qu'en remontant pour tous les Animaux vertébrés le plus près possible de la fornution de l'être , quel que fut le nombre d'os défini- tifs dont se compose le Crâne de l'adulte, ce nombre est identique pour tous dans les premiers temps de la vie; que la diminution ultérieuJ'e du nombre des os dans les Mammi- fères et surtout dans les Oiseaux, n'é- tait qu'apparente , et dépendait de la réunion deux à deux , trois à trois ou. même davantage , de pièces voisines; que , par l'efFcl de ces réunions , des os pairs devenaient des os symétri- ques : tel est, par exemple , le fron- tal de l'Homme adulte comp;»ré aux: frontaux de l'enfant ou bien aux frontaux de la plupart des Mammifè- res; que ces réunions ne confon- daient pas seulement des os situés sur la ligne médiane , comme leS fiontaux que nous venons de citer , mais confondaient aussi des os colla- téraux à droite ou à gauche de cette ligne: tel est, par exemple, le tem- poral de l'Homme oii se trouvent soudés le tympanal , le rocher, la caisse , le mastoïdien , le styloïde , etc. Il en conclut donc que les va- riations dans le nombre des os dé- finitifs du Crâne chez les ditTérens Vertébrés adultes dépendaient du degré d'ossification propre à chacun d'eux , et que , selon 1 extension do ce degré, un plus grand nombre do i4 CRA pièces se réunissaient , et qu'ainsi un plus petit nombre en restait définitive- ment isolé. Voici , d'après les principes précé- dens , la composition du Cvâne dans tous les Animaux vcrlébrés en pro- cédant d'avant en arrière : i° le pre- mier sphénoïde formant la partie an- térieure du sphénoïde humain ré- sulte de deux paires de pièces latéra- les , l'une supérieure, savoir les In- grassiauxou ailes d'Ingrassias ; l'au- tre inférieure , les Bertinaux ou cor- nets sphénoïdaux de Berlin. Ces deux paires de pièces latérales flanquent à droite et à gauche une pièce médiane dite cntosphénal ; les deux frontaux forment l'arc supérieur de la cavité médullaire de cette sorte de vertèbre ; 2° le second sphénoïde a pour b;ise l'hyposphénal flanqué également de deux paires de pièces latérales , l'une en haut, l'autre en bas. La paire su- périeure résulte desptéréaux ou gran- des ailes du sphénoïde ; la paire infé- rieure des plérigoïdaux ou apophy- ses ptérigoïdes externes. Les deux pariétaux forment l'arc supérieur de la cavité médullaire de cette autre vertèbi'c. La cavité du système san- guin de ces deux vertèbres est fermée . • Il 1 • iulérieuremcnt par les deux palatins pour la première, et par les héris- seaux ou apopjiyses ptérigoïdes in- ternes pour la seconde. L'on voit , d'après l'ordre de connexion de ces parties osseuses rattachées ainsi à deux systèmes de pièces similaires ou de vertèbres, que l'élude de la face est inséparable de celle du Crâne, puisque plusieurs os de la face sont des dépendances de l'une ou de l'autre de ces deux premières vertè- bres crâniennes ; 3" l'occipital hu- main résulte de trois paires de pièces osseuses , étagées l'une sur l'autre , et dont l'inférieuie repose sur une pièco unique et médiane dite basilaire ou sous-occipitale. Cette pièce impaire répond à l'entosphénal delà première vertèbre crânienne, à l'hyposphénal de la seconde. C'est donc l'analogue du corps d'ime vertèbre. Les deux pièces de la paire inférieure restent CRA écartées l'une de l'autre vers la ligne médiane oii leurs bords internes plus ou moins échancrés cix'conscrivent la moelle allongée , et forment la plus grande partie du trou occipital ; ce sont les occipitaux latéraux ou ex-oc- cipitaux. Les pièces de la paire inter- médiaire sont au contraire juxla-po- sées sur la ligne médiane, et com- plètent supérieurement le trou occi- pital. Ce sontles occipitaux supérieurs ou sur-occipitaux ; enfin les pièces de la paire supérieure ou troisième paire, soudées aussi par leursbords internes, ont reçu lenom d'inlerpariétal parce qu'elles se trouvent plus ou moins engagées entre les pariétaux. Or , il y a un rapport constant entre l'étendue en surface de ces os, et le développe- ment de parties encéphaliques déter- minées. Ainsi , par exemple , les oc- cipitaux latéraux et les occipitaux su- périeurs de la troisième vertèbre gran- dissent les premiers comme les lobes latéraux ; les seconds comme le iobe médian du cervelet. Les interparié- taux ou troisième paire d'occipitaux grandissent comme les lobes optiques ou tubercules quadrijumeaux; les pa- riétaux représentent le développe- ment des deux lobes postérieurs de chaque hémisphère cérébral ; voilà pourquoi ils sont plus grands dans l'Homme que dans tout le reste des Vertébrés. Les frontaux paraissent en rapport avec le lobe antérieur des hémisphères cérébraux. Ils le sont aussi avec les lobes olfactifs et les narines. Voilà pourquoi ils sont quel- quefois plus développés ailleurs que dans l'Homme, quoique le cerveau soit, alors seulement, plus petit. Mais à mesure que chaque appareil en- céphalique diminue, et surtout que l'ensemble de l'encéphale ne se com- pose plus que des lobes correspon- dans aux nerfs des sens , des os qui faisaient partie du Crâne dans les Mammifères, par exemple, et dont la face interne était contiguë à une partie encéphalique, cessent aussi à mesure de faire partie delà boîte cérébrale,''et deviennent tout-à-fait libres en de- hors pour servira d'autres usages. Tels CRA sont, pai' exemple, dans les Poissons cl les Reptiles, le Ictupoial , le mastoï- ilicn , la caisse et le rocher, etc. Alors ces os dont nous n'avons point parlé plus haut parce qu'ils ne font pas partie nécessaire du Crâne, et que , dans les Reptiles et les Poissons , ils deviennent partie integianic de la face ou des mâchoires, non-seule- ment ne s'élargissent plus en une même et commune surlace, comme dans l'Homme et les Mammifères voi- sins , mais jouent lihremenl les uns sur les autres par des articulations plus ou moins mobiles : de-là deux ou trois bras de levier ajoutés à la mâchoire inférieure dans les Ophi- diens; à cette mâchoire et à l'opercule dans les Poissons. Enfin, pour en re- venir à la mesure des facullés intel- lectuelles par une proportion a natomi- que prise sur les parois du Crâne, nous dirons que plus il y a d'os employés à former ces parois , et plus larges sont les surfaces pour lesquelles chacun de ces os intervient , plus grand paraît être le développement de la masse encéphalique , et surtoutl'organe cé- rébral contigu à chacune de ces sur- faces , ou , ce qui revient au même, la faculté ou le talent dont cet organe est le siège. Nous avons vu chez Geoffroy Saint-IIilaire un assez grand nombre de cerveaux d'Animaux moulés en plâtre coulé dans leurs Crânes. Sur ces plâtres sont représen- tés en couleur les espaces par les- 3ucls les différons os interviennent ans les parois intérieures du Crâne. On ne peut prévoir les résultats de cette méthode d'observation ; mais il est évident néanmoins qu'on n'en pourra tirer aucune donnée en rap- ];ort avec les accroissemens de sur- face de chaque partie encéjdialique par le plissement de ses circonvolu- tions. Or , nous avons démontré que c'est à la quantité de ce plissement et à l'excès relatif des surfaces dévelop- pées par ces plis, que tiennent et le nombre et la perfection individuelle de ces facultés {V. notre Anatomie et Physiologie comparative de tous les systèmes nerveux ). CRA i5 Nousavons décrit les pièces constam- ment intégrantes du Crâne dans les classes de Vertébrés ; nous avons vu que les os intercalaires de la deuxiè- me et de la troisième vertèbre cépha- lique avaient , par rapport au cerveau, des rapports de voisinage variables. Mais malgré ces variations, ils res- tent constamment dans les mêmes connexions ordinales ; voici cet ordre : le mastoïdien s'interpose entre l'occi- pital latéral en arrière , le temporal et la caisse en avant ; en dedans de la caisse est le rocher; en dehors, le tympanal ou cadre du tympan ; en avant la portion écailleuse du tempo- ral s'unit au pariétal en haut, et au sphénoïde en bas. Dans les Reptiles et les Poissons , comme nous le dirons plus bas, le tem- poral et le mastoïdien ne faisant plus partie des parois de la cavité cérébrale, les deux vertèbres encéphaliques pos- térieures se touchent sur tous les points de leur contour , excepté à l'endroit de l'intercala lion du rocher. Le repoussement de cet os en dehors du Crâne j disperse sur le côté de la tête, dans les deux dernières classes , toutes les pièces osseuses qui dans les deux autres étaient accumulées au- tour ou dans l'intérieur de l'organe de l'ouïe. Les 03 de l'organe de l'ouïe qui , dans l'Homme et la plupart des Mam- mifères, sont le plus profondément situés en apparence et le moins sus- ceptibles de dislocation , sont donc, comme on va voir , précisément ceux qui en subissent le plus. Les appendices inférieurs de la pre- mière vertèbre encéphalique sont , comme nous avons vu, les palatins. Les appendices inférieurs de îa secon- de , sont les apophyses ptérigoïdes internes : dans les Mammifères , les seuls palatins ne sont pas continus avec la base de la première vertèbre ou le premier sphénoïde. Toutes les autres dépendances de cette première vertèbre et de la seconde leur sont soudées. Tout cela forme chez eux , soit le sphénoïde unique , soit les deux sphénoïdes ; et ces dépendances i6 CRA ont alors des dimensions d'autant plus courtes que la fat^e est plus petite, par rapport au Crâne. C'est sur ces appendices inférieurs, savoir les pa- latins et les apophyses ptérigoïdes in- ternes et externes , que la i'ace appuie en bas; en haut, elle repose sur les frontaux , et entre deux , sur Tento- sphénal ou le corps même du premier sphénoïde. La face se divise en autant de ré- gions osseuses qu'elle contient d'or- ganes de sens : i? sur la ligne mé- diane, la région nasale; 2" en bas, la palatine; 3" latéralement , l'oculaire. Comme tous les Animaux vertébrés diffèrent moins entre eux par le nom- bre ou le développement proportion- nel de leurs sens que parle nombi'e et le développement de leurs organes intellectuels ou cérébraux , et comme, ainsi que nous l'avons vu , chaque organe, soit sensitif , soit intellectuel ou cérébral , est en rapport avec un certain nombre de pièces osseuses qui en dépendent, nous ne trouverons pas dans la combinaison des os de la l'ace les mêmes différences de nombre ap- parent , que nous avons vues au Crâne. 1°. La cavité osseuse de l'odorat se compose en haut de l'ethmoïde , dont la pièce la plus constante est la lame verticale , de la partie du frontal oii s'articulent les os propres du nez, de ces mêmes os; en dehors, des maxil- laires et de leurs cornets , et quelque- fois de l'intermaxiliaire ; en bas, de l'intermaxillaire , du maxillaire et du palatin antérieur. L'ethmoïde et ses cornets, et les parties des autres os voisins qui inteiviennent dans la ca- vité osseuse de l'odorat, croissent en raison de la prédominance de ce sens; mais c'est surtout suivant l'axe longi- tudinal de la tcle que se fait cet ac- croissement; de-là la longueur de la face dans les Chiens , les Cochons , les Ruminans, etc. 2*. La cavité palatine ou du goût , formée en haut, par les palatins en ar- rière , les maxillaires au milieu , et les intermaxillaires en avant , est limitée en bas par les branches de la mâ- CRA choire en avant et en dehors, en ar- rière par l'hyoïde qui lui - même est réellement une dépendance du Crâne auquel , même dans l'Homme quel- quefois , il est articulé par une chaîne de trois osselets dont l'apophyse sty- loïde, articulée ou soudée au rocher, est le supérieur. Selon que cet organe est plus dominant , la partie inférieure de la face , savoir les maxillaires in- férieurs et supérieurs , s'allonge da- vantage ainsi quelesintermaxillaires; la région nasaie peut être alors pres- que avortée. C'est ce qui s'observe pour la partie supérieure de cette ré- gion chez les Orangs, les Macaques et les Cynocéphales , parmi les Qua- drumanes; les Gallinacées , chez les Oiseaux , etc. 3°. La cavité oculaire varie dans les Mammifères phis que dans les trois autres classes. Tantôt elle est fermée de toutes parts excepté en avant , c'est le cas de l'Homme et des Quadruma- nes. Tantôt elle n'a de parois qu'en dedans , c'est le cas du plus grand nombre des Mammifères. Mais ici, à la différence des autres sens , la per- fection de l'organe ne répond pas au nombre d'os qui sont en rapport avec lui par leurs surlaces. Tout le monde connaît la construction de l'orbite de l'Homme ouvert en avant, de manière que les bords de cette ouverture sont à peu pi es dans le même plan, et que les plans des deux orbites ne sont inclinés l'un sur l'autie que de quatre ou cinq degrés : trois os contribuent à ses bords, le fronîal,le maxillaiieetle ju- gal. Sept os forment ses parois, le fron- tal , l'ethmoïde , le lacrymal , le pala- tin,^ maxillaire, le jugal et le sphénoï- de; les axes des deux orbites forment un angle d'environ quarante-cinq degrés. Dans lesSinges, les orbites, composées et dirigées comme dans l'Homme, ont mêmcT'anglede leursaxes encoreplus petit. Mais à partir des Chauve-Souris, en allant parles Carnassiers aux Ron- geurs, Pachydermes , jusqu'aux Céîa- cés chez les Alammifères ; chez tous les Oiseaux, Reptiles et Poissons, l'angle que forment les axes des orbites va toujours eu s'agrandissant , de sorte GRA que , même chez beaucoup de Reptiles et de Poissons , ces deux axes se irou- ventsur le prolongement d'une môme ligne transversale. Tels sont entre autres les Caméléons qui peuvent , ainsi que la plupart des Cétacés , voir à la fois deux points opjiosés de l'es- pace. Dans la plupart des Mammifè- res, l'oibito ucst foin)ée que par le frontal , le maxillaire et le jugal ; lu projection des organes de l'odorat et du goût, en avant des orbites , a en- traîné dans ce sens l'ethmoide , le pa- latin , la partie dentaire et caverneuse du maxillaire , et le lacrymal , en mê- me temps que, par la diminution des parties encéphaliques correspondan- tes, le sphénoïde s'est trouve rentré et reculé. Les seuls os qui alors appar- ticnncntà l'œil sont donc les trois qui forment les bords de l'orbile dans l'Homme; et même dans les Oiseaux, beaucoup de Reptiles et de Poissons , le maxillaire n'entre plus dans l'or- bite par aucune de ses faces ni même de ses bords. Mais alors le lacrymal intervient ordinairement , de sorte que trois os continuent d'encadrer le globe de l'œil. Mais si dans les Reptiles et les Poissons , les os dont nous venons de parler, s'écartent l'un de l'autre siu' la plus grande étendue de leurs bords , pour former des fentes , des trous , des cavités nouvelles , ou bien agrandir d'auties cavités que celles de l'œil , Ics^ os annexés invariable- ment à cet organe reçoivent des déve- loppemens proportionnés au volume et à l'énergie d'action de cet organe , chez la plupart des Animaux de ces deux classes. Déjà , dans les Oiseaux de haut vol surtout, il se développe sur l'arcade orbitaire du frontal un os aplati , très-saillant dans les Falco, et que l'on a nommé , à cause de sa position, os palpélnal ou susorbi- taire. Dans la plupart des Reptiles et des Poissons osseux, chaque frontal est divisé en trois parties toujours distinc- tes , nommées antérieure, intermé- diaire et postérieure d'après leur or- die de position d'à vaut en arrière. Sur TOME T. CRA i7 le frontal intermédiaire des Reptiles , se développe, en formant un ressaut, l'os susorbitaire ou palpébral, déjà cité dans les Oiseaux. Cet os manque aux Poissons, mais chez la plupart des Osseux, depuis l'os nasal et le cor- net inférieur, jusqu'au frontal posté- ileur , s'étend au-dessous de l'œil un arc de pièces osseuses dont le nombre est de six dans la Morue ( y. Cuvier , Règn. Anim. T. iv , pi. 8, fig. 5). Ces os surnuméraires dans le Crâne, et plusieurs autres dont il sera ques- tion ailleurs , et qui existent, soit iso- lés, soit en dilléreus points du Sque- lette, n'ont évidemment pas d'arialo— gués, et dérogent , il faut le dire , à la loi de l'unité de composition du système osseux. 4". La cavilé auditive éprouve en- core plus de variations que celle de l'œil , au point qu'elle iinit par s'effa- cer tout-à-fait, et que ses os se pro- jettent dans un même plan tout en conservant leurs rapports ordinaires. Cette cavité se prolonge de dehors en dedans au travers du cadre du tym- pan ou tympanal , et de la caisse oii se trouvent articulés l'un sur l'autre, dans l'ordre suivant, !c marteau, l'enclume, le lenticulaire et l'étrier. Le marteau s'articule sur le tympanal par l'inter- médiaire de la membrane du tympan, et l'étrier sur le rocher par l'intermé- diaire de la membrane de la fenêtre ova- le. La cavité de ce sens se termirfe dans le rocher qui en est la partie néces- saire et fondamentale. C'est à quoi se réduit la cavité auditive dans la plu- part des Reptiles, en y comprenant toutefois un ou deux des osselets de l'ouïe dans quelques Reptiles, les Ba- traciens par exemple. Tous ces osse- lets subsistent néanmoins à leur place dans les Sauriens et les Oiseaux (Phil.Anat.pl. i,fig. 7, 10 et 11). Dans beaucoup de Mammifèies , le mastoïdien agrandit encore la cavité auditive par la communication delà caisse avec les cellules dont il est creusé ; et dans les Oiseaux de proie nocturnes , tout le pourtour du Crâne est véritablement un immense déve- loppement des cavités auditives par la. i« CRA communication avec le roclicr des cellules qui, tout autour duCiâoe, écartent les deux tables de ses os. Dans ces mêmes Reptiles, le mastoï- dien , le temporal et la caisse ""ap- partiennent pas plus à la cavilé de l'ouïe qu'à celle du cci-veau. Projetés en arcades sur les côtés du Crâne en jM-rière des orbites, ils interceptent des voûtes, des cavités plus ou moins ]>rofondcs qui servent soit de points fixes aux muscles moteurs de la mâ- choire inférieure sur la tête, soit de points mobiles aux muscles qui meu- vent S tête sur le cou. Ce dernier cas a lieu chez les Crocodiles; l'autre a lieu chez les Ophidiens ordinaues. Mais chez ceux à mâchoires dilatables, les Pythons, les Boas et les Vipères, le mastoïdien et la caisse deviennent eux-mêmes des bras de levier angu- laires, congénères du maxillaue infé- rieur dans ses mouvemens. {V., pour les Sauriens , Geoff. St.-Hd. Ann du Mus. t. lo, pi. 4 ; la tête du Crocodile, Cuv. Règn. Auim. t. 4, pi. 6, f. 7, 8 et 9 ; la tête de l'Ophisaure , et pi. 7, ng- 1 , 2, 5, 4, 5 et 6; tête du Python et du Serpent à sonnette.) Dans les Poissons , le rocher lui- même n'est plus employé dans l'or- gane de l'ouïe. Celui-ci est tout entier contenu dans la cavité mêmeduCrâne, ainsi que les appareils membraneux qui dans les trois autres classes occu- paient les conduits et les cavités du rocher. Tous ces os creux chez les Mammifères et les osselets même (lui étaient contenus dan.^ leur ca- vité , sont produits au dehors pour servir à de nouvelles fonctions rela- tives à un autre milieu d'existence. Tous sont mobiles l'un sur l'autre , excepté lerocher.La caisse , centre de mouvement des pièces de l'opercule pt des deux mâchoires (GcotF. Phd. \nat. pi. 1 ,fïg- ^), arcbouteen arrière l'étrier, en dehors le tympanal en avant le temporal et le slylhyal (apophyse styloïde). L'étrier, 1 en- clume , le lenticulaire et le marteau, sous forme écailleuse , constituent le plan mobile connu sous le nom d'o- percule. Le tympanal par son cxtré- GRA miié inférieure sert à l'articulation de la partie articulaire du maxillaire in- férieur, et le stylhyal en dedans rat- tache au Crâne l'hvoïde par l'inter- médiaire de deux branches osseuses dont nousparleronsau motOpercule. V. ce mot. Le maxillaire inférieur, par ses rela- tions et ses fonctions , fait réellement partie c'e la tête osseuse , et par con- séquent du Crâne; mais comme les considérations qui s'y rattachent sont surtout relatives à la'digestion , nous en parlerons à part. K. MACnoiBES et MaXILL.VIRES. (a. D..NS.) * CRANE. BOT. cnyPT. {Lycopeida- cées.) Sorte de Vesse-de-Loup , Lyco- perdon , décrite par Paulet (pi. 200, fig. 1) , et qu'il pense être le Champi- gnon désigné par Cœsalpin sous le nom de Cranium-, sa couleur et sa grosseur le font ressembler à un Crâne humain. C'est probablement leijco- perdon giganteum. (ad. b.) » CRANE DE MER. polyp. Quel- ques voyageurs ont donné ce nom à \Alcyonium Cranium de Miiller. (LAM..X.) CRAN G ON. Crangon. crust. Genre établi par Fabricius , et placé par La treille ( Règn. Anim. de Cuv.) dans l'ordre des Décapodes , famille des Macroures , section des Salico- ques, avec ces caractères : antennes latérales situées au-dessous des mi- toyennes , et recouvertes à leur base par une grande écaille annexée à leur pédoncule ; antennes mitoyennes ou supérieui'es à deux filets ; les deux pieds antérieurs terminés par une main renflée , à un seul doigt ; l'in- térieur ou celui qui est immobile , simplement avancé en manière de dent ; la seconde paire de pieds fili- forme, coudée et repliée sur elle-mê- me dans le repos, terminée par un ar- ticle bifide ; mais à divisions peu dis- tinctes; prolongement antérieur du test , ou le bec tiès-coiut. Les Cran- gohs ressemblent aux Alphées par le nombre et la correspondance des pieds en pince , mais ils en diffèrent essentiellement par le doigt inférieur CRA ou fmmobile des deux premiers pieds et par ceux de la seconde paire qui sont coudes et filiiornies. Ce genre , qu'on pourrait confondre au premier abord avec celui des Palcmons , s'en éloigne par les deux filets des anten- nes mitoyennes, par la petitesse du prolongement anlcM ieur de leur cara- pace el par la manière dont se termi- nent les deux premières paires de pâ- tes. Ces Crustacés ont un test inco- lore ou tirant un peu sur le vert , marqué souvent d'une infinité de I)oinis ou de lignes noires. Ces cou- enrs changent singidièrement lors- qu'on les cuit ou quand on les plonge dans l'esprit de vin. Alors ils se colo- rent en rouge. On les trouve conmiu- némcntsur nos côtes dans les endroits sablonneux. Ils ont des moiivemcns très-brusques, nagent ordinairement sur le dos , et frappent souvent l'eau avec leur abdomen qu'ils replient contre le thorax, et distendent en- suite avec beaucoup de force. Les pê- cheurs en prennent en grande quan- tité dans leurs filets, et s'en servent quelquefois comme d'amorce pour at- tirer plusieurs Poissons riverains qui s'en nourrissent. On les sert aussi sur nos tables, mais leur chair n'est pas à beaucoup près aussi délicate que cedc des Chevrettes. Ou les confond ce- pendant quelquefois avec celles-ci , et on les nomme indistinctement Cre- vette de mer , Chevrette , Cardon ; mais les Chevrettes proprement dites appartiennent au genre Palcmon. V . ce mot. Les espèces les plus connues sont : Le Crangon boréal, Cr. boreas , décrit et représenté par Phipps ( Voy. au Nord, pi. ii, fig. i ). Il est le plus grand de ceux que l'on con- naît; lierbst ( Cane. tab. Sg , fig. 2) a copié cette figure. Le Crangon vulgaire, Cr.vulga- ris , Fabr., vulgairement le Cardon , représenté par Rocsel ( ï. m, tab. 65, fig. 1, 2). Il est très-commun sur les côtes de l'Océan. Le Crangon épineux , Cr. spino- sus , Leach , sur les côtes méridiona- les de l'Angleterre. CRA ly Risso (Hist. des Crusl. de Nice , p. 81 ) décrit deux espèces nouvelles de Crangon : la première, qu'il nomme Crangon fascié, Cr. /(2scia/i/s,et qu'A représente ( tab. 3, fig. 5 ) , semble appartenir, suivant Latreille , à un autre genre ; la seconde , qu'il ne fi- gure pas , porte le nom de Crangon ponctué de rouge, Cr. rubro- punc- latus. L'une et l'autre ont été trouvées dans la mer de Nice sur les bas-fonds sablonneux. (aud.) CRANIA. BOT. PiiAN. (Théophras- te.) Syn. de Cornus mascula. V. Cor- nouiller, (b.) CRANICHIS. Cranichis. bot. niAN. Famille des Orchidées , Gy- nandrie Monandrie. Swartz , qui a établice genre dans sa Flore des Indes- Occidentales, lui a donné pour ca- ractères : un calice déjeté latérale- ment; les trois divisions externes et les deux divisions internes à peu près égales eutie elles , rapprochées dans leurs parties inférieure et moyenne , un peu écartées supérieurement, quel- quefois tout-à-fait écartées; le la- belle est supérieur, placé entre les deux folioles internes ; il est concave et recouvre les organes sexuels; le gynostème est dressé, un peu dilaté dans sa partie supérieure qui porte antérieurement une anthère à deux loges , terminée en pointe à sa partie supérieure. Chaque loge renferme une masse de pollen pulvérulent. Le stigmate est placé au-dessous de l'an- thère, à la face antérieure du gynos- tème ; l'ovaire est à peine tordu. Le fruit est une capsule trigoue s'ou- vraut en trois valves. Ce genre ne se compose que d'es- pèces américaines , la plupart origi- naires de la Jamaïque , d'oli Swartz en a rapporté six. EUiot en a trouvé ime en Caroline, à laquelle il donne le nom de Cranichis inultijîora. Ce sont en général de petites Plantes à racines lasciculées , à tige simple quelquefois dépourvue de feudles ' portant des fleurs assez petites , dis- posées en épis. Aucune d'elles n'est cultivée dans nos serres. (a. k.) 20 CRA CRANIE. Crania. moll. Le genre Cranie , iustilué par Bruguière , avait été confondu par Linné parmi les Anomies. Il ne connaissait qu'une seule espèce qui pût se rapporter au genre de Bruguière, c'est \ Anomia Craniolaris qui est encore , à ce qu'il paraît, la seule espèce vivante con- nue. Depuis Bruguière , presque tous les conchyliologues ont admis ce genre; Lamarck, Megerle , Ocken , Férussac, Defi'ance , Blainville, sont de ce nombre; Guvier n'en fait pas mention , il ne le cite même pas parmi les Anomies. Quoi qu'il en soit , ce genre ne doit plus être placé parmi les Multivalves comme le pensait Bru- guièi'e , car il n'a , avec eux , aucuns rapports de forme et de structure , et ces trous dont la valve infé- rieure paraissait percée pour l'in- sertion des muscles sur des osselets analogues à ceux des Anomies , sont un fait que l'observation a détruit. Les Cranics n'ont aucune char- nière ; dépourvues de ligamens et de dents propres à retenir les deux val- ves, il est fort rare de les trouver en- semble dans les espèces fossiles sur- tout; il n'y en a que quelques-unes qui soient connues parfaites; la valve inférieure seule des autres , fixée aux différens corps sous-marins, se retrou- ve plus facilement. Le nombre des espèces connues n'est pas encore con- sidérable ; c'est Defrance qui en a fait connaître le plus dans le Dicùonnaire des Sciences Naturelles. C'est d'a- près lui et d'après ce que nous pos- sédons dans notre collection, que no us allons donner les caractères géné- riques suivans : coquille inéquivalve , suborbiculaire ; valve inférieure pres- que plane , percée du côté interne de trois trous inégaux et obliques; val- ve supérieure convexe ou conique, semblable à une i)etite patelle , mu- nie intérieurement de deux callo- sités saillantes; point de dents ni de ligament cardinal ; Animal incon- nu.— On sera toujours embarrassé de placer convenablement les Cra- nies dans l'ordre des rapports , avant de connaître l'Animal qui ha- CRA bite cette singulière Coquille. Les Hip- ponices de Defrance , également pla- cés sur une base adhérente tantôt par une grande sui face, tantôt par uu point seulement de leur face infé- rieure, sembleraient indiquer des rap- ports entre des genres que l'on a éloignés dans des classes dififerentes. Pourquoi , avant de connaître les Ani- maux des uns et des autres , a-t-on f>lacé les uns parmi les Univalves dans e genre Cabochon , tandis que les autres sont rangés parmi les Bivalves dans cette famille des Rudistes de Lamarck, qui semble être un récep- tacle oii l'on a jeté des genres dont les caractères sont peu connus? On ne pourra répondre à cette question que lorsque l'on aura quelques con- naissances positives des Animaux , les caractères tirés des coquilles étant insufQsans. Cranie EN MASQUE , Crania persona- ta, Lamk. ( Anim. sans vert. ï. vi, i''"' part. , p. ioS) ; Blainville ( Dictionn. des Se. Nat. ) ; Anomia Craniolaiis , L. (p. 354o), figurée dans l'En- cyclopédie (pi. 171, fig. 1 et 52) et dans Chemnitz (T. vin, t. 76, fig. 687). C'est une Coquille orbiculaire que l'on trouve non-seulement dans la mer des Indes, mais aussi dans la Méditerranée sur les Polypiers; sa valve inférieui e est plane, adhérente , présentant trois impressions tlont la position en forme de triangle, et la forme de celle du milieu , lui donnent assez l'apparence d'un masque de tête de mort ; la valve supérieuie est con- vexe , conique , blanchâtre , munie à l'intérieur de deux callosités qui semblent avoir servi à l'insertion des muscles. Cranie épaisse, Crania Parisien- ais , Lamk. {loc. cit.); Defrance(Dlct. des Se. Nat.). Elle est très-bien figurée dans les Yélinsdu Mus. d'Hist. Natu- relle (n" 47 , fig. 7 bis) d'après uu bel individu de la collection de Defrance. On la trouve assez fréquemment à Meudon et dans les autres lieux des environs de Paris oii l'on exploite de la Craie. On ne connaît que la valve inférieure qui est lixée, soit aux Our- CRA sins, soit à des fragmcns de Catillus. Cette valve est épaisse , plane , ovale , arrondie , adhérente par sa face infé- rieure; elle présente en dedans des stries rayonnantes et trois impres- sions profondes; le bord est élevé, lisse , fort épais. Cranie Monnaie, Crania Num~ mu lus , Lanik. ( lue. cit. n° 2). Cette espèce fossile avait été prise par Lin- né , mais à tort , pour l'analogue de VAnomia Craniularis. Celle Coquille, que l'on nomme vulgairement JWo«- tiaie de Braticnbourg , est une es- pèce distincte dont on ne con- naît également qu'une valve qui est probablement l'inférieure , quoiqu'on n'y remarque pas de traces évidentes d'adhérence ; elle est suborbiculaire , f résentant des stries rayonnantes à intérieur, ainsi que trois fossettes obliques; quelques stries concentri- ques se remarquent vers le bord qui lui-même est lisse ; elle est fossile. De Suède. Deux autres espèces sont connues : la Cranie antique , Crania antiqua , et la Cranie striée , Crania striata , pour la connaissance desquelles nous renvoyons à l'ouvrage de Lamarck ( Anim. sans vert. T. vi , 1'^ part., p. 259}, (D..H.) CRANIOIDES. Cranioides. poeyp. ross. Bertrand Scheuzer a donné ce nom à un Polypier fossile du genre Méandrine , ou bien à la portion su- périeure de quelque grand Oursin également fossile. (lam..x.) CRAINIOLAIRE. Craniolaria . BOT. PiiAN. Ce génie , établi par Lin- né , et placé dans sa Didynamie An- giospermie, appartient à la famille des Bignoniacées. Lamarck (Encycl. 2 , p. 312) a réuni aux Martynia le Craniolaria annua, L., en lui don- nant le noui de M. spathacea ; d'un autre côté, le Craniolaria fruticosa , L. , ayant été reconnu par Jussieu comme appartenant aux Gesneria , la plupart des auteuis , et entre auti'es Sw^artz , Willdenovf et Persoon , ont cessé de compter le Craniolaria au uomLre des genres, et ses deux es- CRA 21 pèces ont été fondues dans les deux genres précités avec le nom spéci- fique de Craniolaria. Cependant , ce genre avait été bien distingué par Jussieu ( Gêner. Plant. , p. i4o ) , et dans ces derniers temps , Kunth {Nova Gênera et Spec. Fiant. JEquin. vol. m, p. i55) l'a caractérisé de la manière suivante : calice campanule spalhiformc, à cinq dents et fendu latéralement; corolle à tube très- long, à gorge carapanulée, à limbe bilabié; la lèvre supérieure bifide, l'inférieure Irifide ; le lobe du milieu plus large; quatre étamines didyna- mes avec une cinquième rudimcn- taire ; stigmate bilamellé ; drupeovoi- de , pointue, renfermant une noix ligueuse, dont le sommet a deux pe- tites cornes et qui est quadriloculaire; quatre graines, souvent réduites à une seule dans chaque loge, ovées , un peu comprimées et non ailées. La Cranioeaire annuelle, Cra- niolaria annua, L., unique espèce du genre , est une Plante herbacée, très- velue et visqueuse ; à feuilles oppo- sées, quinquélobées, à fleurs blan- ches , panachées vers l'entrée de la corolle et disposées en grappes. Elle croît dans les contrées équatoriales de l'Amérique , et principalement parmi les touffes de Graminées dans la répu- blique de Colombie , où , selon Hum- boldt et Bonpland, les habitans, qui donnent à sa racine le nom de Scvr- zonera, en préparent une boisson amère qu'ils regardent néanmoins comme rafraîchissante. (g..n.) CRATSIOLARIS. moll. Syn. de Cranie en masque. /^. Cranie. (d..h.) CRANION. EOT. crypt. Ce nom , chez les anciens , désignait plus par- ticulièrement la Truffe ou de fort gros Lycoperdons , qui devenaient semblables au crâne des enfans. Dans Théophraste , il est appliqué à l'une des quatre grandes divisions que ce botaniste fit des Champignons. P'. Crâne, bot. crypt. (b.) CRANIQUE. BOT. riiAN. Pour Cra- nic/iis. V. ce mot. (b.) 2 2 GRA CRANtUM. 5I0LL Nom vulgaire que l'on donne aux Cranies , surtout aux espèces fossiles. (d..h.) CRANQUILLIER. bot. piian. L'un des noms vulgaires du Lonicera Pe- ryclimenum. f. Chèvbefeuille. (B.) CRANSON. BOT. PHAN. r. Co- CIILÉARIA. CRAINTZIE. Crantzia. bot. phan. Un grand nombre de genres ont successivement été établis sous ce nom qui rappelle celui du botaniste Crantz connu par plusieurs travaux importans. Mais aucun de ces gen- res n'a été adopté par les botanistes? en sorte qu'aujourd'hui il n'existe réellement pas un genre qui porte ce nom. Ainsi le Crantzia aculeata de Schreber est le Toddalia aculeata de Lamarck. Le Crantzia de Scopoli est le Besleria cristata de Linné. Le gen- re Crantzia , proposé par Swartz , est le mênie que le genre Pachysandra établi par le professeur Richard dans la Flore de l'Amérique septentrio- nale de Michaux. Nuttal , dans ses genres de l'Amérique septentrionale, a proposé un genre Crantzia pour VHydrocotyle lineata de Michaux. Mais ayant vu et examiné phis d'es- pèces d'Hydrocotyle qu'aucun autre botaniste, nous pouvons assurer que ce genre ne peut être admis , et que si l'on voulait séparer les espèces nom- breuses de ce genre d'après les diffé- rences qu'elles otfrcnt , il faudrait éta- blir au moins six ou sept genres. Le Crantzia de Yahl et de Swartz ( Pro- drom. ) est le Tricera lœvigata du même auteur [Flor. Ind. -Occident. ). Enfin , dans le second volume de son Syst. Nat. , le professeur De Can- doUe cite un genre Crantzia de La- gRSCA (flor. Hispan. ined.), qui se compose dedeux espèces : l'une, Crant- zia ochroleuca , Lag. , est le Bras- sica austriaca de Jacquin et VErysi- miim austriacum de De CandoUe ; l'autre , Crantzia frvtescens,^jagRsc., est le Brassica ajvensis de Linné ou Moricaiidia arvensis de De CandoUe. (A. H.) GRA CRAOUILLE ou CRAOUILLÈ- RE. OIS. Même chose qu'Agasse- Cruelle. /^. ce mot. . (b.) GRAPA. POIS. Espèce du genre Serran. /^. ce mot. (b.) CRAPAUD. Biifo. rept. batr. Genre de la famille des Anoures de l'ordre des Batraciens , long-temps confondu avec les Grenouilles , par les naturalistes qui avaient adopté sans exception la classification de Linné , et que Cuvier n'a conservé que comme sous-genre dans son Histoire du Piègne Animal. Laurenti avait indiqué la séparation des Cra- pauds d'avec les Grenouilles d'après Bradley, mais les caractères sur les- quels il établissait cette division étaient la plupart faux. Ceux qu'on doit adopter consistent : dans la di- mension des pâtes de derrière qui n excèdent jamais la longueur du corps; dans la disposition des doigis antérieurs qui sont unis, courts, plats et inégaux; dans la langue qui, plus libre qu'elle ne l'est chez les Grenouilles, n'est fixée qu'aux bords de la mâchoire inférieure ; enfin , dans les verrues dont est couverte leur peau rude , et dont deux beau- coup plus grosses , appelées paroti- des , sont situées sur le cou. Ce der- nier caractère est le plus décisif. Les Crapauds ont d'ailleurs un aspect hideux avec des couleurs tristes et mal assorties ; leur allure est ignoble, tandis que les Rainettes et les Gre- nouilles sont ordinairement svellcs et parées de teintes agréables ; leurs mœurs sauvages et abjectes semblent justifier l'espèce de réprobation dans laquelle ils vivent abandonnés. On les regarde généralement comme veni- meux , et l'on laconte dans les cam- pagnes une foule de fables sur la pro- priété qu'ils ont de charmer les Hom- mes et les Animaux par l'effet de leurs regards et de leur souffle. Les misé- rables faiseurs de dupes qui s'adon- nent, chez les villageois, aux pra- tiques superstitieuses de la magie , les font entier dans leurs conjura- lions ou dans leurs remèdes. Le Cra- I CRA paud jonc toujours un rôle impor- tant clans les histoires do sorciers , et l'on se rap])ellc cet inlortunc Van- nini qui lut briilc vif par arrêt de parleinent parce qu'on avait trouve chez lui un Crapaud renfermé dans un bocal de verre. — Le Crapaud, tout dégoûtant qu'il est , ne doit pas c'tre aussi milfaisant qu'on le suppose communément; cepemlant il laisse ou fait suinlcr de son corps une hu- meur jaunâtre , fétide et horrible- ment acre, qui, selon Cuvicr , peut être nuisible aux petits Animaux, quand ceux-ci en sont touchés. Lors- qu'on le tourmente, il se gonfle et lance par l'anus une liqueur particu- lière qui n'est pas tle 1 urine comme se l'imagine le vulgaire , et qui , si elle arrive dans les yeux , y cause une grande irritation et de vives douleurs, on haleine passe pour infecte. Il se nourrit de Vers, de Chenilles, de petits Insectes , et même des Abeilles mortes qui sont rejetées des ruches. Linné dit qu'il se délecte de Cotule , d'Actéeet de Stachy s fétide. Nous avons suipris l'espèce commune mangeant des Fraises. — Les Crapauds sont en général nocturnes ; ils habitent les endroits frais et obscurs, les trous des vieux murs , sous les pierres et dans la terre; n'en sortent que lorsque des pluies abondantes viennent en été pénétrer le sol, et paraissent souvent dans ce cas, en si grande quantité , que l'on a cru qu'il en tombait du ciel ; c'est surtout dans le fort de l'été que ce phénomène a lieu, et nous avons même observé parfois une si grande quantité de petits Cra- pauds sautant sur la terre après une ondée, que nous aurions été tentés de croire à la tradition populaire si la raison rie nous en eût démontré l'im- possibilité.— Les Crapauds habitent beaucoup moins les eaux que ne le font les Grenouilles ; ils ne semblent même s'en rapprocher que pour y ve- nir déposer leurs œufs. Ils y devien- nent souvent la proie des Brochets et même des Anguilles; à terre, ce sont les Serpens , les Hérons , les Cigognes et les Buses , qui leur font une guerre CRA 23 cruelle. Nous en avons trouvé dans des Couleuvres, qui, ayant été avalés tout vifs, n'étaient pas encore morts après être demeurés quelques jours dans l'estomac de leur vorace ennemi. On prétend que les Loups et les Renards ne les dédaignent pas ; nous avons de la peine a croire qu'aucun Mam- mifère s'en puisse nourrir; en eft'et, il suflit d'avoir vu un Chien mordre un Crapaud, et, la gueule enflammée , l'abandonner avec des cris arrachés par la douleur, pour juger que la matière acre qui suinte des pustules de l'ignoble proie , est un moyen de défense ccrtam contre tout être dont les lèvres, la langue et le palais sont les parties destinées aux perceptions du goût, l'un des sens les plus délicats. L'anatomie de ces Animaux, grâce aux recherches de Roësel et de Klœtzke, est assezbien connue. Les os de la région supérieure de leur tête sont rugueux à leur superficie; à l'exception de la symphise du men- ton et des intermaxillaiies , ceux du crâne et de la face sont totalement soudés chez les adultes. Les osselets de l'ouïe au nombre de deux , savoir le marteau cirétrier, sont proportion- nellement fort grands et cartilagi- neux ; un ou deux Crapauds seule- ment ont des dents dont la morsure n'est pas venimeuse. Le nombre des vertèbres est , selon les espèces , de sept à huit ; leurs apophyses sont fortes et longues , et les transverses fort larges. Le sacrum est robuste, comprimé , terminé par une longue pointe, mais sans coccyx. Il n'y a au- cune apparence de côtes; le sternum est large, uni en devant avec les os de la fourchette et les clavicules , il varie de forme dans quelques espèces; l'o- moplate est brisée et composée de deux pièces articulées dont la supérieure se 1 apporte versl'épine. Lesosdel'avant- bras sont soudés entre eux de maniè- re à n'en former qu'un seul qui est ce- pendant creusé inférieurement par un sillon peu prononcé. Le nomljre des os du carpe est ordinairement de huit sur trois rangs , d'autres fois de six sur deux rangs; ceux du métacarpe s4 CRA sont au nombre de quatre avec qua- tre doigts et un pouce rudimentaire; le fémur est dépourvu de trochanter. Un os particulier aux Batraciens, considéré à tort par quelques natura- listes comme l'analogue des os de la jambe , vient ensuite. La rotule , pa- reille à celle de l'Homme , est placée dans l'épaisseur des tendons. Le tibia et le péroné demeurent sép^irés dans toute leur longueur. Le tarse se com- pose de quatre os dont le dernier est îortement crochu , et le métatarse de cinq. — L'appareil musculaire est peu compliqué , mais la fibre qui le com- pose est très-forte , très-irritable et ti'ès-sensible à l'action galvanique. — Quoique les nerfs soient très - dis- tincts et très-gros ciiez les Crapauds, la cavité du crâne qui en est le point de départ est très-resserrée, et le cerveau y occupe un fort petit espace ; ses hémisphères sont lisses, sans convolutions , allongés et étroits; les couches optiques, placées en arrière , sont grandes avec un ventricule qui communique au ventricule moyeu ; le cervelet est aplati , triangulaire , appliqué en arrière sur la moelle al- longée ; il n'existe ni tubercules qua- drijumeaux , ni ponl de Varole. Le sens de l'odorat ne doit pas être très- développé ; celui de la vue l'est beau- coup davantage; trois paupières ga- rantissent l'œil qu'humecte un li- quide analogue aux larmes. La mem- brane du tympan est à fleur de tèle en arrière et au-dessous de l'œil , sans qu'il y ait ni conque ul pavillon, en un mot , d'oreille externe ; l'appa- reil de l'ouïe offre du reste plus d'un rapport avec celui des Poissons car- tilagineux. Les doigts , dépourvus d'ongles , sont revêtus d"une peau très-fine qui peut faire supposer que le tact y est très-dévcloppé. La langue est entièrement charnue , attachée au bord de la mâchoire inférieure, et re- pliée dans la bouche dont elle peut sortir pour y rentrer à volonté ; elle doit être sensible au goût si l'on en juge par la couche glanduleuse qui la revêt. — L'estomac, qui est assez di- laté, se rétrécit graduellement, puis, CRA se recourbant en un petit tuyau étroit dont les parois sont épaisses , abou- tit au pylore ; la longueur des intes- tins équivaut à peu près au dou- ble de celle du corps ; le rectum est cylindrique, et l'anus garni d'un sphincter ; cet anus correspond à un cloaque et sert conséquemment au fiassage du résultat des organes de a digestion et de la génération. Le cœur, fort simple, n'a qu'une seule oreillette plus large que sa base, et af- fermie par des colonnes charnues; il renferme un seul ventricule conique dont la cavité s'ouvre dans le tronc commun des artères par un orifice unique au-dessous de l'ouverture au- riculo-ventriculaire. Par la répartition des artères qui y aboutissent , une pai-- tie du sang seulement passe par les poumons ; ceus-ci forment deux sacs dont les parois intérieures sont divi- sées par des feuillets membraneux en cellules polygonales nombreuses oii la respiration s'opère suivant un mode particulier, puisqu'il n'y a ni cotes ni diaphragme. L'air y est in- trpduit par la déglutition ; la bouche se ferme, la fforge se dilate, il s'y produit un vide , et 1 air extérieur se précipite par les narines ; alors le pharynx se ferme et l'air ne trouve d'autre issue que la glotte. L'expi- ration a lieu par la contraction des muscles du bas-ventre , de sorte que si l'on ouvre le ventre à un Crapaud, l'action de ses muscles venant à ces- ser, les poumons se dilatent sans pouvoir plus s'affaisser, et si l'on con- traint l'Animal à tenir la bouche ou- verte , ne pouvant plus renouveler l'air de ses poumons , il meurt as- phyxié. Roësel a parfaitenient figuré dans de magnifiques planches (Ilist. Nat. Ranar. nost. , pi. 19, 21 , 2 3 et 24) l'anatomie de quelques espèces de Crapauds d'Europe , et l'on peut y avoir rcftours pour l'étudier. Les Ciapauds mâles ont, durant le temps des amours , les pouces des mains armés de pelotes composées de papilles dures qui s'étendent jusque sur la paume ; c'est au moyen de ces pelotes qu'ils se cramponnent CRA sur le dos des femelles pendant la ponlc. Cette opcrution a lieu au pre- mier printemps ; elle varie selon les espèces connues; on en verra le sin- gulier me'canisme quand nous traite- rons de chacune d'elles. Les Cra- pauds passent pour jouir d'une grande longévité ; on en cite un qui , s'é- tanl familiarisé avec les nal)itans d'une maison sous l'escalier de la- quelle il se tenait, mourut au bout de trente ans' par un accident, et qui, parvenu à une taille monstrueuse , semblait devoir vivre encore fort long -temps. Ils peuvent aussi vi- vre presque prives d'air et sans man- ger. On connaît les expériences à l'aide desquelles on a prouvé la certi- tude de ce fait étrange. Des Cra- Eauds ayant été enveloppés dans des ouïes de plâtre, et blottis dans le centre , n'y étaient pas morts au bout de dix-luiit mois de solitude , d'obs- curité et de privations. On eut tort cependant d'en conclure que l'air n'était pas nécessaire à ces Animaux pour exister. Edwards , auquel la science doit tant de découvertes cu- rieuses sur la respiration des Rep- tiles , Edwards , notre savant ami et collaborateur , a prouvé qu'un peu d'air parvenait au Crapaud à travers les pores du plâtre, et que ces Cra- pauds y mouraient assez prorapte- mcnt si le plâtre demeurait plongé dans l'eau. Nous avons depuis fait mourir des Crapauds en les endui- sa propos à celui dune cloche ; dans le midi delà France et pendant les nuits d'été , il se mcle souvent à celui des Grenouilles dont il lait une sorte de basse. Le Crapaud son- nant pond des œuls uni pou plus f;ros que ceux de ses congénères , disposés par paquets et non en cor- dons , et forme conséqucmmcnt le passage des Crapauds aux Grenouil- les. Les Têtards qui en provien- nent sont fauves , et de bonne heure présentent de petites taches bleues sous le ventre; leur queue est fort large dans le sens vertical , et d'abord munie de crêtes ou de quelques den- telures en forme de frange , indiquant encore un passage aux Tritons avec qui le Crapaud dont il est question offre beaucoup de ressemblance à l'instant oiiles pâtes commencent à lui poiis- sei". Nous avons fait sur ces Têtards, fort communs dans nos landes , une expérience qui aiuait besoin d être recommencée, à laquelle malheureu- semciit notre départ pour l'armée ne nous permit pas de donner toute la suite nécessaire; cette expérience nous offrit des résultats fort singu- liers. Nous n'avons pas ouï dire que les membres coupés des Anoures se puissent reproduire , taudis qu'on sait que les Ùrodèles ont la propriété , comme les Crustacés , de reproduire leurs pâtes coupées. A^ant retranché la queue des Têtards du Crapaud qui nous occupe, ils mouraient promp- tement , ainsi qu'il arriva à des Triions privés de cette partie ; mais quand nous coupâmes leurs pâtes naissantes , elles commençaient à se reproduire à l'instant oii nous fiimes forcés d'abandonner nos sujets muti- lés. Ayant depuis coupé les pâtes à l'Animal adulte , ceux- ci sont restés estropiés comme l'auraient été pour CRA 39 toujours d'autres Crapauds. Notre Têtard aurait donc une faculté repro- ductive commune avec celle des Tri- tons, et qu'il perdrait en devenant délinitivemcntCrapaud. Nous recom- mandons aux naturalistes de suivre de tels essais demeurés sans résultat dé- iinitif — Le Crapaud sonnant, lors- qu'on le surprend hors de l'eau, es- saye d'abord de fuir en sautant; s'il sent l'inutilité de ses cflbrts, il s'arrête et se recourbe le plus qu'il peut, en rapprochant sa tête de sa partie pos- térieure , et en creusant son dos pour renfler l'abdomen, lloësel a fort uien ligure cette posture , qui rappelle celle que prennent sur la voie publi- que les petits bateleurs dans ceux de leurs tours de fo.rce oii ils marchent sur le ventre. Les Bufu Chloragasler , Daud.,pl. 2 5 , f . 2 , (.le Ja va ; — sahits de Schranck, qui habite les eaux salées des réser- voirs du pays de Saltzbourg et d'Au- triche , espèce tics - réelle encore qu'on l'ait regardée comme une va- riété du Sonnant ; — Ridibunda de Pallas , qu'il ne faut pas confondre avec le Bumbinus; — f^espertina, Pall., qui, de même que le précédent, se trouve eu Sdjérie et dans le bassin de la Caspienne ; — MargarUifer, Daud., pi. 53, f. i; — Rana Tj'p/io/iia, Gme] . , Syst. iV'a/.,xiii, i, p. io32, quin'cst pas une Grenouille; — Bufo nasutus de Schneider, qu'on appelle ^/^«a^?/a au Brésil; — Musfcus, Uaud., pi. 35, f. 5 ; vulgairement le Criai d à la Nou- \ elle- Angleterre; — Jlanamusica,h., qui se trouve aussià Surinam; — Hu- moralis, Daud.; Rana marina, L. , vulgairement l'Epaule aimée àCayen- ne , oir sa taille n'est pas moindre de huit à neuf pouces; — scmi-lunatus, Schneid. , de Sui'iuain ; — Cjano- phlyctis ,T)ii\xà. , des Indes- Orien- tales; — et cornutus , Daud., pi. 58, le Coniu , Encycl. Rept. , p. 7, f. 5 , sont à peu près les principales espèces qui complètent cette division. La der- nière surtout est d'une figure mons- trueuse ; sa taille est assez grande; sa tête presqu'aussi grosse que sou corps ; sur les yeux s'élèvent cora- 30 CRA me deux cornes. On trouve ce Cra- paud à Surinam et dans la Caroline. -{"{•f Tous les doigts palmés ou se- mi-palmes , même ceux des mains. Les Bufo Panamensls de Daudin , Arunco de Molina , qui se trouve au Chili, et Spinipes de Schneider, rap- porté de la îNouvelle-Hollande, for- ment celte section , à laquelle on rap- porte un Crapaud de lloësel , Bufu Roeselii , Daud. , qui nous paraît être un double emploi ala. Il est aussi nom- mé dans le pays Kanabelou et Preto- nou par les Brames , et Pee do morlo par les Portugais. Les Indous em- ploient ses diverses parties, son écor- CRA 39 ce i ses fouilles , et surtout son fruit , en cataplasmes pour résoudre les tu- meurs fymplialiques et pour provo- quer les urines ; mais la grande quantité d'ingrédiens qu'ils font aussi entrer dans ces topiques nous porte à penser que leurs vertus ne dépen- dent pas uniquement du Cralœva re- ligiosa. (G..N.) *Gl\ ATIUM. MOLL. Nous trouvons ce mot dans le Dictionnaire des Scien- ces naturelles ,avec celte explication: « D'Argenville nomme ainsi VOstrea fronsàe. Linné. » Nous n'avons qu'une observation à faire, c'est que Cratium ne se trouve pas dans D'Argenville , et que Linné n'a nommé aucune es- pèce de son genrcHuître, Ostreafrons. (1)..H.) * CRATOCHWILIA. bot. phan. Syn. de Cluytia dans Necker. F". Cluytia. (a.d.j.) CRAUPECHEROT. ois. Syn. vul- gaire de Balbusard. V. Aigle, (b.) GRAUROPHYLLON. rot. phan. (Thalius.) Syn. de Cucubalus Otites, L. (B.) CRAVAN ou GRAVANT, ois. Es- pèce du geureGanard, du sous-genre Oie. f-'. Canard. (b.) CRAVAN. MOLL. L'article du Dictionnaire oii nous avons trouvé ce mot , dit seulement que c'est le nom vulgaire des Anatifes en quel- ques endroits , sans en citer aucun. Il nous est impossible de vérifier le fait. (D..H.) CRA.VATE. ois. Sous cenom, avec quelque épilhètCjOn a désigné vulgaire- ment les espèces suivantes d'Oiseaux : Cravate-blanche , Lanius albi- co//is, Levaill., Ois. d'Afr., pi ii5 , dont Vieillot a fait, ainsi que de plu- sieurs autres espèces, son genre Go- nolek. P". Pie-Grièche. Cravate-dorée , l'Oiseau-Mou- che Rubis-Topaze, jeune âge. f^. Colibri. Cravate - frisée (Levaillant), le Philédou Kogo, Merops Cincinnatus, LaUi. P^. Philédon. Cbavat£-jaune, l'jélauda capen- 4o CRE sis, L., BufF., pi. enl. 5o4, f. a. F". Alouette. * Cravate-noire, le Trochilus nl- grlcoUis, Vieill. De l' Amérique méri- dionale, p^. CoilBRI. * Cravate- v erte , 1 e Trochilus gu- laris, Latli. , qui est le Hausse-Col vert dans son premier plumage. V. Colibri. (dr..z.) GRAVE. OIS. Genre qui , dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, correspond à notre genre Pyrrhoco- lax. ^. ce mot. (dr..z.J CRAVICHON. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Prunellier, (b.) CRAX. OIS. /î^.Hocco. CRAYE. MIN. Pour Craie. F", ce mot. , (b.) CREAC. POIS. L'un des noms de l'Esturgeon dans le midi de la Fran- ce. On appelle à Bordeaux l'Ange , Squalus squatiiia, L., Créac de Buch, €t non de Ruse , comme l'écrit Ron- delet, (b.) CRÉADION. OIS. Yieillot a éta- bli sous ce nom un genre qu'il a for- mé aux dépens de quatre espèces de Philcdons, des méthodes de Guvier et de Temminck. L'étymologie grecque de ce nom générique exprime un caractère essentiel , celui des caron- cules qui garnissent diverses parties de la tête de ces Oiseaux, y. Philé- DON- . (DR..Z.) *CREAL. POIS. Pour Créac. F", ce mot. (b.) CRÉAM. BOT. PHAN. Même chose que Codlings. V. ce mot. (b.) CRÉATION. On ne doit pas s;at- tendre, dans un ouvrage strictement consacré à l'histoire naturelle, à nous voir traiter ce mol dans le sens oii l'emploie communément la métaphy- sique qui nous est totalement étran- gère ; mais nous ne saurions l'élimi- Ber d'un Dictionnaire où, tous les êtres existans devant être au moins géné- riquement indiqués, un n)Ot sur leur origine devient indispensable. En histoire naturelle comme en philosophie , le mot Créature est souvent employé pour exprimer les corps organisés , et la créature est CRE censée le résultat d'une force toute- puissante qui voulut que l'univers fût peuplé. Sans nous permettre d'exa- miner quelle fut cette force , puis- ?[u'elle semble n'avoir voulu niani- ester son existence que par les résul- tats de sa volonté, nous déclarerons qu'elle nous paraît devoir être évi- dente pour quiconque sondera attenti- vement et de bonne foi le vaste en- semble de la Création. Les plus in- crédules ne sauraient la méconnaître pour peu qu'ils voulussent prendre la peine d'étudier les lois immuables qu'elle donna à tous les élémensen les contraignant à se féconder les uns les autres, suivantun plan duquel rien ne s'écarte dans la nature. Prétendre saisir l'imposant ensemble de ce vaste plan, limiter les moyens dont la force créatrice se réserva la disposition , oser enfin supposer à cette force d'au- tres limites que celles qu'elle voulut s'imposer, nous semblerait un acte de témérité , et l'examen de telles ques- tions sortirait du cadre de ce Diction- naire. La Création , comme l'entend le vulgaire , ou l'univers évoqué du néant, serait une absurdité , un mys- tèie monstrueux auquel n'ordonnent de croire aucunes traditions même sacrées. Rien ne peut produire quoi que ce soit , et le livre respecté qui forme la base des croyances de l'Eu- rope civilisée s'explique formellement à cet égard , lorsque, consacrant dans son texte indestructible l'éternité de la matière , base de foute Création , il dit expressément : « Au commence- ment la terre était informe et nue , et l'esprit de Dieu était porté sur les eaux. » Or nous verrons au mot Ma- tière que la terre informe et nue , ainsi que l'eau où surnageait l'esprit de Dieu , n'étaient pas leJSéa/il, mais bien un amas informe de molécules antérieures. Il est évident que la Ge- nèse n'entend exprimer, en racontant les merveilles de la première semaine, que le réveil du Seigneur, s'il est per- mis d'employer celte expression, « ré- veil, avons -nous dit ailleurs , qui in- troduisant de nouveaux élémens,tels CRE que la lumière, au milieu de l'inertie d'une matière préexistante, qui lui impriment le mouvement, amc du monde , et qui donnant des lois or- ijanisùtrices à ce que l'absence de ces ois et du mouvement avait tenu dans un état de mort , féconda enfin l'uni- vers. » Nous ne suivrons pas l'histoire as- sez connue de cette Création , telle que nous la rapporte un ouvrage au sens duquel l'histoire naturelle prête tout l'appui de ses vérités. Nous nous bornerons sur ce point à une simple in- dication de quelques faits irrécusables. Sept espaces de temps, appelés arbi- trairement journées, suffisent, dans cette histoire myslérieuse, pour l'exé- cution du plan magnifiqueclontle gen- re humain complète renscmble. La voix du Créateur retentit dans les té- nèbres qui couvrent la face de l'abîme, la lumière brille , la matière est émue, le mouvement commence, et le pre- mier jour a lui. Alors successivement le temps est marqué par la révolu- tion des corps célestes lancés dans les vastes orbites qui leur sont tra- cés. Les mers commencent à mugir dans les bassins que circonscrit Valide ou terre ; les Hautes parent cette terre qui cesse d'être aride, les Poissons animent les eaux , les Oi- seaux du ciel succèdent à ceux-ci,, les Bêtes des champs et des forêts naissent à leur tour , l'Homme appa- raît le dernier. Eh bieu ! tel a dû être la marche des choses. Les eaux cou- vrirent évidemment le globe; tout raisonnement par lequel on voudrait attaquer cette vérilé ne saurait tenir contre l'énoncé de cette loi , qui, con- traignant les fluides à chercher l'é- quilibre , commandait dès-lors aux Ilots de baigner les plaines quand ils se brisaient sur le sommet des monts oii nous retrouvons les traces de leur primitif séjour. Des restes d'Animaux marins , premiers témoins de l'anti- que présence de la mer sur tous les points de notre planète , et auxquels ne font que succéder d'autres Fossi- les, sont en même temps la preuve ir- récusable que l'Océan, vieux père du CRE 4i monde , comme l'appelaient les an- ciens , fut aussi le berceau de la vie. Lorsqu'aucun des êtres qui respirent dans l'atmosphère n'y trouvait de patrie , les Crustacés , les Mollusques et les Poissons préparaient lentement leurs demeures; et comme si la Créa- tion de tout ce qui embellit l'univers eût été le résultat des conceptions d'une puissance infinie à laquelle ce- pendant ses propres œuvres don- naient chaque fois une expérience nouvelle, la plupart des plus simples créatures de la mer, pénétrables par la lumière , à peine organisées , fra- giles et tout au plus susceptibles de percevoir , ne semblent être que des ébauches. Elles ne sauraient encore jouir de ces facultés conséquentes de plus de complication , et qui font de la vie un don si précieux pour les créatures plus parfaites qui les suivi- rent. Oii étaient alors les Végétaux qui ombragent nos campagnes, les Oi- seaux quileségaientenchantantle re- tour de l'aurore, les Reptiles quiram- penl à la surface de la terre, les Ani- maux qui broutent l'Herbe, ceux qui dévoient,lesHerbivoresetccs Insectes qui animent l'air ou vivent aux dé- pens de toutes les autres productions du sol ? Ces grandes hordes vivan- tes ne pureut se développer que successivement , et à mesure que l'une d'elles venait fournir aux sui- vantes les moyens de subsister. Nous avons vu aux mots Anthropolites et Animaux perdus , nous verrons encore ailleurs que l'Homme plus moderne que le reste des Animaux , vivant de Plantes et de chair, ne devait naître qu'à l'époque ou les Plantes et la chair , existant déjà , pouvaient fournir à ses besoins. L'Homme est si moderne en compa- raison des autres créatures , que tan- dis que des feuilles et de frêles Insec- tes sont devenus des monumens inef- façables de l'existence de races dé- truites, on ne saurait rencontrer nulle part les indices de ses débris. On dirait que son orgueil, blessé de ne pouvoir retrouver dans les fastes du vieux monde des titres de noblesse 4j CRE dans les fraemens de ses premiers pères, a voulu triompher de l'oubli par les mouumens de ses mains. Les Pyramides sont peut-être l'ouvrage d'un peuple aussi avance que nous dans les sciences naturelles , et qui , étant humilié de ne voir dans aucun site calcaire des témoins qui pussent attester l'anliquiléde sa race, voulut survivre par des gouvenirsaux grandes révolutions physiques qui pouvaient , d'un moment à l'autre, changer tout un ordre de choses contemporain. Telle fut la marche de la Création dans la nature autant qu'il nous est donné de l'y reconnaître , telle est celle qu'indiquent aussi les livres sa- crés; mais ici se vient présenter une question nouvelle ou du moins à la- quelle , seul à peu près , nous nous sommes arrêtés sérieusement autre- ibis, et qui mérite toute l'attention des naturalistes philosophes. Lors- qu'admettant un plan de Création successif dans l 'ensemble de l'univers, on en suit la progression dans le sens que nous venons d'indiquer , doit-on conclure de ce que les traditions de- meurent muettes après la naissance de notre espèce, que la force créatrice se soit à jamais arrêtée quand elle eut en- fanté l'Homme? Est-il ordonné de croire que rien nait pu être créé de- puis ? Outre que le développement de chaque être éprouve des modifica- tions individuelles qui rendent sou- vent le même être une ciéature pres- que différente du type spécifique , en fait une sorte de Création actuelle , et que les variétés ou Hybrides qui se perpétuent sont encore des Crt^a- tions de tous les jours ; des Créa- tions plus décidées et complètes , d'espèces , de genres et de familles entières de Plantes ou d'Animaux, ne peuvent-elles pas avoir lieu conti- nuellement, et n'est-ce pas restrein- dre injurieusement la puissance ci'éa- trice que de soutenir qu'ayant en quelque sorte brisé ses moules et fa- tiguée de produire , il ne lui serait plus donné de modifier et d'augmen- ter son ouvrage? Il est bien certain , par exemple, que les Vers intestinaux CRE qui habitent dans l'Homme ne purent précéder celui-ci dans l'ordre de la Création , et n'ont dû en faire partie qu'après que notre espèce y eut été introduite. Pour rendre à cet égard nos idées plus faciles à saisir, nous cherche- rons un point du globe évidemment moderne en comparaison du reste de son étendue , et nous examinerons comment la végétation et la vie out pu s'y développer en couvrant ce point de Plantes et d'habitans. Nous choi- sirons comme exemple l'île de Masca- reigne , qui , située à cent cinquante lieues du point le plus voisin de Ma- dagascar , d'où l'on pourrait d'abord supposer que lui vinrent des graines et des Animaux, ne contient pas une parcelle de terre ou de pierre qui n'ait été originairement soumise à l'action violente des feux souterrains. Nous avons démontré ailleurs que toute la masse de ce point du globe convulsive- ment élevé au sein de l'Océan fut origi- nairement incandescente et liquéfiée par le feu ; dans l'endroit où nous le trouvons , la mer roulait encore ses vagues, que la moitié du monde avait été exondée. Déjà des torrens dépouillaient d'antiques montagnes en arrachant à leur cime les atterris- semens destinés à augmenter l'Afri- ^le , l'Europe et l'Asie , que Masca- reigne n'était point encore sortie du sein des flots. Tout dans cette île est neuf en comparaison de ce qu'où voit sur l'ancien continent ; tout y porte un caractère de. jeunesse , une teinte de nouveauté qui rappelle ce que les poètes ont chanté du monde naissant et qu'on ne retrouve que dans quelques autres îles formées aussi dans les derniers âges. Masca- reigne fut d'abord un de ces soupi- raux brûlans au milieu des eaux , comme on a vu presque de nos jours s'en former à Sanlorin ou dans les Açores. Des éruptions fré- quentes en élevèrent la fournaise , au moyen des couches de laves ar- dentes qui , s'y superposant sans in- terruption , formèrent enfin une monr- tagne , que des tremblemens de CRE terre terribles vinrent lacérer, et sur la suri'acc échuuirée de laquelle les eaux pluviales , se réduisant aussitôt eu vapeur, n'anosaicul aucun Vé- gétal possible , ne rafraîchissaient au- ciiu vallon. Les Salamandres de la Fable, seules, eussent pu devenir les hôtes de ce brûlant écueil; comment une simablc verdure le vint-elle om- brager? Comment des Animaux atta- chés au sol choisirent-ils pour patrie un rocher nécessairement inhabita- ble , long-temps encore apiès son apparition et durant son accroisse- ment? Les vents, les courans , les Oiseaux et les Hommes ont sufli , ré- pondra-t-on, pour couvrit Masca- leigne de Végétaux et de créatures vi- vantes !... i". Les vents, enlevanid'un souffle impétueux les graines des Vé- gétaux, les transportent à de grandes distances, au moyen des ailes et des aigrettes dont plusieurs sont munies. 2". Les courans, asservis à une marche régulière dans la Zône-Tor- ride , entraînent avec eux des fruits qu ils ramassent sur certains rivages , et qu'ils abandonnent sur des rivages opposés. 3". Les Oiseaux, qui se noums- sentde baies , en rejettent les semen- ces prêtes à germer. 4*^. Les Hommes enfin , qui navi- guent depuis tant de siècles, ont pu autrefois aborder à Mascnreigne, et y répandre les Animaux que nous y re- trouvons. 1°. Les vents emportent effective- ment avec eux , et même lort loin , les semences légères d'un certain nombre de Végétaux ; mais il est dou- teux qu'ils les promèneut jusqu'à cent cinquante lieues pour les dépo- ser précisément sur un point presque imperceptible en comparaison de l'immense étendue des mers envi- ronnantes. Les Végétaux à semences aigrettées et ailées , susceptihles de voyager parles airs, ne sont d'ailleurs pas en grand nombre , surtout dans l'île qui nous occupe , et dans la- quelle, conséquemment, les vents n'ont pu porter que fort peu d'espè- ces de Plantes , s'ils en ont porté. CRE *5 a°. Les courans de la mer entraî- nent à la vérité , parmi les débris qui leur parviennent du rivage, quelques fruits capables de surnager; nous convenons que de temps en temps ces fruits roulés à terre, roulés dans l'eau , ahordent sur des rives lointaines. Les Cocos de Piasliu , qu'on nomme vulgairement Cocos dcT Maldives, en fourni.ssent la preuve. Mais ces grai- nes , qui ont si long-tenn)S vogué , germèrent-ellos jamais? L'eau salée frappe de mort les germes de tous les V égélaux ou du moins du plus grand nombre. Les botatiistes qui s'étu- dient à transporter des Plantes dans les navires, savent que lorsque les bourgeons et môme les semences en sont touchés par l'onde amère , tout est perdu ; les rejetons languissent et s'étiolent sans jamais prospérer ni se reproduire. Quels sont d'ailleurs les Végétaux dont les vagues pour- raient trouver les graines en bou état au bord de la plage? Ce ne sont que des espèces littorales dont le nombre est très-restreint ; quelques Salicor- nes , des Soudes , des Stî**'ces ou de misérablesCrucifères.Ces Plantes sont à peu près inconnues à Mascareigne. Les fruits des Ai'bres de l'intéiieur des terres et des montagnes, qui se rencontreraient au rivage, n'auraient pu y être entraînes que par les pluies ou par accident : ayant été alterna ti» vement exposés à Ibuniidité ou aux ardeurs du soleil hors du sein de la terre, ils auraient perdu la faculté de produire. Ces Cocos, venus par mer des Séchelles, enveloppés d'une co- que et d'une bourre impéuélrable à l'eau, et abordés sur les plages de l'Inde ou de ses archipels, y ont-ils jamais donné des rejetons? et l'Ar- bre qui donne les fruits errans, con- nus par tout le monde à cause de leur forme bizarre, s'est-il jamais na- turalisé ailleurs qu'à Prasiin? 3". On ne peut disconvenir que certains Oiseaux frugivores sèment à la surface des continens qu'ils habi- tent et sur l'écorce des Arbres où ils se reposent, les graines de certains Végétaux dont les fruits les nourris- 44 CRE sent habituellement , le Gui en est la preuve sur nos Pommiers ; mais ces Oiseaux frugivores sont en général sédentaires; ils ne se déplacent ia- mais dans les régions où la variété des saisons ne les force pas d'en con- sacrer une aux migrations. Rien ne les attirant sur un écueil nécessaire- rement stérile, très éloigné de toute côte qu'ils ont pu habiter d'abord , et hors de la portée de leur vol généra- lement restreint; ils n'y ont pas forte le petit nombre de graines dont organisation peut supporter la cha- leur de l'estomac pendant le très- court espace de temps nécessaire à la digestion. Les Oiseaux à vol soutenu, hahitués à se réfugier sur les rochers maritimes , ne se nourrissent que de Poissons et de Vers marins ; ils ont été probablement les premiers habi- tans de Mascareigne, mais ils n'ont pu y porter les semences de quelque Plante que ce soit. 4°. Les Hommes enfin, en quelque temps qu'ils eussent abordé dans l île qui nous sert d'exemple , qu'ils en aient défriché et ensemencé le sol , et qu'ils y aient jeté des Animaux domestiques ; les Hommes , disons- nous 5 n'y ont pas planté des Mous- ses , des Lichens et des Conferves avec tant d'autres Végétaux qu'on ne cultive nulle part et dont on ne retire pas la moindre utilité. Les Hommes qui auraient pu porter des Cerfs , des Chèvres et quelques Insectes qui les suivent partout en dépit d'eux-mêmes, qui ont évidemment introduit des Oiseaux (les Martins) pour faire la guerre à ces Insectes importuns , n'ont pas lâché ces Singes auxquels on fait une guerre active , ces grandes Chau- ve-Souris et ces Tortues de terre dont la délicatesse de la chair causa la destruction ; ces Sauriens dont leurs babitalions sont remplies ; ces Rats musqués qui infectent leurs demeu- res ; cette foule d'Araignées qui en salissent les encoignures ou filent loin d'eux dans les campagnes; enfin ces Papillons nombreux qui ornent les airs de leurs brillantes cou- leurs. Ils n'ont pas davantage peu- CRE plé les torrens et mares d'eau douce de Poissons particuliers , des In- sectes, des Écrevisses et des Navi- celles qu'on y trouve. Ils n'ont pas surtout porté avec eux ce Dronte, Oiseau monstrueux , qu'ils furent si étonnés d'y voir et dont ils exter- minèrent la race : oii l'eussent - ils pris , d'où l'auraient-ils amené? Il n'exista jamais ailleurs; il fut propre au sol, et Création locale d'une nature trop hâtée de produire , il semblait porter dans son ridicule ensemble le cachet d'une certaine inexpérience organisatrice. H est impossible de sup- poser que le moindre de ces Animaux ait été porté par l'Homme , par la mer ou par les vents. D'ailleurs , tous les êtres qu'on voit , non-seulement à Mascareigne et dans les îles les plus voisines , mais encore sur toutes les autres îles de l'univers, ne pourraient y êli-e venus d'autre lieu , quand on parviendrait à démontrer la possibilité du voyage, puisque, outre un certain nombre d'espèces qu'on retrouve dans les climats analogues , chaque archipel présente quelque espèce , quelque geiMe même qui sont exclusivement propres au pays , qu'on ne revoit nulle part, et qui, par conséquent, n'ont dû être créés que sur les lieux mêmes. Or , comme il ne peut être douteux que beaucoup de ces îles sont plus nouvelles que les continens, et que par conséquent tout ce qu'on y voit est plus récent , il faut néces- sairement admettre la possibilité de Créations modernes , de Créations actuelles , et même de Créations fu- tures qui ont ou auront lieu, lors- qu'un concours de circonstances dé- terminantes a ou aura lieu sur quel- que point existant ou futur de notre univers. Cependant partout la Création s'ef- fectue suivant un même plan. Il n'y existe que des aberrations indivi- duelles par lesquelles se constituent des espèces diverses ; mais toutes ces espèces doivent rentrer nécessaire- ment dans un ordre déjà établi ; on n'a trouvé et l'on ne trouvera null& CRE part de ces monstruosités constantes et Iransmissibles par la génération , dont la poétique mythologie ou d'i- gnorans voyageurs peuplaient jadis les régions peu connues. Partout, dès qu'une série d'clres est établie , il lui en succède une autre que son organi- sation subordonnait à quelqueexisten- ce préalable : ainsi l'Aibic n'y précé- dera point la Mousse ou le Liclien qui doivent préparer le sol ilestinéà sup- porter ses racines ; l'Oiseau grani- vore n'y saurait naître avant le Vé- gétal qui doit le nourrir de ses semen- ces; le Mammifère broutant attendra pour paraître que le feuillage assure son existence , et l'Animal sangui- naire ne pourra se développer que lorsque la vie s'exercera dans toute son étendue parmi les séries qui lui doivent servir de proie. Comme si tout n'était qu'essais dans cette suc- cession de légions organisées , c'est dans ces terres nouvelles presque en- core vierges , qu'on rencontrera le plus de ces anomalies d'organisation si rares sur les vieilles parties des deux hémisphères ; on y verra le Dronte aux pieJ.s palmés avec les for- mes du Dindon , les Monotrèmes au corps de Loutre avec leur constitu- tion d'Oiseau , et la Mimcuse hétéro- phille avec le feuillage d'un Saule. — Les naturalistes qui s'occupent phylosophiquement de la science au- ront remarqué combien , dans les îles isolées et dans la plupart des archipels , sont nombreux les Vé- gétaux puljmorphes , c'est-à-dire ceux dont les parties varient non- seulement dans les mêmes espè- ces , mais encore dans les mêmes individus. Rien n'est plus étrange que les caprices de la végétation dans les îles volcaniques et conséqucm- nient moins anciennes que les conti- nens. Un botaniste prudent ne peut trop craindre de faire jusqu'à trois ou quatre espèces des Plantes qui lui viennent desséchées de tels pays , on dirait que la nature, en se hâtant d'a- bord de constituer des types par le perfectionnement des organes les plus ijuportans à l'aocomplissemenl de ses CRE 45 vues propagatrices , semble négliger la forme d'organes accessoires , qu elle abandonne à l'avenir le soin de régu- lariser. Au contraire, dans les vieilles parties des vieilles terres , dans ces monts altiers qui ont vu s'écouler tant de siècles et descendre une portion des continens de leurs sommets dé- pouillés , enfin dans ces lieux oii la végétation doit être extrêmement an- cienne, les Plantes, contraintes de croître selon une forme à peu près immuable , n'otfrent que rarement de ces écarts si fréquens dans les pays nouveaux. Nous ne craignons pas d'elle démentis en avançant que Mas- careigneseule,quinous servira encore celte fois d'exemple , renferme, dans ses cinquante et quelques lieues de cir- conférence, plus d'espèces polymor- phes que toute la terre ferme de l'an- cien monde. Les Plantes variables qui semblent être la manifeslatiou d'une végétation d'essai sont plus fré- quentes parmi les Cryptogames et les Aqualiqucs. G est aussi parmi les ha- bitans des eaux qu'on remarque les formes les plus bizarres , en quelque sorte les plus contradictoires , et les métamorphoses les plus singulières. Si l'eau fut le berceau de toute orga- nisalion , si c'est dans sa fluidité que la voix du Créateur ordonna le com- mencement de l'existence lorsque la lumière introduite dans le chaos vint tout vivifier, on entrevoit la raison de celle puljmorp/iie , qu'on nous passe un moment cette expression. Par un rapport naturel entre la faculté organi- satrice dont on pourrait supposer l'eau douée et les élémens qu'elle peut réu- nir pour ses Créatious dans les points les plus opposés du globe , on remar- quera que les êtres aquatiques sont souvent idcnliques dans les lieux les plus dislans de l'univers. Des Algues, des Varecs, des Conferves de nos con- trées se retrouvent jusque chez nos Antipodes. Des Mousses et des Lichens sont les mêmes partout; l'A.lianthe capdlaire existe sur tous les points tempérés de l'ancien continent et de ses archipels; et sans ajouter d'exemples surabondans dans la botanique, nous 46 CRE citerons, parmi les Animaux , les Infu- soires, ces ébauches de l'existence, dont plusieurs végètent peut-être au- tant qu'ils vivent, et dont la plupart sont les mêmes partout. Yoilà donc à bien des latitudes les rudimens des deux règnes qui sont les mêmes ou du moins très - analogues. On serait tenté d'en conclure qu'en chaque heu la végétation et la vie durent et doi- vent commencer de la même façon ; qu'en raison des élémcns d'existence qu'offre chaque lieu, les êtres s'y doi- vent former selon des lois respectées , et que la température ou d'autres cau- ses modifiant sans cesse , et selon les lois, un petit nombre d'espèces primi- tives, celles-ci renaissent toujours pour passer a d'autres états à mesure que , s'éloignant de la forme des types, les premières modifications adoptent des formes fixes et déterminées sous les- quellesonlcsvoitseperpétuer en espè- ces constantes ; espèces qui , par leurs variétés,peuventà leur tourdevenir les souches d'espèces nouvelles. ÎSous ne suivrons pas ici les nuances par les- quelles les Plantes et les Animaux ont du passer pour se multiplier sous tant de formes. Ce travail, dont les résul- tats ne seraient pas moins utiles que celui à l'aide duquel les géologues cherchent à'établir Tordre de forma- lion des couches du globe, cesse d'ap- parlenirà l'histoire delà Création dans le sens oh nous avons dû nous en oc- cuper; il rentre dans l'étude métho- dique qui consiste aujourd'hui à for- mer un tableau des productions naiu- rellcs, dans l'ordre de croissance ou de décroissance qui les élève ou les rabaisse , selon que leursorganes sont plijs simples ou plus compliqués. ^ Quelque révoltante que puisse être pour certaines personnes l'idée de ces Créations continuelles qui se repro- duisent par la génération , non-seule- ment il est impossible pour tout bon esprit de ne la point admettre, mais il sera peut-être bientôt évident qu'il existe des Créations spontanées , c'esl-à-dire qui non-seulement peu- vent avoir lieu selon que les élémens s'en trouvent réunis ; mais qui , ne se CRE perpétuant pas d'elles-mêmes, peuvent avoir lieu toutes les fois que les causes occasionelles s'en renouvellent. C'est dans ce fait, à peu près certain, où les têtes étroites, impérieusement soumi- ses aux vieilles routines croiront voir un argument de ce qu'ils appellent incrédulité; c'est dans ce fait, disons- nous, que l'on reconnaît au contraire un effet merveilleux de cette législa-- tion incompréhensible et sublime qui voulut, en imprimant des lois à U matière, prouver que ses ressources étaient inépuisables. En effet, c'est encore ici que le microscope accou- rant au secours de notre faiblesse, et nous initiant en quelque sorte dans les confidences du Créateur , nous procure de véritables révélations non moins propres que toute autre à pé- nétrer de respect et d'admiration qui- conque les sait comprendre. Ici l'Homme lui-même, associé à la puis- sance organisatrice, peut devenir créa- teur h son tour. Qu'il prenne quelques parties d'un corps organisé, qu'il les place en infusion dans l'eau la plus pure ou de grossissantes lentilles lui auront démontré qu'il n'existe rien de vivant, et que garantissant son infusion du contact des a gens exté- rieurs , il l'observe attentivement: bientôt des êtres doués de vie se dé- velopperont sous ses yeux. Ces êtres seront bien simples, mais ils n'en se- ront pas moins existans. Il ne tardera pas à s'en présenter de plus compli- qués , et diverses espèces se montre- ront ou successivement ou toutes à la fois. Il en sera d'identiques dans une infinilédeproductions différentes mises en expéiience. Telle substance n'en donnera qu'un petit nombre d'es- pèces, telle aulreen produira une infi- nité. Qu'on mêle deux ou trois de ces infusions , des espèces propres à cha- cune y vont disparaître ; d'autres , communes , y vont persévérer, et des espèces ternaires vont à leur tour s'y développer. Ce fait est hors de doute ; nous l'avons constamment vérifié. Que maintenant on choisisse, pour en faire l'expérience, une Plante pro- pre au Canada , par exemple ; qu'a- CRE près l'avoir soumise à l'cTpcncnce et quandelle aprodiiilcles AniiiiHlculos, on en mêle l'infusion avec celle trunVégclaltlerindcouclcla Nouvel- le-Hollande, et qu'il en résulte, comme la cliose ne manquera pas d'arriver , quoique Tnfusoire qui ne se trouvait ni dans l'un ni dans l'autre des deux liquides, n'aura-t-on pas opéré une véritable Création , un être que la naturen'avait pas arrêté dans son plan primitifjpuisqu'clleavail semblé vou- loir rendre impossible par les dis- tances le rapprochement des corps qui viennent y donner lieu , mais qui n'en est pas moins l'ouvrage de ses immuables lois , et qui doit se repro- duire toutes les fois que les circons- tances seront les mèuies? Certes, uu pareil fait n'est pas en faveur de la doctrine qui attribuerait à l'aveugle hasard l'ordre sublime auquel nous concourons par notre existence ; il commande au contraire une admira- tion qui porte au respect pour le légis- lateur souverain ; car il e.st impossible de voir tout ce qui existe irrévocable- ment soumis à des lois immuables, et de former le projet follement auda- cieux de se soustraire au frein salu- tane de l'ordre établi. La conîempla- tiondecetordrc dans la nature en fait chérir l'image jusque dans l'état so- cial. (b.1 CRÉA.TURE. y. Création. * CRECER. OIS. Syn. vulgaire de la Draine, Tu/dus P'ïscworus ,Ij. f^. Merle. (dr..2.) * CRPXERELLE. ois. Espèce du genre Faucon , Falco Tinnunculus, L. /'.Faucon. (b.) * CRÉCHET. OIS. Syn. vulgaire du ÎMotteux, Motacilla G£nanthe, L. P". TraQUET. (DR..Z.) CREIUION. BOT. PHAN. Syn. d'^- thuse selon quelques-uns, et de Ciguë selon d'autres commentateurs, (b.) "* CHEIN. BOT. PH.\N. (J. Bauhin.) Syn. de PinusPumilio en Bourgogne. y. Pin. (b.) CRÉMAILLÈRE, bot. phan. L'un des noms vulgaires de la Cuscute or- dinaire. (B.) * CREMANIUM. bot. phan. Ce CRE 47 genre de la famille desMélastomacëes vient d'être constitué tout récemment par David Don, dans les Mémoires de la Société VVernérienne d'Edimbourg, aux dépens du génie 31elastoma, et a été ainsi caractérisé : calice campa- nule, dont le limbe urcéolé, à quatre où phisraremcnt à cinq dents, est per- sistant; quatre ou cinq pétales; an- tlièics courtes, cunéiformes, s'ou- vrant au sommet par deux trous; stigmate orbiculé et pelle; baie cap- sulaire à quatre ou cinq logos. Ce genre a le port du Blakea, et il con- corde avec lui par la déhisccnce de sesanihères; mais !^n inilorescence et les formes de son calice ainsi que de son stigmate l'en éloignent beaucoup. Il se compose d'Aibrisseaux du Pérou, rameux, étalés, grimpans ou dressés. Les feuilles sont pétiolécs, coriaces, dentées en scie ou rarement entières, à trois ou cinq nervures qui manquent dans quelques espèces. Onze espèces composent ce genre et ont été partagées en deux sections, selon que les fleurs sont octandresou décandres. Presque toutes sont nou- velles ou inédiles dans les herbiers sous le nonî de Melastuma. Le Me/as- tomavaccinioiiies (Bonpl. Monogr. p. i5,t. i8)appaiticutà cegonre. (o..N.) CREiMASTOCHEILE. Cremasio- cheilus. INS. Genre de l'ordre des Co- léoptères , section desPentamères , éta- bli par Wilhem K.i\oc\\{NeueBeyerage zur InsectL'nkunde, p. 1 1 5) , et adopté par Latreille qui le classe (Règn. Anim. de Cuv.) dans la famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéïdes. Il a pour caractères : antennes com- posées de dix articles dont le premier triangulaire, très-grand, recouvre le second , et dont les trois derniers sont réunis en une massue courte et lamellée; chaperon transversal abord antérieur relevé et arqué; mandi- bules cornées , membraneuses à leur partie moyenne ; mâchoires cornées , se terminant par une dent aiguë eti forme de faux , et garnies a leur côté interne de soies roides; palpes maxillaires filiformes , de quatre ar- ticles, le premier très-court et leder- 48 CRE nier cylindrique , plus long que tous les autres ; menton ayant la forme d'un bassin ovale et transversal et recouvrant presque tout le dessons de la tête; corselet en carré plus large que long , échancré aux angles qui se dilatent et finissent en manière de tubercule; pieds courts avec les cro- cbets des tarses petits. Knoch donne le développement détaillé de tous ces caractères et les représente avec soin (pi. 3, fig. 2-12, et pi. 9, fig. 9) ; La- Ireille s'accorde avec lui sur tous les points, à l'exception d'un seul. Il considère comme le menton cette pièce remarquable et caractéristique que Knoch nomme la lèvre infé- rieure. Sous beaucoup d'autres rap- ports, les Cremastocheiles ressemblent auxTrichies. On u en connaît qu'une espèce . Le Cremastocheile du Châtai- gnier , Cremastocheilus Caslaiieœ , Knocli ( loc. cit. pi. .^, fig. 1 ). Il est originau'e de l'Amérique septentrio- nale, (aud.) CRÈME. CHiM. Matière qui se sé- pare du lait, et surnage ce liquide animal , quand il a reposé sans alté- ration dans un lieu frais. La Crème , quoiqu'épaisse, est plus légère que le lait. Elle est d'un blanciaunàtre, d'une odeur et d'une saveur douces et agréa- bles. Elle paraît composée de Stéarine, d'Elaïne , d'acide butirique et d'une matière colorante jaune , tenus en dis- solution dans une eau chargée de ca- séum. L'analyse cbimiqvie en a fait obtenir , en outre des acides lactique, a£étique et carbonique , du chloru- re de Potassium , du phosphate de Chaux, etc. (dr..z.) * CRÈME DE CHAUX, mix. On donne ce nom à la pellicule croûteuse qui se forme au-dessus de la dissolu- tion aqueuse de la Chaux. C'est un véritable carbonate de Chaux produit aux dépens de l'acide caibonique , dont l'atmosphère est presque toujours chargé. (dr..z.) * CRÈME DE TAR'IRE. MiN.Sur- tailrate de potasse qui se rassemble cucroûtecristalUneau-dessusdcladis- CRE solution saturée de tartre brut. Ce sel est employé en médecine comme pur- gatif doux et l'un des moins désagréa- bles. On s'en sertquelquefoisdansl'é- conomie domestique comme assaison- nement de certains mets. fDR..Z.) CREMIS. POIS. Pour Chromis. V. ce mot. (b.) CRÉMOCARPE. Cremocarpium. BOT. PHAN. Le fruit des Ombellifères, qui se compose de deux akènes ou coques monospermes et indéhiscentes, réunies par le moyen d'une columelle centrale , offre l'exemple de l'espèce de fruit que Mlrbel appelle Crémo- carpe. C'est le D^akène du professeur Richard. F". Diakèxe. (a. r.) * CRÉMOLOBE. Cremolohus. rot. PiiAN. Genre de la famille des Cru- cifères et de la Tétradynamie silicu- leuse de Linné , fondé par De Can- doUe ( Syst. Nat. P'eget. T. ii , p. 4i8 ) aux dépens des Bisculelles, et caractérisé ainsi : sépales du calice égaux à leur base; pétales entiers; éta- mines libres sans appendices; silicule pédicellée, à deux écussons, suppor- tant un style persistant, court , épais , à peu près pyramidal ; scutelles très- comprimées, comme pendantes de la base du st\le, orbiculées, adnées par leur côté le plus étroit, enlouréesd' un rebord membraneux ailé; semence comprimée jSolitaire dans chaque loge; embryon dont la radicule est ascen- dante et les cotylédons accombans. Ce genre, qui présente beaucoup d'af- finités avec les Biscutelles, s'en distin- gue par son style épais, pyramidal , sa silicule pédicellée, à loges pendan- tes et non adnées dans toute leui- lon- gueur, et par son embryon non icn- versé, cest-à-dire que sa radicule est ascendante au lieud'ètre descendante, comme dans le genre Biscutelle. Toutes les espèces du çcnvcCremo- lobus habitent le Pérou et le Chili. Ce sont des Plantes herbacées ou des sous-Aibrisseaux glabres, à tiges c}'- lindriques unies , à feuilles caulinai- res, ovales ou oblongues, dentées eu scie ou entières , à Ileurs jaunes, nom- breuses, disposées en grappes allon- gées et portées sur des pédicelles fili- CRE formes et dépourvus de bractées. Les trois espèces dont ce genre se compose ont été figurées sous les noms deJîis- cutella peruviana , BiscutelUi suffi u- ticosa et Biscutclla c/iUensis , dans la Dissertation sur lesBiscutclles par De CandoUe ( Ann. du Mus. 18, t. 4, 5 et 6). (G...V.) * CREMONIUM. BOT. crvpt. ( Mucédinées. ) Gcuie de Champi- gnons liyssoïdes établi par Link ( Berl. Màg., 5 , p. ib, t. d, 1". 20 ). Ce sont des filanieus, ramcux, réunis et enlacés de manière à représeulcr en quelque sorte une toile d'Àiaignée. Ils sont cloisonnés intérieurement , et portent à la partie interne de leurs extrémités de petits globules. Link en a décrit deux espèces qui vivent sur le tronc et les feuilles des Arbres. (A. K.) * CREMONTIE. Cremontia. bot. riiAX. Le genrcqueCcmmcrson avait établi sous le nom de Cremontia a été réuni aux Rotmics par Cavanilles. C'est X Hibhcus liliijlorus , qui croît à l'île de Uourbon. f^. Ketmii;. Ce nom de Ciémonlie venait de celui d'un ancien intendant appelé de Cré- mon , et dont une excursion au vol- can est encore présente au souvenir des liabilans du pays, à ce que dit Bory de Saint-Vincent dans la Rela- tion de ses Voyages, (a. R.) GRENAMON.C/e/z^/7Zi/OT.BOT.pnAN. Ce genre d'Adansou comprend les génies Barkhausie de Mœnch et Hel- minlie de Jussieu, qui ne peuvent être réunis. P". Barkhausie , Crépide et Helsiintie. (a. r.) CRÉiXATDLE. Crenatula. moll. Ce genre fut créé par Lamarck (An- nales du Mus. , vol. 3 , pag. 25 ), et adopté par presque tous les conchy- liologues. Les Coquillages que renfer- me ce genre, présentent des particu- larités remarquables tant dans leur manière habiiuelle de vivre que par la disposition du ligament qui en fait un passage bien évident du genre Pinue, compris dans la famille des Mytilacëes de Lamarck avec ceux de la suivante , les Malléacées ( Pcrne , TOME V. CRE 49 Marteau, Avicule , etc.). En effet, ce genre présente un ligament mar- ginal continu , étendu sur le bord , tandis que, dans les Crénalules, on voit le ligament divisé dans des échaucrurcs du bord cardinal , et , par cela même , commencer à se montrer multiple , comme dans les Pernes ; il est tout-à-fait uivisc par portions bien distinctes non con- tinues et sur \\\\ ^rèi-large bord. L'Animal des Crénatules n'est point connu; mais vivant dans les Epon- ges et n'ayant jamais été vu que dans cette circonstance d'habitation , cela donne à penser qu'outre les mo- difications qui se remarquent sur les Coquilles , il a dû lui-même en éprou- ver de particulières , en relation au moins avec sa manière de vivre. Les caractères distinctifs de ce genre sont faciles à saisir : une coquille subéqui- valve , aplatie, feuilletée, un peu ir- régulière; aucune ouverture latérale pour le byssus; charnière latérale , linéaire, marginale, crénelée; créne- lures sériales , calleuses , creusées eu fossettes , et qui reçoivent le ligament. Tels sont ceux exprimés par Lamarck (Anim. sansvert.T.vi,part. i,p.i36), et qui s'aperçoiventà la simple inspec- tion des Coquilles qui nous occupent. Bruguière avait connu une Coquille de ce genre , mais il l'avait confondue avec les Moules , comme on le voit par la liguie 2 de la 2 16'' planche de l'Encyclopédie. Cuvier( Règn. Anim. ï. II, pag. 466; l'a adoptée et l'a placée entre lesArrondes (Avicules, Brug.) , les Pernes elles Jambonneaux(Pinnes, liamk. ) — • Férussac (Tableaux syst. des Anim. moll. ) place, dans sa fa- mille des Aviculées, le geure Cré- natule qui, comme Lamarck l'a dit le premier , sert de passage des Pernes et des Inocérames de Sow^. ( CatUlus , Brong.j aux Pinnes; enfin, il a été adopté par Schweiger , Ocken , Blain- ville , etc. Les espèces du genre Créna- tule sont rares et encore peu connues ; elles habitent les mers chaudes , et il n'est pas venu à notre connaissance qu'on en ait rencontré à l'état fossile. Parmi les espèces que nous citerons , 4 59 CRE .nous choisirons de préférence celles qui ont été figurées , la description la mieux faite ne pouvant quelquefois suppléer entièrement une figure mê- me médiocre. Grénatule AVicuLAiRE, C/e/za/tt/a avicularis, Lanxk., Ann. du Mus. T. m, pag. 29, t. 2 , f . lajetAnim. sans vert. T. VI, part, i'" , pag. 1.^7, u° 1. La figure de Schrœter ( 3 , t. 9, fig. 6)n'est pas faite avec assez d'exac- titude pour qu'on puisse la citer comme appartenant précisément à cette espèce. La Grénatule aviculaire est une Coquille rhomboïdale arron- die , comprimée , très-mince , presque membraneuse, rouge avec des bandes rayonnantes , blanches sur la surface. Elle se trouve dans les mers de l'A- mérique méridionale. Grénatule verte, Crenatula viri- dis, Lamk., Auim. sans vert. T. vi , i"^* part. , pag. iSy , n° 5. Gette es- pèce singulière mérite d'être citée d'a- bord comme la plus grande du genre; ensuite par ces appendices linguifor- mesqui prolongentles crochets. G'est une Coquille peu régulière , ovale , oblongue, verdâtre et présentant des appendices terminaux , des crochets obliquement proéminens ; elle est longue d'un décimètre environ, en y compienant l'appendice des crochets. Elle se trouve dans les mers de l'Asie australe. Grénatule mytiloïde , Crenalula mytiloïdes, Lamk., Ann. du Mus. T. m, pag. 5o , pi. 2, fig. 3 et 4; et Anim. sans vert. T. vi, prem. part, pag. i38, n^ 6. Celle-ci est petite , violette , ovale, oblongue , aiguë vers les sommets , obscurément rayonnéej elle se reconnaît surtout par des la- mes voûtées qui garnissent intérieu- rement les crochets. Elle vient de la mer Rouge. (d..h.) GRÉ NÉE. Crenea. bot. phan. Genre fondé par Aublet (Plantés de laGuiane, pag. 523, tab. 209 ) , et rapporté à la famille des Salicariées et à ricosandrie Polygynie , L. Il offre pour caractères : un calice urcéolé à quatre divisions larges , aiguës et CRE égales entre elles; quatre pétales blancs arrondis, attachés entie les divisions du calice ; étamines au nombre de quatorze , insérées sur la partie supé- rieure du calice au-dessous des péta- les, déjelées du même côté après l'é- panouissement de la (leur ; ovaire sphériqueSLUinontéd'unst vie courbé, et terminé par un stigmate oblong et rouge ; capsule verle , petite , acumi- née , enveloppée par le calice persis- tant, à cinq loges renfermant une multitude de graines très-peliîes. La Crénée maritime , Crenea ma- ritima, sur laquelle Aublet a établi le genre , est une Plante hei'bacée qui croît dans les eaux saumâtres , sur les bords de la Crique Fouillée dans l'île de Cayenne. Elle pousse plusieurs tiges hautes environ d'un mètre , qua- drangulaires et garnies de feuilles op- posées , lisses , entières , ovales, obtu- ses et rétrécies près de leur base. Les fleurs sont portées sur des pédicelles supportés eux-mêmes par des pédon- cules axillaires , accompagnés de deux bractées squammiformes. Meyer {Pri~ mittœ Florœ Essequeboensls) a faitcon- naître une seconde espèce de ce genre, et lui a donné le nom de Crenea re- pens. (G..N.J * CRÉNELÉ. C/e/za/«5. bot. Ce mot adjectif s'emploie pour les organes planes des Végétaux dont le bord of- fre des lobes très-courts , arrondis , séparés par des sinus aigus et peu profonds. Ainsi , les feuilles de la Bé- toine , du Tremble , de l'Hydrocotyle vulgaire, sont crénelées. (a. r.) CRÉNELÉE. POIS. ( Bonnaterre. ) Espèce du genre Perche. F", ce mot. * CRENIDENTE. pois. Espèce du genre Spare. 7^. ce mot. (b.) GRÉNILABRE. Crenilahrus. pois. Sous-genre deLabres établi par Cuvier. V. Labre. (b.) GRÉNIROSTRES. Dénomination particulière aux Oiseaux dont le bec a des échancrures sur les bords tran- chans de ses mandibules. (dr..z.) CRÉODE. Creodus. bot. phan. CRE ( Loureiro. ) Syn. de Ghloranthe. V. ce mot. Cb.) CRÉOLE. MOLI.. Nom marchand de la Venus Dysera. V. Vénus, (b.) CRÉOPHAGES. Creophagi. iNs. Famille de l'ordre des Coléoptères, tîtabllo par Diuuéril et correspon- dant à celle désignée par Lalrcille sous le nom de Carnassiers. V. ce mot. (AtlD.) * CREPANELLA.BOT. phan. (Ca- mérarius. ) Syn. de Denlelaire. V. ce mot. («.) *CREPELIA. BOT.PHAN. (Sclu-ank.) Syn. de Lolium temulcntum. V. Ivraie. (n.) * CREPIDARIA. BOT. phan. Ha- worth, dans son Synopsis des Piaules grasses , sépare sous ce nom plusieurs espèces d'Euphorbes, dans lesquelles l'involucre rappelle par sa forme celle d'un chausson. Ce genre est le même que le Feddanthus. V. ce mot. (a.d.j.) CRÉPIDE. Crépis, bot. fhan. Fa- mille des Synanthérées , tribu des Chicoracées de Jussieu , Syngénésie égale. Tournefort et Vaillant con- fondaient ce genre avec celui des Epervières ( Ilieracium ); il en fut séparé par Linné qui , en le consti- tuant , ne sut à son tour éviter la con- fusion de plusieurs genres dont la distinction a plus tard été générale- ment admise. Il était en effet fort dif- licile , à l'époque oii vivait Linné , de pouvoir circonscrire avec quelque exactitude ce groupe de Plantes, quand l'histoire spécifique de chacune d'elles était si embrouillée. ISous allons voir qu'aujourd'hui même nous ne som- mes pas encore bien certains de nous entendre sur ce point. Ce fut Mœnch qui , le premier , constitua un genre à part , sous le nom de Barckhausia , aux dépens de quelques Crépis de Linné. Ce genre a été adopté par De Candolle, dans la seconde édition de la Flore Française; mais plusieurs bo- tanistes ont continué de le regarder comme identique avec le Crépis , mal- gré sesaigrettes stipitées.Ce caractère, CRE .'il joint à un ensemble de notes particu- lières, paraît néanmoins assez bien lu distinguer; et si un auteur aussi cé- lèbre que Lamarck s'est abstenu d'en faire un genre particulier, il l'a du moinséloignédesCrépides ,cn le pla- çant (moins heureusement peut-être) parmi les Piérides. Adanson,Gaertner et W illdenow ont détaché des Crépis un genre que le premier avait nommé Tolpis. Jussieu ( Geneiu Flantamm , p. 169 ) lui donna des caractères pré- cis ; et quoique la dénomination de Drcpania qu'il proposa, fût posté- rieure à celle d'Adanson , elle n'en a pas moins été adoptée , contre l'usage, par Desfontaines, De Candolle etd'au- tres botanistes français. V. Drépa- NiE. Toutes les espèces Ljnnéenncs ne font pas ]>arlie du genre en question; ainsi le Crépis pulclira de Linné ap- partient aux Frenanthes; le Crépis al- bida de Villars est devenu un Ficri- diuni ; et le Crépis rhagadioluïdes doit être réuni au Zacintha, ou , d'après Mœnch , former un genre particu- lier. jNous ne parlerons pas ici des au- tres petits démembremens de ce gen- re ,qui n'ont été admis que par ceux qui les ont proposés , tels que le Wi- belia de la Flore de Wettéi avie , le Berinia de Brignoli^ les ùtledicusia et Hostia de Mœnch, etc. Nous croyons aussi que ce n'est pas le lieu de si- gnaler les nombreuses transpositions des espèces de Crépis , parmi les genres Hieracium , jlpargia , An- dry ala , Picris , ChondriUa , etc. ; et réciproquement la réunion de quelques espèces de ces derniers genres avec celles des Crépides ; mais il nous semble qu'en almet- tantle retranchement du Barckhausia et du Tu/pis ou Drepania , on peut assigner au Crépis les caractères sui- vans : involucre sillonné , composé d'une série simple de folioles , ventru à sa base et ceint d'un calicule com- posé de folioles courtes et étalées ; ai- grette sessile formée de poils simples. Après avoir éliminé des Crépides les espèces qui composent le^ genres Barckhausieet Drépanie,lenombrcde celles qui appartiennent légitimement 4* Hi GRE nu getne que nous traitons eu ce mo- ment, se trouve encore assez considé- rable. Il s'élève aujourd'hui à plus de soixante; mais il faut convenir que ces espèces sont dans une déplorable confusion, et demandent l'examen d'un monographe judicieux et riche en matériaux. Comme les Chicoracées formen t une tr i b u très-naturelle , leurs genres et leurs espèces se nuancent de manière à offrir de fréquentes ambi- guïtés ; et l'on sérail tenté d'accuser uniquement la nature d'êlre la source de nos erreurs. Mais le défaut d'ob- servation, et peut-être aussi un vain amour-piopre, ont contribué puis- samment à embrouiller notre genre. Sur de mauvaises descriptions , on a cru reconnaître telle espèce , et telle autre a été méconnue et considérée comme nouvelle, parce qu'elle pa- raissait légèrement s'éloigner d'uue autre précédemment décrite. Cha- cun peut pressentir les fâcheuses con- séquences d'un tel procédé d'étude; nous n'insisterons donc pas sur ce su- jet; car pour nous borner à un petit nombre d'exemples , croira - t - on qu'une seule espèce, le Crépis lau- linensis, Willd., a reçu jusqu'à douze noms différens? Si l'on remarque en- suite que le Crepia virens de Linné est une autre Plante que le C. virens de De Candolle ; qu'il y a aussi deux Crépis radicata , plusieurs Crépis tec- iorum décrits par différens auteurs , on aura quelque idée de l'embarras oLi est jeté celui qui veut connaître les Crépldes , et on partagera sans doute les doléances que l'inlérêt de la science nous a inspirées. Les cinq espèces de Crépides décri- tes dans la Flore Française, sont des Plantes herbacées qui se trouvent dans les prés , sur les bords des rou- tes et des champs , et sur les toits de chaume ainsi que sm- les vieux murs. Elles ont un involucre pu- bescent ; leurs fleuis d'un beau jau- ne , disposées en corymbes ou en panicules lâches , fout un assez joli effet. Le Crépis tectorum est commun en certaines contrées de la France, et itotamment à Fontainebleau. Le Cre- CRE pis virens couvre , sur la fin de l'été, les endroits secs de toute l'Europe. Son extrême abondance l'y fait remar- quer ; car s'accommodant de toutes sortes de terrains , cette pe'ite Plante vient partout , mais elle préfère pour station le long des murs et des haies. Lutin elle péuètre jusque dans l'inté- rieur des vdles, et figure au premier rang dans la Flore des places publi- ques de Paris. Les Crépides , malgré le nombre considérable et l'élégance de leurs espèces, sont peu estimées comme Plantes d'ornement. On n'eu cultive que quatre ou cinq , dont deux , les Crépis rigens et Jiliformis, H. Kew , originaires des Açores et de Madère , exigent l'orangerie. La Créfide rouge , Crépis riihra , L. , est une jolie Plante qui , par ses fleurs d'un beau rose foncé, a pour ainsi dire forcé les amateurs de la distinguer de ses congénères. Elle est originaire d'Italie, et se cultive avec la plus grande facilité dans nos jardins oii on la multiplie très-facile- ment par ses graines. Cette Plante a été rapportée au genre Barckhausia par quelques auteurs , et aux Picridcs parLamarck. (g..N.) * CREPIDOTUS. BOT. CRYPT. [Champignons .)^om donné par Nées à une section des Agarics à pédicule ex~ cen{\\c^ne, o\i Pleuropus de Persoon , caiactérisée par son pédicule tout-à- fait latéral, et son chapeau demi-cir- culaire ; tels sont les Agaricus stip- ticus , spathulatus , etc. (ad. b.} CRÉPIDULE. Crepidula. moll. Ce genre , fait par Lamarck aux dé- pens des Patelles de Linné, s'en dis- tingue en elTet d'une manière bien tranchée, ainsi que les Calyptrées et quelques autres qui y étaient confon- dues. Placées dans la famille des Ga- lyptraciens , les Grépidules sont mises dans l'ordre le plus convenable de leurs rapports , et la connaissance de l'Animal sur lequel Adauson (Voyag. au Sénég. , p, 38, pi. 2, n° 8, 9, ro ) nous a donné quelques détails, ainsi que Beudant ( ]Nouv. Bullet. des CRE Sciences, p. aSy , n. 4a ), doit nous confirtner de plus en plus dans l'opi- nion de L.iinaicksurcesAniinaux, tou- chant l'ordre et la famille oii ils doivent être placés. Marchant sur un disque ventral , l'Animal des Crépidules of- fre des organes respiiatoiresqu'Adau- son avait indiqués sans qu'on pût trop les reconnaître, mais que les oh- servations de Boudant siw T Animal vivant, aijisi que celles de Lamarrk sur un Animal conservé dans l'Alco- hol,ont fait connaître exactement; ce- pendant les caractères énonces par Cuvier diiiêrent un peu de ceux don- nés par Beudant et par Lamarck , ce qui tiendrait peut-être à ce que l'A- nimal observé par le célèbre auteur du Règne Animal était d'une adirc espèce. Quoi qu'il en soit des légers changemens qui peuvent se remar- quer dans le moae respiratoire , se- lon les diverses espèces, tous ces Ani- maux nous offrent les caractères pro- pres à la fiimille, et tous ceux qui sont nécessaires pour former un genre bien tranché et fait sur de bons ca- ractères. Les voici tels que Lamarck lésa donnés: Animal ayant la tête fourchue antérieurement; deux ten- tacules coniques , portant les yeux à leur base extérieure; bouche sunpie, sans mâchoires, placée dans la bifur- cation de la tête; une branchie en pa- nache , saillante hors de la cavité branchiale , et tlottant sur le côté droit du cou; manteau ne débordant jamais la coquille; pied petit; anus latéral; coquille ovale, oblongue , à dos presque toujours convexe , con- cave en dessous, ayant la spire fort inclinée sur le bord; ouverture en partie feimée par une lame horizon- tale. Les espèces , soit vivantes, soit fossiles, qui appartiennent à ce genre, sont peu nombreuses ; nous ne men- tionnerons que celles qui présentent le plus d'intérêt. Crépidule Porcellane , Crepi- dulaPorcellana, Lamk., Anim. sans vert. T. VI , part. 3 , p. 24, n. a ; Patella Porcellana des auteurs. Gualtiéri ( Ind. , p. 9, tab. 69, f. g ) dit dans sa phrase latine que Pc- CRE 55 tro Michelio l'a nommée Patelle Cré- pidule; d'oii il est bien probable qu'on a emplové depuis ce nom comme générique de spécifique qu'il était. Adanson a connu la coquille et l'A- nimal de la Crépidule Porcellane ; il l'a nommé le Sulin ( Voyag. au Sé- nég., ]). 58, pi. 2, fig. 8 ). Il a donné de l'Animal une description peu sa- tisfaisante , et il ne la pas fait repré- senter dans ses figures. La coquille est bien figurée dans Lister [Concli., tab. 545, îig. 34 )"et dans Martini ( Conch. T. I , tab. j5 , fig. 127 et 128 ). Elle est ovale, oblongue; son sommet est recourbé sur le bord; sa couleur est le plus souvent blanche, parsemée de taches triangulaires , roussàlres ou brunes. D'api es la fi- gure d'Adanson, elle aurait jusqu'à un pouce et demi de longueur. On la trouve dans les mers de l'Inde et à l'île de Gorée oîi il paraît qu'elle est assez commune. Elle adhère aux ro- chers , et s'y fixe avec tant de force , qu'on casse quelquefois la coquille sans avoir détaché l'Animal. Crépidxxe de Gorée , Crepidula Goreensis, Patella Goreensis, L. , Syst. Kat. p. 5694, n. lo. C'est une espèce Su'Adansoa le premier a reconnue ; l'a nommée le Jénac (Voyag. au Sénég. , p. 4i , tab. 2, fig. 10); il donne pour l'Animal de cette espèce des détails assez curieux; les tenta- cules ont vers leur extrémité des pe- tits tubercules blancs qui les font pa- raître chagrinés; le pied et le man- teau le sont également; du manteau et vers le derrière de la tête , on aperçoit huit filets cylindriques assez longs qui, d'après Cuvier , seraient les branchies sortant hors de là ca- vité branchiale. Cette espèce , longue de cinq à six lignes , se trouve sur les rochers de l'île de Gorée , mais elle y est rare : elle est blanche , lisse , très-mince, ovale et très-aplatie. Crépidule épineuse , Crepidula aculeata, Lamk. ,^ Anim. sans vert. ï. VI , part. 2 , p. 26 , n. 3 ; Patella aculeata , h., p. 5690, n. 6, figurée dans Favanne ( Conch. pi. 4,f. 3 ), dans Dacosta( Conch. tab. 3, fig. a ), 54 CRE et dans Chemnitz (Conch. T. x, tab. i68,flg. 1624 et 1625). La Crépidule épineuse se reconnaît très-facilement : elle est ovale, aplatie; son som- met, courbé vers le bord gauche, fait un tour de spire environ ; elle est blanche , avec des flaramules rous- sâtres , et chargée de petites côtes peu régulières qui portent des épines ou des écailles. Sa longueur est de onze ou douze lignes; elle habite les mers de l'Améiique méridionale où on la trouve rarement. Jusqu'à présent les environs de Paris n'ont ofiert aucune Coqulle de ce gtnre ; une seule semblait s'y rap- porter, mais elle nous a paru devoir appartenir à une autre famille , les INéritacées, ou à quelques autres Co- quilles qui ont avec elle des traits de ressemblance. Elle doit former un genre qui fait le passage des Navi- celles avec les Néritines. Ce sera à l'article ïomostome que nous don- nerons l'extrait des observations qui nous sont propres sur ce genre de Coquillage. Defrance, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, a fait connaître trois espèces de Crépidules fossiles. Crépidule de Hauteville , Cre~ pidula A Itavillensis , Def. , que nous présumons devoir appartenir à notre genre Toraostome : son sommet est subcentral , ce qui est assez étonnant pour une Coquille de ce genre; l'ou- verture est petite, opposée au som- met; la coquille est épaisse et aplatie. Crépidule bossue , Crepidiilagib- losa, Def. ( lue. cit. ), qui se trouve dans les falunières de la Touraine, et à Leoignan près Bordeaux. Elle est convexe, bossue, profonde; son som- met s'incline vers le bord ; elle est toute chargée de petites aspérités ir- régulières. Crépidule d'Italie, Crepidula Ita- lica, Def. ( lac. cit. ) , espèce remar- quable en ce que, d'après ce savant, elle offre l'exemple d un analogue avec une Coquille actuellement vi- vante dans la mer de l'Inde , et que l'on nomme vulgairement la Sandale. CRE Elle est encore remarquable en cela qu'elle paraîl se fixer dans l'intérieur des Coquilles abandonnées oii elle se moule pour ainsi dire tout entière sur les diverses formes que ces corps pré- sentent : aussi elle est irrégulière, lisse, très-mince, tantôt concave, tan- tôt convexe; son sommet est appuyé sur le bord. On regrette que De- france n'ait pas donné le nom lin- néen de la Crépidule que l'on nomme vulgairement la Sandale. Il nous est impossible, d'après cette indication , de préciser l'espèce, les marchands donnant ce nom vulgaire à toutes les Coquilles du genre. (D..11.) CRÉPIDULIER. MOLL. Animal des Crépidules. /^. ce mot. (b.) CRÉPIE. BOX. PHAN. PourCrépide. T^. ce mot. (e.) * CRÉPINETTE. BOT. piian. (Oli- vier de Serre. ) Syn. de Poljgonum, auiculare , h. F'. Rénovée. (b.) CRÉPINIÈRE. BOT. PHAN. Syn. vulgaire de Berberis Cretica, L. V. Y1NETTIER. (b.) CREPIS. BOT. PHAN. V. Crépide. CPiÉPOLE. BOT. PHAN. Syn. de Crépide. V. ce mot. (b.) CRÉPUSCULAIRES. Crepuscula- ria. INS. Grande famille de l'ordre des Lépidoptères, instituée par La- treille ( Règn. Anim. de Cuv. ) , et comprenant tous les individus qui ont piès de l'origine du bord externe de leurs ailes inférieures une soie roide , écailleuse , en forme d'épine ou de crin qui passe dans un cro- chet du dessous des ailes supérieures, et les maintient, lorsqu'elles sont en repos , dans une situation horizontale ou Inclinée. Ce caractère se retrouve encore dans la famille des Noctur- nes; mais les Crépusculaires diffè- rent de celles-ci parleurs antennes en massue allongée , soit prismatique , soit en fuseau. Latreille ajoute que les Chenilles ont toujours seize pâ- tes ; leurs chrysalides ne présentent point ces pointes ou ces angles que l'on voit dans la plupart des chrysa- CRE lides des Lépidoptères diurnes, et sont ordinairement renfermées dans une coque, ou cachées, soit dans la terre, soit sous quelques corps. Les Lépi- doplèrcs crépusculaires ne volent or- dinairement que le matin ou le soir. Pendant le jour ils restent fixés con- tre diflférens corps, tels que des mu- railles , des troncs , des branches ou des feuilles d'Arbres. Cette famille embrasse le grand genre Sphiux de Linné, quia été sub- divisé en plusieurs sous-genres dont les plus importans sont : Castnie , Sphinx proprement dit , Smérinthe , Sésie , Zygene , Glaucopide. V. ces mots. (aud.) CRÉQUIER. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Prunellier, (b.) CRESCENTIE. Crescentia. bot. PHAN. Vulgairement Calebassier ou Couis. Ce genre de la Didynamie An- giospermie de Linné, fut établi par ce célèbre naturalisie qui le caractérisa ainsi : calice caduc à deux divisions égales; corolle presque campanulée , à tube très-court , dont l'entrée est ventrue et courbée, à limbe droit, quinquéfide, divisé en segmens den- tés , sinueux et inégaux ; quaire éta- minesdidynames, avec une cinquième rudimentaire; anthères bilobées ; un style surmonté d'un stigmate capité , ou plutôt bilamellé, d'après Jacquin et Kunth. Le fruit est une baie cucur- bitiforme,uniloculaire,couverle d'une ëcorce solide , pulpeuse intérieure- ment et remplie d'un grand nombre de semences nageant au milieu de la pulpe. Dans son Gênera Plantarum , p. 127, Jussieu place ce genre à la suite des Solanées. D'un autre côié Kunth ( Geneia Nov. et Spec. Plant, œquin. T. m , p. 167 ) le range dans les genres voisins des Bignoniacées , et le place près du nouveau genre Aragoa. Plumier l'avait autrefois dé- signé sous le nom de Cujète qui a été admis comme spécifique pour l'espèce la plus remarquable et la plus ré- pandue. Les Cresccnties sont de petits Arbres à feuilles alternes , le plus souvent réunies en touffes simples , CRE 5S ou quelquefois ternées et pinnées ; leurs fleurs sont pre-que solitaires sur le tronc ou sur les rameaux. On en compte sept espèces , toutes indi- gènes des contrées équinoxiales de l'Amérique ; il y en a trois nouvelles décrites dans le magnifique ouvrage sur les Plantes d'Amérique par Hum- boldt,Bonpland et Kunth. JNous nous contenterons de donner ici quelques détails sur l'espèce la plus intéres- sante. La Grescentie Cujète, Crescentia Cujete , L. , dont Persoon a élevé au rang d'espèces les deux variétés déjà indiquées par Plumier et Lamarck sous les noms de C. angustifolia et mi' nima , est un Arbre de médiocre gran- deur, très-commun dans les Antilles et dans toute l'Amérique ëquinoxia- le , ayant le tronc tortueux, assez épais et recouvert d'une écorce ridée et grisâtre ; ses rameaux forts, longs, très-divisés et étendus horizontale- ment, sont garnis à chaque noeud de neuf à dix feuilles fasciculécs, lancéo- lées , rétrécies vers la base et termi- nées par une longue pointe , entières, glabres et presque sessiles. Les fleurs, d'un blanc pâle et d'une odeur désa- gréable, pendent chacune au moyen d'un pédoncule long de trois centimè- tres. Il leur succède des fruits ovoïdes qui varient de grosseur selon les in- dividus depuis cinq à six centimètres jusqu'à trois décimètres d'épaisseur. Ces fruits , couverts d'une ëcorce verte , unie et presque ligneuse , sont composés intérieurement d'une chair pulpeuse , succulente, ayant un goiit aigrelet que les habitans des lieux oii croît le Cujète regardent comme une panacée contre une foule de maladies différentes , telles que la diarrhée , l'hydropisie, les contusions, etc., etc., et qu'ils administrent sous forme de syrop ; mais c'est Técorce ligneuse de ces fruits qui augmente leur utilité. On vide leur intérieur en faisant ma- cérer dans l'eau bouillante leur pulpe, afin de les vider , ou en les faisant cuire au four. La pulpe étant éva- cuée , il ne reste que l'enveloppe crus- tacéequi sert aux Américains 'a fabri- se CRE quer des vases de diverses formes qu'ils enjolivent en les peignant de couleurs variées , soit avec le Rocou, soit avec l'ïudigo , etc. Ces usages élant à peu près les mêmes, et la for- me du fruit ayant beaucoup de rap- ports avec celle de nos Courges ou Calebasses, c'esl de-là que provient le nom de Galebassier, vulgaire chez les crc'oles. (g..n.) GRESPIS. BOT. PHAN. Même chose que Crépis, et quelquefois le Laitron également appelé Crespinulus. (b.) CRESSABOUT. bot. phan. Syn. de Cucubale Behen dans les monta- gnes de l'Auvergne, ou l'on mange les feuilles de cette Plante, selon Bosc. (b.) CRESSE. Cfessa. bot. phan. Fa- mille des Coiîvolvulacées,Pentandrie Digynie. Linné a établi ce genre que ïournefort confondait avec son Quamoclit, et lui a donné pour carac- tères : lui calice à cinq divisions pro- fondes; unecordile infuurlibuliforme un peu plus grande que le calice , à limbe divisé en cinq segmens planes ; étamines saillantes ; ovaire biloculaire à loges dispermes, surmonté de deux styles et de deux stigmates capités ; capsule uniioculaire et monosperme (par avor(ement ), à deux valves qui se séparent par la base à la maturité. Les Plantes de ce genre sont de petites Herbes non lacté centes , couvertes d'un duvet soyeux; leurs l'eiiilles sont ëparses et très-entières ; les fleurs axil- laires disposées en bouquets serrés aux extrémités des rameaux , et ac- compagnées de deux petites bractées. La Cressb de Crète , Cressa Crc- tica, L., seule espèce décrite par Lin- né , est une Plante fort petite , dont les fleurs sont jaunes, et la tige très- rameuse coucbce et étalée par terre. Elle habite toute la région méditer- ranéenne , depuis la Crète et les au- tres îles de l'Archipel gi-ec jusque sur les côtes de France et d Espagne , par- ticulièrement , au rapport de Boiy de Saint - Vincent , clans le canton de l'Andalousie appelé Marisma où on la brûle avec les autres Plantes des- CRE tinées à faire de la Soude ; elle a été aussi trouvée par Desfontaines près de Tunis en Afrique. Retz ( Ob». 4 , p. 24 ) a fait connaî- tre une autre espèce fort voisine de la précédente; car elle n'en diffère que par sa corolle un peu soyeuse au som- met et par sa capsule tétrasperme. Or, d'api es la description du carac- tère générique , l'ovaire éîant tou- jours biloculaire et les loges disper- mes , ce serait le cas de la Cresse de Crète dont la capsule n'aurait pas été moditiée par des avortemens. Il l'a nommée Cressa Indien , parce qu'elle croît dans les lieux maritimes de l'Inde. De même Kunth ( Noua Ge^ nera et Species Plant, œquinoct. T. III , p. 1 19 ) a donné le nom de Cressa Truxlllensts à une nouvelle espèce qui a beaucoup de rapports avec la précédente, et qui croît près de ïruxillo au Pérou. C est la même Plante que Rœmer et Schultes { Syst. J^eget. 6 , p. 207) ont encore nommée Cressa arenaria d'après Willdenow. (G..N.) CRESSERELLE. ois. Espèce du genre Faucon , Falco Tinnunculus , Lath. , Buff. , pi. enl. 4oi et 471. V. FAtJCON. (DR..Z.) * CRESSERELLETTE. ois. Es- pèce du genre Faucon^ Falco Tinnun- culuïdcs. V. Faltcon. (dr..z.) CRESSON. BOT. phan. Ce nom qui est synonyme de Cardainine ( V. ce mot ) a été donné à un grand nombre de Végétaux appartenant à des gen- res et à des familles diflérentes , mais qui tous sont remarquables par une saveur piquante et plus ou moins agréable. Ainsi on a nommé : Cresson Alenois ou INasitort , le Lepidium sativum de Linné , ou Thlaspi sativum de Desfontaines. Cresson du Brésil, le Spilanthus oleraceus , L. Cresson de Chien , le Veronica Beccabunga , L, Cresson d'eau , le Sisjmbrii/m Nasturtium , L., ou Nasturtium offici-^ nale de De Candolle. Cresson d'Inde , la Capucine or- dinaire, Tropœolum majus, L.,ap.pe-» CRE It'e Nasturdum indlcum par les an- ciens botanistes. Cresson de l'île -de - France. Dans cette île, oii le Cresson d'eau est natiiialisé , ou nomme aussi Cresson le Spilantkus ylcrnella, L., qui tbrnie aujounlhiii un gcuic distinct sous le nom à'^Jcmella. V. Acmixle. Cresson DORÉ, la Saxifrage do- ice. /^. DouiNE. CUESSOK DE FONTAINE. C'est le Cresson par excellence, celui dont on fait une très-grande consommation , soit couM)ie alitncut , soit comme më- dicaïuent antiscoihutique , en un mot le Xasturlium officinale , D. C. Chesson DE jardin. C'est le Thlas- pi sath'um, Desf. Cresson du Para. C'est le Spi- lan/hiisoleracea. T' . Spilantiie. Cresson du Pérou, la Capucine. Cresson des prés. On appelle ainsi vulgairement la Cardainiue des prés. V. CA.RDAM1NE. Cresson de rivière, le Sisjm- Irium syluestre, L.,ou Aasturtium syl- vestre, D. C. Cresson de roche , la Saxifrage dorée. Cresson Des ruines ou des décom- bres, le Lepidium ruderale , L. Cresson sauvage , l'un des noms du CoronopiisRuellii, D. C. Cresson de savanne. Plusieurs Plantes qui croissent dans les savan- nos portent ce nom ; tels sont le Le- pidium didymum , L. , une espèce de Peclis , etc. Cresson de terre , l'un des noms vulgaiies de l'Herbe de Sainte-Barbe, Barbarea officinalis. (a. r.) CRETACE. GÉOL. De la nature de la Craie. /^. ce mot. (b.) * CRETE. Crista. ois. Caroncule charnue , ordinairement colorée d'un rouge très-vif, et qui décore la tête du Coq domestique. Elle manque dans quelques variétés. On a étendu ce nom à d'autres appendices qui, dans certains Animaux ou dans quel- ques parties de ceux-ci , rappellent la figure de la Crête du Coq. (b.) CRÊTE DE COQ. moll. Celte CRE 57 dénomînalion vulgaire s'applique surtout kX'Oslrea Crista Galli de Lin- né , et, en général , à toutes les Huî- tres qui ont à peu près la même forme. (D..II.) CRETE DE COQ. bot. phan. On donne vulgairement ce nom au Celo- sia cristata, ainsi qu'aux Rinanlhes, d'oii est venu à ces dernières le nom de Cocrêtes ou Cocristcs. On l'ap- plique à Cayenne aux Héliotropes. La.) CRÊTE DE PAON. bot. piian. Nom vulgaire , dans certaines colo- nies , des Guilandina Bondiicella et panicnlata , du Cœsalpinia Sapan, de i'Adeiianthera pavonina , de la Poin- ciane , du Pongam , et autres Arbres dont les fleurs produisent des étami- nes prolongées hors de la corolle , et imitant la figure de l'aigrette qui couronne la tête du plus beau de nos Oiseaux domestiques. (b.) CRÉTELLE. Cymsurus. bot. phan. Genre de la famille des Gra- minées et de la Triandrie Digynie, L. La structure de ce genre, qui cepen- dant est fort simple , n'a pas encore été exposée d'une manière claire et précise par aucun agroslographe , même parmi les plus modernes , et c'est faute de cette connaissance exacte que Ton a .^^éparé de ce genre quelques espèces pour en former le genre Chrysure ou Lamarckie. En ef- fet nous allons voir tout à l'heure, en comparant les caractères des vraies Créteiles ou Cynosures avec ceux des Chrysures précédemment exposés, qu'il n'existe aucune diflerence léel- le. Le type du genre Cynosurus est le Cynosurus cristatus , L., jolie petite Graminée très-commune dans tous nos prés. Son chaume est simple , grêle , haut d'environ deux pieds ; il porte des feuilles alternes et étroites. Les Heurs forment au sommet du chaume un épi unilatéral. A chaque dent de l'axe qui est un peu sinueux et comprimé , on trouve quatre épil- lets disposés deux par deux et légère- ment pédoncules. Chaque couple se compose donc de deux épillets très- 58 CRE rapprochés l'un de l'autre; l'extérieur est comprimé et formé simplement d'écaillés minces, distiques, lancéo- lées, très-aiguës, fortement carénées et denticulées sur leur carène ; ces écail- les sont autant de fleurs avortées. L'épillet intérieur est fertile ; il con- tient quatre et plus souvent cinq fleurs dont la supérieure seulement est mâle ou neutre. La lépicène est à deux valves lancéolées très- aiguës , minces , à peu près égales , légère- ment carénées sur leur dos ; chaque fleur offre une glume formée de deux paillettes presque égales entre elles , un peu carénées; l'extérieure un peu plus longue est obtuse à son sommet qui offre une soie très-courte et roide; la supérieure est légèrement bifide à son sommet; les deux paléoles de la glumelle sont courtes, ovales et poi- lues ; le style est simple à sa base, bi- fide supérieurement oii il porte deux stigmates velus ; le fruit est enveloppé dans les écailles florales. Pour peu que l'on compare ces ca- ractères avec ceux que nous avons précédemment donnésdu genre Chrj- sure , il sera facile de s'assurer qu'ils n'offrent entre eux aucune différence notable. En effet, la prétendue brac- tée des Crételles est évidemment , ainsi que l'involucre des Chrysures, formée par les écailles florales d'épil- lets dont les fleurs sont restées stéri- les par l'absence des organes sexuels. Nous pensons donc que ces deux gen- res doivent être de nouveau réunis en un seul qui conservera le nom de Cynosurus. (a. r:) CRÊTE MARINE, bot. ph.^n. Pour Christe et Criste maiine. F', ce mot. (b.) * CRÉTIN. MAM. Yariété , par appauvrissement , de quelques es- pèces du genre Homme. V. ce mot. (B.) *CRETOIS. POIS. Espèce du genre Scare. F', ce mot. (b.) CREUSET. BOT. CRYPT. ( Champi- gnons.) Paulet appelle ainsi une pe- tite espèce du genre Agaric , qui croît dans les caves , et qu'il figure pi. 69 CRE ^ de son Traité des Champignons. T^. Agaric. (a.r. ) *GREUSIE. Creusia. moll. Leach, dans sa classification des Cirrhipèdes, a proposé sous ce nom un genre nou- veau démembré des Balannes , parce que l'opercule n'a que deux pièces au lieu de quatre; une seule espèce a été indiquée par l'auteur. C'est la Creu- siE ÉPINEUSE , Creusia spinulosa , que Blainville(Dict. des Scicnc. nat.) rap- porte à la Balanne des Madrépores de Bosc. (D..U.) CREUSOT. BOT. CRTPT. L'un des noms vulgaires des grandes Pezizes en entonnoir. (b.) CREUTZBOCK. mam. Syn. de Guib , espèce du genre Antilope. P'. ce mot. (r.) CREVALE. POIS. Espèce de Gas- térostée du sous-genre Centronote. p^. Gastérostée. (b.) CRÊVE-CHASSIS. ois. Syn. vul- gaire de Mésange Charbonnière. P^. MÉSANGE. (b.) CREVETTE ou CHEVRETTE. Gammarus. cbtjst. Ce genre, établi originairement par Fabricius, et qui correspond à l'ordre des Amphipodes de La treille , principalement au genre Talitre, a subi depuis sa fondation un grand nombre de changemens impor- tans et a été beaucoup subdivisé. Il ne comprend plus aujourd'hui dans la méthode de Leach et de Latreille que les espèces qui offrent pour ca- ractères : quatre antennes , dont les deux supérieures aussi longues ou plus longues que les deux autres , et dont le pédoncule est de trois articles, avec une petite soie articulée au bout du troisième; les quatre pieds anté- rieurs semblables dans les deux sexes, et terminés par un seul doigt. Les Crevettes proprement dites ont les antennes insérées entre les yeux, au devant de la tête, composées de trois articles principaux qui en sont la base et d'un quatrième sétacé , multiarti- culé et terminal ; un petit appendice sétacé , de quelques articles , se re- CRE marque à l'extrémité interne delà troi- sième pièce des antennes supérieures. Il a quatorze pieds; les quatre anté- rieurs sont terminés par une main large, comprimée, munie d'un cro- chet robuste, susceptible de mouve- mens , et qui correspond au doigt mo- bile des pinces des autres Crustacés. Les pieds qui suivent finissent insen- siblement en un ongle simple et légè- rement courbé dans quelques-uns. L'abdomen est pourvu de longs filets bifides et très-mobiles, placés de chaque côté. 11 se termine en une queue à laquelle on remarque trois paires d'nppcndices allongés, bifur- qué» , ciliés , étendus à peu près dans la direction du corps ; celui-ci est obloDg, comprimé , arqué et divisé en treize articulations, y compris la tête ; les premiers anneaux présen- tentunepièce latérale mobiiearticulée avec eux et recouvrant la base des pâtes: ces pièces singulières corres- pondent, suivant nous, aux flancs des Insectes et des autres Crustacés. V. Thorax. Les Crevettes sont très- abondantes dans les eaux douces cou- rantes et dans la mer. L'espèce la mieux connue et qui peut être consi- dérée comme le type du genre , est la suivante : Crevette des RuissEArx , Gam- marus Fulex , Fabr. , figurée par Roësel (T. III, pi. 62, fig. 1-7); par Geoffroy ( Hist. des Ins. ) , et par Degéer ( Mém. sur les Insect. T. VII, pag. 525, pi. 55 ). Ce der- nier observateur, qui nomme cette espèce Squille aquatique, décrit et représente avec soin les différentes parties de son corps; elle est petite et ne dépasse guère un demi-pouce ; le corps , qui est allongé et qui diminue peu à peu de grosseur, est aplati et comme comprimé , de sorte qu'il paraît plus haut que large, et c'est la raison pour laquelle la Cre- vette , quand elle est placée sur le fond de l'eau , s'y trouve toujours couchée sur l'un ou l'autre côté et nage sur ce fond, dans cette position, sans pouvoir prendre une autre atti- tude ; mais quand elle nage au milieu CRE 59 de l'eau ou entre deux eaux , elle tient son corps de champ ou perpen- diculairement sur le ventre, et ne paraît se poser sur le dos qu'acciden- tellement, lorsquclle est entraînée par le mouvement du liquide. C'est principalement à l'aide de leur abdo- men et de leur queue qu'ils rappro- chent alternativement de la face infé- rieure du corps et redressent ensuite , que ces Crustacés opèrent les change- mens de place. Degéer a reconnu qu'ils étaient carnassiers et se nour- rissaient d'Insectes , de Poissons et d'autres Animaux privés de vie ; 11 a aussi remarqué qu'ils changeaient de peau à la manière des tcrevisses. Celte espèce est très-commune aux environs de Paris. La Crevette marine , Gamrnarus marinus , Leach ( Trans. of the Linn. Societ. T. XI, p. 559), qui est la mê- me que son Gamma/us Pu/ex {Edinb. Encjcl. T. VII, p. 4o2-452). Elle habite les côtes de l'Angleterre. La Crevette locuste , Gamm. lociista, Leach ( Trans. of the Linn. Societ. T. XI , p. 559 ), ou le Cancer, Gamma/as , de Montagu ( Trans. of the Linn. Societ. T. ix, p. 92). Elle a été confondue avec le Gammaïus Pu- lex de Linné ; elle est assez rare en Fiance, mais on la trouve commu- nément sur les côtes d'Angleterre. Surriray , naturaliste distingué du Havre , a observé qu'elle était phos- phorescente, (aud.) CREVETTINES. Gammarinœ. CRUST. Famille établie originairement par La treille ( Gêner Crust. et Ins. T. i, p. 57) qui l'a rangée ensuite (Règn. Anim. de Cuv.) dans l'ordre des Ara- phipodes et dans la section des Cys- tibranches, qui appartient à l'ordre desisopodes. ^. ces mots. (aud.) CREVICHES. CRUST. L'un des sy- nonymes vulgaires de Crevette. F". ce mot. (b,) CREX. OIS. Le Râle de Genêt dans Aristote , selon la plupart des orni- thologistes, et, selon Savigny, la De- moiselle de Numidie, Ardea Virgo^. 6o CRI Illiger en fait le nom scientifique des Poules-d'eau. (B.) CRIARD. ois.Espèce du genre Cou- cou et synonyme de Pluvier à collier: V. Coucou et Pluvier. On a sou- vent donné ce nom aux Corbeaux, et collectivement aux Oiseaux de riva- ge- (B.) CRIARD. BEPT. OPH. Espèce du genre Crapaud. V- ce mot. (b.) *CRIAS. EOT.PIIAN. /^'. CUCULLÉE. * CRIBLETTE. bot. crypt. (Bri- de!.) Syn. de Cinclidiura. K. ce mot. (B.) CRIBRAIRE. Cribraria. bot. crypt. ( Lycoperdacées. ) Schrader a fondé ce genre , et en a décrit et fi- guré plusieurs espèces avec beaucoup de soin dans ses Noua Plantarum Gênera. Il diffère des autres genres du même groupe par son péridium membraneux presque globuleux, sti- pité , qui se détruit dans sa moitié supérieure de manière à n'être plus formé dans cette partie que par un l'éseau délicat produit par les fila- mens du péridium ; ce péridium est rempli de sporules agglomérées qui s'échappent par les ouvertures du réseau filamenteux. Les espèces de ce genre sont très- petites, mais d'une forme très-élé- gante ; elles croissent en groupe sou- vent assez nombreux sur les bois morts ou sur les feuilles sèches. Per- soon a léuni sous le nom de Cribra- ria les deux genres Dictydiiim et Cri- Iraria de Schrader. De Candolle n'en fait qu'une section des Trichia; la différence de ces deux genres nous semble trop grande pour qu'on puisse les réunir ; mais quant au Dictydium, il diffère en effet Irès-peu des Cribra- ria , et doit peut-être leur être réuni. f^. Dictydium. (ad. b.) CRICET. MAM. Syn. de Rat-Tau- pe, f^. AsPALAx et Hamster, (b.) CRICETINS. MAM. Desmarest a proposé d'établir sous ce nom une petite famille de Rongeurs, qui ren- fermerait les Marmottes et les Hams- ters, (b.) CRI CRICETUS. MAM. F. Hamster. CRIGHTONITE. min. P'. Crai- tonite. CRICKS ou CRIKS. OIS. On nomme ainsi diverses espèces qui for- ment une famille ou division dans le genre Perroquet. /^. ce mot. (dr..z.) *CRICOMPHALOS. moil. Klein, dans sa Méthode ccnchyliologique , donne ce nom générique , qu'il écrit Circomp/ialos, mais à tort , à toutes les Coquille? bivalves ombiiiquées , dil- il , qui sont arrondies. Ce genre est placé dans sa famille des Diconc/iœ ombi/icatœ qm renferment toutes les Coquilles bivalves dont la lunule , plus ou moins enfoncée ,' était nom- mée par lui ombilic. On sent qu'une division établie sur de tels caractères devait rassembler dans un même ca- dre les objets les plus disparates , et renfermer des Coquilles de genres foi l différens. Il n'est pas étonnant de voir tout cela tomber dans un juste oubli. (D..II.) * CRICOSTOME. MOLL. Dans sa Méthode conch^liologique , Klein donne ce nom générique à toutes les Coquilles univalves dont le dernier tour, ayant son diamètre plus grand que la spire, offre une ouverture en- tière, circulaire, sans dents ou striée- Cette division , si l'on ne considère que la forme de la coquille , sans porter aucune attention aux autres caractères, rassemble beaucoup de Co- quilles qui ont entre elles une assez grandes ressemblance ; aussi , vers ces derniers temps, Blainville ,dans le tableau oii il a exposé sa méthode conchyliologique d'après les formes, dans le Dictionnaire des Sciences na- turelles, a employé ce mot pour réu- nir sous le même caractère un certain nombre de genres pour en faire une famille. 7^. Cbicostomes. (d..h.) * CRICOSTOMES. mom- Ce mot, emprunté à Klein, et qui se trouve également dans la table alphabétique des mots employés en histoire natu- relle, donnée par d'Argenville à la fin de la Zoomorphose , a été employé CRI par Blainvillc dans le Dictionnaire des Sciences naturelles pour une fa- mille qu'il propose de former avec tous les genres qui ont l'ouverture arrondie , le péristonie continu, et qui offrent constamment tfjfcôpcrcu- le ; ainsi les Paiudiiics, les'v'alvces , les Cvcloslomes , les Scalaires, les Danphinules, les Tirrbos, etc., en fe- raient partie. Cette rami'de, faite avec des Coquilles qui renferment des Ani- maux différens , ne peut être conve- nable que dans une méthode basée seulement sur les formes, abstraclion faite de tout autre caractère. Auslente. La manière dont les nombreuses concrétions ossiculaires sont liées ensemble par une substance muscu- laire gélatineuse rend leur séparation après la mort de l'Animal très-aisée à expliquer; elle démontre également 64 CRÏ pourquoi les écliautillons parfaits sont si rares dans létat fossile. Les Animaux qui composent cette famille sont classés dans tiois gran- des sections divisées en neuf genres suivant le tableau ci-joint : 1 . Crinoïdes artictilés : Apiocri- nites , Pentacrinites , Eucrinites. 2. Crjnoïdes a demi-articulés : Potériocrinites , Cyathocriniles , Ac- tinocrinites , Rbodocriniles , Platy- ci'iniles. 5. Grinoïdes béukis : Eugénio- crinites. F^. ces différens noms. (LAM..X.) CRINOLE. Criaum. bot. phan. Genre très-intéressant de la famille des Amaryllidées de R. trown et de rHexandrie Monogynie , qui se com- pose d'envii on vingt à vinqt-cinq es- pèces. Ce sont des Plantes à racines bulbifèrcs, répandues sous les latitu- des les plus cbaudes du globe , et qui par l'éclat et la grandeur de leurs fleursaltiienirattention des amateurs et sont cultivées avec un grand soin. Ces fleurs sont généralement blan- ches , disposées en ombelle simple ou. en sertuîe au sommet d'une liampe simple, et enveloppées dans une spa- ihe de plusieurs folioles avant leur épanouissement. Leur calice forme un long tube à sa partie inférieure , et est soudé avec l'ovaire qui est infère. Le limbe est à six divisions égales, étalées ou réfléchies ; les étamines au nombre de six ont leurs filets distincts et insérés vers le sommet du tube j l'ovaire est infère , à trois loges poiy- spermes ; le style est simple , terminé pas un stigmate obtus ; le fruit est une capsule fréquemment à luie seule loge, par suite d'avortement , conte- nant un très-petit nombre ou même une seule graine ; les graines sont grosses , arrondies et bulbiformes. INous allons décrire succinctement deux ou trois des espèces les plus re- marquables de ce genre , de celles surtout qui figurent le plus fréquem- ment dans nos jardins. Crinole d'Asie , Crinum asiati- cum , L. , Redouté , Liliac. , t. 348. CRI Cette espèce est l'une des plus belles Plantes bulbeuses qu'on puisse culti- ver dans les jardins. Sa racine se compose d'un giand nombre de fibres cylindriques simples que surmonte un bulbe allongé, peu distinct, ayant cinq à six pouci;s de diamètre , et un pied et pi us de hauteur, et entièrement semblable , mais dans desproportions beaucoup jîIus grandes , au bulbe du Poireau ( Ailium Ponuiii , L. }. De la partie supérieure de ce bulbe naissent. un grand nombre de feuilles lancéo- lées , oblougues, demi-étalées, creu- sées en gouttière dans leur moitié inférieure , planes supérieurement , longues de deux à trois pieds et lar- ges de deux à trois pouces. De l'ais- selle des feuilles extérieures sortent plusieurs hampes simples , un peu comprimées, qui se terminent cna- cuue par un grand nombre de belles fleurs blanches, formant un sert ule ou ombelle simple. Les filets des étami- nes qui sont fort longs , étalés , d'une couleur purpurine , portent à leur sommet une anthère allongée et jau- ne. Cette belle Plante que l'on voit as- sez fréquemment fleurir d;ins nos serres, est originaire de l'Inde. Elle présente une particularité fort digne d'être remarquée, et qui s'observe également dans plusieurs autres espè- ces ainsi que dans les genres Ama- ryllis et Calostemma. A la place des gi-ùmes , on trouve presque constam- ment dans la capsule des tubercules arrondis, charnus, blanchâtres , de la grosseur d'une petite Noix , et que l'on considère généralement comme des buibilles solides, analogues à celles qui se développent sur diffé- rentes parties, et quelquefois à la pla- ce des fleurs dans beaucoup de Lilla- cées. Mais ces prétendues buibilles n'avalent point encore été examinées avec soin , et leur structure n'était pas encore bien connue. Due analyse soignée, faite sur deux espèces ( Cii- nuin Taïtense et Crinum erubescens ), nous a démontré que ces corps n'é- taient ni des tubercules , ni des bui- billes, ainsi qu'on l'avait cru jus- qu'alors. Ce sont de véritables grai- CRI lies , mais qui pai- des circonstances particulières ont pris un dcveloppe- ineut extraordinaire. Voici ce que nous avons vu : à l'extérieur, ces grai- nes sont recouvertes d'une pellicule assez épaisse , sèche, cassante, s'en- leyant par plaques. Quoiqu'elles soient ordinairement globuleuses, el- les offrent une dépression sur un de leurs côtés , dépression qui est le vé- ritable hileou point d'attache. Toute la masse intérieure se coinpose d'un corps charnu, blanc, légèrement verddtre à sa circoiderence. Vers la partie inférieure de la graine , près du liile , on trouve un petit corps ir- régulièrement ovoïde, uu peu re- couibé , plus renflé à sa partie moyenne qu'à ses deux extrémités qui sont obtuses; ce corps est l'em- bryon ; l'extrémité inférieure est la radicule , qui, au moment de la ger- mination, s'allonge, perce l'endosper- me et le tégumeul propre de la graine, entraînant avec elle au dehors la gem- mule qui , comme dans tous les autres embryons monocotylédonés, est ren- fermée dans le cotylédon. D'après ce court exposé , il est impossible de ne pas reconnaître la structure de la graine dans ces corps considérés jus- qu'à présent comme des bourgeons solides ou des bulbilles. Crinole rougeatre, Crinum erii- Z'e5ce«5,Willd.,Red.,Liliac., t. 27. Ori- ginaire de l'Amérique méridionale , cette belle espèceofireun bulbe allon- gé, delà grosseurdu poing; des feuilles planes ou légèrement canaliculées , lancéolées , très-longues. Du milieu de ces feuilles naît une hampe simple un peu comprimée , d'un pied et plus de hauteur, d'une teinte rouge pour- pre très-foncée. Les fleurs forment une ombelle simple; elles sont gran- des et légèrement lavées de pourpre à l'extérieur. On la cultive dans les serres. Crinole d'Amériqve , Crinum ame lie aman , L. , Redouté, Liliac. , t. 532. Une touffe de racines blanches épaisses soutient des feuilles lancéo- lées , longues de deux pieds , larges de trois à quatre pouces. La hampe TOME V. CRI 65 qui est plus courte que Its feuilles et un peu plus comprimée , porte une o:nbclle simple ou sertule de grandes Heurs blanches et presque sessiles ; les filets staminaux et le style sont purpurins. Elle est originaire d'Amé- rique. Crinoee de Commelin, Crinum Commclini , Jacq. Schœn. , t. 202 Red., Liliac, t. 322. Elle vient aussi de l'Amérique méridionale. Voisine et Souvent confondue avec la précé- dente, cette espèce s'en distingue par son bulbe ovoïde , de la gros- seur de celui d'une Tulipe, sou- vent stolonifère à sa base. Ses feuil- les sont très-étroites et presque li- néaires , longues d'un pied seule- ment. Sa hampe plus courte qu'elles comprimée et de couleur purpurine' porte trois ou quatre fleurs blanches d'abord enveloppées dans une spathe purpurine. On cultive encore dans les jardins plusieurs autres espèces de ce genre qui toutes sont remarquables par la beauté , la grandeur et l'éclat de leurs fleurs. Plusieurs Plantes d'abord placées dans le genre Crinum en ont été reti- rées pour former d'autres genres dis- tincts. Ainsi le Crinum africanum de Lmné ,qui a l'ovaire libie, les grai- nes terminées par une aile membra- neuse, forme le genre Jgapantkus de 1 Héritier , genre qui appartient à la famille des Héméiocallidées de Ro- bert Brown. Les Crinum angustifo- hum, L.,et C. oi)Iiquum conslitiienl le genre Cyrtanthus. On a rapporté au genre Hœmanlkus les Crinum te- nellum et Crinum spirale de Kerr. /^. Agapanthe, H^mantue et Cyr- T.ANTHE. (^, j^_) ; CRIiNON. Criniger. ois. (Tem- mmck.) Genre de l'ordre des Insecti- vores. Caractères r bec médiocre même assez court, fort, comprime' vers la pointe , un peu élar^^i à la base qui est garnie de soies long.ies et roi- des; mandibule supérieure inclinée etlégèremenléchancrée vers la pointe; narines ovoïdes, ouvertes, placées 5 66 CRI î près de la l;asc du bec; pied; courts ; tarse moins long que le doigt du mi- lieu ; le doigt externe uni à l'intermé- diaire jusqu'à la seconde articulation, lus allongé que l'interne qui est li- re ; les trois premières rémiges élayées, les trois suivantes les plus longues. Ce genre a été établi par Temminck sur l'inspection de cinq espèces qui n'avaient jusqu'alors trouvé place dans aucune méthode; comme elles étaient toutes africaines , ce savant ornithologiste a cru que les Crinons étaient propres aux régions occiden- tales de l'Afrique; une sixième espèce nous a é té envoj'ée récemment de Java; conséquemment , on peut regarder les Crinons comtne habitans de toutes les parties méridionales de l'ancien continent. Il n'a encore été rien pu- blié surlcs mœurs et les habitudes de ces Oiseaux qui probablement ne se sont point montrés dans les parties de l'Afrique qui ont clé parcourues, d'une manière si utile pour la science , par l'intrépide Levaillant. Crtnon barbu , Criniger barbatus , Temm., pi. color. 88. Parties supé- rieures d'un vert olive foncé avec le bord extérieur des rémiges d'un vert plus pâle ; nuque garnie de soies roi- des et assez longues ; parties inférieu- res d'un vert olivâtre clair; plumes «lu menton et du haut de la gorge , longues , lâches et jaunes , bordées de verdâtre ; de semblables plumes , mais plus étroites , recouvrent toute la région des oreilles ; rectrices un peu etagées d'un vert brunâtre su- périeurement , et jaunâtre inférieure- ment; bec brun bordé de fauve; iris orangé; pieds bruns. Taille, sept pouces. Delà Guinée. CRîVO'iJ CENDRÉ, C/'inigercineracens, Temm. Parties supérieures d'un gris cendré , tirant sur le bleuâtre ; rémi- ges et rectrices d'un cendré noirâtre; parties inférieures blanches ; joues et flancs d'un cendré bleuâtre; plumes de la poitrine et du cou bordées de cendré clair ; des soies très-fines et trè^ courtes à la nuque ; bec noirâtre; CRI pieds blanchâtres.Taille , sept pouces. D'Afrique. Crinon OLIVATRE , Cfinigcr oliva- ce?/5,Temm. Parties supérieures oli- vâtres; rectrices brunes; parties infé- rieures jaunes , avec les Uancs verdâ- tresy menton,, gorge et poitrine jau- nes; des fines soies à la nuque; bec elple.ls cendrés. Taille, sept pouces. La femelle a les parties supérieures d'tm bi un cendré olivâtre ; les rémi- ges frangées d'olivâtre ; les rectrices noirâtres ; le menton jaune; les par- ties inférieures cendrées , avec le mi- lieu du ventre jaunâtre ; le bec cen- dré et les pieds jaunâtres. De la côte occidentale d'Afrique. Crinon Poliocéphale , Criniger Voliocephalus , Temm. Parties supé- rieures d'un fauve de feuille-morte; tête et joues d'un cendré noirâtre; une bande blanche entre l'œil et les narines ; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre ; parties inférieures d'un fauve Isabelle ; gorge d'un blanc pur; soies de la nuque courtes et très- fines; bec noir; pieds jaunâtres. Taille, six pouces six ligrues. De la côte de r • ■ «juuîee. Crinon a queue rousse , C/Iniger /■u/icaudus , Temm. Parties supérieu- res d'un vert d'olive assez sombre , avec les plumes lisérées d'une teinte un peu plus claire ; parties inférieu- res d'un vert jaunâtre ; plumes de la gorge lâches et jaunes, bordées de verdâtre; rémiges lisérées de brun; rectrices d'un roux foncé ; les soies de la nuque assez longues et roides; bec noirâtre ; pieds f luves. Taille , sept pouces. De Sierra-Leone. Crinov a tèïe brune , Criniger fiiscicapillus. Parties supérieures d'un vert olivâtie ; front, sommet de la tête et nuque bruns ; celle-ci est gar- nie de quelques poils assez longs et minces ; rémiges bordées de brun à reflets noirâtres ; rectrices d'un roux irisé de brun et d'olivâtre; parties in- férieures jaunes avec les flancs ver- dâtres ; menton et gorge d'un blanc qui se nuance de grisâtre vers le haut de la poitrine ; dessous des ailes d'un roux chantîeant en brun ; bec d'un CRI brun plombé; pieds Hiuves. Taille, six pouces six lignes. De Java. (n«..z.) CRTNON. Criiw. intest. Ce genre, obseiTc par Chabcrt et Bruguière , aurait pour caraclèrcs : nu corps al- longe , cylindrique , gicle , nu , alté- nué vers ses bouts , et ayant so is lex- trémilé antérieure, un ou deux pores, ou une fiente tran:.vcrsc; un morceau de crin blanc, d'un à deux pouces de longueur, donnerait une idée coui- f)Iète de la Ibrnic, de la grosseur et tic a couleur des êtres de ce genre qu'on trouve en quantité dans les artères , es intestins ainsi qu a la surlace ex- terne de tous les viscères, notamment dans le bas-venire des Animaux do- mestiques et même de l'IIomme. Les Ciinons sont articulés ; leur tète pa- raît fendue; leur queue esi plus grosse et l'anus paraît situé vei:, le milieu. On assure que ces Animaux, dont la multiplication chez rHomine, cause ui:e maladie dont les symptômes res- semblent à ceux du scorbut, sortent quelqiieibis des corps des Animaux en quantité considérable , à travers la peau , par les yeux , les oreilles , les naseaux et l'anus, ce qui cause un grand soulagement. 13ruguière dit en avoir vu sortir de la région dorsale d'un enfant; ils ressemblaient à des petits poils gris , et l'on ne distinguait leur animalité qu'au mouvement de quelques-uns d'entre eux. Chabcrt indique l'huile empyreuniatiquo , comme le remède propre à détruire un tel fléau. Lamaick avait d'abord adopté ce genre; mais Rudolphi pré- tend que les observations sur les- quelles le genre qui nous occupe fut établi, sont imparfaites, et que les prétendus Crinons ne sont que de jeu- nes Strongles , de naissantes Pilaires, des Hamulaires, ou même des corps inorganisés. Il croit pouvoir assurer qu'il ne s'en trouve point dans l'Hom- nie. Cependant il existe dans les vais- seaux artériels, un Ver dans lequel on reconnaît tout ce que les helmin- thologues français ont ditde leur Cri- non , et nous ne trouvons entre cet Animal et les véritables Vibrions CRI 67 qu'une différence de taille. De nou- velles observations deviennent donc nécessaires pour lever tous les dùutcs à cet égard. ' (u.) CRI.NON. BOT. PH.\N. P^. Crinole. CIIINUIjES. Crinuli. iîot. crypt. ( Hépaiiciuet. ) Mirbel désigne sous en nom les espèces de poils tordus que l'on observe dans la fruclilication des Marchanties. f^. Hépatiquj-s et I>Iaii- CilA.VriE. (^, j^_) CRI NU M. BOT. PHAN. V. Cm- NOLE. CRIOCERE. Criocerls. ixs. Genre de l'ordre des Coléoptères établi par GeollVoy qui lui assignait pour carac- tères : antennes cylindriques à articles globuleux; corselet cylindrique. Ce genre très-naturel, adopté par la plu- part des entomologistes, etcorrespoM- dant au genre Lema de Fabri'cius, appartient à la section des Tétrarnè- res et à la famille des Eumolpea. La- treille le distingue de la manière sui- vante : languette enlièe, un peu échancrée; mandibules bidentées à leur extrémité; pieds presque de la même grandeur; antennes inonilifor- ines; yeux échancrés. Les Criocèjges, étudiées dans les parties cxténeiiires' de leur corps, donnent lieu à quel- ques autres observations. L,a tête e.^î très-distincte; les veux sont saillaus; les antennes , plus courtes que le co: ps , sont rapprochées à leur inser- tion et composées de onze articles of- frant des dimensions différentes : le premier est renflé, assez gros ; les deux ou trois suivans sont courts et plus petits; les autres ont un vohime égal et sont cylindriques; la bouche se compose : i^'d'unelèvre supérieuie cornée, arrondie et ciliée antéiieure- ment; 2° d'une paire de mandibules assez courtes dont le sommet est echancié ou terminé par deux dents; 5^ de deux mâchoires avancées, bià' des , supportant des palpes composés de quatre articles dont le premier petit , les deux suivans courts , arron- dis presque coniques, et le dernier ovale ; 4" d'une lèvre inféiieure très- 68 CRI courte , entière , donnant insertion à deux palpes de trois articles , dont le premier petit, le second presque co- nique , et le dernier ovale ; le protho- rax est c^flindrique et beaucoup plus étroit que les élytres; celles-ci sont dures, très-coriaces, de la longueur de l'abdomen , et recouvrent deux ai- les membraneuses; les pâtes ont une grandeur moyenne, et sont terminées par des tarses de quatre articles, dont les trois premiers larges, garnis de houppes en dessous , et le troisième bilobé, le quatrième mince, arqué et terminé par deux crochets. Les Criocères sont des Insectes as- sez petits dont le corps étroit et al- longé est orné de couleurs vives. El- les se nourrissent des feuilles de plu- sieurs Plantes ; on les trouve sur les fleurs, dans leSjjardins et les prés; lorsqu'on les saisit , elles font enten- dre un bruit assez aigu qui résulte du frottement de l'extrémité supérieure de l'abdomen contre l'extrémité infé- rieure des élylres. Les espèces propres à ce genre sont très -nombreuses ; parmi elles nous n'en citerons qu'une seule, et nous puiserons dans Réau- mur des détails curieux sur ses habi- tudes et son développement. La Criocère du Lis , Crioceris merdigera ou la Chrjsomela mei digé- ra de Linné , et la Criocère rouge du Lis , Crioceris rubra de Geofiroy ( Hist. des Ins. T. i, p. sSg) , décrite et représentée par Réaumur (Mém. sur les Ins. T. m, p. 220 et pi. 17 ). Cette espèce se nourrit des feuilles du Lis. Après que l'accouplement est •fini , dit Réaumur , la femelle se promène sur le Lis , elle cherche un endroit à son gré pour y déposer ses eeufs , et cet endroit est toujours en dessous de quelque feuille ; elle les y arrange les uns auprès des autres, mais avec peu d'art et de régularité. Chaque œuf sort du corps enduit d'une liqueur propre à le coller sur la feuille contre laquelle il est ensuite appliqué. La femelle en dépose envi- ron huit ou dix les uns auprès des au- tres ; mais Réaumur ne pense pas que la ponte consiste en un seul de ces CRI tas. Les œufs sont oblougs, allongés ; les plus récemment pondus sont rougeâtres, ils brunissent quand la liqueur visqueuse qui les couvre com- mence à se dessécher. Au bout de quinze jours on voit les petites larves de ces œufs paraître sur le Lis , sans qu'on ait pu encore retrouver une coque vide. Dès que les petits Vers d'une même nichée sont eu élal de marcher , ils s'arrangent les uns à côté des autres dans un ordre régulier, ayant leur tête sur une même ligne ; ils mangent ensemble, et ne mangent que la substance de la feuille du côté sur lequel ils sont placés; à mesure qu'ils croissent, ils s'écartent les uns des autres , et enfin ils se dispersent sur difierens endroits de la feuille , et sur différentes feuilles. Alors la lai"ve attaque tantôt le bout de la feuille , tantôt un de ses bords ; assez souvent elle la perce au milieu et la mange dans toute son épaisseur. Dans tous les cas, elle se donne peu de mouvement, ne maidie guère, ou au moins ne va en avant que quand la feuille qu'elle a attaquée lui manque. Dans quatorze ou quinze jours , ces larves ont pris tout leuraccroissementet se disposent à se métamorphoser en nymphe ; mais avant de décrire celle-ci, il est essentiel de présenter, d'après Réau- mur, une particularité extrêmement remarquable de l'Insecte à l'état de larve. Sur les feuilles de Lis maltrai- tées , on voit de petits tas d'une ma- tière humide , de la couleur et de la consistance des feuilles un peu macé- rées et broyées. Chacun de ces petits tas a une figure assez irrégulière, mais pourtant arrondie et un peu oblongue. Cette matière n'est autre chose qu'une couverture propre à chaque larve , et qui la cache presque en entier. Si on y regarde de près, on distingue à un des bouts du tas la tête du Ver; elle est toute noire et ordi- nairement occupée à faire agir contre la feuille du Lis les deux dents dont elle est armée. On peut aussi aperce- voir de chaque côté et assez près de la tête trois jambes noires et écailleu- ses ; elles sont terminées par deux pe-» CRI tils ciochels que l'Inseclc cramponne dans la substance de la feuille. Pour l'ordinaire, tout le reste du corps est cache ; le ventre l'est par la feuille même contre laquelle il est appliqué, et le d'ssus du corps l'est par la ma- tière dont nous venons de parler. Au reste elle lui est peu adhérente, et il est aisé de l'emporter par un frottement assez léger. Lorsqu'on a mis la larve à nu , on la trouve assez semblable à d'autres larves de difTérens Coléoptè- res. Sa tète est petite par rapport à la grosseur de son corps ; le dessus de ce dernier est arrondi ; il se terminp par deux mamelons membraneux qui ai- dent aux six jambes écailleuses à le porter en avant; sa couleur est d'un jaime brunâtre ou verdâtre ; on le- marque deux plaques noires et lui- santes sur le dessus du premier an- neau ; et de chaque côté on voit une file de points noirs ; un de ces points est placé sur chaque anneau sans jam- bes, et sur le premier et le dernier de ceux qui en ont , ce sont les stigmates ou les ouvertures des organes respi- ratoires. La peau de cette larve paraît extrê- mement délicate ; elle a une transpa- rence qui porte à la juger telle, car cette transparence permet d'aperce- voir les mouvemens de la plupart des parties intérieures. La nature a ap- pris à rinsecte une façon singulière de mettre sa peau tendre à couvert des impressions de l'air extérieur , et de celles des rayons du soleil ; elle lui a appris à la couvrir avec ses propres excréraens , et a tout dispo- sé pour qu'il le pût faire aisément. L'ouverture de l'anus des autres Insectes est au bout ou près du bout du dernier anneau , et ordinaire- ment dirigée inférieurement. L'anus de notre larve est un peu plus éloi- gné du bout postérieur , il est placé à la jonction du pénultième anneau avec le dernier ; mais ce que sa posi- tion a de plus remarquable , c'est qu'il est du côté du dos. La disposi- tion du rectum ou de l'intestin qui conduit les excrémens à l'anus et celle des muscles qui servent à les CRI 69 faire sortir , répondent à la fin que la nature s'est proposée en mettant là cette ouverture. Les excrémens qui sortent du corps des Insectes sont en général poussés en arrière dans la li- gne de leur corps ; ceux que notre larve fait sortir s'élèvent au-des- susdu corps et sontdirigés du côté de la tête. Ils ne sont pourtant pas pous- sés loin ; quand ils sont entièrement hors de l'anus , ils tombent sur la paitiedu dos qui en est proche; ils y sont retenus par leur viscosité; mais ils n'y sont retenus que faiblement. Sans changer lui-même de place l'Insecte donne à ses an- neaux des mouvemens qui , peu à Feu , conduisent les excrémens de endroit sur lequel ils sont tombés jusqu'à la tête. Pour voir distincte- ment comment tout cela se passe, il faut mettre l'Insecte à nu , et après l'avoir posé siïr une feuille de Lis jeune et fraîche , l'observer avec une loupe. Bientôt il se met à manger , et peu de temps après , on voit son anus se gonfler ; il montre des rebords qu'il ne faisait pas paraître aupara- vant. Enfin l'anus s'entrouvre et le bout d'une petite masse d'excrémens en sort. Ce que l'Insecte jette est une espèce de cylindre dont les deux bouts sont arrondis. Nous avons déjà dit (c'est Réaumur qui parle) que quand ce grain d'excrément sort, il est dirigé vers la tête ; cependant , peu après être sorti, il se trouve posé transversalement, ou au moins in- cliné à la longueur du corps. Les frottemens qu'il essuie et la manière peu régulière dont il est poussé lui donnent cette direction. U y a des temps oîi ces grains sont arrangés avec assez d'ordre , oii ils sont paral- lèlement les uns aux autres et perpen- diculairement à la longueur du corps ; mais ce n'est guère que sur la partie postérieure et quand l'anus en a four- ni un grand nombre , dans un temps court , qu'ils sont si bien arrangés. L'Insecte qui a été mis à nu a be- soin de manger pendant environ deux heures pour que son anus puisse fournir a différentes reprises la quan- 70 CRI tifé de mr-tlère nécessaire pour cou- vrir tout le dessus du corps. Au bout de deux heures cette couverture est complète; mais elle estsi mince qu'elle n'a que l'épaisseur d'un grain d'ex- crément; peu à peu elle s'épaissit. Le même mécanisme qui a conduit les grains jusqu'auprès de la.' tête , les force à se presser les uns contre les autres. Pour faire place aux excré- mens qui sortent, il faut que les excrcmens qui sont aux environs de la partie postérieure soient poussés et portos en avant ; ils sont mous , cèdent à la pression , s'aplatissent dans un sens et s'élèvent dans un autre, dans celui qui rend plus épais- se la couche qui couvre le corps. La couverture s'épaissit donc peu à peu, et- à un tel point que si ou l'enlève dans certains temps de dessus le corps de la larve , on juge que le vo- lume de cette couverture est au moins trois fois plus grand que celui de l'In- secte même et qu'elle est d'un poids qui semble devoir le surcharger ; plus la couverture est épaisse, plus la figure est irrégulière et plus aussi la couleur brunit. Nous avons dit que les excrémens dont elle est faite ont la couleur et la consistance de feuilles de Lis broyées et macé- rées; ils ne sont aussi que cela, ils sont d'un jaune verdâtre ; mais leur surface supérieure se desséche peu à Eeu , et prend des nuances de plus runes en plus brunes jusqu'au noir; l'habit devient lourd et plus roide ; l'Insecte s'en défait apparemment alors ; ce qui le prouve , c'est qu'on voit quelquefois des larves de cette es- pèce qui sont nues; mais ce n'est pas pour rester long-temps dans cet état. Il est aisé à la larve de se débarrasser d'une trop pesante couverture soit en entier soit en partie ; elle n"a qu'à se placer de manière qu'elle touche et frotte contre quelque partie du Lis, et se tirer ei>sui!e en avant. Un frot- tement assez médiocre suffit pour ar- rêter cette masse et la retenir en ar- rière. Quanti l'Insecte conserve long- temps sa couverture, elle déborde quelquefois sa têle ; ce qui la dé- CRI borde et ce qui recouvre les premiers anneaux est souvent noir et sec pen- dant que le reste est humide et ver- dâtre. Cette partie sèche , qui va au- delà de la tête, tombe quelquefois par lambeaux. Parvenues à l'époque de leur méta- morphose en nymphes , les larves s'enfoncent en terre et se construisent avec elle des coques fort irrégu- lières en dehors , mais qui Intérieu- rement sont tapissées d'une sorte d'é- toffe blanche, luisante et argentée, qui est produite par le dessèchement d'un liquide écumeux qui sort de la bouche de l'Insecte , dessiccation qui s'opère très-promptement. Deux ou trois jours après la construction de ces coques, la larve se change en une nymphe semblablepourla disposition de ses parties à celles des autres Co- léoptères , et ce n'est que douze jours après que l'on voit paraître l'Insecte parfait. /^. , pour les autres espèces , Fabricius , Olivier , l'Encycl. Mélh. , les ouvrages de Latreille [Gêner. Crust. et Ins. , et Règn. Anim. de Cuv. ) , le Catalogue de Dejean , etc. (aud.) CRIOCERIDES. Ciioceiides. ins. Division ét.iblie par Latreille (Ge/ier. Crust. et Ins. ï. m , p. 45) dans la famille des Chrysomélines, et com- prenant les genres Sagre , Orsodacne, Mégalope , Donacie , Criocère et quel- ques autres. Cette division corres- pond (Règn. Anim. de Cuv.) à la fa- mille des Eupodes. V. ce mot. (aud.) CRIOPE. Crlopus. MOLL. ' Poli , Test, des Deux-Siciles.) Syu. de Crio- poderme. (d..ii.) CPvIOPODERME. Criopodermon. MOL.L. Poli, dans son magnifique ou- vrage (Test, des Deux-Siciles ), a éta- bli ce genre pour l'Animal de YAno- mia Caput Serpentes de Linné , et non pas pour la Crania, comme cela a été mis, par erreur sans doute , dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, puisque le genre Cranie avait été con- fondu par Linné avec les Anomies , et que c'est Bruguière le premier qui l'a formé dans les planches de l'En- cyclopédie ; au reste les Criopodermes ^-:# ^^^^r^^ ^ CVâuihier pauvret dirf '^WunAx j-cztipf rUlQUET VOYAGEUR. ACRYDIUM PEREGRINANS. Lalr. CRI de Poli appartiennent aux Orbiculcs de Lninarck. V. Oriîicule. (d..ii.) * CRIPART. OIS. Syn. vuigaire du Grimpercau, Certhia J'amiliaris, L. f^. GrIMPEBEAU. (UR..Z.) CRIQUET, jlcrydium. iNS. Génie de l'ordre des Ortlioptcres établi par GeoflVoy , et con•e^pondant à la de- nomination latine de Grj//us de Fa- bricius. 13umëiil le désigne aussi sous le nom français d'Acridie. Il appar- tient ( Règn. Anim. de Cuv. ) à la fa- mille des Sauteurs , et a pour carac- tères , suivant Latreillc : antennes filiformes , iiisérées entre les yeux à quelque dislance de leur bord inter- ne ; bouche découverte ; palpes point comprimés; pâtes propres à sauter ; tarses à tiois articles ; une pelote en- tre les crochets. Les Criquets proprementdits s'éloi- gnent des Pneuinores par leurs pieds postérieurs plus longs que le corps, et par leur abdomen solide et non vé- siculeiix ; ils difleient des Tiuxales par leurs antennes et par leur tcle ovoïde ; les dillerentes parties de leur corps présentent quelques autres par- ticularités curieuses que nous allons successivement passer en revue. La tête , très-développée, supporte des antennes assez courtes et com- posées d'une vingtaine d'articula- tions; des yeux à réseaux ovales , saillans, situés sur les côtés , et trois petits yeux lisses placés en triangle sur son sommet ; la bouche se com- pose d'une lèvre supérieure grande , large , légèrement échancrée à son bord antérieur ; de mandibules for- tes , tranchantes , irrégulièrement dentées ; de mâchoires terminées par trois dents , et supportant à la fois les galettes qui les recouvrent entière- ment, et une paire de palpes filifor- mes composés de cinq articles ; enfin d'une lèvre inférieure, large, avan- cée, bifide à son extrémité, à divi- sions égales, et donnant insertion à deux palpes filiformes de quatre ar- ticles; le prothoi'ax, de même largeur que le corps , présente quelquefois à sa partie supérieure des espèces de CRI 7 1 carènes se prolongeant transversale- ment sur les côtés en de légères impres- sions qui paraissent être les indices des divisions naturelles de cette par- tie ; la poitrine du niésothorax et du métathorax , ou plutôt le sternum est large , aplati et très-différent de ce- lui des Sauterelles , chez lesquelles il a l'apparence de deux lames trian- gulaires foliacées ; les élytres sont co- riaces , étroites , et aussi longues que les secondes ailes ; celles-ci , recou- vertes par les premières, sont fort amples, réticulées, pliées longitudi- nalementàla manière d'un éventail, et colorées souvent en bleu ou en rouge tiès-vif ; les pâtes ont des lon- gueurs inégales; les quatre antérieu- res sont de grandeur moyenne , mais les postérieures acquièrent des dimen- sions considérables , et sont propres au saut ; l'abdomen est remarquable par l'absence d'une tarière saillante chez la femelle, et par un organe par- ticulier situé de chaque côté tout près de la base , au-dessus des cuisses des pâtes postérieures , et sur le premier segment nommé médiaire par La- treille. Cet organe , qui se montre à l'extérieur par une ouverture ova» laire assez profonde qui est fermée en partie par une membrane , a été dé- crit par Degéer,par Olivier , et , dans ces derniers temps ( Mém. du Mus. d Hist. nat. T. viiT, p. 122), par La- treille , qui compare directement cet appareil à celui des Cigales, et le cousidère comme une poche pneuma- tique formant un véritable instru- ment acoustique. Quoi qu'il en soit , les sous aigus et interrompus que font entendre les Criquets paraissent être dus essentiellement au frotte- ment alternatif de la face interne des cuisses postérieures contre la surface supérieure des élytres. De- géer ( Méixi. T. m ) a décrit et re- présenté avec soin les organes géné- rateurs de ces Insectes. Les femelles ne tardent pas à pondre après l'accouple- meat; leurs œufs sont taniôt dépo- sés contre quelques tiges de Gramen, et alors une matière écumeuse qui se durcit ensuite , les enveloppe et les l'i CRI protège ; tantôt ils sont enfoncés en terre. Les larves, les nymphes et l'In- secte parfait se nourrissent de diver- ses Plantes, et sont très-communs dans les prairies et dans les champs. Il n'est personne qui ne connaisse les ravages considérables que les Cri- quets de passage occasionent par- tout oii ilss'aiTêlent, et les voyageurs ont souvent parlé de leurs dévasta- tions dans le Levant et en Afrique. Le midi de l'Europe a plus d'une fois éprouvé de semblables dégâts ; la France même en fut témoin à plu- sieurs reprises. D'Ombres -Firmas rapporte, dans uneNolice, que la Pro- vence fut ravagée à certaines époques , et surtout pendant les années 161 3 , 1720 et 1721, par des troupes innom- brables de Criquets ; leur nombre fut aussi très-grand en 1819. Pendant cinq semaines on enterra chaque jour trente-cinq à quarante quintaux de ces Insectes qui alors étaient à l'état de larve ou de nymphe. ^ Dans les contrées oii les espèces de Criquets sont grosses et nombreuses, par exemple en Barbarie , les habi- tans les font rôtir , et les considèrent comme un excellent manger. Ils les conservent dans la saumure après leur avoir arraché les ailes et les ély- tres. Ce genre est très-nombreux en es- pèces ; nous citerons le Criquet Î3TRIDULE , Acrydium Stridulum , Oliv., ou le Criquet à ailes rouges de Geoffroy (Hist. des Ins. T.i,p. SgS, B. 3 ). Il est figuré par Roësel ( Ins. T. II, tab. 21 , fig. 1 } , et par Schœf- ferfÈlem. ins., tab. i5, ellcon. Ins., tab. 27, tig. jo, 11 ). 11 peut être con- sidéré comme le type du genre. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope. Le Criquet émigrant , yfcr. mi- gratorium, Oliv. , vulgairement la Sauterelle de passage ou le Criquet de passage de Degcer(Mém. sur les Ins. T. III, p. 466, n. 1 , pi. 20 , fig. 1 ), représenté par Roësel. ( loc. cit., tab. 24 ) et par SchsefTer [Icon. Ins., tab. 14, fig. 4, 5 ). On le trouve dans l'Orient , en Barbarie , en Egypte ; il CRI vole en troupes innombrables , et dé- vaste toutes les contrées qu'il par- court ; c'est à cette espèce que se rapportent les dégâts observés en Pro- vence et dans d'autres pays. F". l'En- cyclopédie méthodique. (aud.) CRISIE. Crisia. polyp. Genre de l'ordre des Cellariées dans la division des Polypiers flexibles , à Polypes placés dans des cellules non irritables, confondus avec les Cellaires par Lamarck. Voici son caractère : Poly- pier phytoïde, dichotome ou rameux, à cellules à peine saillantes , alternes , rarement opposées avec leur ouver- ture sur la même face. Les Crisies , placées par les naturalistes parmi les Cellaires et les Sertulaires , en diffè- rent par la forme des cellules, leur situation , et par plusieurs auti'es ca- ractères tellement tranchés, que l'on peut s'étonner avec raison que des zoologistes célèbres aient réuni dans le même genre des Polj^piers aussi disparates que le Cellaiia salicornia et le Crisia ciliala ou toute autre es- pèce. Dans la première, les cellules sont éparses sur toute la surface ; dans la seconde, elles sont alternes, très- rarement opposées à l'ouverture sur la même face, ce qui fait paraître les cellules situées de la même maniè- re, quoique leur position soit diffé- rente. Toutes les Crisies présentent des formes analogues entre elles , et qui rendent les Polypiers de ce grou- pe faciles à distinguer ; leur substance est en général calcaire , avec des arti- culations plus ou moins cornées. La couleur varie peu dans les Crisies desséchées; c'est un blanc plus ou moins sale , quelquefois très - pur , d'autres fois tirant sur le jaune ou le violet. La grandeur ordinaire est de quatre à six centimètres ; dans quel- ques espèces, elle est environ d'un décimètre; nous n'en connaissons pas au - dessus de celte hauteur. Les Cellaires ne sont jamais parasites sur les Hydrophytes , tandis que la plu- part des Crisies semblent se plaire ex- clusivement sur ces Végétaux qu'el- les cmbellissentde leurs petites touffes CRI blanches et crétacées ; on les trouve à toutes les époques de l'année dans les mers tempérées de l'iiéniisplière bo- réal ; elles sont rares dans les climats froids ainsi que dans les mers équa- toriales; au-delà du tropique du ca- pricorne , elles se l'eprésenteut de nouveau , mais avec trois cellules sur la même face ; très-peu se rapprochent de celles d'Europe ; leur existence dans lous les lieux paraît dépendre de celle de la Plante marine sur la- quelle elles se fixent. Elles ne sont d'aucun usage ni dans les arts ni dans l'économie domestique. Nous avons remarqué qu'il se trouvait une grande quantité de ces productions animales dans la Mousse de Corse de quelques pharmacies, sans que sa qualité en fiit altérée. Crisie ivoire , Crisia ehurnea , Lamx. , Hist. Polyp. , p. i58, n. 224; Ellis Coral., p. 54 , tab. 21, fig. a , A. Joli petit Polypier remarquable par le blanc nacré de ses articulations séparées les unes des autres par un petit disque noirâtre ; il forme des touffes nombreuses sur les Hydrophy- tes et les Polypiers des mers d'Europe. Crisie VELTJE, Crisiapilosa, Lamx. , p. 159, n. 246; Cellulariapilosa ,Va\\. Elench. , p. 72, n. 29. Sa tige est droite , dichotome, formée de cellu- les alternes , obliques , unilatérales , avec l'ouverture garnie d'un ou de deux poils longs et flexibles. Elle est assez commune sur les productions marines de la Méditerranée. Crisie flustroïde , Crisia flus- troïdea , Lamx. , p. i4i, n. 262; Ellis Corail. , p. 119 , tab. 38 , fig. 7 , g, n. Frondescente , plane, tronquée aux extrémités , couverte de cellules al- longées avec deux petites dents au bord antérieur. Pallas la cite comme une variété delà Cellulaire aviculaire, quoiqu'elle en diffère beaucoup par sa ramification, son port, ainsi que par les cellules sur deux rangs au moins dans la Crisie flustroïde. Elle couvre de ses petites houppes des productions marines de tout genre ; nous en avons même trouvé sur des CRI 75 Homards auxquels elles donnaient un aspect fort singulier. Crisie a trois cellules, Crisia tricyttara , Lamx. , p. i42 , pi. 3, fig. 1 , A, B> c. Belle espèce à articulations obliques , composées de deux ou trois rangs de cellules oblongues. Elle n'est pas rare sur les Hydrophytes des mers australes qui renferment d'autres espèces analogues à celles-ci, mais inédites et très -différentes de celles d'Europe. Crisie élégante , Crisia elegans , Lamx. , Gen. Polyp. , p. 6 , tab. 65 , fig. 4,7. Sa tige se ramifie et se cour- be avec grâce , caractère rare parmi les Crisies , en général presque pier- reuses et roides ; ses articulations sont peu distinctes et composées de cellules lyrées. Elle se tit)uve au cap de Bonne-Espérance. Ce genre offre encore la Crisie ci- liée, Lamx., p. i38. Mers d'Europe. — Crisie RABOTEUSE , Lamx., p. jSg- Mers d'Europe. — Crisie épineuse , Lamx. , p. i4o. Mers du Japon. — Crisie rampante , Lamx. , p- i4o. Mers d'Europe. — Crisie aviculai- re, Lamx., p. i4i. Europe. — Crisie TERNÉE , Lamx. , p. i42. Mers d'E- cosse. — Crisie plumeuse, Lamx. , p. i42. Mers d'Europe. Les collections renferment encore beaucoup de Crisies non décrites. (LAM..X.) CRISITE. BOT.PiiAN. PourChrysi- tvix. F", ce mot. CRISOCOME. BOT. PiiAN. Pour Chrysocome. P^. ce mot. CRISOGONE. BOT. PHAN. Pour Chrysogone. F"- ce mot. CRLSONIUM ET CRISSONIUM. BOT. PHAN. F. CrESSE. CRISPITE. MIN. (De Lamétherle.) r. Titane. * CRISSAN. bot. PHAN. Nom ja- vanais d'une Cypéracée ou Graminée de l'Inde, qui est le Carex Amboinica de Rumph et Schœnus paniculatus de Burman. (b.) CRISTA. bot. piian. Ce mot, qui en latin signifie crête, a été employé, 74 CRT soit seul, soit avec desépithètes, pour désigner diverses Plantes. Le Crista de Caesalpin était le Melampyrum praiense et le Pedicularis tuberosa. Linné appelle ainsi un Cœsalpinia. Crista Galli encore est un Rhiuanthe et un Sainfoin , etc., etc. (b.) CRISTAIRE. Cris/aria. bot. THAN. Genre de la famille des Malva- cées et de la Monadelpliie Polyandrie , Froposé par Cavanillcs et adopté par ersoon et Pursh , qui y ont chacun ajouté une espèce nouvelle. Voici les caractères de ce genre : son calice est simple , à cinq divisions profondes , lancéolées et aiguës j sa corolle est formée de cinq pétales onguiculés à leur base; les étamines sont très- nombreuses jet monadelphes; l'ovaire est arrondi , déprimé, mulliloculaire , surmonté d'un grand nombre de sty- les qui correspondent chacun à une loge. Le fruit se compose d'autant de capsules uniloculaires, réniformes, rapprochées les unes contre les au- tres latéralement , qu'il y a de styles ; chacune d'elles est percée d'un trou sur ses deux côtés et surmontée de deux ailes membraneuses redressées. Ce genre est fort voisin des Sida et des Anoda. Il se compose de trois espèces originaires du Chili et du Pérou. L'une, Crislaria glaucophyl- la, est figurée par Cavaniiles {Icon. , 5 , p. 1 1 , t. 4i8 ). Une seconde a été décrite et figurée avec soin par L'Hé- ritier (Stirpes, i, p. iig, t. 67). Sonnerat, dans sou Voyage aux Indes , a décrit et figuré (vol. 2 , p. a47 , t. i4o ) sous le nom de Cristaria Cocci/iea le Combretum purpureum , Willd. V. COMBRET. (a. R.j CRISTAL. MIN. Mot tiré du grec Krustallos , dont le sens est Eau con- gelée; c'était le nom que les anciens donnaient à la variété incolore de Quartz-Hyalin , qu'ils regardaient comme provenant d une eau qui avait subi une forte congélation. C'est par l'effet d'une semblable comparaison 3UC dans les arts on applique aujour- 'hui le même nom à cette espèce de CRI Verre blanc, très-pesant, dont on fait des vases , et que l'on emploie à la garniture des lustres. x\ncienne- ment le mot de Cristal rappelait l'idée d'un certain corps régulier, savoir d'un prisme hexaèdre terminé par deux pyramides à six faces; dans la suite , le même nom a été appliqué par extension à tous les antres corps na- turels, qui se montraient aussi sous des formes géométriques. /^.Cristal- lisation, (g. DEL.) CRISTALLINE, bot. phan. L'un des noms vulgaires du Mesembryan- themum cristaLUnum , L. (b.) CRISTALLISATION et CRIS- TALLOGRAPHIE. MIN. Parmi les différens modes d'équilibre auxquels parviennent les molécules homogè- nes des corps inorganiques pendant l'acte de leur solidification , et qui donnent lieu à ces nombreuses varié- tés de texture observées dans les indi- vidus d'une même espèce minérale , il en est un sur lequel influent parti- culièrement les forces d'attraction dé- pendantes de la forme de ces molécu- les , et qui réunit à un ensemble de propriétés remarquables l'avantage (le pouvoir être défini d'une manière géométrique. Telle est en effet la con- dition générale à laquelle cet équili- bre est assujetti, que les particules si- milaires dont le solide est l'assenj- blage sont toutes situées parallèle- ment les unes aux autres, en même temps qu'elles sont espacées symétri- quement entre elles. Leurs faces ho- mologues , leurs axes correspondaus, sont tournés dans le même sens , et leurs centres de gravité sont alignés sur des plans suivant un certain nom- bre de directions fixes Cette agrégation régulière des par- ticules intégrantes d'un corps est ce qu'on nomme Cristallisation : elle se manifeste à nos yeux par des caractè- res qui la distinguent nettement de l'agrégation irrégulière et confuse. Ces caractères sont : une structure laminaire à l'intérieur, dans plusieurs sens à la fois , et à l'extérieur une configuration polyédrique qui est CRI toujours en rnpport avec la struclui c interne. D'autres indices non moins sûrs de cet arrangement coiniiassé des molécules d'un corps, se joignent aux caractères précédens , ou nicmc suppléent à leur absence dans certains cas. Telles sont les actions diverses qu'éprouvent les rayons lumineux dans leur passage à travers les inter- stices de ces molécules, suivant les sens dijrérens dans lesquels ils les pé- nètrent, actions dont nous étudierons les eflcts en détail dans un article à part , en même temps que nous mon- trerons leur parfait accord avec les Î>hénomènes importans que nous al- ons exposer. ( K. Réfraction dou- ble. ) ^ Tout Cristal, c'est-à-dire tout corps que la Cristallisation a marqué de son empi'einte, est susceptible d'être divi- sé mécaniquement ou de se séparer fiar la percussion en unemullitudede âmes planes parallèles entre elles. Ce mode particulier de division ou de cassure , que l'on désigne communé- ment parlcnom de clivage , se répèle avec plus ou moins de facilité dans un certain nombre de directions , en sorte que si l'on considère ijolémcut ces diÛ'ércns sens de clivage , on peut se figurer le Cristal comme étant dans chacun d'eux un assemblage de la- mes planes superposées les unes aux autres , tandis qii'au contraire, si l'on a égard à tous les sens de clivage à la fois , on peut se représenter le même Cristal comme une succession de couches ou d'enveloppes polyédri- aues qui se recouvrent mutuellement epuis le centre jusqu'à la surface. Quant à la forme extérieure, elle est toujours celle d'un polyèdre , soit ré- gulier, soit simplement symétrique, c'est-à-dire teiTniné par des faces éga- les et parallèles deux à deux. Quel- quefois elle ressemble à celle du so- lide intérieur , ou de cette espèce de noyau central que détermine l'en- semble des plans de clivage; mais le plus souvent elle en diflère , et elle éprouve dans la même espèce , c'est- à-dire dans une série de Cristaux com- posés de molécules identiques, des va- CRI 75 riations assez grandes, soumises tou- tefois à certaines règles que nous fe- rons bientôt connaître. Mais avant de passer à l'examen de ces résultats générauxdéduitsde l'ob- servatmn des foi mes extérieures , considérons le Ciistal en lui-même , ou relativement à sa structure polyé- drique, et pour nous rendre facile- ment compte de cette structure, pre- nons pour exemple le cas le plus sim- ple et le plus orclinaire , celui dans le- quel le clivage a lieu dans trois direc- iions seulement. Nous supposons donc le Cristal divisible dans ces trois sens , suivant des plans parfaitement lisses que nous nommerons avec Hauy jointe naturels , parce qu'ils passent entre ses lames composantes. Ces joints ne sont pas le produit immédiat de l'opération mécanique que subit le corps. Ils préexistaient dans le Cristal encore intact, et le clivage ne fait réellement que les mettre à aécouvert. On est donc conduit à se représenter la matière de ce Cristal comme natu- rellenient divisée par trois séries de plans parallèles en petits paralléli- pipèdes , tous de la même forme , et c'est ce que l'observation directe pa- raît confirmer. En effet , si nous frap- pons avec un marteau sur ce Cristal, nous le verrons se partager aussitôt en fragmens réguliers d une figure constante, qui seront par exemple des rhomboïiles de cent cinq degrés envi- ron , si le Cristal appartient au Spath d'Islande. Ces rhomboïdes , à leur tour, se sépareront en d'autres rhom- boïdes plus petits , lesquels se subdi- viseront ultérieurement en fragmens toujours semblables , et en poursui- vant l'opération de la même manière nous finirons par obtenir des corpus- cules rhomboïdaux qui échapperont à nos sens par leur extrême petitesse. Au-delà de ce terme apparent, uni- quement relatif à l'imperfection de nos organes , l'analogie nous porte à continuer par la pensée les mêmes divisions successives. Mais il fautbiea que ces divisions aient des bornes réelles si la matière est physiquement composée d'atomes , comme le suppo- 76 CRI sent toutes nos théories. Allons jus- alla cette limite, et nous aurons, en ernière analyse, décomposé leCristal en rhomboïdes élémentaires dont tel était l'assortiment dans le Cristal en- tier , que leurs faces se trouvaient de niveau dans le sens des plans de cli- vage , en sorte que nous pourrons nous représenter ce Cristal comme dtant un assemblage de rhomboï- des égaux et juxtaposés par leurs faces. Cette manière de concevoir la struc- ture des Cristaux comme une agréga- tion de particules réunies entre elles fjardes plans, paraît la plus simple et a plus naturelle lorsqu'on ne consi- dère que le résultat sensible de l'es- pèce d'anatoraie que nous venons d'exécuter , et qu'on fait abstraction des données particulières que peut fournir la physique sur la constitu- tion moléculaire des corps. En effet , elle suppose que les choses sont en elles-mêmes telles qu'elles s'offrent à nos observations, et l'on ne peut, par conséquent, lui refuser une sorte de réalité apparente ; aussi a-t-elle été admise (au moins hypolhétiquement) par Haûy , comme base de ses expli- cations théoriques des phénomènes de la Cristallisation, et comme fonde- ment de toutes ses déterminations cristallographiqiies , auxquelles elle ne peut d'ailleurs rien ôter de leur certitude, ainsi que nous le prouve- rons dans le cours de cet article. Mais , à considérer la chose sous le point de vue de la physique, il répu- gne aux notions que nous avons des effets généraux de l'attraction molé- culaire, et de la variété des combinai- sons auxquelles elle donne naissance, que la forme polyédrique puisse con- venir à la fois aux élémens des corps simples et à cette multitude d'élémens composés de différens ordres qui ré- sultent du concours de leurs affinités mutuelles, et qui ne sont probable- mentque des aggrégats de parties sim- ples en équilibre autour d'un centre. Il est plus conforme aux lois de la mé- canique de se représenter ces élé- mens comme des corpuscules sphéroï- CRI daux , ayant des pôles de diverse force , ou , si l'on veut, des axes dif- férens , qui déterminent les direc- tions de plus grande ou de moindre affinité. Il importe donc de remar- quer ici que la division par plans , qui est un des caractères essentiels des Cristaux, n'entraîne pas nécessai- rement l'existence de molécules po- lyédriques juxtaposées parleurs faces, et que les joints naturels qu'ils pré- sentent sont moins la conséquence immédiate de la forme des molécules que de la manièie symétrique dont elles sont espacées entre elles, en sorte que l'on conçoit que ces joints sub- sisteraient encore si toutes les molé- cules, sans changer de place , étaient réduites à leurs centres de gravité. Il résulte en effet de la disposition en quinconce et du parallélisme des élé- mens d'un Cristal,que sa masse est tra- versée pa r des fissu res planes dans une infinité de sens , suivant lesquels les élémens se tiennent avec des degrés de force plus ou moins considérables. Vient-on à rompre leur équilibre par un effort extérieur , ils tendent alors à se séparer en couches régulières dans les directions de la moindre co- hérence. Ce qu'on nomme joint naturel n'est donc rien autre chose qu'un plan me- né dans l'une de ces directions , et qui touche à la fois dans des points correspondans toutes les mnlécules des diverses files ou rangées dont se compose une même lame. Par consé- quent, les petit'î solides qui résul- tent de la combinaison des différens joints naturels, etqu'on suppose donr ner les véritables formes des molécu-r les, ne représentent réellement que des polyèdres circonscrits à ces mo^ lécules, mais qui peuvent en tenir lieu comme élément de la structure et comme caractère spécifique, parce qu'ils sont invariablement liés avec elles par leurs dimensions. L'explication précédente de la struc- ture des Cristaux et de leur consti- tution moléculaire , laisse un plus grand nombre de chances aux pro- • portions variées des combinaisons Cîll chimiques , et permet d'entrevoir la possibilité d'une relation enlrç la composition atomistique et la forme cristalline, telle qu'elle paraît résul- ter des curieuses recliertlies de Mit- sclierlich. En effet, que l'on suppose deux sels dont la formule de compo- sition soit la même, ou qui renfer- ment des nombres égaux d'alùmcs de l)ase et d'acide. Si l'acide est de mcme nature dans les deux sels , et si les l)ai;es qui les différencient sont d'ail- leurs cnimiqucment équivalentes, ou du moins très-voisines parleurs affi- iiités , on concevra sans peine que ces élémens, dont les uns sont identiques, les autres analogues , étant en pareil nombre de part et d'autre , se réu- nissent entre eux de la même ma- nière , et produisent par leur assor- timent des molécules complexes de forme à peu près semblable , dont les forces de cohésion soient peu dif- férentes. Dans ce cas les deux sels devront présenter des Cristaux du même genre , qui seront très-rappro- chés par les mesures de leurs angles. Des molécules isomorphes de nature diverse pourront même cristalliser ensemble, ou les unes au milieu des autres, comme si elles étaient de la même espèce , et ce mélange pourra avoir lieu en toutes proportions sans qu'il en résulte dans la forme du mixte des variations sensibles. Ce que nous avons dit de la diffé- rence de force avec laquelle les lames d'un Cristal adhèrent les unes aux autres, suivant la direction qu'elles ont dans 1 intérieur delà masse, donne lieu à distinguer les clivages , ou les joints naturels sensibles , en divers ordres d'après le degré de netteté ou de facilité avec lequel on peut les ob- tenir ; mais remarquons auparavant que dans un Cristal le même clivage est souvent multiple , ou se répète eu plusieurs sens avec uue égale net- teté. Ce cas est celui des clivages pa- rallèles aux faces du rhomboïde de la Chaux carbonatée , de l'octaèdre du Spath fluor , du cube de la Galène , etc. En général , lorsque le nombre des clivages également nets est sufii- CRI 77 saut pour qu'il puisse résulter de leur combinaison un polyèdre complet, ce solide est toujours une forme simple, régulière ou symétrique, c'est-à-dire terminée par des faces égales, sem- blables cl scmblablemcnt placées par rapport à un point ou à un axe cen- tral. Le clivage le plus apparent , soit simple, soit multiple, que présente une substance cristallisée , lorsqu'elle est pure et transparente , est son clivagey?/v//c//)a/ ou du premier ordre: tel est celui qui donne les faces du rhomboïde ordinaire de la Chaux carbonatée. Mais ce même rhomboïde laisse quelquefois apercevoir des cli- vages secondaires parallèles à ses bords supérieurs ou à son axe, et beaucoup moins sensibles que le pre- mier. Lorsque les joints naturels d'un ordre élevé ne se montrent ainsi qu'accidentellement , et le plus sou- vent sous l'influence d'une substance étrangère régulièrement interposée entre les couches du Cristal , on les désigne par le nom àe joints surnu- méraires. Si le clivage principal n'a lieu que dans une ou deux directions seulement , auxquels cas il ne peut plus produire par lui-même de forme simple et complète ; il se combine alors avec des clivages de différens ordres , et le noyau résultant de leur ensemble est composé d'autant de sortes de faces , distinguées par leurs figures et par leurs positions , qu'il y a d'ordres différens de clivages. Dans ces cas , on observe fréquemment une grande inégalité d'éclat entre les divers joints naturels , dont quel- ques-uns ne peuvent plus s'obtenir d'une manière continue, et ne se re- connaissent qu'à la coïncidence des reflets qui partent d'une multitude de petites lames parallèles , et que l'on voit briller dans les fractures du Cristal , lorsqu'on le présente à une vive lumière. Ce qui précède suffit pour donner une idée de l'importance dont peut être la considération de la structure cristalline , relativement à la distinc- tion des espèces minérales. Cette structure est une sorte d'organisation 78 CRI constante pour chaque espèce , mais variable d'une espèce à l'autre par des différences que l'on peut appië- cier avec une exactitude rigoureuse. La détermination de cette structure est m effet toute géométrique, puis- qu'elle se réduit à celle du solide de cliuage , ou de cette espèce de noyau polyédrique que l'on peut concevoir inscrit dans chaque Cristal , et qui est donné par la réunion de ses prin- cipaux joints naturels. On arrive à la connaissance de ce solide , en partie f)ar l'observation directe des plans qui e terminent, en partie par l'élude de la forme extérieure , qui est le second caractère essentiel du Cristal. A la vérité cette forme est sujette à varier dans les différens Cristaux d'une mê- me espèce ; mais cette variation est soumise à des lois qui la restreignent dans do justes limites , de manière qu'à chaque solide de clivage cor- respond un ensemble de formes qui lui est propre. Toutes ces formes ont avec lui, et conséquemment entre elles, des relations qui permettent de les déduire les unes des autres. On peut regarder leur noyau comme une unité à laquelle on les ramène , ou comme une sorte de moven terme qui sert à les comparer plus aisément. Venons maintenant aux résultats généraux d'observation qui sont rela- tifs aux formes extérieures des Cris- taux. Sous ce rapport, la Cristallisa- tion peut être considérée de deux mn- nières : ou géométriquement, en ce qui concerne les relations mathéma- tiques des différentes formes entre elles, ou physiquement, en ce qui concerne les causes de leurs varia- tions dans la même espèce. Nous trai- terons en premier lieu de la Cristalli- sation considérée géométriquement , la seule qui intéresse la minéralogie proprement dite. On sait tout ce que cette belle partie de la science doit aux profondes recherches de l'abbé Haiiy ^ que l'on peut regarder, à si juste titre , comme le fondateur de la Cristallographie. Présenter l'histoire de nos connaissances en ce genre , c est pour ainsi dire faire une analyse CRI complète des travaux de ce savant il- lustre, dont la vie tout entière a été consacrée au perfectionnement de son ingénieuse théorie. Nous nous bornerons à résumer ici rapidement , et dans l'ordre qui paraît le plus na- turel, les résultats de ces imporfans travaux, en renvoyant le lecteur, pour les développemcns nécessaires , au Traité de Cristallographie, publié en 1823 , oii ces résultats ont été expo- sés avec tout le soin convenable. Nous parlerons ensuite des différens points de vue sous lesquels ce sujet intéres- sant a été envisagé par quelques mi- néralogistes, et principalement par ceux de l'école allemande. Examinons d'abord quels sont les faits généraux donnés par la simple observation des Cristaux naturels. Le premier consiste dans la diversité des formes sous lesquelles la même subs- tance peut s'offrir. La Chaux carbo- nalcG, par exemple, prend, suivant les circonstances, la forme d'un rhom- boïde , celle d'im prisme à six pans , celle d'un dodécaèdre à triangles sca- lènes, celle d'un autre dodécaèdre à faces pentagonales, etc. Le Fer sulfuré cristallise tantôt en cube, tantôt eu octaèdre régulier, souvent en dodé- caèdre, dont les faces sont des pen- tagones , ou en icosaèdre àfaces trian- gulaires. On rencontre quelquefois le même Minéral sous des formes du même genre , mais distinguées entre elles par la mesure de leurs angles. Ainsi la Chaux carbonatée présente un certain nombre de rhomboïdes dont les uns sont aigus et les autres obtus. Ces vaiiations remarquables que subissent les formes des Cristaux originaires dune même espèce , ne se font point au hasard , ni par nuances insensibles. Il y a constance dans les angles de chacune des formes en par- ticulier , comme il est aisé de le re- connaître sur les individus scmbU- bles qui proviennent de diverses lo- calités ; et si l'on compare entre elles des formes d.i même genre , mais diS" seml)lables , on trouve toujours entre leurs angles des différences apprécia- bles et constantes. CRI Celle invariabilité dans les incli- naisons des faces des Cristaux est un second fuit d'observation , de la plus haute importance en Crislallogi apbic, et qui a clé constaté pour la prciuicre fois par les travaux de l\oinc de 1 Isle. 11 fournit au minéralogi^le un carac- tère d'une grande précision , et qui a sur tous les autres l'avantage dèlre comme un point fixe au milieu des diveises causes qui allèrcul suit la composition , soit la symétrie des Cristaux. Mais on sent que, pour en faire usage, il est indispensable d'a- voir des moyens de mesurer les angles des Cristaux avec beaucoup d'exacti- tude. On emploie à cet eilet des ins- trumeus nommés Goniomètres , et qui sont de deux sortes : les uns prennent l'ouverture de l'angle que Ion cher- che en s'appliquant immédi.itemcnt sur les faces du Cristal. Les autres en donnent indirectement la valeur , à l'aide de la rcilection d'un objet loin- tain et linéaire sur ccj mêmes faces , lorsqu'elles sont mi'.oitantes. Nous ne dirons rien ici de la manière d opé- rer avec ces inslrumens , dont la des- cription se trouve dans la plupart des traités de minéralogie d'une publica- tion récente. De même , dans l'exposé qui va suivre , nous nous abstiendrons de définir autrement que par leur simple dénomination, les divers soli- des dont nous aurons à parler, parce qu'ils sont tous décrits et figurés avec soin dans les ouvrages de Cristallo- graphie. Le principe de la constance des angles dans chacune des formes di- verses d'un Minéral , semble annon- cer que leurs variations ont été sou- mises à des règles d'après lesquelles toutes ces formes sont liées entre elles dans la même espèce. Aussi , quelque disparates que soient au premier abonl les Cristaux d'une substance , lors- qu'on les rapproche l'un de l'autre au hasard, on s'aperçoit aisément, en les compaianl tous ensemble avec atten- tion , qu'ils ne sont en réalité que des modifications les uns des autres , et qu on peut les ordonner en une série qui rende sensible le passage graduel CRI 79 de l'une des formes regardée comme primilhe ou fondamentale à toutes les autres qui, relativement à elle , sont les formes secondaires ou les dé- rivées. Les modifications qui caracté- risent chacun des termes de celle sé- rie , consistent dans le remplacement des bords ou des angles de l'un tles termes précédens ,par des facettes qui d'abord tiès-petites ,etn'alléianl que faiblement la forme à laquelle elles s'ajoutent, augmentent peu à peu d'étendue aux dépens des faces pri- mordiales, jusqu'à ce que celles-ci disparaissent entièrement, auquel cas on obtient un solide tout nouveau, qui n'a plus rien de commun avec le premier. Dans la succession des formes interinédiaiies , composées de deux ordres difléiens de faces, toutes celles qui se rapprochent de l'une des deux extrêmes, portent plus particulière- ment son empreinte : on dit alors que cette forme est dominante dans le Cristal , et l'on comprend sous le nom àemodijications toutes les facéties ad- ditionnelles qui mènent à l'autre forme par leur extension progressive. On voit d'après cela que lensemble des formes ciistallines qui se rencon- trent dans la même espèce , se par- tage en formes complètes , sans mo- difications , et en formes dominantes avec modifications, offrant les pas- sages des premiers solides les uns aux autres. Les facettes qui moilifient une forme dominante quelconque, sont assu- jetties dans leur disposition générale à une loi, à laquelle Haiiy a donné le nom de loi de symétrie , et qui consiste en ce que les bords ou les angles solides de celte forme qui sont identiques entre eux , reçoivent tous à la loij les mêmes modifications , tan.bs que les bords ou angles qui dilTèrcnt , ne sont pas semblablement modifiés. De plus, les facéties parti- culières qui modifient telle arête ou tel angle solide, sont en rapport avec le nombre et la figure des faces qui concourent à la formation de cette arête ou de cet angle solide. Si ces faces sont égales et semblables, ou 8o CRI bien la modification est simple , et alors elle résulte d'une seule facette également inclinée sur chaque face , ou bien elle est multiple et se compose alors de plusieurs (acettes également disposées à l'égard des mêmes faces. Au contraire , si ces dernières sont inégales et dissemblables , la modifi- cation est simple et diflféremment in- clinée sur chacune d'elles. La loi que nous venons d'exposei- est extrêmement importante, en ce qu'elle, permet de circonscrire nette- ment et pour ainsi dire d'embrasser d'un seul coup-d'œil l'ensemble des variétés de formes , sous lesquelles un Minéral peut s'offrir. H sufla.t en effet de connaître une seule des for- mes simples ou dommantes de la sé- rie, pour être en état de reproduire la série tout entière , par une grada- tion de passages d'un terme à l'autre, et en épuisant toutes les combinaisons possibles de facettes modifiantes , les- quelles combinaisons sont toujours en nombre très-limité , et dépendent du degré de symétrie qui règne entre les parties du type fondamental. On comprend sous le nom de Système de Cristallisation , toutes les formes qui peuvent ainsi se déduire les unes des autres et coexister dans la même es- pèce minérale. Il y a six principaux systèmes de Cristallisation, que nous distinguerons entre eux par leurs formes fondamentales , c'est-à-dire Ear celles que l'on emploie comme ases de la dérivation de toutes les autres , et que l'on choisit ordinaire- ment parmi les plus simples , telles que les prismes ou les octaèdres. Le choix de la forme fondamentale est d'ailleurs parfaitement arbitraire , puisque les rapports de symétrie qui servent à établir la dérivation , sont réciproques entre toutes les formes dominantes, ainsi qu'on le verra par les développemensdans lesquels nous allons entrer au sujet de chaque sys- tème. I. Système de Cristallisation du cube , ou de l'octaèdre régulier. La forme fondamentale de ce sys- CRI lème ayant tous ses angles identiques ainsi que tous ses bords , la modifica- tion qui atteindra l'un des angles ou des bords , devra se répéter sur tous les autres. Nous nous bornerons à considérer ici les formes complètes qui résultent de chaque espèce de modification , supposée parvenue à sa limite : i" modification par une face sur tous les angles du cube; forme dérivée : octaèdre régulier. Ce dernier solide , modifié de la même manière , reproduirait le cube. 2\ Modification par une face sur tous les bords ; forme dérivée: dodécaèdre rhomboidal. 3". Modification par deux faces sur tous les bords; forme dérivée : hexaté- traèdre , ou solide composé de vingt- quatre triangles égaux et isoscèles , offrant l'aspect d'un cube dont les six faces sont recouvertes de pyramides droites quadrangulaires. 4^. Modifi- cation sur les angles par trois faces tournées vers celles du cube ; forme dérivée : solide composé de vingt-qua- tre trapézoïdes égaux et semblables. On n'en connaît qu'un seul dans la nature ; c'est celui que l'on nomme plus particulièrement Trapézoèdre , et que reproduit le dodécaèdre rhom- boidal par une modification simple sur tous ses bords. b°. Modification sur les angles par trois faces tournées vers les arêtes du cube ; forme déri- vée : solide composé de vingt-quatre triangles égaux et isoscèles , offrant l'aspect d'un octaèdre régulier, dont les faces sont surmontées de pyrami- des droites triangulaires. On voit que le même solide se déduirait de l'octaè- dre , par une modification double sur tous ses bords. 6°. Modification sur les angles par six faces, disposées deux à deux au-dessus de celles du cube ; forme dérivée : solide composé de quarante-huit triangles scalènes, offrant l'aspecld'un dodécaèdre rhom- boidal, dont les faces sont recouver- tes de pyramides droites quadrangu- laires. Telles sont toutes les modifications symétriques , dont le cube est suscep- tible. Ainsi, les sept formes suivantes, le cube , l'octaèdre régulier , le dodé- CRI caèdre rhomboïdal , le Irapézoèdre , les deux espèces de solides à vingt- quatre triangles i-^oscèles, et enfin le solide à qiiaiantc-huit triangles sca- lènes, sont les seules formes simples qui composent le premier système de Cristallisation. Ce sont du moins cel- Jes qui remplissent dans leur dériva- tion mutuelle toutes les conditions de la loi de symétrie que nous avons ex- posée plus haut. Il est encore dautres formes quiont, avec les précédentes , des rapports évidens, et qui se ren- contrent avec plusieurs d'entre elles dans la même espèce ; mais qu'on ne peut faire rentrer dans le système du cube , qu'en ajoutant une condition nouvelle à cette loi de symétrie. Ces i'ormes s'obtiennent par la séparation de quelques-unes des premières en deux solides semblables, ayant cha- cun la moitié du nombre des faces de la forme entière, et se trouvant l'un à l'égard de l'autre dans une position renversée. C'est ainsi que l'octaèdre originaire du cube peut être considéré comme une réunion de deux tétraèùres réguliers ; l'hexatétraèdre, comme un assemblage de dcuj: dodécaèdres à faces peniagoualés svmétriqucs , etc. Ces deux nouveaux polyèdres , savoir le tétraèdre régulier et le dodécaèdre à plans pentagones , peuvent être pris pour les types de deux svstèmes se- condaires , qui ont leur existence pro- pre dans la nature , et que nous allons essayer de développer ici en peu de mots. A. Système du tétraèdie régulier. Ce solide fondamental ayant , com- me le cube , tous ses bords égaux , et tous ses angles identiques , admet pareillement six espèces de modifica- tions symétiiques. La première a lieu par une seule face sur les bords ; elle produit un cube. La seconde a lieu par deux laces sur les bords ; son ré- sultat est ua dodécaèdre à triangles égaux et isoscèles , offrant l'aspect d'un tétraèdre dont les faces sont sur- montées de pyramides droites , trian- gulaires. On obtiendrait ce solide par la suppression de la moitié des faces du trapézoèdre. La troisième modifi- CPxI 81 cation a lieu par une seule face sur les angles; elle reproduit le tétraèdre ré- gulier dans une position inverse, et par conséquent de sa combinaison avec les faces primitives doit résulter un octaèdre régulier. La quatrième modification a heu sur les angles par trois faces tournées vers celles du té- traèdre; elle conduit en général à un dodécaèdre à faces trapézoïdales, et dans un cas particulier au dodécaè- dre à plans rhombes. La cinquième modification a lieu sur les angles par trois faces tournées vers les arètes'; elle reproduit le ('odécaèdre à trian- gles isoscèles , donné par la seconde jnodification , mais dans une position inverse ; et de la combinaison de ces deux formes semblables résulte le trapézoèdre. Enfin , la sixième modi- fication a lieu sur les angles par six facettes disposées deux à deux au-des- sus des faces primitives. Son résultat est un solide à vingt-quatre triangles isoscèles, analogue à celui que nous avons nommé plus haut hexatétraè- dre. Telles sont les formes simples qui peuvent être dérivées du tétraèdre Î)ar des modifications ss métriques, 'armi les espèces minérales connues, deux seulement se rapportent à ce système , savoir : le Cuivre gris et le Ziuc sulfuré. B. Système du dodécaèdre penta- gonal. Ce solide , qui est la moitié de l'hexatétraèdre , est terminé par dou- ze pentagones semblables , ayant chacun quatre côtés égaux , et un cinquième plus grand que les quatre autres et quOn peut considérer com- me la base du pentagone. Le dodé- caèdre pentagonal régulier , ou celui dans lequel tous les côtés des penta- gones seraient égaux, n'existe point parmi les Cristaux naturels ; on n'y connaît même qu'un seul dodécaèdre symétrique, quoiqu'on puisse aisé- ment en concevoir une infinité d'au- tres différens par la mesure de leurs angles. Ce solide a six grandes arêtes dont chacune sert de base à deux pentagones voisins , et qui sont iden- tiques entre elles ; elles sont situées 6 8a CRI deux à deux dans trois plans qui se coupent à angles droits. Les autres arêtes plus petites , au nombre de vingt-quatre , sont pareillement iden- tiques entre elles , mais non avec les précédentes. Il y a deux espèces d'angles soudes , savoir : huit angles composés de trois angles plans égaux , et douze autres composés de deux angles plans égaux , et d'un troisième plus ouvert. D'après cette disposition symétrique des parties du dodécaè- dre, il est aisé de voir quelles sont les difFérentes modifications dont il est susceptible. Nous nous bornerons à citer pour exemples celles qui ont été observées dans la nature : i® mo- dification par xine face sur les grandes arêtes; forme dérivée: le cube. 2**. Modification par une face sur les huit angles de la première espèce ; forme dérivée ". octaèdre régulier. De la combinaison de cette forme avec la fondamentale résulte l'icosaèdre sy- métrique , composé de deux espèces de triangles, huit équilatéraux, et douze îsoscèles. 5°. Modification sur les mêmes angles par trois faces tour- nées vers celles du dodécaèdre ; for- me dérivée : solide à vingt- quatre faces triangulaires isoscèles , portant l'empreinte de l'octaèdre. Ce solide, en se combinant avec les six faces du cube , donne le triacontaèdre , com- posé de six faces rhombes, et de vingt-quatre trapézoïdes irréguliers. 4®. Modification sur les mêmes an- gles par trois faces tournées vers les petites arêtes du dodécaèdre ; forme dérivée : le trapézoèdre. 5°. Modifi- cation par une seule face sur les douze angles solides de la seconde espèce ; forme dérivée : solide à dou- ze faces trapézoïdales , qui , dans un cas particulier , devient le dodécaèdre à plans rhombes. Parmi les espèces minérales connues , deux seulement se rapportent au système du dodé- caèdre pentagonal , savoir : le Fer sulfuré commun et le Cobalt gris. On voit que les deux systèmes secon- daires dont nous venons de parler sont extrêmement rares dans la na- ture ; le nombre des espèces qui ren- CRl Irent dans le système régulier est beaucoup plus considérable ; il s'é- lève presque jusqu'à trente. IL Système de Cristallisation, du pris- me droit à base carrée , ou de l'oc- taèdre à base carrée. La première de ces formes a deux espèces d'arêtes, les arêtes longitudi- nales et les arêtes des bases. Tous ses angles solides sont identiques , mais compris sous des faces de deux figures différentes. D'après cela, elle peut être modifiée : i** par une sim- ple face sur les arêtes des bases ; forme dérivée : octaèdre à base car- rée. 2°. Par une seule face sur les arêtes longitudinales ; forme dérivée : prisme droit à base carrée , différent du premier par sa position; les sec- tions principales des deux prismes étant à 45** l'une de l'autre. La com- binaison des deux prismes donnerait un prisme octogone régulier , si leurs dimensions étaient respectivement égales. 3**. Par une seule face sur les angles; forme dérivée : octaèdre à base carrée , ayant à l'égard du pre- mier la même position relative que les deux prismes précédens ont l'uu avec l'autre. De la combinaison des deux octaèdres peut résulter une py- ramide double , régulière , à base oc- togone. 4°. Par deux faces sur les angles ; forme dérivée : double pyra- mide à huit triangles scalènes, tous égaux entre eux. On connaît à peu près vingt espèces minérales qui se rapportent au système de Cristallisa- tion du prisme droit à base carrée. De ce nombre sont le ZIrcon , l'Idocrase, l'Harraotome, la Méionite , etc. IIL Système du prisme droit à base rectangle, ou de l'octaèdre rhom- boïdal. On peut prendre indifféremment pour type du troisième système le prisme ou l'octaèdre droit, à base rectangle ou rhombe ; nous adopte- rons pour forme fondamentale le prisme rectangulaire. Ce prisme a tous ses angles identiques , mais com- posés de faces inégales ; les arêtes CRI sont de trois sortes : celles qui ont une même direction sont idciiliques entre elles, et difFùrcnt de toutes les autres. D'après cette corrélation des parties du prisme , il peut être niodi- lle : 1* par une face sur chacun des Ïuatre bords d'une même espèce, ctte modification , en se combinant avec les deux faces de la forme fonda- mentale dont les arêtes sont restées intactes, donne un prisme rhomboï- dal droit ; et comme une modification de ce genre peut avoir lieu sur chaque sorte d'arêtes , il en résulte trois pris- mes rhomboidaux qui diffèrent par leur position et par la mesure de leurs angles. Si ces modificalions , au lieu de se combiner chacune avec deux faces de la forme fondamentale, se combinent deux à deux entre elles, elles produiront trois octaèdres rec- tangulaires , qui auront entre eux les mêmes positions relatives que les trois prismes rhomboidaux dont nous ve- nons de parler, c'est-à-dire que leurs axes se couperont mutuellement à an- gles droits, a". Le prisme rectangu- laire peut être modifié par une face sur chacun des huit angles solides ; le solide dérive est un octaèdre rliom- boïdal composé de huit triangles égaux et scalènes. Telles sont les for- mes simples auxquelles peuvent se ramener toutes celles qui font partie du troisième système de Cristallisa- tion. Le nombre des espèces minéra- les qui se rapportent à ce système s'élève à plus de quarante , parmi les- quelles se trouvent le Soufre , l'Arra- j^onite , la Topaze , le Péridot, le Sul- fate de Baryte , etc. IV. Système du piisme droit à base obliquangle, ou du prisme oblique à base rectangle. La forme fondamentale de ce sys- tème est composée de deux espèces de faces , savoir de quatre rectangles et de deux parallélogrammes obliquan- gles. Elle peut être considérée de deux manières , suivant que la position de ces parallélogrammes est horizontale ou verticale. Dans le premier cas ,elle fie présente comme un prisme droit à CRI 85 base obliquangle, et dans le second cas, comme un prisme oblique rec- tangulaire. Ces deux espèces de pris- mes ne faisant réellement qu'un seul et même solide , leurs systèmes de Cristallisation doivent être parfaite- ment identiques. Nous les réunirons ici eu adoptant pour type unique le pris- me droit irrégulier. Les angles solides de ce prisme sont égaux quatre à qua- tre , et formés chacun ac trois faces inégales. Parmi les arêtes, celles qui sont horizontales et parallèles sont identiques ; les bords verticaux ne sont égaux que deux à deux. D'après cette corrélation des parties du prisme, nous avons à distinguer trois espèces de modifications : t° modification simple sur deux arêter. verticales op- posées ; elle transforme le solide fon- damental en un prisme hexaèdre. Si les deux modifications relatives aux deux couples d'arêtes ont lieu simul- tanément , la forme qui en résulte est un second prisme droit à base obli- quangle , de même hauteur que le premier, mais tourné dans un autre sens. 2°. Modification simple sur qua- tre arêtes horizontales et parallèles ; forme dérivée : prisme oblique à base rhombe dans une position renversée. Une modification analogue sur les quatre autres arêtes horizontales don- ne un second prisme rhomboïdal tourné dans un sens difTérent. Si les deux modifications ont lieu simulta- nément , elles produisent un octaèdre droit à base obliquangle située hori- zontalement. 5". Modification simple sur les quatre angles solides dont les sommets sont dans un même plan dia- gonal. En se combinant avec les pans de la forme fondamentale , elle donne naissance à un octaèdre dont la base est verticale. Une semblable modifi- cation sur les autres angles solides produit un second octaèdre à base verticale et tourné dans un sens dif- férent. Si les deux modifications se combinent , on obtient encore un oc- taèdre à base obliquangle horizontale comme dans le cas de la seconde mo- dification. Enfin, si les deux modifi- cations sur les arêtes verticales ont b* 84 CRI lieu avec l'une ou l'autre des modifi- cations sui' les arêtes horizontales , il en résulte encore deux nouveaux oc- taèdres à hase verticale. Ainsi les prismes droits à base obliquangle , les prismes obliques rhomboïdaux, les octaèdres droits à base de parallélo- gramme, sont les seules formes sim- ples auxquelles se ramènent toutes celles du quatrième système de Cris- tallisation. Le nombre des espèces connues qui rentrent dans ce systè- me est de seize au moins ; parmi elles V. Système du rliomboïde. Ce solide fondamental est suscep- tible d'un grand nombre de modifi- cations, qui s'identifient tellement dans leurs résultats que l'ensemble des formes simples du système peut se réduire à deux solides secondaires ; encore l'un de ces solides peut-il être considéré-comme un assemblage de deux solides égaux de la première es- pèce. Mais toutes les formes du même genre, qui résultent de modifications diverses , sont distinguées entre elles par leurs positions relatives dans les combinaisons. Le rhomboïde fonda- mental peut être modifié : i" par une simple face sur les arêtes des som- mets ; forme dérivée : rhomboïde plus ol3tus que le générateur; 2° par une face sur les angles des sommets ; cette modification produit deux faces hori- zontales qui deviennent les bases des Cristaux , dans lesquels elles se com- binent avec d'autres formes; ô"^ par une face sur les bords inférieurs; le résultat est six plans verticaux égale- ment distans de l'axe , et qui forment avec les deux plans horizontaux de la modification précédente un prisme hexaèdre régulier ; 4° par une face sur chacun des six angles latéraux , laquelle peut être tournée , soit vers les faces du rhomboïde , soit vers les arêtes ; il en résulte six plans qui , en général, s'inclinent également trois à Jrois des deux côtés de l'axe , et pro~ CRI duiscnt un rhomboïde; dans un cas particulier, les six plans sont paral- lèles à l'axe, et donnent naissance, par leur combinaison avec les faces de la seconde modification, à un autre prisme hexaèdre, qui e^t tourné de trente degrés dans le sens hoiizontal par rapport au premier. Le rhomboïde dérivé peut être semblable au rhom- boïde générateur , lorsqu'il se trouve placé à son égard en sens contraire ; dans ce cas , les deux rhomboïdes , en se combinant , composent un do- décaèdre bipyramidal , formé de deux pyramides hexaèdres régulières, op- posées base à base; 5° sur les angles des sommets par trois faces tournées , soit vers les plans , soit vers les arêtes du solide fondamental; forme dérivée : rhomboïde, dont la position varie dans l'un et l'autre cas; 6° par deux facessur les arêtes des sommets ; forme dérivée : dodécaèdre à triangles sca- lènes égaux , que l'on peut considérer comme la réunion de deux rhomboï- des égaux , disposés de manière que l'un est censé avoir tourné de 60" par rapport à l'autre autour de l'axe commun; 7** par deux faces sur les arêtes latérales; forme dérivée : autre dodécaèdre à triangles scalèaes- 8° sur les angles latéraux , par deux faces reposant sur les arêtes des sommeis ; forme dérivée : dodécaèdre à triangles scalènes; 9° sur les angles des som- mets , par six faces disposées deux à deux au-dessus des plans du solide fondamental; forme dérivée : nouveau dodécaèdre à triangles scalènes, qui peut se changer dans un cas en dou- ble pyramide droite hexaèdre. — On connaît environ trente espèces miné- rales , dont les Cristaux se rapportent au système du rhomboïde : parmi ces espèces se trouvent le Carbonate de chaux, l'Emeraude, etc. YI. Système de Cristallisation du prisme quadrangulaire irrégulier vu de l'octaèdre irréguUer. Nous n'avons pas besoin de déve- lopper ce système , dont le type n'offre de parties identiques que celles qui sont opposées l'une à l'autre, et n'adr- CRI met par conséquent que des modifi- cations simples, produisant chacune un couple de laces parallèles. En combinant ces modifications trois à trois ou quatre à quatre, on obtient des prismes ou dcj octaèdres irrégu- liers. Parmi le tiès-pelit nombre de substances minérales, dont les Cris- taux peuvent être rapportés à ce sys- tème, nous citerons l'Axinite et le Sulfate de cuivre. Dans l'énumération rapide que nous venons de faire, des formes sim- ples produites par les diflérentes sortes de modifications prises isolé- ment , nous avons fait abstraction des variations qu'elles peuvent éprouver dans les mesures de leurs angles, {)our ne considérer que le nombre et a disposition de leuis faces ; mais nous n'avoni ainsi que des types gé- néraux auxquels se ramènent toutes les formes individuelles existantes dans la nature. Chacun de ces types comprend sous lui un certain nom- bre de variétés de la même espèce de solide; et tous ces polyèdres simples peuvent ensuite se combiner entre eux deux à deux, trois à trois , etc. , pour donner naissance à des polyè- dres très-composés. Dc-là ce nombre prodigieux de formes décrites par les minéralogistes, et que la Cristallo- graphie nous apprend à distinguer nettement les unes des autres ; car de même que la Cristallisation a prescrit des règles aux modifications qui altè- rent complètement la forme d'un 3Ii- néral, de même elle a soumis à des lois les simples changemens qu'une même espèce de forme éprouve dans l'assortiment de ses faces , en établis- ïant des relations entre les angles va- riables de celte forme , et les dimen- sions constantes du solide fondamen- tal. Ce sont ces relations mathémati- ques qui constituent ce qu'Haiiy a nommé la Théorie de la structure des Cristaux. Nous allons essayer d'en développer les principes à l'aide du raisonnement seul. Nous avons vu que les directions de clivage étaient constantes et en nombre détei-miné dans tous les CRI 85 Cristaux originairesd'une même subs- tance, quelles que fussent leurs for- mes extérieures; et que par consé- quent ces Cristaux pouvaient être consiilércs comme composés intérieu- rement de lames planes , dans chacu- ne de ces directions. Nous avons éga- lement remarqué que ces lames , pri- ses par couples dans tous les sens de clivage à la fois , et combinées entre elles, donnaient une suite d'envelop- pes polyédriques , superposées l'une à l'autre , et croissant en étendue sans changer de forme , depuis le centre du Cristal jusqu'au terme oli elles at- teignaient sa surface. Tous les Cris- taux qui appartiennent à une même espèce minérale, renferment donc un solide de forme invariable, inscrit dans chacun d'eux , et qu'on peut en extraire à l'aide de la division méca- nique. Haiiy a donné à ce solide le nom de Noyau ou de forme primitive. Il se rencontre quelquefois comme produit immédiat de la Cristallisation. La forme du noyau , qui est constante dans les Cristaux composés des mê- mes molécules, varie en général d'une espèce à l'autre, soit par le nombre et par la figure de ses laces , soit seu- lement par la mesure de leurs inci- dences mutuelles. Les noyaux de toutes les substances connues se rap- portent aux cinq genres suivans : le pavallélipipède , l'octaèdre, le tétraè- dre régulier, le prisme hexaèdre pa- reillement régulier et le dodécaèdre rhomboïdal. La molécule intégrante d'un Cris- tal est le dernier résultat de sa divi- sion mécanique , ou le solide le plus simple auquel on arrive en sous-divi- sanl le noyau parallèlement à ses dif- férentes faces. Si ce noyau est un pa- rallélipipède , il est évident que sa sous-division donne de petits paral- lélipipèdes semblables à lui-même et réunis parleurs faces. Mais toutes les autres formes primitives, sous-divi- sées de la même manière , se résol- vent en petits solides d'une forme dif- férente. Dans le prisme hexaèdre ré- gulier, les plans diagonaux étant pa- rallèles aux faces latérales , il existe 86 CRI trois clivages qui passent par l'axe , et qui décomposent le prisme hexaè- dre en six prismes triangulaires équi- latëraux , réunis par leurs faces , et représentant les molécules intégran- tes. Dans le dodécaèdie rhomboïdal , il y a six clivages qui passent par le centre , et qui sous-divisent le solide en vingt-quatre tétraèdres symétri- ques , réunis par leurs faces , lesquel- les sont des triangles isoscèles tous ëgaux entre eux. Dans l'octaè- dre et le tétraèdre , les clivages qui passent par le centre sont au nombre de quatre, et mènent à des solides partiels de deux formes diffé- rentes , savoir : des tétraèdres et des octaèdres. Mais comme on ne peut admettre deux sortes de molécules dans un même Cristal , Haiiy choisit dans ce cas , pour représenter la for- me élérrtentaire , le solide le plus sim- {)le ou le tétraèdre , et il suppose que es molécules, au lieu d'être juxta- Ï>osées par leurs faces , comme dans es cas précédens , sont réunies par leurs bords de manière à laisser entre elles des vacuoles de figure octaèdre. Cest en effet la -seule manière dont les tétraèdres réguliers puissent être symétxnquement agrégés entre eux. On voit, par les détails dans lesquels nous venons d'entrer , qu'il n'existe que trois formes de molécules inté- grantes, employées par la Cristallisa- tion comme élémens de la structure des corps polyédriques : ces formes sont le tétraèdre , le prisme triangu- laire équilatéral et le pai'allélipipède. On peut même , par une considéra- tion ulléi'ieure , les réduire à une seule qui est celle de ce dernier solide; car les prismes triangulaires et les té- traèdres sont toujoars assortis de ma- nière qu'étant pris deux à deux, ou six à six , ils composent des parallé- lipipèdes , en sorte que le Cristal peut être conçu comme un assemblage de ces mêmes parallélipipcdes juxta-po- sës par leurs faces. Ce sont des mo- lécules du second ordre, qui rempla- cent les premières avec avantage dans les applications de la théorie. Haiiy leur donne le nom de molécules sous- cm tractiues ; on sentira bientôt la raison de celte dénomination. A.insi, en dernière analyse, un Cristal quelconque peut être regardé comme un aggrégatde petits parallé- lipipèdes similaires, disposés paral- lèlement de manière que si on les suppose rapprochés jusqu'au contact, ils ne laissent aucun vide entre eux. Si l'on considère seulement ceux de ces parallclipipèdes dont les centres sont également espacés sur une même ligne droite , on aura ce qu'on appel- le une file ou une rangée de molécu- les. Plusieurs rangées semblables , juxtaposées par leurs faces, compose- ront les lames cristallines; et ces la- mes , superposées entre elles , repro- duiront la masse du Cristal. Les petits parallélipipèdes , les rangées linéaires de ces molécules , les lames planes formées de ces rangées, tels sont les divers élémens que nous avons à con- sidérer dans la structure des Cristaux . Remarquons, avant d'aller plus loin , que l'on peut distinguer trois sortes de rangées de molécules. Dans la pre- mière, les molécules sont simples et réunies par leurs faces ; la ligne qui traverse leurs centres est parallèle à l'un de leurs bords- Dans la seconde , les molécules sont pareillement sim- ples , mais elles se réunissent par une de leurs arêtes , en formant des ren- trées et des saillies alternatives ; la li- gne centrale est alors parallèle à l'une des diagonales de ces molécules. En- fin , dans la troisième espèce de ran- gée, les molécules sont composées, ou résultent du groupement des molécu- les simples deux à deux , trois à trois, quatre à quatre, etc. Ces molécules composées se réunissent de même par leurs arêtes; mais la ligne centrale, passant par une de leurs diagonales , se trouve par cela même inclinée en même temps au côté et à la diagonale des molécules simples. On peut donc concevoir, dans une lame cristalline , des rangées de molécules dont la di- rection soit variable à l'infini , et in- intermédiaire entre celle des boids et des diagonales de chaque molécule simple. l CRI Il est aisé maintenant de se Fendre compte desdiflërences que présentent dans leur structure lesîbnnes cristal- lines d'une même espèce minérale. Toutes ces formes ayant une partie constante qui est leur noyau, il nes'a- ;it que de déterminer la partie enve- oppante qui varie pour chacune d'el- les ; or cette variation ne peut provenir aue des changemens que suuissent , ans leur figure et leur étendue , les lames cristallines qui s élèvent pyra- niidalcmcnt au- dessus des faces du noyau. Ces lames doivent décroître en général par la soustraction régu- lière d'une ou de plusieurs rangées de molécules, puisqu'elles proaui- sent, par la retraite successive de leurs bords, des faces planes, incli- nées à celles du noyau ; et ce décrois- sement uniforme doit avoir lieu tan- tôt parallèlement aux arêtes du solide primitif, tantôt parallèlement à ses diagonales , ou dans un sens quel- conque intermédiaire, puisque les faces du solide secondaire circonscri- vent le noyau dans toutes sortes de directions, en le touchant, soit par un de ses bords , soit par un de se3 angles. Haiiy donne le nom de Dé- croissemens sur les bords à ceux qui se font par la soustraction de rangées parallèles aux bords; celui de Décrois- semens sur les angles à ceux dans lesquels les rangées soustraites sont parallèles aux diagonales ; et celui de Décroissemens intermédiaires à ceux dans lesquels la direction de ces ran- gées est inclinée en même temps au côté et à la diagonale. Les lames suc- cessives sur lesquelles le décroisse- ment opère uniformément, sont tan- tôt simples ou n'ayant que l'épaisseur d'une seule molécule, et tantôt com- posées de plusieurs lames simples qui sont censées n'en faire qu'une. Dans le premier cas, la quantité qui indi- que la loi du décroissement ou le nom- bre de rangées soustraites est toujours un nombre entier; dans le second cas on luidjonne la forme d'une frac- tion dont le numérateur représente le nombre de rangées soustraites dans le sens de la largeur de la lame, et le CRI »7 dénominateur celui des rangées sous- tiaites dans le sens de la hauteur. L'expérience prouve que les lois de décroissement dans les Cristaux na- turels sont toujours extrêmement simples ou exprimées par les plus petits nombres ,telsque i, 3,173, etc., et que celles dont l'expression est la plus simple soiit en même temps les f)lus ordinaires. Lorsqu'on connaît a loi d'un décroissement et les di- mensions dai solide primitif , la face qui en résulte est par-Jà même déter- minée , et le calcul de ses inclinai- sons sur les faces du noyau se réduit à la solution d un problème de trigo- nométrie. La manière dont nous venons de concevoir la génération des formes secondaires suppose que la forme primitive est nioaifiée par une addi- tion de lames empilées sur ses diflé- reutes faces. On pourrait imaginer au contraire qu'au lieu de s'accroître elle diminue par la soustraction de plu- sieurs rangées de molécules dont l'ef- fet serait de tronquer ses arêtes ou ses angles solides , et de les rem- placer par de nouveaux plans. Ces plans retrancheraient alors du solide primitif de petites pyramides ou des espèces de coins dont les dimensions seraient en rapport avec les nombres de rangées soustraites à la naissance du décroissement, et l'on détermine- rait la position de chaque plan par le calcul des angles du solide retran- ché. Ce calcul ne présente aucune difficulté. Mais il ne suffit pas sou- vent de conna ître les incidences de ces plans sur les faces du noyau. Il im- porte encore de calculer les inciden- ces mutuelles des faces secondaires , soit d'un même ordre , soit de diffé- rens ordres. C'està quoi l'on parvient à l'aide de la trigonométrie sphéri- que , ou de formules algébriques pré- parées pour cet objet. Haiiy a cons- truit des formules de ce genre qui peuvent servir avec avantage dans la solution des principaux problèmes de la Cristallographie. Cependant la multiplicité des cas différens auxquels il applique dea formules particulières 88 CRI restreint beaucoup leur désiré de gé- néralité. Pour en obtenir une qui convienne à tous les cas à la fois, et donne immédiatement l'angle de deux faces quelconques dont la géné- ration est connue , il faut avoir re- cours au seul moyen que fournit la géométrie de Descartes , et qui con- siste à rapporter les positions de tou- tes les faces cristallmes à trois axes fixes pris dans l'intérieur du noyau. Lamé a déjà indiqué ce moyen aux cristallographes dans un des numéros des Annales des Mines ( V. T. iv , p. 69 ); mais il s'est contenté de généra- liser la formule ordinaire de l'incli- naison de deux plans , en supposant les axes obliques , et en les dirigeant constamment dans le sens des côtés de la molécule sous(ractive. Cette formule devient alors d'une compli- cation telle , qu'on peut à peine la développer dans son entier, et elle renferme , sous le signe radical , des ligues trigonométriques dont l'expres- sion est elle-même irrationnelle , ce qui rend la solution presque impossi- ble. Pour avoir une formule simple et praticable , il faut que les axes soient rectangulaires ; alors elle n'est plus fonction que de neuf quantités éle- vées au cane, savoir : trois constan- tes qui représentent les dimensions du solide primitif parallèlement aux axes, et six variables qui mesurent les effets des décroissemens dans le sens des mêmes axes. On appréciera l'avanlage de cette formule si l'on fait attention que plus des deux tiers des substances connues se rapportent à un système de Cristallisation rectan- gulaire , et qu'ainsi elle est à leur égard d'une application immédiate. Les autres substances , à l'exception d'un très-peiit nombre, peuvent se ramener à un système en partie rec- tangulaire , tel que celui du prisme rectangle à base oblique dans lequel deux des trois axes sont encore dé- terminés par la nature du solide pri- mitif. On fait usage de la formuledans ce cas , après avoir préalablement substitué un noyau hypothétique en- lièrement rectangulaire au véritable CRI noyau , ce qui revient à opérer ce que les géomètres appellent un chan^ gementde coordonnées. INous venons de voir en quoi con- sistent les relations dont nous avons parlé plus haut, entre les inclinaisons variables des faces secondaires et les dimensions constantes du solide pri- mitif ; comment ces relations s'éta- blissent au moyen de certaines indé- terminées qui représentent l'effet ini- tial des décroissemens sur les côtés du noyau , et ne varient qu'entre des limites très- resserrées, en restant toujours simples et rationnelles; com- ment enfin ces mêmes relations peu- vent s'exprimer de la manière la plus générale par une seule formule ana- lytique. Cette formule fournit la so- lution de deux problèmes inverses l'un de l'autre. Le premier a pour but de calculer toutes les formes se- condaires possibles d'une substance, d'après la forme primitive supposée connue ; le second consiste à retrou- ver les dimensions de celte forme primitive en partant des formes se- condaires déterminées par l'expérien- ce. Ce dernier est d'une grande im- portance en Cristallographie ; car, s'il est quelques formes primitives dont les dimensions soient données à/;/7t>Af ou par la seule observation du cli- vage , il en est d'autres que la division mécanique ne fait connaître qu'im- parfaitement, et pour lesquelles il est absolument indispensable d'avoir re- cours au calcul. V.^ pour la ma- nière de résoudre ce problème , le Traité de Cristallographie d'Haiiy (T. II, p. 34o). Si l'on compare entre elles toutes les formes secondaires du même genre qui pros'iennent d'une même forme primitive , on trouve qu'elles composent des séries dont tous les termes se déduisent les uns des au- tres par le même procédé , et sont liés entre eux par une même loi ma- thématique, en sorte qu'il suffit d'en connaître un seul pour pouvoir les connaître tous. On peut même obte- nir directement la relation qui existe entre les formes séparées par un nom- CRI bre quelconque de formes intermé- diaires ; et cette relation l'ournit un caractère général po\ir reconnaître de suite si une l'orme donnée se trouve comprise ou non dans une certaine série. Malus est le premier savant qui ait enseigné la génération et le calcul de ces séries , du moins en ce qui concerne les formes rhoinboïdales ( V. sa Théorie de la double réfrac- tion ; Paris, 1810, pages 1^1 et 208 ). Haiiy et Weiss en ont également fait mention dans leurs ouvrages. RJohs a fondé sur l'existence de semblables séries dans chaque espèce de formes secondaires simples , le principal caractère distinctif des sys- tèmes de Cristallisation. Les formes qu'il regarde comme sirrqyles , sont celles que terminenfdes faces parfai- tement identiques, c'est-à-direégales, semblables et semblablemeni placées. Tels sont les rhomboïdes et les dou- bles pyramides à quatre, ou six, ou huit triangles isoscèles ou scalcnes. Les formes composées résultent de l'assemblage de différens ordres de faces , dont chacun appartient à une forme simple particulière : Mohs leur donne le nom de combinaisons. L'a- nal\seou le développement des com- binaisons est , suivant lui, l'un des points les plus importans de la Cris- tallographie. Ce développement se ré- duit à montrer quelles sont les formes simples qui entrent dans une combi- naison, dans quels rapports de posi- tion ces formes sont l'une à l'égard de l'autre, et quel rang elles occupent dans les séries dont elles fout partie. Tous les termes de chaque série pro- cèdent suivant des lois constantes , qui permettent d'en calculer un quel- conque , lorsque son' rang est connu. Mohs considère d'abord la série de rhomboïdes dont telle est la loi de dé- rivation , que les faces de chacun d'euv sont tangentes aux arêtes de celui qui précède. Tous ces rhom- boïdes ont alors le même axe , et dif- fèrent par leurs projections horizon- tales. Mais si l'on fait varier leurs vo- lumes, de manière qu'ils aient tous la même projection , les axes suivront CRI 89 entre eux la progression géométrique 1 , u , 4 , 8. , etc. ; et celui de la forme dérivée dont le rang est marqué par le nond)re n , sera égal à l'axe de la forme fondamentale multiplié par la puissance n de a. Quand on connaît dans un rhomboïde le rapport de l'axe au coté de la projection horizontale , ce rhomboïde est parfaitement déter- miné : or, le côté de la projection ho- rizontale, étant le même pour tous les termes de la série , doit être regardé comme égal à l'unité; le nombre qui marque le rang d'un terme, fait con- naître l'axe de ce terme; donc il en est le véritable signe cristallographi- que. La série que nous venons de considérer, se prolonge de part et d'autre de la forme Ibndamentale , vers des limites qu'elle atteint lorsque le nombre n devient infini. Ces limi- tes ne sont autre chose que des pris- mes hexaèdres réguliers, dont l'axe est infiniment grand ou infiniment petit , c'est-à-dire qu'elles donnent les pans et les bases des formes prisma- tiques que l'on observe dans le sys- tème rhomboédrique. Ou doit distin- guer dans les difierens termes d'une même série leur position relative , telle qu'elle est amenée par la dériva- tion : deux rhomboïdes sont en posi- tion parallèle jloisque leurs faces sont dirigées dans le même sens; ils sont en position tournée ( in venvendeter' Stellung) , lorsque les faces de l'uu sont tournées vers les arêtes de l'au- tre; alors leurs sections principales s'inclinent sous un angle de 60" ou de iSo", En général, deux termes d'une série , entre lesquels se trouve un nombre pair de termes , sont l'un à Téerard de l'autre dans cette dernière position : us sont au contraue en po- sition parallèle , lorsqu'il y a un nom- bre impair de formes intermédiaires. La position relative de deux rhomboï- des qui font partie d'une même com- binaison se détermine d'après celle des arêtes de leur commune intersection. — Les pyramides doubles à six côtés scalènes forment entre elles des séries qui procèdent suivant la même loi que les séries de rhomboïdes aux- 90 C1\I quelles elles correspondent : on les aéduit de ces dernières, en multi- plbnt tous les axes à la fois par un même nombre rationnel , et en me- nant par les extrémités des nouveaux axes des plans qui passent par les arêtes latérales des rhomboïdes, Ces séries ont pour limites des prismes à douze pans, dont les angles sont al- ternativement égaux , et dont la cou- pe transversale est égale à celle de la série des pyramides. — Ces séries de Pyramides à leur tour produisent de nouvelles séries de rhomboïdes , que Mohs appelle secondaires [l^eben- Jieihen ). On les obtient en plaçant des plans sur les bords analogues" des pyramides déduites de la sé\\e princi- jpale. Enfin les pyramides à six côtés isoscèles, forment encore des séries qui suivent la loi générale des formes dérivées des rhomboïdes. Toutes ces séries de formes homogènes , procé- dant suivant la même loi , composent par leur assemblage ce que Mohs ap- pelle le Système de Cjistalllsation rhomhoédiique. — Il existe deux au- tres formes fondamentales , dont cha- cune donne naissance à des seines de formes homogènes, procédant suivant une loi qui leur est propre , et compo- sant par leur ensemble un système Eai'ticulier. Ces formes sont les dou- les pyramides à quatre triangles isos- cèles , et les doubles pyramides à qua- tre triangles scalènes. Les premières produisent seulement des séries de lormes pyramidales; les secondes au contraire produisent deux sortes de séries , les unes de pyramides à quatre triangles scalènes , et les autres de Î)rismes rhomboïdaux illimités dans e sens de leur axe , que l'on peut en- core considérer comme des pyramides à triangles scalènes, dont une des diagonales de la base est devenue in- finiment grande. Deux prismes de ce genre, en se combinant de manière que leurs axes soient perpendiculaires l'un à l'autre , donnent naissance à un octaèdre rectangulaire. Les limites des séries de prismes rhomboïdaux sont de simples couples de faces pa- rallèles , dirigés les uns dans le sens CRI de l'axe de la forme fondamentale , et les autres perpendiculairement à cet axe. — La dernière forme fondamentale admise par Mohs , est le cube : ici les formes en rapport les unes avec les autres par leurs propriétés, ne sont plus de la même espèce ; elles ne com- f)osent plus des séries infinies dont es termes ne se distinguent entre eux que par la mesure de leurs angles ; mais elles sont en nombre limité et de nature difierenle. Quelques-uns des solides dérivés du cube , sont suscep- tibles de se résoudre en deux formes simples , identiques , et possédant chacune la moitié du nombre des fa- ces de la forme entière. Ces subdivi- sions régulières d'une même forme , peuvent exister individuellement ou faire partie des combinaisons dans les Cristaux naturels. — On voit par ce qui précède que Mohs n'admet que quatre formes simples comme fonda- mentales, et par conséquent quatre systèmes de Cristallisation , compre- nant l'ensemble des formes qui en dé- rivent. Le premier système est le rhomboédrique ; il est ainsi nommé, parce que les formes qu'il renferme possèdent les propriétés générales du rhomboïde. Le second est le système pyramidal, dont toutes les formes sont en généial des pyramides : il dé- rive de l'octaèdre à base carrée. Le ti'olsième est le système prismatique j qui renferme une grande variété de prismes quadrangulaires : il dérive de l'octaèdre rhomboïdal. Enfin le quatrième système est le tessulaire , dont toutes les formes possèdent les propriétés générales du cube. La dé- nomination de système de Cristallisa- tion ne s'emploie, pouVdésigner un ensemble de formes dérivées , que d'une manière générale, et lorsqu'on a seulement égard à l'espèce de la forme fondamentale. Mais si l'on con- sidère particulièrement une forme de dimensions données , comme celle qui est propre à une certaine substance , alors l'ensemble de ses dérivées prend le nom de série de Cristallisation. Une pareille série est déterminée , lorsque CRI l'oQ connaît les mesures de l'un de ses membres , pourvu que ce ne soit pas une limite. — Les combinaisons des formes simples sont soumises à deux lois générales : la première est que la nature ne combine entre elles que des formes qui appartiennent à une même série de Cristallisation ; la seconde consiste en ce que la jonction de deux formes se fait dans les posi- tions que leur donne le procédé de leur dérivation. De ces deux lois dé- pend la symétrie des combinaisons , qui ne doit pas être considérée, sui- vant JMohs, comme la loi fondamen- tale de la Cristallisation. Il arrive quelquefois que les combinaisons ne renferment que la moitié du nombre des faces que possèdent les formes simples avant leur réunion : telles sont les combinaisons que Molis ap- pelle hémi-tessulaires , bémi-rhom- boédriques , hémi-pyramidales , hé- mi-prismatiques et tétarto-prismali- ques. Ces deux dernières servent à rendre raison des prismes à base obli- que que Ton observe dans la nature. Ce ne sont point des formes simples , mais de véritables combinaisons qui appartiennent au système prismati- que. ( Mohs, die Charaktere der Klas- sen, Ordnungen, etc. Dresde, 1821 ). Weiss a cherché dans un de ses Mémoires à assigner un caractère géo- métrique aux différens systèmes de Cristallisation. Il les partage d'abord en deux grandes divisions , suivant que les formes dont ils se composent sont susceptibles d'être ramenées à trois dimensions perpendiculaires entre elles , ou bien à quatre dimen- sions , dont trois sont dirigées dans un même plan sous des angles de 120°, et la quatrième est perpendiculaire aux trois autres. 11 admet ensuite que dans les Cristaux naturels, oîi ces dimensions sont déterminées et fout la fonction à'axes , les faces qui se coordonnent symétriquement à l'en- tour de ces axes peuvent exister tou- tes ensemble , ou être réduites à la moitié de leur nombre, par l'effet de certaines vertus polaires, propres aux différens côtes des mêmes axes. CRI 91 I"^ Division. — Trois axes perpen- diculaires entre eux. Il peut arriver trois cas : 1° les trois axes peuvent être égaux entre eux ; le système de Cristallisation relatif à ce cas est nom- mé par Weiss Spliœroedrisches Sys- tem. Si toutes les faces que détermine l'ensemble des axes existent sur le Cristal, le système a pour type l'oc- taèdre régulier , et il prend le nom de Ilornosphoeroedrisclies System. S'il n'existe que la moitié des faces exigées Î)ar la symétrie , c'est alors le système lémisphérocdrique , auquel se rap- Sortentle tétraèdre régulier et le do- écaèdre pentagonal. a**. Deux axes sont égaux et le troisième est différent ; forme fondamentale : octaèdre à base carrée. 3°. Aucun des trois axes n'est égal aux autres. a. Toutes les faces qu'ils détermi- nent existent sur le Cristal [Zwei- und- Ziveigliederiges System). Type fondamental : octaèdre rhomboïdal. b. La moitié d'un certain ordre de faces existe ; l'autre moitié a disparu par le prolongement des premières {Zwei - und- Eingliederiges System ). Type : prisme oblique rhomboïdal. c. La suppression de certaines faces a eu lieu dans plusieurs sens , de ma- nière à produire des formes qui pa- raissent tout-à-fait irrégulières [Ein- und - Eingliederiges System). Type fondamental : prisme oblique irrégu- lier. IP Division. — Quatre axes, dont un perpendiculaire aux trois autres. 1**. Toutes les faces existent sur les Cristaux { Sec/isg/icderiges System). Forme fondamentale : dodécaèdre à triangles isoscèles. 2°. La moitié du nombre des faces a disparu par le prolongement des autres ( Vrei-und- Dreigliederiges System).^ ovme fonda- mentale : rhomboïde. J^. la Disserta- tion de Weiss , qui a pour titre : De Indagando furmarum Cristallinariim Cliaractere , etc. Leipsick, 1809, et son Mémoire intitulé : Naturliche- Ahtheilung der Kry stallisations Sys- tème , parmi ceux de l'Académie de Berlin pour l'année i8i4. Leonnard admet des divisions ana- 9^ CRI logues dans l'ensemble des systèmes de Cristallisation, et pour rendre rai- son de celte dérogation remarquable à la loi de symétrie , par laquelle cer- taines formes semblent perdrela moi- tié de leurs faces, il combine avec cette loi une autre loi de Cristallisation qu'il nomme Loi de polarité , et qui tend à modifier l'action de la premiè- re. Elle consiste en ce (\w^ certaines parties d'un parallélipipède rectangle, opposées diamétralement l'une à l'au- tie , et par conséquent identiques , se comportent comme si elles étaient diSérentes, tandis que celles qui sont diagonalement opposées sur une mê- me face se comportent comme identi- ques, et réciproquement ( Handbuch der Orjktogiiosie , p. 4i , Heidelberg, 1821). Dans la description que nous avons donnée plus haut, des différens sys- tèmes de Cristallisation , nous nous sommes bornés , pour établir le ca- ractère général et déterminer l'éten- due de chacun d'eux , à la seule con- sidération de la symétrie des modifi- cations admise comme un résultat d'expérience. En cela nous avons suivi la marche qui a été tracée par Brochant, dans son exceHcnt article du Dictionnaire des Sciences natu- relles, et qu'ont adoptée plusieurs mi- néralogistes. Beudant, dans ses cours, etBrooke, dans un ouvrage récent, ont rendu très-clair et très-méthodi- que un exposé semblable qu'ils ont fait du même sujet en classant avec soin les diflerentes sortes de modifications , et les représentant par des figures qui indiquent le passage successif d'une forme à une autre. ( F. l'ouvrage de Brooke, intitulé : A familiar Introduc- tion to Cristallography , etc. Londres , 1823). — Jusqu'à présent nous avons considéré la Cristallisation sous un point de vue purement géouiélrique , nous étant bornés à (décrire ses pro- duits, sans examiner les circonstan- ces de leur formation. A la vérité nous avons conçu théoriquement les formes secondaires comme devant leur origi- ne à une addition progressive de la- CRI mes planes sur les différentes faces d'un noyau primilif; mais ce n'était là qu'une hypothèse propre à faciliter l'expression des lois de leur structu- re, il est prouvé par l'expérience que les Cristaux s'accroissent au contraire par une superposition d'enveloppes concentriques , qui , en se succédant l'une à l'autre, augmentent de dimen- sions sans changer de forme, du moins tant que les forces cristallisantes ne varient pas sensiblement. Il resterait maintenant à envisager la Cristallisa- tion sous le point de vue de la physi- que , à remonter aux causes qui dé- terminent un arrangement constant des molécules dans l'intérieur des Cristaux , et à rechercher celles qui font varier leurs formes extérieures dans la même espèce. Mais on n'a à cet égard que des conjectures vagues ou dès faits en petit nombre, qui ne permettent pas encore la solution de cette importante question. On peut entrevoir tout au plus la raison des lois symétriques auxquelles les modi- fications sont assujetties , et apprécier quelques-unes des circonstances qui ont pu influer sur ces modifications. Beudant a fait un grand nombre de rechei ches sur les substances qui cris- tallisent dans les laboratoires , et il a reconnu qu'en général les causes qui paraissaient produire des variations de forme dans les Cristaux d'un rnê- me Sel pouvaient se réduire à trois , savoir : 1° les mélanges mécaniques qui existent dans la solution , et qui sont entraînés par la Cristallisation du Sel ; 2° la nature du liquide dans lequel cette Cristallisation a lieu; 3° les mélanges chimiques de matières étrangères qui se combinent avec le Sel en proportions indéfinies. Les mélanges mécaniques rendent en gé- néral la forme d'une substance beau- coup plus simple et plus nette qu'elle ne le serait dans le Cristal supposé pur. C'est ainsi que dans la nature, le Carbonate de Chaux mélangé de Sable, que l'on a appelé Grès de Fontainebleau , cristallise toujours en rhomboïde complet et d'une parfaite régularité. Le changement de nature CRI du dissolvant entraîne ordinairement un changement do forme dans les Cristaux : Beudaut a trouvé, par exemple, que l'Alun , qui dauri l'eau pure cristallise en octaèdres légère- ment modifiés sur les bords , donne constamment des Cristaux cubo-oc- taèdres dans l'Acide nitrique , et des Cristaux cubo- icosaèdres dans l'Aci- de h^drocblorique. Enfin les mélan- ges chimiques ont également une grande intliiencc sur la Cristallisation des Sels , et Ion peut conclure par analogie qu'il doit en être de même dans les pioduits de la nature. Ainsi, le SulHite de Fer cristallise en prismes rhouiboidaux obliques, très-appro- cbans d'un rhomboïde, et parfaite- ment simples , lorsqu'il est mélangé de Sulfate de Cuivre ou de Sulfate de Nickel ; mais ces prismes sont modi- fiés plus ou moins profondément sur deux angles soli.les opposés , si le mé- lange a lieu avec le Sulfate de Zinc. Un excès de base ou d'Acide dans la solution produit également des modi- fications de forme dans les dépôts cristallins. Relativement aux Cristaux naturels, on remarque que les modi- fications sonttoujours en rapport avec les localités d'où proviennent les Cristaux , c'est-à-dire avec la nature des terrains ou des gangues , dans lesquels ils se rencontrent. Ainsi les Cristaux de Carbonate de Chaux du Derbyshiresonl tous des dodécaèdres à triangles scalènes, plus ou moins modifiés sur leurs angles ou sur leurs bords , tandis qu'au contraire la foi'- me prismatique domine constamment dans les Cristaux du Harlz. On pour- rait multiplier les observations de 'ce genre à l'égard de beaucoup d'au- tres espèces v f^ • le Aiamoire de Beu- dant sur les Sels artificiels , Annales des Mines, i8i8). (g. del.) CRISTALLITES. min. On a donné ce nom aux Cristaux qui se forment dans le Verre fondu , ou dans toute autre matière terreuse vitrifiée. CRTSTARIE. bot. phan. Pour Giistaire. K. ce mot. GRISTATELLE. Crisiaiella. CRI 93 roi.vr. Genre de l'ordre des Polypes nus de Cuvicr, classé par Lamarck par- mi les Polypiers iluviatiles. Ce sont, dit ce dernier au eur , des Polypiers glo- buliformes , gélatineux , libres, à su- perficie chargée de tubercules courts, épais , polypifères. Du sommet de chaque tubercule soit un Polype, dont rextrémité se divise en deux branches rélracliles , arquées, gar- nies de tentacules disposés en dents de peignes ; bouche située au point de réunion des deux branches tenlacu- laires. Les Animaux que Roësel nous a fait connaître, et dont le genre Cris- tatelle a été formé , sont des Polypes composés, très - singuliers , et qui semblent à peine appartenir à l'ordre des Polypes à Polypier. Ils nous pré- sentent un très-petit corps globuleux, gélatineux , jaunâtre et muni de quel- ques tubercules courts et épars. Ces petits corps sont libres , nagent ou se déplacent dans les eaux, et semblent ainsi se mouvoir à l'aide des deux blanches tentaculaires de chacun de leurs Polypes. Ces Polypes sont très- voisins des Vorticclles , dans la fa- mille desquelles les place Bory de Sainl-Vinccnt , et cependant ne sont plus réellement des Rotifères. En effet, sans posséder un organe uni- quement lotatoire à leur bouche , les Cristatelles y en présentent un moyen entre celui des Rotifères et les tentacu- Icsen rayons desaulres Polypes, etsui- tout des Plumatelles, avec lesquelles on sent qu'elles ont déjà des rapports. Ce qui appuie cet te considération, c'est que si les deux branches pectmées des Cristatelles représentent les deux demi-cercles ciliés des Rotifères , elles ne se bornent point aux mêmes fonc- tions ; car ces parties peuvent se con- tracter et se mouvou' indépendam- ment les unes des autres, et n'ont que des mouvemens semi-rotatoires. Le corps globuleux et commun des Cristatelles a une enveloppe mince , submembraneuse et transparente, qui en forme le Polypier , et qui fournit à chaque tubercule de ce corps un tube très-court qui est la cellule de chaque Polype. Cette considération indique^ 94 CRI les rappoiis des Cristatelles avec les Plumatelles, dont le Polypier tubu- leux est bien connu. Elle montre que les Cristatelles , ainsi que la Diffiugie, offient réellement les ébauches ou les plus imparfaits des Polypiers, et en même temps la singulière particu- larité d'avoir un Polypier libre qui nage avec elles. Les Cristatelles habi- tent les eaux douces et vives , partout oii se trouvent des Conferves et des Ephydaties ; leur couleur jaune , leur grosseur égale à celle d'une graine de Chou , les rendent faciles à observer ; elles ne sont pas rares en France. (LAM.-X.) . CRISTAUX ÉPIGÈNES. min. V. Epi GÉNIES. CRISTAUX HÉMITROPES. min. V. HÉMITROPIES. CRISTAUX MACLÉS. Syn. de Cristaux Hémitropes. V. ce mot. (G. DEL.) CRISTELLAIRE. Cristellana . MOLii. Ce genre , établi par Lamarck (Pl.de l'Encycl. 467 , i8i6,etAutm. sans vert. T. vu, p. 607), avait déjà été fait par Montfort qui avait piopo- sé un genre presque pour chaque es- pèce ; les plus légères diflférences suf- hsant à ce savant pour [faire de nou- vellescoupes. C'est ainsi que les Scor- times,les Linthuries , les Pénéroples , les Astacoles , les Cancrides et peut- être les Périples doivent, faire partie du genre Cristellaire auquel Lamarck les a réunis de fait sans avoir cité Montfort ; mais on le voit facilement par les citations qui Se rencontrent très-justes pour les figures de Cris- tellaires de Lamarck et pour celles ci- tées par Montfort pour les différens genres, ces deux auteurs ayant puisé aux mêmes sources , l'ouvrage de Soldani et surtout celui de Fichtel et Moll {Testao. JUicroscop. cum iabul.).. Tous les auteurs qui, avant Lamaick, ont parlé des Polythalames dont il est question , les rapportaient au genre I^autile avec lequel ils n'ont d'autres rapports que d'être cloisonnés comme eux. Les caractères suivans lèveront tous les doutes à cet égard : coquille CRI semi-dlscoïde, multiloculaire, à tours contigus, simples , s'élargissant pro- gressivement; spire excentrique, sub- lalérale; cloisons imperforées. On connaît plusieurs espèces de Cristellaires à l'état frais et marin; mais il paraît que ces petits Coquilla- ges sont rares , car jamais nous n'a- vons eu occasion d'en observer. Il en est autrement des espèces fossiles qui sont bien connues , soit par les fi- f;ures de l'Encyclopédie, soit par cel- és de Soldani ou de Fichtel. Nous al- lons citer les espèces les mieux carac- térisées dans l'un et l'autre état : Cristellaire petite écaille , Cristellana squammula , Lamk. , An. sans vert. T. vu , p. 607 , 11° 1 , et Encycl., pi. 467, fig. 1, a, b, c, et fig. 52 , a , b , c , la même sous le nom de Cristellana dilatata. Montfort en a fait son genre Pénérople , Feneroplis {Conchyl. Syst. T. i, pag. 268). C'est le Nautilus planatus de Fichtel, Test. Microscop. , p. gS, tab. 16, fig. a à h. Cette petite Coquille, à peine d'une ligne de diamètre , se trouve à l'état frais , d'après Montfort , sur les pla- ges de Livourne. Elle est transparen- te , irisée , formée d'une série de cloi- sons marquées à l'extérieur par un renflement ou une côte ; elle s'é- largit en forme de corne d'abondance à sa base ; elle esttrès-aplatie , et le plus grand nombre des individus présente une flexuosité à la base. Cristellaire papilleuse, Cristel- laria papillosa , Lamk., Anim. sans vert. T. VII , p. 607 ; Encycl. ', pi. 467, fig. 3, a, b, c, d, et la même sous les noms de Cristellana producta , serrata et nudata, fig. 3, 4 et 5. — Cristellaria Cassis , Def. , Dictionn. des Se. natur. ; le Liuthurie casqué , Lint/iuris cassidatus , Montf. , Conch. Syst.T. I, p. :254. — Nautilus Cas- sis, Fichtel, Test. Microsc. , tab. 17, fig. A à 3, et tab. 18 , fig. a, b, c. Celle-ci se distingue constamment et facilement par des granulations plus ou moins régulières quelquefois suivant la diiection des loges qui ca- chent la spire , ainsi que par une crête le plus souvent régulière ou CRI un peu onduleuse sur les bords , qui entoure toute la coquille , à l'ex- ception de l'ouverture qui est étroite et fermée par un diaphragme fendu dans toute la longueur ; qvielques in- dividus ont deux à trois lignes de longueur. Ils se trouvent fossiles à la Coroncine près de Sienne en Toscane. JNous pourrions citer encore d'au- tres espèces , mais nous renvoyons aux genres Scortime, Astacolc, Can- cride et Périple de Montfort [loc. cit.), à l'ouvrage de Fichtel et MoU {Test. J^ic/vsc.) , à l'Encyclopédie pour quelques espèces bien figurées pi. ^67 , et enfin à l'ouvrage de Lamarck (Anim. sans vert. , loc. cit.). (d..h.) *CRISTE MARINE, bot. phan. Même chose que Christc marine, f^. ce mot et Critiime. (b.) *CRITAME. Critamus. bot.piian. Dans son travail sur les Ombellifères, le professeur Hoffmann a fait un genre du Sium cicutœfolium qu'il nomme Critamus dauricus. (a. r.) CRtïHME. Crithmiim. bot. phan. On appelle ainsi un genre de Plantes de la famille naturelle des Ombelli- fères et de la Pentandrie Digynie , qui se reconnaît aux caractères sui- vans: son involucre et ses involucel- les sont composés de plusieurs folio- les linéaires ; ses pétales sont roulés et égaux entre eux; ses fleurs sont jaunâtres , et ses fruits ellipsoïdes , striés, un peu comprimés. Le Crithme commun ou Bacille, Percepierre, etc., Crithmum mo.riti- mum , L., est une Plante vivace qui croît en abondance sur les rochers des bords de la mer. Sa tige herba- cée , cylindrique , glauque , rameuse, charnue , haute d'un pied et plus , porte des feuilles également char- nues , engainantes à leur base , dé- composées en un très-grand nombre de folioles ovales, lancéolées , aiguës, épaisses, glabres et d'un vert glau- que; les fleurs sont polygames et d'un blanc jaunâtre , disposées en ombelles terminales à l'exliémité des ramifications de la tige ; celle du centre, en bas au moms dix-neuf, et souvent vln-^t en haut; les premières de la mâchoire infé- rieure percent à un certain âge la mâ- choire supérieure; les quatrièmes ,qui sont les plus longues;, entrent dans le creux de cette màchoiie s upérieure,oii elles sont cachées quand la bouche est fermée ; elles ne passent point dans les échancrures ; les jambes et -loo CRO les pieds de derrière sont arrondis et n'ont ui crêtes ni dentelures à leurs bords ; les intervalles des doigts ne sont remplis qu'à moitié par une membrane courte ; les trous du crâne , dans les espèces qui en ont , sont fort petits; l'une des espèces en manque entièrement. — Le nom de Caïman est emprunté du langage créole ; il désigne dans les colonies françai- ses , hollandaises , portugaises et es- pagnoles , tous les Crocodiles indiffé- remment. Marcgraaffle faitdériver de la langue du Congo; ce qui paraît vrai , car on a remarqué à Saint-Do- mingue que les Nègres qui viennent de cette partie de l'Afrique donnent d'abord le nom de Caïman aux Cro- codiles qu'ils rencontrent, avant d'a- voir pu savoir un mot de la langue du pays. Les colons anglais appellent ces mêmes Animaux Alligators. On dit Alligator àév'wé A' Allegater, qui, ajoute-t-on , désigne le Crocodile dans l'Inde. C'est une erreur; Allegater ainsi qu' Alligator sont venus par cor- ruption de l'espagnol et du portugais el Lagarto , le Lézard. — Tous les Caïmans connus jusqu'à ce jour, et dont la patrie est constatée , sont de l'Amérique. 1 . Caïman a museau de Brochet, Alligator [Lucius) rostro depresso pa- rabolico ,scutisnuchœ quatuor , Cuv. , Ann. Mus. T. X, p. 28, pi. 1 ,fig. 8 (le squelette de la tête en dessus), fig. i5 (le même vu de profil ); et pi. 3 , ng. 4 ( les plaques nuchales et cervicales ); Lacertus maximus , Catesb. Ca/o/. 2, t. 63. Cette espèce , 1 une de celles que Gmclin ( Sybt. JSat. xiii , T. 11, part. III, p. 10.58 ; avait confondues sous le nom de Lacerta Alligator, paraît être propre à l'Amérique septentrionale et peut être unique dans cette partie du Nouveau-Monde. C'est à elle qu'on doit rapporter tout ce qui a été dit sur les Crocodiles des Carolines, des Flo- rides et de la Louisiane. La figure ci- tée de Catesby, quoique médiocre , lui convient assez bien , tandis que celle de Hernandcz {Hist. Nat. Mcx. 325 ) semble être celle d'un vrai Crocodile. L'espèce dont il s'agit a été pour CRO la première fois authentiquement rap- portée au Muséum d'Histoire natu- relle par notre ancien ami et confrère, feu le voyageur Michaux ; elle s'élève assez loin vers le nord, et remonte le Mississipi ou ses afiluens jusque vers le ^u" degré de latitude nord , c'est-à-dire hors de la région équi- noviale passé laquelle on ne voit plus de Crocodiles dans l'ancien monde. En Amérique il fait cependant quelque- fois très-froid en hiver à de telles lati- tudes. On rapporte que ces Animaux, à la Louisiane, se tiennent dans la boue , s'y enfoncent quand vient la mauvaise saison , et y tombent dans un sommeil léthargique , même avant la gelée. Ce sommeil est si profond , qu'on les peut couper en morceaux sans qu'ils donnent le moindre signe de sensibilité ; mais les jours chauds les raniment aussitôt. Catesby dit la même chose de ceux qu'il a observés en Caroline , et qui ont été depuis fort bien étudiés par Bosc que nous laisserons parler. « Les œufs du Caï- man (c'est ainsi que ce savant nom- me le Crocodile qu'il a vu dans ses voyages en Amérique) sont à peine égaux à ceux d'une Poule- d'Inde ; ils sont blanchâtres comme ceux du Crocodile du Nil , mais plus pe- tits, et leur coque est d'une nature parfaitement semblable à celle des œufs d'Oiseaux ; ils sont bons à man- ger, quoique sentant un peu le musc , et les habitans les recherchent. Dès que les petits sont nés ils vont se jeter à l'eau; mais la plus grande partie y devient la proie des Tortues , des Poissons voraces , des Animaux am- phibies , et même , dit-on , des vieux Crocodiles. Ceux qui survivent ne se nourrissent la première année que de larves d'Insectes et de très-petits Pois- sons. J'en ai conservé pendant plu- sieurs mois une nichée entière compo- sée d'unequinzaine d'individus, etque j'avais prise au filet dans une mare voisine de mon habitation en Caro- line; j'ai observé qu'ils ne mangeaient jamais que les Insectes vivans, et qu'il fallait même que ces Insectes se mis- sent eu mouvement pour les détermv- ( IJOCODH.i: l)K .lOLUAU. ClUnOniHS JOIR.M:/. lîorvdoS'Viucent. il. /.(' dùètie sans un certain éclat. Les plaques ca- rénées sontcouvortcs depoinls bruns. Les lianes sont jaunâtres , le ventre tout-à-fait jaune et la queue verte marbrée en dessous. Ori voit, par cet- te description , combien notre espèce est intéressante ; elle forme un passa- ge aux Gavials et se dislingue aisé- ment , même au premier coup-d'œil , de toutes les autres. Les Crocodilus ca/inatus , oophulis et palmatus de Schneider , ajipartien- nent bien certainement au sous-genre dont nous venons de nous occuper ; mais Cuvier déclare n'avoir pu dis- cerner, dans les courtes indications que donne de ces espèces le natura- liste qui les mentionna , des carac- tères suffisans pour les rapporter plu- tôt à une espèce qu'à une autre. Le Crocodili/s Peiilonix , du même auteur, est sans doute un Animal imaginaire auquel il rapporte , sans raisons sufHiantes , le C. lerresliis de Laurenli , et qui fut fondé d'après une figure vicieuse de Séba, que nous avons citée en parlant du Crocodile à museau effilé, u* ip. fff Gavials, Longi rostres. Ilo ont le museau rétréci, cylindrique, ex- trêmement allongé, un peu renflé au bout; la longueurde leur crâne répond à peine au cinquième de la longueur to- tale de la tète; les dents sont presque égales; vingt-cinq à vingt-sept de cha- quecôtéen bas; vingt-sept à vingt-huit en haut; les deuxpremières et les deux quatrièmes de la mâchoire inférieure passent dans les éehancrures de la supérieure, et non pas dans des trous; le crâne a de grands trous derrière CRO ii5 les yeut, cl les pieds de derrière sont dentés et palmés comme ceux des Crocodiles proprement dits; la forme grêle de leur museau les rend , à taille égale d'ailleurs , beaucoup moins re- doutables que les Crocodiles des deux autres sous-genres ; ils vivent de Pois- son, et sont jusqu'ici tous asiatiques. Le nom de liavial est indien. C'est Lacé- pède qui, le premier, l'a fait passer dans notre langue pour désigner l'espèce devenue depuis le typcdusous-genre. i5. Grand Gavial, Crocodilus ( Gangeùcus ) verlice et orbitis trans- versis , nuchœ sculis 2 , Cuv. , loc. cit.,p. 6o,pl. 1 (le squelette delà tête vu en dessus) ; fig. 10 (le même vu de profil), et pi. 2 , fig. Il (les nuchales et cervicales, sous le nom de grand Caïman ) ; le Gavial , Lacép. , Quadr. ov. , p. 2.^5 , pi. XV ( médiocre ) , En- cycl. ]lept.,p. 54, pi. 1 , fîg-4 (copiée de Lacépède. ) ; Crocodile du Gange ou Gavial, Faujas, Hist. de la Mon- tagne de Saint- Pierre , pag. 205, pi. XLVT, et le •squelette de la tête, pi. XLVii ( CCS figures sont excellentes); Crocodilus lungiroslris de Schneider ; Laccrta Gangelica, Gmel. {Syst. Nat- XIII, t. I, pars 3, p. 1037, Syn. Adansonù et Sehœ exclus. ) ; Lacerta Crocodilus , Edw. , Trans. t. 49, pi. 19 (mauvaise figure). Cette espèce indienne fut évidemment connue des anciens ; car jElien ( lil-. xii , cap. 4i ) s'exprime ainsi : « Le Gange nourrit deux sortes de Crocodiles; les uns sont innocens et les autres cruels. » Or, le Gavial qui fait sa nourriture unique de Poissons et de Reptiles aquatiques, n'attaque jamais les autres Animaux, et encore moins l'Homme. Il n'en parvient pas moins à une taille gigan- tesque; son museau est presque cj^- lindrique ; sa tête s'élargit singulière- ment en arrière. On lui compte vingt- cinq dénis de chaque côté de la mâ- choire inférieuie , et vingt- huit de chaque cô'.é de la supérieure, en tout cent six; la longueur »lu bec est à celle du corps comme un cat à sept et demi. Cctie espèce est trop caractéii- sée pour que nous nous éiendions davantage sur sa description. 8 ii4 CRO 16. Petit Gavial , Crocodi/us ( tenui/ostris ) oertice et orbitis angus- tioribits , nuchœ sentis 4 , Cuv. , loc. cit. , p. 61 , pi. 1 , fig. 1 ( le squelette de la tête vu par-dessus ] ; fig. n ( le même vu de prbfil ), et pi. 2 , fig. 12 (les nuchales et les cervicales sous le nom de petit Caïman); petit Crocodile d'Asie et petit Gavial à gueule très-al- longée , Fau).., loc. cit., p. 237, pi. XLViii (figure excellente). On ignore quelle est positivement la patrie de ce Crocodile , dont Cuvier recommande la recherche aux voyageurs natu- ralistes. On ignore encore à quelle taille il peut parvenir. La longueur de son museau ou plutôt de son bec dans l'individu décrit est à celle du corps comme un est à sept; la nu- que est armée derrière le crâne de deux paires d'écussons ovales , que suivent quatre rangées transversales ; la première de deux grandes plaques; les deux suivantes de deux grandes et deux petites ; la quatrième de deux grandes , dont les dorsales sont la continuation. On n'est pas fixé sur le nombre des dents, qui paraît devoir être le même que dans l'espèce pré- cédente. Crocodiles fossiles. Les Crocodiles sont des Animaux antiques sur le globe; ils y précédè- rent sans doute la plupart des Mam-r inifèrcs; du moins les ossemens fos- siles assez nombreux qui en ont élé retrouvés et décrits par les naturalistes viennent de bancs de Marne endurcie, grisâtre et pyriteuse , inférieure à la Craie cl conséqucmmcnt antérieure à cette Craie , c est-à-due de formation très-ancienne. Les côtes de la Manche surtout, soit auIIâvre,soitàHonfleur, soit enfin au Calvados, ont fourni des débris de Crocodiles tellement cons- tatés, qu'on peut déterminer à quels sous-genres appartiennent les espèces dont ces débris attestent l'existence contemporaine de Coquilles dont les analogues vivans ne se rctiouvent plus. C'est encore Cuvier qui , poin- tant le llambcau de l'observation dans un cbaos dont les écrivains ses pré- décesseurs semblaient s'être complus CRO à épaissir les ténèbres , a parfaite- ment établi dans un Mémoire lumi-^ neux sur les ossemens fossiles de Crocodiles ( inséré au tome xii des Annales du Muséum , p. 70 à 110 ), 1° que les bancs marneux des côtes de la Normandie recèlent les osse- mens de deux espèces appartenant l'une et l'autre au sous-genre Gavial , mais toutes deux inconnues ; s'' que l'une des deux au moins se retrouve en d'autres lieux de la France, particu- lièrement à Alençon ainsi que dans les environs d'Angers et du Mans; 3^ que le squelette découvert au pied des falaises de Whilby , dans le comté d'Yorck en Angleterre , et que Faujas avait regardé comme celuid'un Cacha- lot, avait appartenu à l'une des deux espèces trouvées à Honfleur ; 4° que les débris de Crocodile trouvés dans le Vicentin lui appartinrent encore ; b^ que des fragmens trouvés à Altoi^ dans les environs de Nuremberg, om appartenu à un Ciocodile difterent du Gavial, quoique voisin, qui pouvait bien être identique avec l'une des es- pèces d'Honfleur ,mais quidiflérailde celle dont il reste le plus de fragmens reconnaissables ; 6° que les portioas du squelette trouvéesàElston, dans le comté de INottingham en Angleterre, et décrit par Stukely, appartinrent à un Crocodile d'espèce indétermina- ble ; 7*^ que les pi-étendus Crocodiles trouvés avec des Poissons dans les Schistes pyriteux de Tluiringe sont des Reptiles d'un tout autre genre, et probablement des Monitors; 8" enfin que tous ces Quadrupèdes ovipares I'kjs- siles se rencontrent dans des couches très-anciennes parmi les secondaires, et bien antérieures même aux cou- ches pierreuses régulières qui recè- lent des ossemens de Quadrupèdes de genres inconnus , tels que des Palœo- theirium et Anoplotherium ; ce qui n'empêche pas qu'on ne retrouve aussi avec CCS derniers quelques vestiges de Crocodiles entre les couches gyp- seuses des environs de Paris.— Ou- tre les trois espèces de Crocodiles per- dus, dont les recherches de Cuvier dé- montrent l'antique existence en Luhj- CRO pe, et dont les deux premières appar- liennent au sous-gcnre Gavial, notie collaborateur Laïuouioux en a men- tionne le premier unequalrième, qu'il se proposait de l'aire couuaîtrc sous le nom de Crucodi'lus Coadunensis , parce qu'elle avait été découverte jlans les environs de Caen ; Cuvier a lait à l'égard de celte dernière espèce, après l'avoir examinée attentivement, une communication à l'Institut, com- munication qui lera partie de 1 édi- tion de ses Ossemens lossiles que lion- ne en ce moment J'illustre professeur. Nous y rcrtvorrons nos lecteurs. Le grand Saurien de Maëslricht , dontFaujasa fait graver jusqu'à tiois fois , et avec une prédiliclion toute particulière, la tête pétrifiée, conser- vée dans les galeries du Miiséum , et que ce savant s'obstinait à regarder comme ayant dépendu d'un Croco- dile gigantesque , fut un Monitor, et fious en traiterons à l'article consacré à ce genre de Sauriens. Nous avons dîï nous étendre sur un genre lort intéressant par son iso- lement entre les Reptiles , par le rôle qu'y jouent ses gigantesques espèces, par les traditions qui mettent en con- tact son histoire et celle ilerilomme , et par la nécessité d'indiquer les re- cherches que doivent faire désormais les voyageurs pour compléter ce que les savantes observations de Cuvier et de Gcofl'roy nous ont appris de positif sur \cs Crocodiles. (b.) CROCODILIENS. rept. oph. Fa- mdle de Sauriens qui ne se compose que du genre Crocodile. /^. ce mot. (b.) CROCODILION.Oocof//////w.BOT. PHAN. Genre de la famille des Synan- thérées , Cinarocéphales de Jussieu , tribu des Centaurées de Cassinl et de la Syngénésie Polygamie frusiranée L. Constitué par Vaillant aux dépens des Carcluus et Jacea de Tournefort, il avait ensuite été réuni au Centauica par Linné; mais Jussieu (G'é'we/'tzP/a/i- iarum, p. lyâ ) l'en a séparé de nou- veau , et se fondant sur la dégénéres- cence épineuse des écailles de l'invo- GRO iib lucre , a même distribué les deux genres Crucudiliiinmi Centatirea dans deux sections difl'éienlcs. Voici les caractères qui servent à le distinguer: calathide radiée ; lleurons du centre nombreux et herniaphrodites ; ceux de la circonférence disposés sur un seul rang , très-développés el stéri- les ; involucre formé d'écaillés imbri- quées, coriaces, prolongées en un ap- pendice suborbiculaire , scarieux et terminé au sommet par une épine ; akènes surmontés de deux aigrettes > comme dans le genre Ccnlaurea. Le type de ce genre est le Croco- DiLioN n£ Syrie, Crocodilium Syria- ciim, Cass. , Cenlaurea Crocodilium , L. , Plante annuelle à tige rameuse, striée et hérissée , à feuilles pinnalifi- des, terminées par un grand lobe denticulé. Ses (leurs, solitaires au sommet de longs pédoncules , sont d'une fort belle couleur pourprée. Cette Plante est indigène du Levant. Dans la Flore Française, De CandoHe, réduisant «le nouveau le groupe des Ciocodiliuni au rang de simple section du genre Centaurea , n'en décrit qu'une seule espèce. C'est le Crocodilion de Salamaxque , Cen- /aw/ea5(2//«a«//ca,L., très-jolie Plante à {leurs d'un rouge intense , et qui est très-commune dans les contrées les plus méridionales de la France , et uolamment dans le département des Bouches-du-Rhone. (g..n.) Les anciens, notamment Diosco- ride et Pline , appelaient Crocodilion une Plante épineuse des bords des eaux , dont les modernes emprun- tèrent le nom pour désigner le genre qui vient de nous occuper, et qu'A- danson croit èlreVEc/tiriojJS liit/o. {b.', CROCODILODÉS. bot. ph.yn. Quatre Plantes de la fiimille des Sy- nanîhérées ont^unsi été nommées par Vaillant. Linné les avait rapportées à son genre j4tiactylis ; mais d'après Gaerlner, deux seulement doivent demeurer dans ce genre ; une troi- sième entre dans le genre Ciicellium, et la quatrième constitue le genre Jgiiphyllurn de Jussieu , ou /fpuleia S* ïi6 CRO de Gaertner. /^. AGniPHYLi^E et Cih- CÉX.E. (a.r.) CROCODILOIDEA. bot. phan. Section du genre Centaurée, établi par Linné et correspondant au genre Grocodilion de Vaillant. (a.r.) CROCOTE ou CROCOTTE. MAM. D'où Crocuta. Nom scientifique d'une espèce d'Hvène. Ces mots pa- raissent avoir désigné lé même Ani- mal chez les anciefts, qui les appli- quaient aussi au métis du Loup et du Chien. (b.) CROCUS. BOT. PHAN. r. Safran. On a mal à propos étendu ce nom à des Aniomes de l'Inde, dont les ra- cines, aromatiques et teignant eu jau- ne, sont employées dans le commerce. f^. Amome. (b.) CROCUTA. MAM. Nom scientifi- que d'une espèce du genre Hyène. /^. ce mot et CroCote. (b.) » CROCYNIA. bot. crypt. {Li- chens. ) Achar a désigné sous ce nom la troisième section du genre Leci- dea qui ne renferme que le L. Gossj- j)ina; elle diflfère beaucoup des au- tres espèces du même genre par sa croûte filamenteuse et irrégulière. P^. LÉciDÉA. (ad.b.) CROISEAU. OIS. L'un des noms vulgaires du Biset. ^. Pigeon, (b.) CROISETTE.. bot. phan. Nom proposé par quelques botanistes français pour désigner le genre Cru- cianella. K. Cbucianelle. Ce nom est vulgairement appliqué à plusieurs Rubiacées qui ont leurs feuilles dis- posées en croix, (b.) CROISETTE. MIN. (Daubenton.) F . Statjrotide. CROISEURS. OIS. Nom vulgaire des Mouettes parmi les marins frau- CROISSANT. POIS. Espèces des genres Labre et Tétraodon. V. ces mots. ^ (b.) CROIX, bot. phan. 'Ce nom , avec l'addition de quelque épithète , a été donné à des Plantes dont certaines parties présentaient quelque analogie CRO avec la figure d'imc croix; ainsi l'on a nommé : Croix de CALATRAVAjl'^/raa/j///* formosissima , L. Croix de chevalier , le Lychnis Chalcedonica, et à Cayenne le Tribu- tus cistoïdes. Croix de Jérusalem ou de Mal- te , encore le Lychnis Chalcedonica, qui, outre la forme de ses fleurs, doit son nom à ce qu'il a été rapporté eu Europe par les chevalière cioisés. Croix de Lorraine , le Cactus spi- nosissimus. Croix de Saint- André, le Valan- tia cruciataei un Ascyron. Croix DE Saint-Jacques, VJjna- rjllis /brmoxissima , etc. (b.) CROIX ou CRUCIFIX DE MER. moll. L'un des noms vulgaires et marchands de VOstiea Mal/eus , L. /^. Marteau. (b.) CROKER. POIS. (Garden.) Syn. de Perça undulata , L. F'. Sciène. (b.) * CRONARTIUM. bot. crypt. [Mucédinées .) Fries a donné ce nom à un genre qu'il a séparé des Erineum dont il ditfère par ses filamens sim- ples , cylindriques, non cloisonnés, égaux dans toute leur étendue. Ce genre , qui a pour type VErineum asclepidium de Funck , ne paraît pas devoir être séparé des vrais Erineum dont 11 diffère à peine. (ad. b.) CRONION.BOT. phan. (Dioscoride.) Syn. de Pled-d' Alouette. F. Dauphi- NELLE. (b.) CROQUE-ABEILLES, ois. Syn. vulgaire de Mésange charbonnière , Pams major, La th. F. Mésange. (DR..Z.) CROSSANDRE. Crossandra. bot. phan. Le docteur Salisbury a proposé d'établir sous ce nom un genre parti- culier formé du Rueltia infundibu- liformis. V. Ruellie. (a.r.) CROSSOPETPE. min. Nom donné par Gmelin à l'Harmotome. V. ce mot. (g. DEL.) CROSSOPHYTON. bot. phan. Syn.deLeontopodlum. ^. ce mot. (b.) CRO CROSSOSTYLE. Crussos/jUs. bot. PiiAN. Genre de la Poly.iudrie Mo- îiogyuie , jj. , établi par Forster (iVop-a Gênera, 88., t. 44), et que Jussieu , dans son Gênera Fla/itarurn, A placé parmi les Plantes incertax sC" dis , en indiquant toutelbis ses ailini- tés avec les Salicariées.Voiciscs carac- tères : calice télragone à quatre divi- sions , persistant et inséré au sommet de l'ovaire ; corolle périgyne , compo- sée de quatre pétales onguiculés et alterner avec les divisions du calice; étajnines au nombre de vingt ou en- viron , à fdets soudés et formant un anneau urcéolé qui porte aussi de petits filets stériles et alternes avec les étaniines; ovaire unique, portant un style persistant et un stigmate à qua- tre lobes divisés eux-mêmes en trois parties; le IVuit est une baie hémi- sphérique, striée, uniloculaire et con- tenant un grand nombre de graines très-petites et attachées à un placenta central. On n'a pas encore de des- cription de la Plante sur laquelle ce genre a été fondé. Forster {loc. cit.) la mentionne sous le nom de Crosso- sljlisbijîura,c\. l'a découverte dans les îles de l'océan Pacifique. (g..n.) CROTALAIRE. Crolalaria. bot. PHAN. Famille des Légumineuses, et Diadelphie Décandrie, L. Ce genre , connu des botanistes antérieurs à Tournefort, ne fut bien établi que par ce père de la botanique française. Dil- len et Linné l'ont ensuite adopté et ont ainsi fixé ses caractères : calice di- visé en trois segraens profonds dont l'inférieur est légèrement trifide, ou , ce qui revient au même , partagé , se- lon Lamarck, en cinq découpures inégales; étendard de la corolle sou- vent beaucoup plus long que les ailes et la carène; celle-ci est très-recour- bée , obtuse ou arrondie antérieure- ment, et terminée en pointe; toutes les étamines réunies avec une fissure latérale, monadelphes , quoiqu'on ait placé ce genre dans la Diadelphie pour ne pas l'éloigner de ses voisins natu- rels ; légume enflé , ovale , cylindri- que, pcdicellé , uniloculaire et ne CRO 117 contenant qu'un petit nombre de se- mences rendormes. Les Plantes de ce genre sont des Arbres ou des Ar- brisseaux à feuilles quelquefois sim- ples , le plus souvent ternées , rare- ment digitées , munies de stipules dis- tinctes du pétiole; leurs fleurs sont disposées en épis , soit terminaux , soit axillaires, ou opposés aux feuilles. Tliunberg {Prodr.Fl. capens. prœf. T. 11) a séparé de ce genre plusieurs espèces linnéennes, et en a constitué le genre liafnia que Willdeno^y a adop- té , en y faisant entrer le Crotalaria perJoUata , L. , cl le Borbonia cordata d'Andrews. Quoique nous admettions avec plusieurs auteurs ce nouveau genre {f^. Rafkie) , il est difficile de se ranger à l'avis de Willdenow rela- tivement à la première de ces deux Plantes. Le Crotalaria perfoliata , L., Plante de la Caroline , ne doit pas être intercalé au milieu d'un groupe de Plantes toutes indigènes du cap de Bonne-Espérance, et doit rester un Crotalaria tant qu'on ne sera pas fixé soi' la place qu'il occupe, soit dans le genre Sophora , selon Walter, soit parmilesFo(/a///7'a, d'après Michaux. Aiton en a aussi fait le type de sou genre iSap/w/o. D'un autre côté , l'é- tablissement d'un nouveau genre aux dépens des Crotalaria a encore été proposé par Desvaux; il l'a nommé Neurocarpum et l'a formé avec le Crotalaria Guianensis , Aubl. , et le Crot. elliptica, Poiret. Enfin , Thun- berg a encore distingué comme genre Earticulier le Crotalaria cordifolia , I., et lui a donné le nom A'Hypoca-' Ijptus obcordatus; c'est cette Plante que Bergius avait appelée Spartium sopkoroides. La distinction de ces divers genres laisse encore dans celui des Crotalaires un grand nombre d'espèces. On en compte aujourd'hui plus de quatre- vingts , répandues dans les contrées voisines des tropiques, mais elles sont plus fréquentes dans l'Amérique méri- dionale, les Indes-Orientales et le cap de Bonne-Espérance, que dans les au- tres régions; quelques-unes remontent assez haut dans l'hémisphère boréal , ïi8 CRO puisqu'elles se trouvent en Chine ou dans les Etats-Unis du nord de l'A- mérique. Aucune n'étant remarquable par SCS usages économiques , il nous suffira d'exposer ici une description abrogée des deux Plantes qui par la beauté de leurs fleurs méritent d'être plus particulièrement distinguées. La Crotalaire a fi-eurs purpu- RTNES , Croialarlapurpurea , Venten., Malm. T. ii , tab. 66 , est un Arbris- seau originaire du cap de Bonne -Es- pérance , qui par l'agrément et la bel- le couleur de ses fleurs se distingue facilement de ses congénères. Il fleu- rit vers le milieu du printemps , et on le rentre dans l'orangerie à l'appro- che de l'hiver. Yenienat observe que cette Plante a beaucoup d'affinités avec le Crotalaria cordlfoLia, L.,mais qu'elle s'en distingue essentiellement par son légume renflé ; il incline donc ù séparer celle-ci, comme l'a fait Thunberg, et à adopter son genre Hypocalyptus. La Crotalaire arborescente , Crotalaria arborescens, Lamck. , est un Arbrisseau indigène, comme le précédent, du cap de Bonne-Espéran- ce , et que Ëory de Saint-Vincent a retrouvé à l'Ile- de-France; il ressem- ble assez au Baguenaudier par ses flcuis jaunes , et au Cytise des Al- pes par son feuillage. On le cul- tive au Jardin des Plantes de Paris ainsi qu'une autre belle espèce , le Crotalaiiajuncea , L. , à laquelle une tige eflilée , des feuilles lancéolées et couvertes d'un duvet argenté et de grandes fleurs d'une vive couleur de Soufre , donnent un aspect fort élé- gant. (G..N.) CROTALE. Crotalus. kept. oph. Vulgairement Serpent à sonnettes. Nom auquel répond à peu près celui qu'ont adopté les naturalistes ; ce nom , tiré du grec, signifie dans cette langue unecresselleou tout autre petit instrument faisant du bruit par per- cussion. Ce genre appartient à la fa- mille des Venimeux à crochets isolés de Cuvier , et à celle des Hétéroder- mes de Duméril. Ses caractères sont : CRO des plaques transversales simples sous le corps et sous la queue, dont l'ex- trémité est garnie de plusieuis grelots vides , ayant leur substance pareille à celle des écailles , emboîtés lâche- ment les uns dans les autres et se mouvant en causant un certain bruit qu'on a comparé à celui produit par du parchemin froissé ou deux gros- sesplumes d'Oiseau frottées l'utie con- tre l'autre. — De tous les Serpens, les Crotalespassentpourêtrelesplus dan- gereux par leur morsure, dont l'effet n'avait pas besoin d'être exagéré pour être encore des plus terribles, il est heureux que la nature n'ait pas joint à ce puissant moyen de destruction la grande agilité des Boas; les Crotales seraient devenus alors un véritable fléau dans l'ensemble de la création. Leurs h.-îbitudes sont tranquilles et leur démarche est lente; ils ne font usage de leur venin que pour se procurer la nourriture nécessaire , n'attaipiant jamais sans y être pous- sés par le besoin ou par des pro- vocations réitérées. Les Crotales ha- bitent exclusivement l'Amérique , depuis le midi des Etats-Unis jus- que vers le milieu du Brésil ; les par- ties les moins peuplées de la Ca- roline surtout sont la patrie de pré- dilection de ces Animaux; et c'est là qu'on en rencontre le plus. C'est en- core là que notre savantetancien ami, l'illustre Bosc, dont les recherches ont presque épuisé l'histoire naturelle de ce pays, a parfaitement observé leur histoire; nous ne pouvons mieux faire , ainsi qu'on la fait ailleurs, que de citer textuellement ce qu'en a dit ce naturaliste, en ajoutantà cette citation la mention de l'ouvrage utile où nous l'avons puisée ( V. Dict. de Dé- tcrville/r. VIII, p. 474 etsuiv. ). ci Le nombre des grelots de la queue des Crotales varie non -seulement dans toutes les espèces , mais même dans beaucoup d'individus d'une même es- pèce. Cesontdes pyramides trodquées à quaire faces, dont deux , opposées, sont beaucoup plus courtes que les autres, et qui s'emboîtent récipioque- ment, de manière qu'on ne volt que CRO le tiers de chacune. Cet emboîlcnient a lieu pnr le ino3'ea de trois bourre- lets circulaires, rcpondiint à autant de cavités de la pyramide supérieure, de manière que la première pyramide qui tient à la cliair, n'a que deux ca- vités, et que la dernière, celle qui est à rextréniilé, n'en a pas du tout. C'est par le inovcn de ces bourrelets de diamètres inégaux , que les grelots se tiennent ians être liés ensemble , et qu'ils peuvent =e mouvoir avec bruit dès que l'Animal agite sa queue. Ces pièces , excepté la première , ne tenant point à l'Animal , ne peuvent recevoir de nourriture; aussi ne crois- sent-elles pas ; la dernière , c'est-à- dire la première l'ormée , est toujours fermée et plus petite. Ue l'accrois- sement des dernières vertèbres de la queue, dépend la grandeur de la der- nière pièce des grelots puisque ces pièces se moulent primitivement sur elles. Il est très-probable qu'il s'en produit tous les ans par suite de la mue. J'ai observé un assez grand nombre de Crotales de diÛérentes es- pèces dans la Caroline, et je crois avoir remarqué que si le nondire des sonnettes varie dans la même espèce de même âge , c'est parce qu'elles sont sujettes à se séparer par accident. Il est très-certain pour moi , d'après mes observations et le dire des habitans du pays, que les Crotales ne perdent et ne renouvellent pas leurs sonnet- tes chaque année , et qu'on peut tou- jours, par le moyen du calcul , trou- ver le nombre de celles qui manquent, puisque toutes croissent dans une proportion régulièi'e. Un individu que je possède dans ma collection , comparé à plusieurs au très plus grands et plus petits , m'a prouvé qu'un Crotale qui a six grelots , dont le der- nier est entièrement feimé à son ex- trémité, doit avoir cinq ans. C'est cette fermeture du dernier grelot qui annonce l'intégrité du nombre de ceux produits depuis la naissance de l'Animal. On dit que le bruit de ces sonnettes s'entend à plus de soixante pieds, et cela se peut pour quelques espèces; mais je ne l'ai jamais pu en- CRO J19 tendre à plus de douze ou quinze pieds, encore était-ce celui d'un in- dividu que j'avais attacbc par le cou à un arbre et qui se débattait avec une grande violence. Dans l'état de mar- che ordinaire , le bruit est si faible, qu'il faut être sur l'Animal et même prêter l'oreille pour l'entendre. — L'odeur des Crotales est très-mau- vaise et se sent souvent de fort loin; elle est principalement due à la dé- composition des Animaux qu'ils ont mangés, décomposition qui est singu- lièrement accélérée par le venin dont ces Animaux ont été imprégnés. J'ai remarqué que ceux qui avaient le ventre vide , ne transmettaient qu'une bien plus faible odeur , analogue à celle de la Couleuvre à collier , et qui est fournie par les glandes voisines de l'anus. Lorsqu'ils sont morts, ils se décomposent eux-mêmes très-rapide- ment, et l'odeur ammoniaco-putride que leur corps exhale est si fétide , qu'il faut un grand courage pour en approcher, et qu'il est prcsc[ue im- possible de les remuer sans se trouver mal. — Les Serpcns à sonnettes peuvent vivre long-temps ; on en cite qui avaient quarante à cinquante sonnettes , c'est-à-dire quarante 'à cinquante ans, et huit à dix pieds de long; mais on n'a cependant à cet égard que des notions fort confuses. Dans les pays oli il y a un hiver , en Caroline , par exemple , ils se tendent penda,nt les froids comme les Serpens d'Europe , tandis qu'à Cayenne on les trouve toute l'année en activité, -r- C'est aux dépens de petits Quadrupè- des, tels que les Lièvres, les Ecureuils, les Rats, etc., d'Oiseaux qui cher- chent leur nourriture sur la terre etde divers Reptiles, que vivent les Serpens à sonnettes. Ils se tiennent ordinaire- ment contournés en spirale dans les lipux dégarnis d'herbes et de bois, le long des passages habituels des Ani- maux sauvages, surtout dans ceux qui conduisent aux abreuvoirs : là ils attendent tranquillement que quel- que victime se présente ; dès que cel- le-ci se trouve à leur portée, ils s'é- lancent sur elle avec la rapidité d'un 1 ao CRO trait , et lui versent leur poison dans les veines. Rarement un Ani- mal surpris par un Serpent à son- nettes clierche-t-il à fuir : il est com- me pétrifié de terreur à son aspect , et va même, dit-on, au-devant du triste sort qui l'ai tend. De ce dût exagéré, découle naturellement l'o- pinion oii l'on est généralement , en Amérique comme en Europe, qu'il suffit qu'un Serpent fixe un Ecu- reuil ou même un Oiseau placés sur un arbre , pour les charmer, c'est-à- dire les obligera descendre et à venir se faire avaler. Lorsqu'on met des Animaux dans une cage oi.\ il y a de ces Serpens , ils sont saisis d'une frayeur mortelle , s'éloignent le plus au'ils peuvent de lui , mais ne per- ent point leurs facultés physiques : il est, au reste, rare que dans ce cas les premiers les acceptent pour nour- riture ; ils se laissent assez oïdinaire- ment mourir de faim , lorsqu'ils sont réduits en captivité. — Tous les Ani- maux, excepté les Cochons qui s'en nourrissent, craignent les Serpens à sonnettes; les Chevaux , et surtout les Chiens , les éventent de loin , et se gardent bien de passer auprès d'eux. Je me suis amusé plusieurs fois à vou- loir violenter mon Cheval et mon Chien pour les diriger vers un de ces Serpens; mais ils auraient été plutôt assommés sur la place que de s'en approcher. Ils sont cependant assez souvent leurs victimes , ainsi que j'ai eu occasion de m'en assurer. C'est principalement dans les temps ora- geux et lorsque l'atmosphère est fort chargé d'électricité , enfin lorsque le temps est lourd et chaud , qu'ils sont le plus dangereux. Mais l'Homme en devient facilement le maître, lors- qu'il peut les apercevoir dé loin et prendre ses précautions. D'abord ils ne l'attaquent jamais ; en second lieu ils ne sont point craintifs, se laissent approcher , et par conséquent on peut choisir une position avantageuse, et les tuer d'un seul coup de bâton don- né sur l'épine du dos. Je les redoutais si peu, que j'ai pris en vie tous ceux qvie j'ai rencontrés et qui n'étaient pas CRO trop gros pour pouvoir être conservés dans l'esprit de vin. Lorsqu'ils sont saisis par la tète, ils ne peu veut, comme les autres Serpens, relever leur queue et l'entortiller autour desbras de l'a- gresseur, et par conséquent faire usage de leur force pour se dégager. Ils sont au reste Irès-vivaces. Tyson en dissé- qua un qui vécut quelques jours après qu'on lui eut arraché la plupart des viscères et que sa peau eut été déchi- rée ; ses poumons, qui étaient com- posés de petites cellules , et termines par une grande vessie , demeurèrent enflés jusqu'à ce qu'il fut expiré. J'ai fait des observations analogues sur ceux qui sont tombés entre mes mains. — Quoique les plaies que produit un Serpent à sonnettes soient de plus d'un pouce de large , sa morsure , dit-on , se sent à peine ; mais au bout de quelques secondes , une enflure, accompagnée d'élancemens , se déve- loppe autour du membre ; bientôt elle gagne tout le corps , et souvent au bout de quelques minutes , l'Hom- me ou l'Animal blessé n'existe déjà plus. Les derniers degrés de l'agonie sont extrêmement douloureux : on éprouve une soif dévorante qui redou- ble si l'on cherche à l'étancher; la langue sort de la bouche et acquiert un volume énorme ; un sang noir coule de toutes les parties du corps , et la gangrène se montre sur la bles- sure. Malgré la violence de ces symp- tômes et la rapidité des progrès du mal , on guérit souvent de la morsure des Crotales; mais il faut pour cela que les crochets n'aient point péné- tré dans une artère , et pas ti op près du cou. Je crois pouvoir déduire d'une observation qui m'est propre , que souvent dans ce cas on meurt asphyxié par suite de l'enflure des organes de la respiration ; et qu'a- lors l'opération de la bronchotomie pourrait sauver le malade. — Le poi- son des Crotales se conserve sur le linge , même après qu'il a été mis à la lessive ; et on a des faits qui consta- tent la mort de personnes dont les f)laies avaient été pansées avec ce inge. Il se conserve sur I9 dent de CRO l'Animnl après qu'il est mort. Ou cite qu'un homme fut mordu à travers sc8 botlesel mourut. Ces boites furent suc- cessivement vendues à fleuv a utres per- sonncsqui moururentcg.ilcmenl, p.ir- ce que l'extrémité d'un des crochets à venin était restée enjjagée dans le cuir,» — On emploie communément contre la morsure des Crotales trois moyens qui consistent dans la succion et la ligature au-dessus de l'endroit mordu si la chose est possible , dans les caustiques et dans les médicamens internes. Ces derniers viennent ordi- nairemenl trop tard et sont d'un fiu- ble secours dans un cas oii les accidens se succèdent avec une telle promp- titude , qu'on cite des exemples oii des Hommes mordus ont péri en peu de minutes. Les caustiques peuvent produire un meilleur elTet d'abord , mais leur emploi est bien douloureux et peut augmenter le mal pour peu que le ravage ait commencé. Les chasseurs se servent de la poudre de leur fusil allumée sur la plaie, après avoir dilaté celle-ci au moyen d'une scarification. La succion paraît ce qu'il y a de plus efficace , mais on trouve rarement quelqu'un qui veuille prodiguer ce secours dans le préjugé cil l'on est que le venin du Crotale est mortel de quelq;.ie manière qu'il parvienne dans le corps. C'est une erreur , et il paraît que non - seule- ment le venin des Serpens n'est dan- gereux qu'autant que des morsures l'introduisent dans la circulation , mais qu'il en est de même de tous les virus dont l'absorption est le résultat de morsures. Ainsi nous avons vu Vailly , officier de santé en chef de l'un des corps d'armée dont nous faisions partie en Espagne , sucer les plaies faites à une dame par un Chien évidemment enragé , avaler même le résultat de la succion pour rassurer la malade qu'il parvint à guérir d'abord moralement , et n'en pas éprouver le moindre malaise. Yailly poussa le courage jusqu'à prendre de la salive qui découlait des gencives de l'Animal hydrophobe qui mourut peu de jours après, attacné CRO 121 dans la niche oii l'héroïque docteur lavait placé afin d'observer le cours de la cruelle maladie que ce Chiea avait communiquée à plusieurs au- tres Animaux sur lesquels il s'était d'abord jeté. On recommande contre la morsure des Crotales le P/e«a«///cs alba , une espèce d'Hélianthe , la Spi- rée trifoliée , le PoLygala tieneka , avec les Aristolodùa serpentaria et anguic'ula. Palisot - Bcauvois ajoute qu'on peut aussi se servir utilement ne l'écorce pilée des racines de Tu- lipier : en général les médicamens purgatifs, sudorifiques, ou appliqués en cataplasme et en fomentation au plus haut degré de chaleur suppor- table , peuvent soulager , guérir même; mais parmi les personnes bles- sées qui éciiappent à la mort, il eu est peu qui ne conservent des traces f)rofondcs de l'accident qui menaça eur vie. Bosc affirme que des ta- ches jaunes sur la partie intéressée, des enflures , de grandes douleurs et une faiblesse périodique , en perpé- tuent le pénible souvenir. Les ciVets de la morsure des Crotales sont fort prompts , avons-nous dit; si l'on s'en rapporte aux expériences faites par plusieurs personnes et insérées dans di- vers recueils scientifiques, des Chiens y ont succombé en quinze Secondes. "Cependantreffetordinaire se prolonge de dix minutes à trois heures. Un Cro- tale contraint à se mordre lui-même a succombé en douze minutes. Par l'action du poison, non-seulement ces Serpens s'approprient la possession de leurs victimes , mais encore ils en accélèrent la décomposition , ce qui hâte l'opération digestive dans l'esto- mac de l'Animal, lequel, de même que les autres Serpens , ne mâche pas sa proie , mais l'avale tout entière. — Les Crotales ne montent pas aux Ar- bres ; ils ne se replient pas avec cette grâce flexible qui sied si bien aux Couleuvres ; ils rampent presqu'en li- gne droite , et pas assez vite pour at- teindre un Homme à la course -, dans leur position habituelle et lorsqu'ils se tiennent en embuscade, ils se con- tournent en spirale. Un assez gros in- 12J CRO dividii vivant que nous avons eu oc- casion d'observer, et qu'on a con- servé quelque temps à Bordeaux d'oii on le conduisit à Paris, se blo- tissait habituellement de la sorte, et dressait quelquefois la partie su- périeure de son corps jusqu'à la moitié ae la longueur en ligne droite, te- nant sa tète horizontalement, pour observer avec vme sorte de gravité ce qui se passait autour de lui. — On prétend qu'avant la découverte de l'Amérique , les Crotales étaient pour les Sauvages des objets de res- pect et d'adoration , parce qu'ils dé- truisent les autres Reptiles. Depuis que la civilisation a pénétré dans cette partie du monde etconquis àla culture le sol que couvrirent si long-temps d'impénétrables forêts , les naturels ont partagé pour les Crotales l'hor- reur qu'ils inspirent aux Européens ; plusieurs hordes en mettent la tête à prix ; les colons leur font une guerre active, et le nombre en dirai- nue considérablement. On n'en voit même plus de gros dans les envi- rons des villes et des habitations. 11 était autrefois commun d'en rencon- trer qui dépassaient six ou huit pieds de longueur; ils ont aujourd'hui ra- rement le temps d'atteindre à cinq. Les Sauvages mangent leur chair. Dans les contrées ou l'hiver se fait ressentir, les Crotales s'engourdissent. On les rencontre alors dans les trous, dans les cavernes et sous les couches épaisses que forment les Sphaignes dans les marais ; ils y sont presque toujours réunis en certaine quan- tité , et même avec des Crapauds qui n'en ont lien à craindre , saisis qu'ils sont du froid qui leur est commun. A Cayenne, les Crotales ne sengour- dissant jamais , sont dangereux toute l'année. Châteaubiiant rapporte que ces Animaux sont sensibles aux effets de la musique,, et qu'il a vu dans le Haut-Canada , sur les boi'ds de la rivière Génésie,un naturel apai- ser la colère de l'un de ces Serpens avec les sons de sa flûte ; le Crotale charmé finit même , selon l'auteur d' Attala , par suivre le Sauva ge . — Telle CRO est l'indolence habituelle des Crotales quand le besoin ne les presse pas , ou que la grosseur d'un Animal met celui-ci au-dessus du volume qu'ils peuvent avaler, qu'on a vu des voya- geurs les heurter involontairement du pied sans en être mordus. Ils at- tendent , ainsi qu'il a été dit , des {Movocations réitérées pour s'élancer, )lesscr et épuiser leur venin dans une occasion dont il ne doit résulter que la mort , inutile pour eux , d'uu Animal trop considérable. On dirait que, soigneux de conserver leurs pro- visions mortelles pour s'assurer quel- qiic l'epas proportionné à la capacité de leur estomac , les Crotales avertis- sent , avant de frapper , l'Homme dont la vie ou le trépas sont indilï'é- rens à leur appétit. Provoqués par ce- lui qui les rencontre, ils se roulent; et , prêts à s'élancer , ils attendent une nouvelle insulte ; pour peu que cette insulte se fasse attendre , ils s'é- loignent en rampant doucement presque en ligne dioite ; l'attaque est-elle réitérée, ils se roulent de nou- veau, agitent leurs grelots avec rapi- dité , retirent leur cou qui s'aplatit ainsi que la tête ; bientôt leurs yeux élincellent, leurs joues se gonflent, les lèvjes se contractent, enfin une large gueule s'ouvre et montre les redou- tables crochets dans lesquels ces Rep- tiles placent leur confiance ; ils agi- tent aussi la langue , et semblent ob- server l'effet que ]>roduisent de telles démonstrations de colère. Ce n'est qu'à la dernière extrémité que le Cro- tale s'élance pour mordre , mais ce n'est qu'à coup sûr qu'il frappe l'a- gresseur ; jamais il ne hasarde son at- taque, et dès qu'il se décide à mordre, il blesse et répand son venin . — Comme les autres grands Serpens, les Crotales sont ovipares; cependant on assure qu'ils n'aijandonnent pas leur progé- niture éclose. C'est une opinion com- mune dans quelques-unes des An- tilles , qu'ils la dévorent; mais cette erreur tient à la manière dont au contraire ils la protègent. Bcauvois a vu, et d'autres personnes ont vu également, de vieux Crotales surpris, CRO s'arrêter tout-à-coup, ouvrir leur bouche le pUis possible et y recevoir leur:, petits liâtes de s'y réfugier. Ce fait est irrécusable, attesté par uu homme tel que Beauvois, mais n'en est pas moins fort extraordinaire; il a donné lieu au préjugé des colons à l'égard de la voracité des Crotales. — Le nombre des espèces de ce genre se monte à huit selon Latreille. Le voyage de Humboldt l'a grossi de deux nou- velles. On divise ces espèces en deux sections selon qu'elles ont la tète gar- nie en dessus d'écaillés semblables à celles qui recouvrent le corps , ou que la tète est couronnée de plaques uu lieu d'écaillés. f Tèle couverte d'écaillés. LeBoiQUiRA, Crotalus hunidus, L., Gmel., Syst. JSat. , xiii, i,pa/s iii , p. 1080; Encycl. Serp., ç. 1, pi. 2, f. 3. C'est le ëaudisona ternjica , Laur., Amph. , n*' 2o5; le Boicininga de Pi- son et MarcgraafF, le Teuhtlacot- Zaïihqui de llernandez, enfin l'un des plus redoutables Crotales par l'activité de son venin. Son nom mexicain signifie reine des Serpens , par allusion à sa puissance. Il atteint de quatre à six pieds de longueur; une suite de grandes taches noires en losange , bordées de jaunâtre , rè- gne le long du dos. Le reste des tein- tes est d'un cendré brunâtre. P. 166, E. 26. Le Crotale a QUEri; noire , Cro- talus atricaiidatus. C'est à Ijosc que les riaturalistes doivent la connais- sance oe cette espèce qui na pas été observée depuis qu'il l'a découverte. Nous nousbornerons conséquemment à'répéter ce qu'il en rappoite : « Deux taches brunes , dit-il , se voient à l'ex- trémité postérieure du corps ; le dos est d'un gris rougeâtre ponctué de brun , avec des fa scies de la même teinte, irrégulières, anguleuses ou chevronnées, transversales , et d'au- tres taches plus claires , latérales; une raie fauve règne le long du dos , la queueest noire.» Cette espèce a de trois àquatre pieds de long. P. 170, E. 26. Le DxTRissus , Crotalus Vitrissus , CRO X23 L.,Gmel. , loc. cit. , p. 1081 ; Encycl. Serp., p. 2, pi. 3, fig. 4, sous le nom de. Muet; Caudtsona /Jurissi/s , Ijdtu- rcnt. ,y/mp/t. n° 2o4. Cette espèce, qui habite jusqu'au quarante -cinquième degré de latitude , est la plus répan- due dans l'Amérique septentrionale. C'est elle qu'on y appelle par excel- lence le Serpenta sonnettes et sur la- quelle Bosc a principalement observé les mœurs des Ci otales. Les plus gros individus qu'il ait vus ne dépassaient pas cinq pieds ; l'un d'eux avait dans son estomac un Lièvre tout entier. Ce Serpenta aussi été l'objet des recher- ches de Catesby , de Kalm et de Beau- vois ; il se tient souvent près des eaux oii il nage avec la plus grande facilité, en distendant sa peau et la gonflant d'air. Sa couleur est d'un gris jaunâ- tre, avec plus de vingt bandes noires irrégulières et transverses sur le dos. Cette espèce a souvent été confondue avec la première , et le nom de l'une a été donné indifféremment à l'autre, p. 170, 172, E. 21, 5o. Le Drynas , Crotalus Drynas , L., Gmel. , lue. cit. , p. 1081 ; Encycl. Serp. , p. 2 , pi. 1, f. 2 (sous le nom de Teut/ilaco ); Caudisona Drynas, Laurent. , Amph. , n° 206. Latreille pense avec raison que le synonyme de Séba, rapporté à ce Serpent , con- vient au Bruyant. Son corps est tout blanc, avec quatre rangées longitudi- nales de taches ovales d'un brun clair, p. 165, E. 3o. Le Camard, Crotalus Simus, Latr. , Séba, Mus. ï. 11, tab. 45. Mal h pro- pos regardé comme un Serpent de Ceylan, où il n'y a point de Crotales, par ce dernier auteur qui a induit si souvent les naturalistes en erreur par la quantité de fausses indications dont il a trop souvent accompagné le grand nombre d'assez bonnes figures que nous lui devons. Sa taille n'at- teint que celle du Boiquira , dont les couleurs en losanges noirs qui ré- gnent sur son dos le rapprochent ; mais il a le museau tronqué d'une manière fort remarquable avec treize taches noires en forme de chevrons 1 34 CRO bordds de gris sur les flancs ; le ventre est blanc, p. i63, e. ig. Les Crotales a losange , Crotalus rhornbifer, p. 24a , E. aS , Bruyant, Crotalus strepitans , Daud., et sans TACHE, Latr. , Caudisona orientalis , Laiir. , Amph. , n° 207, P. i64, e. 28, sont les autres espèces de celte divi- sion. ft Tête couverte de plaques. Le Millet , Crotalus miliarius, L., Gmel. , toc. cit. , p. 1080 , Encycl. Serp.,p. i,t. 1, f. 1 (d'après Catesby, T. II, tab. 24). Ce Crotale est fort connu dans quelques parties de l'Amérique septentrionale sous le nom de Vipère de la Louisiane, que ses morsures cruelles ont rendu ef- froyablement célèbre. On le regarde comme le plus dangereux de tous; on prétend que nul être n'a survécu trois heures à l'effet meurtrier de ses crochets , et le Millet est d'autant plus à craindre que, fort petit et n'excé- dant pas un pied et demi de longueur , il se glisse inaperçu piès de ses vic- times. D'autres fois il se tient roulé sur les troncs des Arbres abattus au milieu des lieux marécageux , oii il guette les Grenouilles dont il fait sa nouTriture habituelle. Il ne s'épou- vante de la présence d'aucun Animal , et ne se sauve pas à l'aspect de l'Hom- me souvent exposé à poser sa main au lieu même oii se blottit le Millet , ou à s'asseoir dessus. Ses couleurs rap- pellent , par leur variété et leur dis- position , mais en petit , celles dont s'embellit la robe du Boa Devin. On le trouve depuis la Caroline jusque dans les régions désertes qui s'éten- dent à l'ouest de la Nouvelle-Orléans. ?. l32, E. 32. (B.) * CROTALINE. rept. oph. Espè- ce du genre Couleuvre. F . ce mot. * CROTALOPHORE. rept. oph. iSéba elGronou. ) Syn. de Crotale. F', ce mot. (b.) CROTON. BOT. PHAN. Ce genre, qui appartient aux Euphorbiacées , est , parmi elles , le plus riche en es- pèces après l'Euphorbe, et mériterait, CRO peut-être mieux que ce dernier, de servir de type à cette famille. Comme on lui a réuni beaucoup de Plantes peu semblables entre elles, la définition du genre serait confuse et mal déter- minée ,si on les conservait toutes. Il devient donc nécessaire d'en écarter un certain nombre d'espèces , et les ca- ractères établis avec plus de rigueur, d'après la masse encore considérable qui reste , sont les suivans : fleurs monoïques, ou très -rarement dioï- ques ; dans les mâles , un calice quin- quéparti; cinq pétales avec lesquels alternent cinq petites glandes; des étamines en nombre défini (ordinai- rement de dix à vingt) , ou plus rare- ment indéfini, dont les filets libres, infléchis dans le bouton et redressés après l'expansion delà fleur, s'insè- rent à un réceptacle dépourvu ou couvert de poils , et dont les anthères adnées au sommet de ces filets regar- dent du côté interne ; dans les femel- les , un calice quinquéparti , persis- tant ; pas de pétales; trois styles tan- tôt bifides , tantôt divisés régulière- ment en un plus grand nombre de parties, et des stigmates en rapport avec ces divisions ; un ovaire entouré à sa base de cinq glandes ou appen- dices d'autre consistance, creusé in- térieurement de trois loges contenant chacune un ovule, et devenant un fruit capsulaire à trois coques quL s'ouvrent en deux valves. Ce genre lenferme des Arbres, des Aibrisseaux , des sous-Arbrisseaux ou des Herbes. Leurs. feuilles, pourvues de stipules , sont alternes , souvent munies inférieurement de deux glan^ des, entières, dentées ou lobées ,cou^ vertes tantôt d'écaillés argentées ou dorées, tantôt de poils en étoiles qu'on doit regarder comme très - ca- ractéristiques ; on en retrouve oi'di- nairement de semblables sur les ra- meaux , les pédoncules , les calices et les capsules. Les fleurs , munies cha- cune de bractées, sont disposées en épis ou en grappes axiilaires ou plus souvent terminales , lâches ou serrées, tantôt courtes et ressemblant à des têtes , tantôt plus ou moins allongées; CRO elles sont toutes du même sexe dans le même épi , ou bien des mâles sont entremêles à des femelles, ou enfin, ce qui est le plus ordinaire , les mâles sont supérieurs , les femelles si- tuées plus bas. On peut diviser les espèces de ce genre, comme l'a fait KuntU dans son bol ouvrage oii il en fait connaître un très - grand nombre de nouvelles, en celles dont les feuilles sont revêtues d'écailles et celles dont les feuilles sont couvertes de poils étoiles; dans ces dernières, ces feuilles sont entières , et alors leur contour présente des dilTérences qui peuvent servir de baseà unesubdivi- sion nouvelle; ou bien elles sont dé- coupées en lobes assez profonds. La tige, herbacée ou frutescente, fournit encore des caractères utiles. Le genre Croton , resserré dans les limites que nous avons assignées, comprend encore près de cent cin- quante espèces. Les régions équi- noxiales des deux Amériques semblent presque exclusivement leur patrie, puisque les neuf dixièmes environ en sont originaires. Nous ne pouvons ici entrer dans des détails spécifiques ; nous nous contenterons donc d'indi- quer quelques dotons remarquables par leurs usages et leurs propriétés. — Toutes les parties du C. Tigllum, et surtout les graines connues com- munément sous le nom de graiucs des Moluques. ou de Tilly, sont imprégnées de ce principe acre qui semble un at- tribut de la famille entière. La mé- decine , qui les avait autrefois em- ployées , en avait presque entièrement rejeté l'usage plus tard , à cause de quelques expériences malheureuses. Il vient d'être introduit de nouveau en Angleterre , oii l'huile de Tiglium est administrée comme purgation dans les cas oiiil est besoin d'un agent très -énergique à faible dose. Cette énergie paraît due à un principe de nature résineuse qu'on a proposé de nommer Tigline. — L'écorce connue en médecine sous le nom de Cascaril- le , et souvent employée comme succé- danée du Quinquina avec lequel elle fut même confondue dans le principe, CRO 136 appartient à une autre espèce de Cro- ton. — Les C. halsarniferum , origani- folium ,nipcum et arurnalicum , possè- dent une propriété analogue, mais moins prononcée ; et, dans ces espèces, le principe excitant se borne à des effets fainles et généraux. Si nous n'avons pas mentionné une autre espèce bien remarquable, le C. tiactoiium , L., qui fournit le Tour- nesol , c'est qu'elle paraît s'éloigner de ce genre et devoir en former un dis- tinct que Neckera nommé Crozopho-' ra , V. ce mot, dans lequel plusieurs autres espèces viennent se grouper autour d'elle. Les espèces dépourvues de pétales, et dans lesquelles l'ovaire est surmon- té de trois styles plumeux , doivent êtreiéuniesaui2o///e/-ade Roxburgh. V . ce mot. Le C. variegatum de Linné ou Co- diœum de Rumph paraît aussi devoir former un genre distinct. V. Co- DIOEUM. Enfin les C. castanifolium et palustre , dans lesquels dix étamines sont réunies en une colonne qui sup- porte un rudiment de pistil ; les trois styles découpés profondément en un grand nombre de divisions divergen- tes et simulant un éventail ; les di- verses parties hérissées de poils sim- ples, termines quelquefois par une glande; ces deux espèces, disons- nous, pourraient peut-être former elles-mêmes un nouveau genre, ainsi que le C. tricuspidatiim qui n'a que cinq étamines monadelphes, et une seconde espèce inédite fort voisine. D'un autre qôté, plusieurs genres établis par divers auteurs doivent se fondre dans le Croton. Tels sont l'^/o- /o;i,le Luntia, le Cinogasum, que Nec- ker a établis sur des espèces presque isolées et qu'il ne paraît pas avoir étu- diées. Tel est encore le Tridesmis de Loureiro , qui , d'après un échantillon conservé dans l'Herbier du Muséum d'Histoire naturelle , n'est autre chose qu'une espèce de Croton à styles mul- tipartis. Il existe de ce genre une monogra- phie assez étendue , celle de Geïseler , mais dont les descriptions sont trop ] 26 CRO souvent incomplètes. La partie bota- nique duVoyagede Huraboldt, rédi- gée par Kunlh , et l'Euc^clopédie ïnétlîodique , sont les ouvrages oii l'on trouve le plus de documens pour l'étude de ses espèces. Le nom de Croton , emprunté des anciens, désignail le Ricin. V. ce mot. (a.dj.) CROTONOPSIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Euphoibiacées , éta- bli par Michaux dans sa Flore de l'A- mérique septentrionale (T. ii,p. i85, t. 46 }. Il a pour caractères : des fleuis monoïques ; dans les mâles , un calice à cinq divisions avec lesquelles alter- nent cinq pétales; cinq élamines dont les filets libres et saillans portent des anthères appliquées en dedans de leur sommet légèrement dilaté : dans les femelles , un calice à cinq divisions, dont les deux qui regardent le côté de la tige avortent en général , et à cha- cune desquelles est opposée une petite écaille; trois stigmates presque ses- siles et légèrement bilobés ; un ovaire nniloculaire , renfermant un ovule unique inséré à son sommet. Le fruit est sec et indéhiscent; la tige herba- cée et parsemée de petites écailles fur- furacces , qui , répandues en grand nombre sur les feuilles , en argentent la surface inférieure. Les- fleurs sont situées aux aisselles des dernières feuilles , et après la chute de celles-ci forment des sortes d'épis. Les calices et les fruits sont couverts de poils en étoile. On en connaît une seule espèce dont les feuilles alternes varient par leur forme tantôt linéaire , lanlôt el- liptique; ce qui en a fait admettre deux par plusieurs auteurs. Ce genre, évidemment voisin du Croton , forme une anomalie dans la famille par l'unité de loge, qui est peut-être le résultat de l'avortenient , mais qui néanmoins estconfirmée par l'examen de l'ovaire. Au reste, la situation et la structure de la graine sont bien celles d'une Euphorhiacée ; car l em- bryon à radicule supérieure est en- veloppé par un périsperme charnu. (a.d. j.) CRO CROTOPHAGA. ois. P'. ks\. Ç^Q\j'^\.Çy^.Uiopygium. ois. L'ex- trémité du tronc , composé des der- nières vertèbres dorsales et que ter- mine une sorte de coccix ressemblant à un soc de charrue oubien à un disque comprimé. — Il existe dans la par- tie charnue du Croupion deux glandes qui contiennent une substance oléa- gineuse, plus abondante chez les Oi- seaux aquatiques que chez les autres, et dont ils se servent pour lustrer leurs plumes, et les soustraire à l'ac- tion de l'eau qui ne les mouille plus dès que l'Oiseau les a frottées avec son bec imprimé de cette substance. Les plumes uropygiales répondent aux vertèbres , et les plumes de la queue à l'os caudal ou coccix. Dans les des- criptions ornithologiques , le mot Croupion s'étend à toute là partie in- férieure du dos. (b.) CROUTE. BOT. CRYPT.Paulet,dans sa bizarre nomenclature , appelle Croûte à charbon et Croûte à glaiidée, diverses Sphéries. (u.) CROYE. BOT. PHAN. Du Dlct. de Déterville. Pour Crowée. P'. ce mot. CROWEE. Crowea. bot. phan. Genre établi par Smith pour un Ar- buste originaire de la Nouvelle-Hol- lande , qui vient se placer dans la fa- mille des Rutacées et dans la Décan- drie Monogynie. La Crowée a feuilles de Saule, Crowea saligna { Andrew. Reposit., natt. 79; Yenten., Malm. T. vu), est un petit Arbuste dressé , très- glabre , ayant ses rameaux alter- nes et triangulaires ; ses feuilles éga- lement alternes sont sessiles, linéaires, lancéolées , aiguës , très-entières, gla- bres , luisantes et parsemées de petits points glanduleux et translucides , comme dans les Myrtes et les Mille- pertuis. A l'aisselle de chacune des feuilles supérieures , on trouve une seule fleur pédonculée , dressée, assez grande , d'une couleur pourpre. Le calice est étalé à cinq divisions pro- fondes , obtuses , plus courtes que la corolle et ciliées. La corolle se com- CRO pose de cinq pétales ctalcs, se recou- vrant mutuellement dtns leur partie inférieure, sessiles, ovales, lancéolés, aigus. Les élamines sont au nombre de dix , beaucoup plus courtes que la corolle , raiiprocnécs en forme de cône au centre de la fleur et offrant une structure extrêmement singulière. 13e ces dix élamines qui sont, ainsi que les pétales , insérées au contour d'un' disque hypogyne épais et lobé , cinq sont plus courtes que les autres et alleinent avec elles ; les filamens pla- nes, lancéolés, glabres et recourues dans leur partie externe et inférieure, velus des deux côtés dans leur moilié supérieure , qui est brusquement ré- fléchie vers son milieu dans les cinq ctamines plus longues , tandis qu'ils sont dressés dans les cinq plus cour- tes. Les anthères sont inlrorses et ap- pliquées sur la face interne des filets vers le milieu de leur hauteur. Ces anthères sont bifides à leur base, à deux loges s'ouvrant cliacune par un sillon longitudinal. Le disque dont nous avons parlé tout à Theu- re , est plus large que la base de l'ovaire, au-dessous duquel il est placé, et offre cinq lobes séparés par autant de sinus arrondis , auxquels s'insèrent les pétales. L'ovaiie est hé- misphérique , très-déprimé à son cen- tre pour l'insertion du style. Il pré- sente cinq côtes séparées par autant de sillons longitudinaux. Chacune d'ellescorrespondà une des cinq loges, qui contiennent chacune deux ovules superposés et allernes, et ne sont adhérentes entre elles par leur centre, qu'à leur sommet et à leur base, tan- dis qu'elles sont séparées par une fente longitudinale dans presque toule leur hauteur : circonstance qui indi- que qu'ici le pistil se compose de cinq pistils soudés , caractère commun a Eresque toutes les autres llutacées. e style est extrêmement court , épaissi dans sa partie supérieure qui se termine par un stigmate hémisphé- rique glanduleux, et à cinq côtes ar- rondies. Ce style est garni et hérissé de poils très-iongs et glanduleux à leur base. Le fruit , que nous n'avons CRO 137 pas vu , se compose de cinq capsules soudées entre elles , à une seule loge , contenant chacune une ou deux grai- nes arillées. Ce joli Arbuste , origi- naire de la Nouvelle-Hollande , est cultivé dans les jardins îles amateurs. Pendant l'hiver il doit être placé dans la serre tempérée. Il demande la terre de bruyère. On le multiplie de bou- tures sur couches tièdes et sous châs- sis. Quant au Crowea nercifolia , non- seuîementil n'appartient pasau même genre que la Plante dont nous venons de donner la description , mais encore il doit être placé dans une autre fa- mille , celle des Myrtacées : c'est le Tiistania nereifolia. V. Tristanie. (A. R.) *CROZOPHORA»BOT. phan. Sous ce nom îNecker a fait un genre distinct d'une des espèces les plus remarqua- bles du genre Croton , le C. tinctu- rium , L., queScopoli nommait Tour- nesolia. Sept espèces environ doivent lui être réunies, et l'on peut les ca- ractériser de la manière suivant : fleurs monoïques; dans les mâ'es, calice quinquéparli ; cinq pétales souvent réunis en partie et co^veiis décailles furfuracées; cinq ou, plus souvent, huit à dix étamincs , dont les filets inégaux sont soudés -r^utre eux jusqu'à une assez grande hauteur, et dont les anthères , insérées un peu au-dessous du somn et des filets , re- gardent en dehors : dans les femelles . un calice à dix divisions linéaires , sans pétales; trois styles bitldes; un ovaire ordinairementrevêtud'écailles à trois loges contenant chacune un ovule ; un fruit capsulaire à trois co- ques. — Les espèces de ce genre sont des Arbrisseaux ou plus ordinaire- ment des Herbes à feuilles accompa- gnées de stipules caduques , sinueuses dans leur contour , souvent molles et plissées. Les fleurs sont disposées, au sommet ou dans l'écartement des ra- meaux , en grappes dans lesquelles les femelles sont inférieures et portées sur des pédoncules plus longs; les mâles serrés et situés supérieurement. ]jes diverses parties de la Plante sont 128 CRU ordinairement couvertes de poils étoi- les. — Il est à remarquer que ces es- pèces difîèrent aussi des véritables Crotons par leur patrie, puisqu'elles sout toutes originaires de l'Europe , de l'Asie , ou de l'Afrique , presque toujours des diverses régions qui for- ment le littoral de la Méditerranée. Dans plusieurs , et surtout dans le C. tinctoria , la Plante est impré- gnée d'un principe coloi ant rougeàtre qui, extrait et combiné avec les Alca- lis, est répandu dans le commerce sous le nom de Tournesol. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans des détails sur ce produit si utile à la chimie ( y. Tournesol )i il suffit de dire qu'il paraît se letrouver dans plusieurs Vé- gétaux de la même famille, (a.d. J.) CRUCIALIS.* BOT. PHAN. (Cœsal- pin.)Syn. de Valantia cruciata. (b.) CRUCIANELLE. Crucianella. bot. THAN. Genre de la famille des Rubia- cées et de laTétrandrie Digynie, L. Ses caractèresn'ontcncoreété donnés que d'une manière incomplète. En efFet ce que les auteurs décrivent comme un calice formé de deux ou trois folioles opposées, fortement carénées, n'est qu'un véritable involucre embrassant immédiatement la base de chaque fleur. Le calice est adhérent avec l'o- vaire comme dans toutes les autres Rubiacées, et son limbe n'est pas inarqué. La corolle forme un tube long et grêle , et se termine par un limbe à quatre ou à cinq divisions. Le nombre des etamines est égal à celui des lobes de la corolle. L'ovaire est surmonté par un style bifide à son sommet , et dont chaque branche porte un très-petit stigmate. Le fruit se compose de deux coques accolées , non couronnées par le calice , mais enveloppées et cachées par l 'invo- lucre qui est persistant. Ce genre renferme une vingtaine d'espèces qui sont des Plantes herbacées an- nuelles ou vivaces , et quelquefois sous- frutescentes à leur base. Leurs tiges sont anguleuses ; leurs feuilles , généralement étroites , opposées ou verticillées ; les fleurs sont petites et constituent des épis simples , très-ra- CRU renient une sorte de corvmbe. La plupart des CruciancUes croissent en Europe et dans le voisinage de la Méditei'ranée. Ce genre correspondau Rubeola de Tournefort. En France, on en compte quatre espèces , savoir : La CkUCIA> ELLE A FEUILI-ES ÉTROI- TES , Crucianella angustifolia , L. , Lamk., 111., t. 6i. Sa tige est haute de six à huit pouces , carrée , rude au toucher, tantôt simple, tantôt ra- meuse , articulée; ses feuilles sont li- néaires, étroites, courtes, verticillées par six. Les fleurs sont petites et for- ment des épis simples au sommet des ramifications delà tige. On la trouve dans les champs après la récolle, dans l'Anjou et tout le midi de la France. La Crucianelle a feuilles lar- ges , Crucianella latifolia , L. , est annuelle comme la précédente, et croît dans les mêmes localités. Elle s'en distingue par ses feuilles verticil- lées par quatre seulement et plus lar- ges. Lamarck les avait réunies ainsi que la suivante sous le noaiide Cru- cianella spicata. La Crucianelle de Montpel- lier , Crucianella Monspeliaca , L: Cette espèce présente en quelque sorte réunis les caractères des deux piécé- dentes , c'est-à-dire que ses feuilles inférieures sont ovales et verticillées par quatre, tandis que les supérieures sont linéaires, lancéolées et verticil- lées par cinq ou six. Peut-être cette Plante et les deux précédentes ne sont -elles que des variétés d'une même espèce , ainsi que le pense La- marck. Elle croît dans les prownces méridionales de la France. La Crucianelle maritime, Cru- cianella maritima , L. Cette espèce se distingue bien facilement de celles qui précèdent. Elle est vivace et d'un blanc verdâtre ; sa tige est étalée , très- rameuse, rude sur ses angles, et porte des feuilles quateruées, ovales, lancéo- lées , aiguës, rudes au toucher. Elle couvre les rochers des bords de la Méditerranée, en Provence, en Italie, en Espagne , en Egypte , etc. (a. r.) * CRUCIATA ifr CRUCIFERA. CRU OIS. (Charlctoii). Syn. de Bec-Cioisô. (B.) CRUCIATA. BOT. ruAN. Genre établi par Tomiiefoit , reparti par Jes holanistcs nioclcrncs parmi les Gaillots , les Aspérulcs et les Va- lanlics auxquelles Adansoii a con- servé ce nom. On l'avait appliqué également à des Plantes fort ditiéren- tes, mais dont les fouilles sont aussi quaternécs. (ij.) CRUCIFÈRES. Cmcifcrœ. ' noT. rriAN. Les Cl ucifères constituent l'une des familles les plus naturelles du règne véijétal. Aussi, tous les genres qui la comj^osent ont-ili été cons- tamment réuuisdans une même classe j>ar tous les auteurs systématiques. Ils forment la Tétradynaniieou quin- zième classe du système sexuel de Linné. Tournel'ort les avait tous pla- cés dans la cinquième classe de son système. L'on ne devra donc pas s'é- tonv.er de ce que dans celte famille les caractères des genres soient en gé- néral peu tranchés et fondés surdos modifications souvent fort légères. Les travaux de Rai , de Crantz , de Gaert- ner, de Desvaux, de R. Brown,et sur- tout ceax de De Candolle, ont succes- sivement jeté du jour sur l'iiistoiro dos Végétaux intéressans qui composent cette famille dont nous allons expo- ser les caractères. Le calice est tou- jours formé de quatre sépales géné- ralement caducs , tantôt dressés , tan- tôt étalés; deux des sépales qui cor- respondent aux côtés du fruit, c est-à- dire aux deux tropliospermes , sont quelquefois un peu plus grands , bos- sus à leur base ou même prolongés en une sorte d'éperon. Les pétales sont au nombre de quatre, opposés deux à deux par leur base , et représentant en quelque sorte une croix ; de-là le nom de Crucifères donné aux Végé- taux de cette famille. Ces pétales sont^ rétrécis et plus ou moins longuement onguiculés à leur base; ils alternent avec les sépales du calice; leur lame, dont la figiue est très-variable, est tantôt entière, tantôt divisée en deux lobes plus ou moins profonds. Le TOME V CRU 129 plus souvent la corolle est parfaite- ment régulière ; dans quelques genres deux des pétales sont plus grands. Le nombre des élamines est de six dans presque toute.- les Crucifères : ce.s étanunes sont tétradynames , c'est-à- dire que quatre sont plus grandes que les doux autres. Les quatre giandes sont disposées en doux paires oppo- sées et placées cUacune en face d un des côtés du fruit : les deux petites correspondent cliacunc à l'une des faces ilu fruit. Quelquefois lesifleux élamines qui forment chaque paire , sont soudées ensoudjle par leurs fi- lets dans une étendue plus ou moins considérable ; de même que ceux des deux petites, ils peuvent pré- senter une ou deux dents sur leurs parties latérales. Les anthères, dont la forme varie beaucoup, sont in- tiorses et à deux loges. Toutes ces parties, savoir le cilice, la corolle et les étamines, sont hypogynes , c'est-à-dire insérées à unréceptacle ou torus placé sous l'ovaire. Ce ré- ceptacle présente de doux à quatre tubercules glanduleux pi.-îcés soit en dehors des grandes étamiues , soit à la base même des petites, qui sem- blent être implantées dessus. Ces corps glanduleux, qui servent souvent de caractères ilistmctifs entre les genres , constituent un véritable dis- que épipodique. L'ovaire est cons- tamment simple, ordinairement com- primé, tantôt allongé, tantôt rac- courci , à deux loges séparées par une fausse cloison. Chaque loge con- tient un ou plusieurs ovules attachés au bord externe de la cloison mem- braneuse , qui n'est qu'un prolonge- ment des deux trophospermes sutu- raux. Le style est grêle , quelquefois presque nul. Il semble être le piolon- gcment de la fausse cloison , et se ter- mine par un stigmate simple ou bi- lobé. Le fruit est une silique ou une silicule. Dans le premier cas il est al- longé , tantôt comprimé, tantôt cylin- drique , quadrangulairc ou conique; dans le second il est court, globu- leux ou comprimé. C'est surtout d'après les modifications extrêniemen.t i3o CRU nombreuses que présente le fruit dans sa structure, que sont fondés les ca- ractères des genres dans celle famille. Le nombre des graines renfermées dans cbaque loge varie beaucoup. Il n'en existe quelquefois qu'une seule, d'autres fois deux ou un très-grand nombre. Elles sont globuleuses ou planes , et membraneuses sur les bords. Toujours elles sont insérées à la base de la cloison par un podo- sperme plus ou moins long. Leur em^^(îyon est immédiatement situé sous le téguuient propre de la graine, et présente , dans la position relative de sa radicule et de ses cotylédons , des différences très-sensibles, indi- quées par Gaertner, etdont R. Brown et De Candolle ont montré toute l'im- portance pour la classification des genres. Ces modifications sont au nombre de cinq : ]° la radicule est redressée et correspond à la fente qui sépare les deux cotylédons que l'oa dit alors être accombans; 2" la radi- cule est appliquée sur le dos d'un des cotylédons qui restent planes et sont dits incornbans ; 3° les deux cotylé- dons , plies longitudinalement , reçoi- vent la radicule dans la gouttière qu'ils forment ; delà le nom de cotylédons condoublés ; 4o les cotylédons sont étroits et roulés en spirale, cotylédons spiraux; 5° enfin ils peuvent être re- pliés deux fois sur eux-mêmes trans- versalement ; on les dit alors bipliés. Les Crucifères sont toutes des Plan- tes herbacées annuelles , bisannuelles ou vivaces. On en compte à peine quelques-unes qui sont sous-frutes- centes à leur base. Leur racine est. généralement perpendiculaire , tantôt grêle et mince , tantôt épaisse et plus ou moins charnue ; leur tige est sim- ple ou rameuse , et porte des feuilles alternes simples ou plus ou moins profondément divisées. Les fleurs sont pëdicellées et disposées en grappes simples, opposées aux feuilles ou ter- minales.Quelquefois ces grappes étant très-courtes et les fleurs très-rappro- chées . constituent des espèces de co- rymbes. Le nombre des Crucifères connues CRU aujourd'hui, est extrêmement consi- dérable et s'est accru très-rapidement, surtout par les recherches des bota- nistes et des voyageurs russes. Linné n'en décrivit que 254; Willdenow , 4i5; Persoon, 5o4. Le professeur De Candolle, dans le second volume de son Systema naturale VegetabUium , vient d'en faire connaître 970 , dispo- sées en 94 genres. Les Crucifères peuvent être considé- rées comme une famille presque en- tièrement européenne. Quelques-unes cependant sont éparses dans les di- verses autres contrées du globe; mais leur nombreest loind'égaler celui des Crucifères européennes. L'analogie qui existe entre les caractères botani- ques des Plantes de cette famille , existe également dans leurs proprié- tés médicales. Toutes les Crucifères sont plus ou moins acres et antiscor- butiques. Ces propriétés sont dues à la présence d'une huile volatile tiès- àctive. Lorsque cette huile est en grande quantité , les Crucifères sont très-âcres et irritantes, comme on le remarque également dans les graines des Slnapis , les feuilles de la Passe- rage , etc. Si à cette huile volatile il se joint des fluides aqueux, sucrés ou mucilagineux , les Crucifères conser- vent encore en partie leur action sti- mulante , mais elles peuvent en même temps servir d'aliment. La culture est surtout très-propre à développer en elles les sucs aqueux , le mucilage et le sucre , et à augmenter leurs pro- priétés alibiles: aussi cultivons-nous dans nos jardins un grand nombre de Plantes de cette famille , qui nous ser- vent d'alimens , tels sont les Choux , les Navets, lesTurneps, les Choux- Fleurs, etc. Jusqu'en ces dei'niers temps , tous les auteurs systématiques avaient di- visé les genres de la famille des Cru- cifères en deux grandes sections . sa- voir les Siliqueuses et les SiUculeuses. Les observations de R. Brov^^n et de De Candolle les ont amenés à recon- naître le peu de fixité et de valeur de cette division. En effet il n'est pas toujours facile de déterminer la limite CRU précise entre la silique et la siliciile , puisque la différence entre ces deux fruits ne consiste que dans leur lon- guAir plus ou moins grande. En se- cond lieu , il y a des genres fort natu- rels du reste , qui offrent;» la fois dans les diverses espèces qui les composent des siliques et des siiicules. Cette di- vision ne peut donc pas être regardée comme la meilleure; cestdans la struc- turedeTembryon, et particulièrement dans la position respective des cotylé- dons etdc la radicule, queDcCandolle a puise les bases des divisions qu'il a établies dans la famille desCrucifcres. D'après les cinq modificalionsque peut présenter l'embryon envisagé sous ce point de vue , 1 auteur du Systema univcrsale établit cinq ordres dans la famille des Crucifères: ces cinq ordres ou divisions primaires sont ensuite partagés en vingt-une tribus ou divi- sions secondaires , dont les caractères sont surtout déduits de la forme gé- nérale du fruit et de la largeur de la cloison. Nous allons indiquer ici les genres qui composent la famille des Crucifères , en suivant la classifica- tion du savant professeur de Genève. Ordre I". — Crucifères pleiiro- rhizées. Les cotylédons sont planes, accom- bans , c'est-à-dire que la radicule • correspond à la fente qui sépare les deux cotylédons. Les graines sont comprimées. I" Tribu. AllABIDÉES. Silique s'ouvrant longltudinale- raent; cloison étroite; graines sou- vent membraneuses sur les bords. Matliiola , Brown , D. C. ; C/iei- ranthus, Br., D. C. ; Nasturtium, Br., D. C. ; Leptocaipœa, D. C. ; Notoce- ras, Br. , D. C. ; Barbarea, Scopoli , D. C. ; Stevenia , Adams et Fisch. , D. C; Braya, Stemeb. et Hop., d! C; Ti/m//s, DiUen, T>.C.;^rabis,h., D. C; Macropodium, Br., D. C. r Cardamine , L , D. C. ; Pteroneprum, D. C; Dentaria, L., D. C. 11^ Tribu. Alyssixées, Silicule s'ouvrant longltiidjnale- CRU ,:,! ment ; clol.'son large et membraneuse; valves concaves ou plmies; graines souvent membraneuses. Luiiaria , L., D. C. ; Savignva , D. C; Bicotia,lj.,Yi. C; Farsetia, Br., D. C ; Berteroa, D. C. ; Aubrietia \ Adams, D. C; Vesicaria, Lamk.,D! C. ; Sc/iiwereckia , Besscr et Airdr. D. C. ; Jlyssum , L., D. C. ; Menio- eus, Desv. , D. C. ; Clypeola, L.; Peltaria,L., U. C; Pelrucatlis , Br., D. C. ; Draba , L. , D. C. ; EropkiLa, D. C. ; Cochlcaria, L. , D. C. IIP Tribu. TiiLAsriDÉES. Sdiculc s'ouvrant longitudinalc- ment; cloison étroite; valves carénées ; graines ovoïdes quelquefois membra- neuses sur Ici bords. Thlaspi, Mdd., D. C. ; Capsel/a , Desv., D. C. ; Hutchinsia , Br. , D. C.; Teesdalia,'Ç,x., D. G.; Ibeiis , L. ; Biscutella , L. , D. C. ; Megacar- pœa , D. C. ; Cremolubus, D. C. ; Me- na nu il lœ a , D. C. IV^ Tribu. EDCI.IDIÉES. Silicule indéhiscente; graines au nombre d'une à deux dans chaque loge. Eiiclidium, Br. , D. C. ; Ochtho- (itum, D. G. ; Pugionium, Gaert. , V Tribu. Anastaticées. Silicule s'ouvrant longitudinale- ment; valves offrant à leur face in- terne de petites cloisons, entre cha- cune desquelles on trouve une seule graine. Anastatica , L. , D. C. ; Morettia , VP Tribu. Cakilinées. Silique ou silicule se rompant transversalement en plusieurs pièces articulées , à une ou deux loges con- tenant chacune une ou deux graines non membraneuses. Calile, Scopol., D. C. ; Rapistrum, Méd. , D. G. ; Cordylocarpus , Desf. , D. G. ; Chorispora, D. C. l33 CRU Ordre deuxième. — Crucifères «o- torhizées. Les cotylédons sont planes et in- conibans , c'est-à-dire que la radicule est redressée contre une de leurs fa- ces. Les graines sont ovoïdes et jamais marginées. VII* ïribu. SiSYMBRiÉES. Silique s'ouvrant longitudinale- ment; cloison étroite; valves conca- ves ou carénées ; graines ovoïdes ou oblongues. Malcomia , Qw, D. C. ; Hesperis , L. , D. C. ; Sisjmbrium , Allion. , D. C. ; Alliaria, Bieb. , D. C. ; Erysi- muni , L. , D. C. ; Leptaleurn , D. C ; Stanley a, Nuttal, D. C. VIII^ Tribu. Camélinées. Silicule ayant les valves concaves , la cloison large. Stenopetalum , Br. , D. C. ; Carne- /mfljCrantZjD. C. ; Eudesma, 'iAnmh. et Bonpl. ; Neslia , Desv. , D. C. IX^ Tribu. Lépidinées. Silicule ayant la cloison très-étroi- te ; les valves carénées ou très-con- vexes ; les graines ovoïdes et en petit nombre. Senebiera , D. C; Lepidiujn , L. , D. G. ; Bwonœa, D. C. ; Eunomia^ D. C; yEthionema , Br. , D. C. X*^ Tribu. IsATiDÉES. Silicule ordinairement indéhis- cente , monosperme et uniloculaire , ayant ses valves carénées ; graines ovoïdes oblongues. Tauscheria, Fischer, D. C; Isa- /s , L. , D. C. ; Myagrum , Tournef., D. C. ; Sobolewskia j Bieb. , D. G. XI*" Tribu. Anchoniées. Silicule ou silique s'ouvrant trans- versalement en plusieurs pièces arti- culées , monospermes. Goldbachia , D. G. ; Anchonium , D. G. ; Sterigma , D. C. Ordre troisième. — Crufiiféres or- thoplacées. Gotylédons incombans etcondou- blés , c'est-à-dire plies longitudinale- CRD ment, et recevant la radicule dans la gouttière qu'ils forment; graines presque toujours globuleuses. XIP Tribu. Brassicées. Silique s'ouvrant longitudinale- ment ; cloison étroite. Brassica, L. , D. C. ; Sinapis , L., D. G .5 Morlcandia, D. G.; Diplo- taxis, D. G. ; Eiuca, Gavan. , D. C. XIIP Tribu. Yellées. Silicule à valves concaves , à large cloison. Paella , L. , D. G. ; Boleum, Desv. , D. G. ; Carrichtera , Adams, D. G. ; Succowia, Méd. , D. G. XIV*^ Tribu. PsYCHiNÉES. Silicule ayant les valves carénées ; la cloison étroite, les graines compri- mées. Sdiouwia ^ D. G.; Psy chine, Desf. , D. G. XV" Tribu. Zillées. Silicule indéhiscente , à une ou deux loges monospermes ; graines globuleuses. Zilla , Forsk. , D. G. ; Muricaria , Desv. , D. G. ; Calepina , Adans. , D. G. XVP Tribu. Raphanées. • Silicule ou silique s'ouvrant trans- versalement en pièces articulées, mo- nospermes , ou divisées en plusieurs fausses loges monospermes. Crambe , L. , D. G. ; Didesmus , Desv., D. G.; Enarthrocarpus , D. G. ; Raphanus, L. , D. G. Ordre quatrième. — Crucifères spi- rolobées. Gotylédons linéaires, incombans, roulés en spirale. XVIF Tribu. Buniadées. Silicule indéhiscente à deux ou quatre loges. Bunias , L. , D. G. XVIIP Tribu. Erucarxées. Silicule articulée ; article inférieur à deux loges. E ru caria , Gaert. , D. G. CRU Ordre cinquième. — Crucifères di- plàcolobées. Cotylédons linéaires incombans , repliés deux fois transversalement. XIX" Tribu. HÉLioi'iiiLiES. Siliqueoblonguc ; cloison allongée, étroite ; valves planes ou légèrement concaves. Cliamira , Thuub. , D. C. ; Helio- ;j////a,L., D. C. XX*" Tribu. Subui-ariées. Siliculc ovoïde ; cloison large , ellip- tique ; valves convexes; loges poly- spermes. Subularia , L. , D. G. XXP Tribu. BRAcnvcARPÉES. Siliculc didyme; cloison très-élroitc; valves fort convexes; loges mono- spermes. Brachycarpœa , D. C. Outre les ouvrages que nous avons mentionnés dans le cours de cet arti- cle, on i^eul consulter avec fruit le se- cond volume des Icônes selectœ de M. Benj. Dclcssert , qui contient la figu- re de plus de quatre-vingts espèces rares ou nouvelles de la famille des Crucifères. (a. r.) CRUCIFIX. MOLL. 7^. Croix de MER. CRUCIFORME. Cruciformis. bot. FHAN. Qui a la forme d'une croix. Cette expression s'applique surtout à la corolle polypétale régulière formée de quatre pétales opposés deux à deux par leur base et disposés en croix. De-là le nom de Crucifères donné aux Végétaux qui offrent celte conformation. Tournefort appelait Cruciformes les Plantes composant la cinquième classe de son système , lesquelles présentent une corolle polypétale cruciforme. y. Crucifères. (a. r.) CRUCITE. BOT. piiAN. Pour Cru- zite. T''. ce mot. CRUCITE. MIN. (De Laméthrie. ) V. Macle. CRUDIE. Crudia. bot. phan. Sclircbcr a donné C€ nom au genre CRU i35 Apalaïoa d'Aublet. V. Afalat. (A.R.) CllUMEN ou CRUMÈNE. bot. ni.vN. Noms vulgaires du Lycopus Buropœus, L. ï^. Lycope. (b.) GRUMÉiNOPHTIIALME. pois. Es- pèce de Scombre du sous-gcure Ca- ranx. T". Scombre. (b.) CL\UPINE. Cruplna. bot. phan. Section du genre Centaurée, de la famille des Carduacées , tribu desCcn- tauriécs, établie d'abord par Persoon, adoptée et modifiée par Henri Cas- sini , qui n'y laisse que la seule Cen- laurea Crupina, L. , qu'il considère comme un genre distinct. Ses carac- tères consistent dans ses capitules ayant les fleurs du centre en très-pe- tit nombre , flosculcuses et lierma- pliiodites, tandis que celles de la circonférence sont neutres , plus grandes et irrégulières. Les fruits sont attachés immédiatement par leur base, et non latéralement comme dans toutes les autres Centauriées, ce qui diminue beaucoup l'impor- tance attachée à ce caractère, le seul qui distingue réellement les Centau- riées des Carduacées. L'aigrette est double; l'extérieure plus grande se compose d'écaillés imbriquées , min- ces , très-étroites et plumeuses; l'in- térieure est formée de dix autres écailles plus courtes et tronquées. H. Cassini ne rapporte à cette sec- tion qu'une seule espèce , Centau- l'ea Crupina, L. , jolie petite Plan- te annuelle qui croît spontanément dans les provinces méridionales de la France et que nous culti- vons dans nos parterres. Sa tige , haute d'un pied et plus, porte des feuilles dont les inférieures sont pres- que entières , tandis que les supé- rieures sont profondément pinnati- lides , à lobes très-étroits. Les capi- tules sont groupés au sommet des ramifications de la tige et composés de fleurs purpurines. Persoon et De Candolle rapportaient à ce genre quelques autres espèces , telles que les Ceniaurea Lippii et C. crupinoï- ent plus pour l'entourer; alors ils s'écartent , et on distingue de nouvelles pièces au nombre de deux de chaque côté , et portant indivi- duellemeutlenom d'épial. Lesépiaux sont, s'il est permis de s'exprimer ainsi , des protecteurs auxiliaires pour la moelle épinière toutes les fois que celle-ci est très-développée ; ils ont pour usage de la recouvi ir et de lui constituer une enveloppe ; c'est ce qui a lieu constamment dans le crâne. Si, au contraire, la tige mé- dullaire, très-peu développée , ne ré- clame pas leur secours , ils sont employés à des usages secondaires assez variés. On les voit, dans ce cas, servir de baguette aux nageoires dorsales, se désunir et se superposer de manière que l'un, après avoir monté sur l'autre, devient quelque- fois extérieur, tandis que le second se maintient au-dedans. Ce change- ment de place n'a cependant rien de réel , et chacune des pièces conserve l'une à l'égard de l'autre des relations invariables. Voulant exprimer à la fois , d'une part , l'origine et la desti- nation commune de ces pièces, lors- qu'elles appartiennent à un appa- reil au-dedans duquel s'exécutent les plus importans phénomènes de la vie , et d'autre part , leur variation et leur isolement pour le cas oh l'une de ces pièces se sépare et se distingue de sa congénère , Geoff'roj ne s'est pas borné aux dénomina'^tions simples qui précèdent, il leur a joint une préposition significative qu'on devra ajouter au nom principal, lorsque les pièces seront disposées en série uni- CRU que. On remarquera donc alors au- dessus du cvclé;tl , non pas le périal et i'cpial qui, étant doubles et eu re- gard , conslituent quatre pièces , mais bien le méta-périai et le cyclo- pénal, auxquels l'eronl suite le pio- èpial et Vch-cpial. Telles sont les pai lies que Geoffroy Saiul-llilaiie a distiu;j;uées au-dessus du corps de la verièbie, et que les anatomistes avaient coniondues sous le nom de lames ve; tébrales : très-vi- sibles dans certains Poissons, elles ne sont pas moins distinctes dans les Mammifères; seulement il laut les étudier dans l'étal de loetus , et avant qu'elles ne se soient confondues eu se soudant. Ceci conçu , il devient très-aisé d'acquéiir la connaissance des pièces situées au-dessous du cy- cléal ; elles sont en même nombre , et se comportent dans bien des cas de la même manière que les précédentes. Supcrieureujent , c'était la moelle cpinière qui devait être protégée par les appendices de la vertèbre; ici, c'est le système sanguin , auquel viennent s'ajouter quelquefois les organes de la digestion et ceux delà respiration, qui réclament la même assistance. Les deux pièces qui s observent d'a- bord et qui s'appuient sur le cy- cléal , portent chacune le nom de/)<7- raal ; les paraaux se conduisent exac- tement comme les périaux. Dans les vertèbres post-abdominales des Pois- sons , et en particulier du Carrelet , le paraal de droite est soudé au paraal de gauche et constitue un anneau pour le vaisseau sanguin. A la partie antérieure du corps, au contraire, oii il existe un système sanguin très-dé- veloppé , un canal intestinal, etc., ils s'écartent et forment ce qu'on avait désigné sous le nom de côtes, et particulièrement sous celui de côtes vertébrales ; c'est alors que , ne pou- vant se réunir par leur sommet , les paraaux sont suivis et aidés par deux pièces désignées par les anatomistes sous le nom de côtes sternales , et que Geoffroy nomme indiviùuellement cataal. Les cataaux sont aux paraaux, ce que les épiaux étaient supérieure- CRU i43 ment aux périaux ; ils sont des auxi- liaires protecteurs du système san- guin , respiratoire et digestif; ils ont, en outre , cet autre point de ressem- blance , que, devenant dans plusieurs circouatances inutiles pour cet usage, ils passent à des fonctions secondaires, fout partie des nageoires anales, cons- tituent des aiguillons extérieurs , etc. Dans ce c;is , Gcotlroy ajoute les ;nê- mes prépositions employées pour la partie supérieure ; ainsi , loisqueles pièces seiont rangées en séries, ou trouvera au-dessous du cycléal \çcy— cluparaalel le rnéla-paraal , puis Ven- cataal et le pro- cataal. 'J els sont les rappiochemcns curieux et bit n di- gnes d intérêt, que Geoffroy Saint- îlilaire a d'abord eu pour but déta'- blir. Il nous était indispensable de le suivie dans tous ces détails ,afin qu'a- bordant avec lui l'étude de la vertè- bre chez les Crustacés , nous nous trouvions avec un égal avantage sur son terrain et plus à portée de saisir sa manière de voir. Quiconque , n'a- doplant pas cette route, entrcpren- diait la comparaison immédiate des Animaux vertébrés et des Crustacés , sous le rapport de leur système solide, ne devrait point se flatter d'avoir saisi les idées fondamentales de l'auteur , et encore moins se permettre de por- ter à leur égard le moindre juge- ment. Les Crustacés vivent au-dedans de leur colonne vertébrale , c'est-à-dire que leur cycléal n'étant pas entière- ment plein comme dans les hauts Animaux vertébrés, ou n'étant pas rempli de couches concentriques qui ne laissent au plus qu'un trou à peine perceptible , coanme .dans les Pois- sons, se trouve contenir chez eux le cordon neiveux , le vaisseau sanguin^ les viscères, les muscles, etc., et constitue par cela même un anneau très-ample, dont le diamètre égale la largeur tout entière de l'Animal. Ceci admis , les résultats suivans en découleront natuiellcment : i" l'é- paisseur de cet anneau ou la solidité j44 cru du tube vertébral sera toujours eu raison inverse de l'étendue de sa circonférence; 2" le tube vertébral se trouvant rejeté au-dehors sur la li- mite du derme, en sera immédiate- ment revêtu ; 3° les muscles ne s'op- posant pas au contact immédiat, puis- qu'ils sont renfermés dans le cycléal, ce tube osseux s'unira et se confon- dra avec le tube épidermique; 4** les volumes respectifs des deux tubes os- seux et épidermique pourront varier graduellement en raison directe ou en raison inverse l'un de l'autre : ainsi que le tissu dermoïque soit plus abondamment nourri que le tissu os- seux, et acquière en proportion plus d'épaisseur, on aura les enveloppes solides et de consisJance cornée des Coléoptères ; qu'au contraire, le tissu osseux prédomine sur l'épidermique, il en résultera le test résistant des Crabes , des Homards , etc. ; 5° enfin tous les organes restant concentrés dans le tube vertébral , aucun autre tube ne sera nécessaire au-debors, et il ne devra plus exister de doubles pièces qui fassent la fourche en des- sus et en dessous du cycléal, ou qui, en se réunissant, constituent des cloisons pour enfermer le système médullaire et le système sanguin. — Si donc les autres parties de la vertèbre , qu'on se rappellera avoir été distinsfuées dans les Poissons en pénaux et epiaiix situes eu haut, et en paraaux et calaaux placés en bas , se retrouvent chez les Crus- tacés, elles ne seront plus que des dépendances fort peu importantes du cycléal , ne pouvant être appropriées qu'au mouvement progressif. Or, l'observation fait apercevoir dans la classe des Animaux articulés, sur le dehors de chaque tube vertébral , ou de chaque anneau , une double série de pièces que tout le monde sait être des appendices locomoteurs , et que Geoffroy considère comme les analo- gues de celles qui viennent d'être nommées. La manière de voir de l'il- lustre auteur de l'Anatomie philoso- phique, se réduit donc à considérer chaque anneau d'un Animal articulé CRU comme un corps de vertèbre creux , et chaque paire de pâtes qu'il sup- porte comme les appendices de ce corps vertébral qui , ici , passent aux usages secondaires de la locomotion , tandis que dans les Animaux élevés , ils se réunissent le plus souvent pour former des anneaux protecteurs du cordon nerveux , du système sangnin, etc. On pouvait cependant opposer à ces résultats un fait plausible : les appendices vertébraux des Poissons et leurs nageoires dorsales ou anales s'élèvent verticalement; au contraire, les pâtes des Insectes qu'on leur com- pare , sont étendues horizontalement. Est-ce bien là ce qu'indique le prin- cipe des connexions ? Geoffroy Saint- Hilaire a prévu cette objection ; pour y répondre , il établit qu'il n'est pas inhérent aux Animaux que leur tho- rax soit transporté en présentant tou- jours la même surface au sol. Per- sonne n'ignore que les Pleuronectes nagent étant posés sur leurs flancs , d'oii il arrive que quelques-unes de leurs nageoires qui , dans d'autres Poissons, sont dirigées verticalement, se trouvent chez eux étendues hori- zontalement. Il se demande alors si ces Insectes ne sont pas , sous le rap- port de la station, des Animaux sem- blables aux Pleuronectes, c'est-à-dire s'ils n'étendent pas de la même ma- nière à droite et à gauche les moyens dont ilsdisposentpour leur transport; Geoffroy pense donc que les Crusta- cés ( car c'est toujours cette classe qu'il entend donner pour exemple ), dans la position oii nous les voyons , ne marchent pas , comme il nous semble, sur le ventre, mais sur le côté , convertissant ainsi l'un de leurs flancs en face ventrale, et l'autre en. face dorsale ; dès-lors on conçoit com- ment ils rendent horizontales ( les portant à droite et à gauche ) les par- ties qui dans les Poissons sont géné- ralement verticales. La queue ne fait pas exception , et il est aisé de voir au'elle est elle-mêmç horizontale, 'bservons d'ailleurs que la position du corps , relativement au sol , est très-variable chez les Animaux arti- CRU culds; la plupart marchent à la ma- nière des Crabes, des Araiguécs et des Scarabées , et convertissent , sui- vant l'expression de GeoilVoy, l'un de leurs flancs en face ventrale ; mais on en trouve un assez grand nond)rc qui aft'ectent des positions toutes dit- férentes. Nous nous bornerons à four- nir quelques exemples bien connus , sans avoir la pietention de précéder Geoffroy dans l'usage qu'il pourrait en faire à l'appui de sa manière de voir. Les Ampbipodes, qui constituent un ordre dans la classe des Crustacés, sont toujours ])lacés sur le côté; leurs appendices ont par cela même une direction verticale , et si nous avons bien couçu l'opinion de l'auteur , ces Animaux présenteraient l'état normal, puisque le côté sur lequel ils sont cou- chés, et qui pour lui n'est autre chose que la face ventrale, dans le Pleurouec- te, par exemple, repose immédiatement sur le sol. Les Phronimcs , les Che- vrettes ( Gammarus) , les Talitres , les Corophies sont dans ce cas. L'Aclily- sie du Dytique, espèce d'un genre nouveau que nous avons établie dans la classe des Arachnides ( Mém. de la Soc. d'Hist. natur. T. i) , est , à cause de son organisation singulière, placée sur le flanc , du moins à l'époque où nous lavons obseivée. D'autres Animaux articulés sont tout-à-fait renversés , et convertissent réellement leur dos en face ventrale. Geoffroy Saint -Hilaire ne négligera sans doute pas ces observations, lors- que, dans un Mémoire suivant qu'il annonce , il étudiera la position rela- tive des organes à l'intérieur du corps. Plusieurs Crustacés de l'ordre des Branchiopodcs présentent cet entier renversement; les Apus , les Bran- chipes , etc. , nagent presque cons- tamment sur le dos. Tout le monde sait que plusieurs Insectes Hexapodes, le INotonecle en particulier, se trou- vent dans le même cas. Les rapports qui existent entre les Crustacés et les classes voisines, tel- les que les Annelides , le» Arachnides et les Insectes , ont été signalés depuis longtemps par les classilicateurs. Les TOME V. CRU i45 anciens naturalistes plaçaient les Crustacés entre les Poissons et les Mollusques; Linné les réunissait aux Insectes (jui comprenaient également les Al achnides , et il les rangeait avec celles-ci dans une division particuliè- re désignée sous le nom d'Aptères. Brissou revint à la classification an- cienne; il distingua les Crustacés des Insectes , les plaça à la suite des Pois- sons ; mais il leur associa les xMyria- podes et les Arachnides. Dans la Mé- thode de Fabricius , les Crustacés fi- rent de nouveau partie des Insectes , et ils constituèrent le quatrième ordre souslé nom à' yigonald. Latreille(Pré- cis des caractères généraux des Insec- tes ) établit trois ordres : le premier sous le nom de Crustacés , le second sous celui d'Entomostracés, et le lioi- sième sous celui de Myriapodes. Plus tard, Cuvier, se fondant sur des carac- tèrcsanatomiques, effectua un change- ment motivé ; il transporta d'abord ( Tableau élémentaire de l'hlst. nat. des Anim.) les Crustacés à la tête de la classe des Insectes, et peu de temps après (Leçons d'Anatomie comparée), il établit d'une manière distincte et nullement aibitraire la classe des "Crustacés. Si nous jetons maintenant un coup- d'œil sur les divisions qui ont été éta- blies dans les Crustacés constituant une classe ou simplement un ordre nous verrons qu'à mesure que la science a marché, elles ont augmenté dans une proportion considérable. Linné partageait les Crustacés en trois genres : les Crabes , Cancer, qu'il subdivisait en Brachyures ( queue courte) et en Macroures ( queue lon- gue ) , les Cloportes , Oniscus , et les AJonocles , Monoculus. Fabricius , profitant des obsei^vations de Dal- dorff, a divisé {Entom. Syst. Suppl.) les Crustacés en trois ordres : io les Polygonata , composés des genres Oniscus et Monoculus de Linné ; 2° les Kleistagnata , comprenant les Crabes Hracliyuresdu mèmeauteuret une portion desLimules de Millier; 3° les ii'.r ilègn. Anim. de Cuv. ) , le même sa- vant a publié une nouvelle méthode dans laquelle , prenant pour bases de ses divisions la situation et la forme desbrancJiies , la manière dont la tète s'arlicule avec le tronc et les organes masticateurs , il divise la classe des Crustacés en cinq ordres : 1° les Dé- capodes, Decapoda (dix pieds); 2" les Stom APODES , Stomapocla ( bouche- pieds) ; 3" les Amphipodes , Ampld- /JOf/a (pieds dirigés en tout sens); 4" les Isopodes , Isopoda (pieds égaux) ; 5° les Bramchiopodes , É ranchiopuda (pieds-branchies). jNous ne devons en- trer ici dans aucun détail sur ces or- dres qui seront traités respectivement à leur place alphabétique. Lcacli a fait connaître ( Trans. of t/ie Linn. Sociel. T. xi ) une classifi- cation complète de l'ordre des Crus- tacés , dans laquelle il établit un grand nombre de genres nouveaux et plusieurs divisions. îNous nous bor- nerons à présenter les caractères des principales divisions. Classe : Crustacés. — Sous-classe première : Malacostracés, Malocos- traca. Bouche composée de mandibu- les , de plusieurs mâchoires, et recou- verte par des pieds-màchoires , te- nant lieu de lèvre inférieure ou la re- présentant; mandibules souvent pal- pigèrcs; dix à quatorze pâtes unique- ment propres à la locomoion ou à la préhension, ayant souventles organes respiratoires annexés à leur base; corps tantôt recouvert par un test cal- CRU cairc plus ou nroins solide sous lequel la lêle est confondue , tantt)t divisé en anneaux avec la tête distincte ; point de métamorphose. Légion 1"^. Podophtalmes , Podo- plUalina (Pédiocles, Lamk.). Des yeux composés, placés aubout d'un pédon- cule mobile ; point d'\eux simples; mandibules pourvues d'un palpe; pieds-mâchoires ayant tous un palpe adhérent à leur base. Cette division comprend les Décapodes et les Ston)a- podci de Latreille. Légion 2*^. Edriophthahnes , Edrio- phlkaîtna (Sessilocles, Lamk.). Des yeux sessilesordinairenient composés, mais quelquefois situés sur les côtés de la tête ; les mandibules souvent munies fl'uu palpe ; tète presque tou- jours distincte du corps. La légion des Edriophthahnes embrasse les Am- phipoùes, les Isopodes et les Bran- chiopodesde l'entomologiste français. f. tous ces mots. Crustacés fossiles. Depuis que la connaissa nce des corps organisés fossiles a été reconnue indis- pensable pour l'étude de la géologie, on s'est occupé avec soin de les recueil- lir et de les décrire. Les Animaux ver- tébrés et les Coquilles ont principale- ment fixé l'attention des zoologistes et des géologues. Les uns étalent trop remarquables et les autres trop nom- breux pour ne pas être d'abord ob- servés ; à cet égard il suffit de rappe- ler les travaux de Cuvier et Lamarck; mais il restait une lacune à remplir. Quelques Animaux articulés avaient accidentellement été observés. Ges- ner , Aldrovande , Scheuchzer , Ba- jer, Séb.-^, Sachs, Linné, Mercatus, lUimph, Knorr, Walch, Schlotheim , Wahlenberg , etc., en avaient signale ou fait connaître un plus ou moins grand nombre ; le besq^li delà science exigeait qu'on réunît Ibus ces faits et qu'on en ajoutât de nouveaux. Ce tra- vail important a été entrepris dans un ouvrage ayant pour titre : Histoire naturelle des Crustacés fossiles sous les rapports zoologiques et géologi- ques , savoir : les Trilobites , par Alexandre Brongniart, et les Crusla- CRU CCS piopicnicnl tliis, par Ansclinc- G;ic!an Dosin;iresl (un vol. in-^" avec Hi;. l'aris, i8j2. IjCviauU). Nous i en- voyons à l'arliclc Trilo]UTJ,s l'ctuLle des Animaux foàsllos qu'on désigne soui ce nom , et nous jcUcrons ici un roup-d'œil géneial sur les Crustacés nropreincut dits, en empruntant à l'cxccllcnl ouvrage de Ucsmarcst tout ce que nous allons en dire. « Le nom- bre des vrais Crustacés fossiles que nous avons ]>u examiner , dit cet ob- servateur exact , est de Irenle-qualrc. Ils ont été trouvés dans divers ter- rains, et leur nioJe de pctrilicalion n'est pas toujoui s le même ; les uns ont gardé leur propre test, et les au- tres n'ollVeul que des empreintes ex- térieures ou des moules intérieurs; quelques-uns sont pétrifiés en matière calcaire, et d'autres sont changés en 1er sulfuré. Les plus anciennement enfouis sont csux des bancs de la pierre calcaire argileuse de Pappen- iieim , qu'on est fondé à consiaércr comme dépendante de la formation du calcaire du Jura ; c'est là que ion trouve la seule espèce assez diflerentc de celles qui vivent maintenant, poiv être considérée comme apparteni'Pt à un genre distinct; c'est là ai^j^si que l'on rencontre le Limule cUx consti- tue un genre étranger aux rivages eu- ropéens. Les Argiles bleues intérieu- res à la Craie , auxquelles les Anglais donnent le nom de Blue-Lias , et qui composent une partie du pied des fa- laises de Normandie , entre le Havre et Dives ; les écueils connus sous le nom de Vaches-Noires , et une partie des rochers du Calvados, renferment, avec des ossemens de Crocodiles , des débris de Crustacés, et notamment ceux d'une espèce à longues pâtes et à grande queue , qui paraît être une Langouste, ainsi que ceux de deux autres en trop mauvais état pour être décrites, mais dont une se rapporte, à n'en pas douter , au genre Scyllare. — La formation de Saint-Pierre de Macstricht contient, avec des Coquil- le» bien reconnues pour appartenir au dépôt crayeux, des pinces de Crus- tacés isolées , qui ont été figurées par CRU 147 Fairjas comme étant celles d'un Pa- gure , et Mantell vient tie trouver, dans la Craie d'Angleterre, les dé- bris de plusieurs Crustacés Macrou- res et brachyures. — L'Argile plas- tique, dont est composée l'île de Slie- pey à rembouchure de la Tamise , contient assez fréquemment les cara- paces d'un Crabe déterminable et des fragmensde Crustacés Macioures. — La formation du calcaire de sédiment supérieur, ou terrain tertiaire (dési- gné, pour les environs de Paris, sous le nom de Calcaire grossier) , nous a fourni quelques Crustacés, et dans ce nombre nous plaçons ceux de Dax et de Vérone , et celui que nous avons trouvé nous-mêmes dans les bancs de Marne calcaire tle Montmartre, qui forment la ligne de démarcation entre les dernières couches du calcaire ma- rin et la formation gypseuse ct'eau douce. Les terrains calcaréo- tlap- péens du Vicentin , que Brongniart regarde comme de formation contem- poraine à celle du calcaire de sédi- ment supérieur, nous ont oiVert des C/'ûstacés fort voisins de deux espèces qui vivent sur nos côtes , le Crabe commun ( Cancer Mœnas ) ot la Lan- gouste {Palinurus quadricornis). — Enfin , si aux Crustacés proprement dits on joint les Asellotes et les Euto- mostracés , on aura retrouvé deux repiéseutans fossiles de ces familles dans les terrains les plus récemment déposés. Les couches marines de Mar- nes verdâtres, supérieures au Gypse à Montmartre, nous ont offert, dans un de leurs feuillets, au-dessus d'un banc de Coquilles bivalves qu'on a lappor- tées au genre Cylhérée, et au milieu de nombreux Spirorbes , un Crustacé peu déterminable , il est vrai , à cause de sa petitesse , mais qu'on ne peut cependant éloigner des Sphéromes ou des Idotécs. Enfin , le terrain d'eau douce de la vallée de l'Allier , en Bourgogne , a présenté des bancs épais , tout pétris de petites Coquilles bivalves, que nous avons cru devoir rapporter, à cause de leurs formes générales et de leur minceur, au genre Cypris. — Un assez grand nom- ï48 CRU hre de Fossiles particulièrement rap- prochés des Ocypodes ou des Crusta- cés voisins de ceux-ci , nous sont rap- portés des Philippines et des autres îles de l'archipel Indien. Ils sont in- crustés dans un calcaire grisâtre d'as- pect marneux , assez dur , et qui n'est pas susceptible de se délayer ou de faire pâte avec l'eau. — Le test de ces Crabes est ordinairement conservé ; mais sa nature a été modifiée; il est bien plus solide que celui des espèces qui vivent maintenant, et renferme beaucoup moins de matière animale. Quelques voyageurs assurent que ces débris se rencontrent sur les bords de la mer , et paraissent cioire qu'ils appartiennent à des Crabes dont les espèces vivent actuellement, et s'em- pâtent ainsi dans l'Argile , com- me le font quelques petits Poissons sur les côtes de l'Islande , de la Ro- chelle, de Scapczzano , dans la Mar- che d'Ancône , etc. Cette assertion paraît avoir peu de probabilité , car il est très-remarquable que ces Crusta- cés ainsi encroûtés soient apportés des contrées lointaines oii on les trou- ve en si grand nombre, et que les espèces vivantes , qu'on dit être les leurs , soient encore tout-à-fait in- connues. Néanmoins si cette analogie était démontrée , on ne pourrait pas pour cela les retirer de la série des Crustacés fossiles dont il s'agit ; car elles ont acquis toutes les conditions des corps pétrifiés, c'est-à-dire qu'elles sont maintenant soustraites aux cau- ses qui opèrent la décomposition des êtres organisés après leur mort. Ce serait un ordre de Fossiles nouveaux , celui des Fossiles contemporains de notre création , et dont quelques na- turalistes nient encore l'existence. )3 Telle est la disposition géologique des Crustacés sur la surface du globe. Leur série commence oii celle des ïrilobites finit, et elle s'étend jus- qu'aux dépôts les plus récens. « Desmaresl adopte , pour le classe- ment des Crustacés fossiles, la mé- thode de Latreille (Règn. Anim. de Cuv.) , et voilà le lésultat du nombre d'espèces qui lui étaient connues à l'é- GRU poque de la publication de son ou- vrage. Dana l'ordre des Décapodes , se trouve la famille des Brachyures , qui renferme vingt- qualre espèces distribuées dans douze genres de la manière suivante : Fortune, deux espè- ces ; Podophthalme , une ; Crabe , cinq ; Grapse , une ; Gonoplace , cinq ; Gélasime, une ; Gérarcin , une : Alélécycle , une ; Leucosie , trois ; Inachus , une ; Dorippe , une ; Rani- ne , une. La seconde famille du même ordre, celle des Macroures , comprend six espèces partagées en cinq genres ; sa- voir : Pagure, une; Langouste, deux; Palémon , une ; Eryon , une ; Scylla- i"e , une. Les deux ordres des Stoma- podes et des Amphipodes n'ont enco- re fourni aucune espèce fossile; dans celui des Isopodes , on ne connaît que deux espèces rapportées avec doute au genre Sphérome. L'ordre des Brancliiopodes n'a encore offert que deux espèces , dont l'une appartient au genre Limule et l'autre au genre Cypris. V. , pour les détails , chacun de ces mots. Desmarcst, depuis la publication de son ti-avail, a eu occasion d'obser- ver quelques espèces nouvelles ; il les fera successivement connaître dans l'ouvrage périodique connu sous le titre d'Annales des Sciences naturel- les, (aud.) CRUST AGITES, crust. On a quelquefois donné ce nom aux Crus- tacés fossiles. (b.) GRUSTA-OLL^. bot. phan. (Rumph. ) Nom donné à plusieurs Plantes de l'Inde fort difïérentes , entre autres à une Gratiole ainsi qu'à une Oldenlandie dont Forster a fait son genre Dentella. (b.) CRUSTODERMES. pois. Blain- ville a donné ce nom mérité par l'en- veloppe dure qui les recouvre, aux Poissons qui , dans le système de Lin- né , composaient l'ordre des Bran- chioslèges. /^. cemot. (b.) CRUSTOLLE. bot. piian. Des auteurs français ont donné ce nom. CRU tiré de Cnista - Ollœ , au genre dé- dié à la mémoire de RucUius. Co chun- gcment de nom n'est pas heureux , jniisqu'aucune des Plantes de Rumi^h, désignées sous le nom radical , ne l'ait partie du genre RuelUa; il n'est pas juste, puisqu'il relègue dans la lan- gue laline le nom d'un botaniste qui rendit plus d'un service à la science. ^. RUKLLIE. (B.) CRDZEIRO. BOT. rii.vN. On ne sait à quel genre rapporter la Plante du Brésil désignée sous ce nom , et dont on dit que l'écorce est encore plus amère que celle du Quina. (b.) CRUZETA. BOT. riiAN. (Jacquin.) Syn. de Mussœnda spinusa à la Mar- tinique. (B.) GRUZITE. Cruzita. bot. piian. Et non Crucita. Genre fondé parLœfling et Linné , placé dans la Tétrandric Digynie et rapporté par Jussieu à la fanulle des Atriplicées. Ses caractères sont : calice ou périauthe persistant, divisé profondéuîent en quatre par- ties, et muni à sa base de trois brac- tées particulières; quatre étamines dont les filets sont très-courts et por- tent de petites anthères ; ovaire su- périeur ovale, obtus, comprimé et surmonté d'un style très-court, di- visé en deux branches portant cha- cune un stigmate. Le fruit est une caryopse recouverte par le périanthe, caduque ainsi que celui-ci. — Une seule Plante constitue ce genre : elle a une tigedroile, ferme et hauted'un mètre et demi; ses feuilles sont , de même que ses rameaux , opposées , lancéolées et très-entières. Les tleurs, extrêmement petites comme celles des autres genres de la famille, sont perlées sur des épis paniculés. Elle a I)our patrie la répvdjlique de Colom- jie , et particulièrement les environs de Cumana. C'est donc par erreur d'origine que Linné, en décrivant celte Plante, lui donna le nom de Cruziia hispanica. Rœmer et Schul- tes n'ont pas détruit l'idée fausse qu'entraîne un nom spécifique con- tradictoire avec les faits , en lui subs- tituant celui d'âisjjano - ameiicana , CRY i4ç> voulant sans doute concilier ainsi la dénomination linnéennc avec celle de C. ameiicana, proposée par Lamarck et la seule que l'on doive admet- tre , puisqu'il est constant que la Plante dont il s'agit ne croît pas spon- tanément en Espagne, et que sa vé- ritable patrie ne peut plus être regar- dée comme dépendante de cet empire. (G..N.) CRYEROZES. zool. Hermann, professeur à Strasbourg , proposait de substituer ce mot qui signifie froid , eiïrayant, livide , à celui de Reptiles. Ce changement sans utilité et même sans justesse , car il est des Reptiles fort élégans, n'a pas été adopté. (b.) CRYMOPHYLE. ois. (Vieillot.) V. l'iIALAROFE. CRYOLITHE. MIN. On a donné ce nom , qui signifie Pierre de glace , à l'Alumine fluatée alcaline. V. Alu- mine, (b.) CRYPHIE. Cijphia. bot. pu an. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie, L., fondé par R. Brown qui lui assigne les caractères suivans : calice fermé , à deux lèvres entières et égales , et muni de deux bractées ; corolle ren- fermée dans le calice; la lèvre supé- rieure en forme de casque et très- courte , l'inférieure ayant le lobe du milieu plus grand; anthères muti- ques. Ce genre, intermédiaire entre le Chilodia du môme auteur et le Pros- tanthera deLabillardière , se compose de deux espèces trouvées par R. Brow^n sur les côtes méridionales de la Nouvelle-Hollande. Ce sont deux petites Plantes frutescentes , pleines de glandes qui sécrètent une huile volatile d'une odeur pénétrante. Leurs feuilles sont entières et petites comme celles du Serpolet , d'où le nom de C. serpyllifutia , donné à la principale espèce ; car pour la C. mi- cwphylla , de l'aveu même de l'au- teur, elle pourrait mieux n'être con- sidérée que comme une variété de la précédente. Leurs fleurs sont soli- i5d CRY taires et porleed sur des pédoncules axillaires. (g..n.) CllYPHIOSPERME. Crjphiosper- mum. BOT. PHAN. Dans sa Flore J'Owarc et de Bénin, Palisot de Beauvoisa décrit et figuré, sous Je nom de Crjphiospermur/i repens , une Plante de la famille des Synanlhé- rées qu'il rapportait aux Ciiico- racées , et que plus tard l'illustre R. Crown a reconnue être le Cœsulia m- t/icans de Willdenow , qui appar- tient à la section des Corymbifères et à la tribu des Hélianthées de€assini. Ce dernier ayant fait de la Plante de Willdenow un genre distinct sous le nom d'Enjd/a, nous renvoyons à ce ">t)t- (a. r.) * CRYPHYON. Crypàjiwi. bot. CRYPT. (Mousses.) Palisot de Beau- vois proposait d'appeler ainsi le gen- re Caljmperes de Swartz. f^. Ca- liYMPÈRES. (a. i^ \ GRYPSANTHA. bot. crypt. (Bcauvois.) Syn. d'Hedwigie. f^. ce mot. (b.) GRYPSIDE. C/jpsis. BOT. phan. Genre de la famille des Graminées et do la Triandrie Digynie , L. , établi sur quelques Plantes confondues autre- Ibis parmi les Phleum et les An- thoxanthum , et ainsi caractérisé dans Alton {Hort. Kcw. a^édit. , i, p. €8), et dans Kunth [Synopsis Plant, orbis nuyi , i , p. 207) : calice {lépl- cène , Rich.) à deux valves linéaires, uniflore; corolle [glume , R. , paU- /e//e*. Palis. Beauv.) bivalve et mu- tique; deux écailles hypogynes; une à trois élamines; deux styles; stig- mates plumeux ; caryopse libre. Les fleurs sont en épis simples , disposées sur un axe formant un capitule rond ou allongé et comme involucrées par la gaîue des feuilles supérieures. Pa- lisot-Beauvois { Jgrostograph. Aov. p. 22) a distrait des Grypsis quelques espèces qu'on y avait "rapportées, et en a formé le nouveau genre Heleo- c/doa. Gelui-ci n'est considéré par la plupart des auteurs que comme une section du premier, et, en effet, les différences tirées de la structure des CRY \^\\\ii\.\.(i^{giiime , Rtcb.), Ic:,quelle3 sont entières et courtes dans le pre- Jiner genre , bifides et enveloppant le fruit dans le second , ainsi que celles fournies par les ovaires munis , dans les C/jpsis, d'un bec épais et émargin€, et simplement aigus dans les Heleochloa, paraissent trop légè- res pour eu autoriser la distinction. Panzer {Ideen, p. 24 et 26, t. 8) a néanmoins admis ces deux genres, en réformant toutefois leurs carac- tères. V. Hei^egchloa. Le genre C/jpsis a. reçu deux synonymes qu'il est utile de mentionner , savoir : le Pallasia de Scopoli et VAntitragus de Gaertner(.'/e Iruct. 2 , p. 7 , t. 80). Si à l'exemple de Kunth (/oc. cit.) et de Roemer et Scliultes, l'on admet la réunion des Heleochloa aux Gryp- sis , on comptera dans ce dernier genre une dixaine d'espèces dont deux, Crypsis aculeata et C. alopecu- roïdes , sont indigènes d'Europe. La première croît sur le litloral de la Méditerranée dans les terrains sa- blonneux. La structure des gaines supérieures de ses feuilles lui donne un aspect lellcmentparticulier, qu'on ne peut la comparer à aucune autre Gramiuée. G'est sans doute ce qui a causé l'étrange méprise de Linné, lorsqu'il l'a nommée Schœnus aculea- lus. La synonymie si embrouillée des espèces cTe ce genre , transportées au gré des auteurs dans plus de six gen- res ditïerens , prouve la nécessité d'u- ne revue de ces Graminées. Trois espèces nouvelles ont été rapportées de l'Amérique méridionale par Hum- boldt et Bonpiand, et décrites sous les noms de Cripsis macrura , C. phleuides et C. stricte, dans leur be! ouvrage rédigé par G. Kunth [Nou. Gêner, et Spec. Plant. yEquin. 1, p. I4l). (G..N.) GRYPSIRINA. OIS. Et non Cryp- sirnaa. P'. Temia. (b.) GRYPTANDRE. Cryptandra. bot. phan. Genre établi par Smith [Trans. Soc. Linn., v. 4, p. 217), appartenant à la Penlandrie Mo no gy nie, L. , et rapporté avec doute à la famille des CttY Khodoiacées de Jussleu. Ses caraclè- rcs bont : calice à cinq divisions liès- profbndcs ressemblant à des l)ractécs ; coiolle lubuleusc , soyeuse cxtôricii- remonl, à limbe pailagc ert cinq sog- mcns entre lesquels se trouvent cinq écailles en forme ilo cornels; cinqéta- mines insérées inmiédiatement au- dessous de ces écailles ; stigmate Irifi- de; capsule supérieure à trois valves qui, par leur introllexion, constituent trois loges, chacune renfermant une semence solitaire et comprimée. A l'espèce (Ot/j/. auslralis) sur laquelle Smith établit ce genre, cet auteur en a depuis ajouté deux autres ( /// Jiccs Cyclopœd. ), l'une qu'il a nommée Cryptamira ericifulia, et l'autre ( '. amara ; elles sont indigènes de la Nouvelle-Hollande , aux environs du port Jaclxson. Uudgc les a lig urées toutes deux dans le dixième vohnr.e des Transactions de la Société Lin- nccnnede Londres, table 18, p. 294, Il serait à désirer qu'il eût pu faire connaître l'organisation du fruit de ces Plantes comme celle de leurs fleurs , qui y est très-bien dessi- née. C'est d'après les descriptions in- sérées dans ce Mémoire que nous avons exposé les caractères génériques précédens. (G..N.J * CRYPTANGIS. bot. piian. Nom Sroposé par Du Petit-Thouars (Hist. es Orchidées des îles australes d'A- frique ) pour une Orchidée de la sec- tion des Epidendres et du genre Jn- gorchis du même botaniste, ou Jn- grœcurn des auteurs. Elle est figurée (/of.c//. ,t.5o)souslenorad'y///_j-/œc«//j iiiapeituni. C'est une petite Plante liante de quinze lignes à peu près , indigène des îles de France et de Mascareigne , à feuilles rapproeliées , lancéolées, aiguës , et à petites fleurs blanches pédonculéss. (g..n.) CRYPTE. Cryptus. iNs. Genre de l'ordre des Hyménoptères, établi par Jurine (Classîf. des Hymen. , p. 49 ) , et fondé antérieurement par LatrelUe, hous le nom d'Hyloîome. T^. ce mot. Fabricius avait déjà employé le nom de Crypte , pour désigner un autre C1\Y i.'Vi genre de l'ordre des Hyinénoplères. Celui-ci, fondé aux dépens des lehiicu- mons, est rangé par Jjatreille (Règn. Anim. de Cuvier ) dans la famdle des Pnpivores, tribu des Tch;ieumo- nides. Les caractères du genre Crypte dont il est ici question, sont loin d'être constans et ne peuvent souvent être applicables qu'^l'un des sexes; il est donc difficile de savoir exactement ce qui le constitue ; Latrcilh; pense que d'après la forme générale des es- pèces dont il se compose , Fabricius a voulu séparer en un groupe parti culier celles qui ayant l'abdomen porté sur un filet très-dislinct , ovale, ou presque cylindrique , voûté , sont pourvues en outre d'une ta- rière saillante, ordinairement courte ou peu allongée. On a établi quel- ques divisions fondées sur la cou- leur blanche de l'écusson , ou l'exis- tence d'une bande de même cou- leur aux antennes ; elles compren- nent un assez grand nombre d'es- pèces. Le Crypte armateur , Crypt. ar- matorius. Il se trouve en France et en Allemagne. Le Crypte bordé , Crypt. margi- nalorius. Originaire d'Europe. Le Crypte dissipateur , Crypt. profligator. Fabricius rapporte à cette espèce l'Iclmeumon, n. 46, de Geof- froy (Hist. des Ins. T. 11, p. 34i ). Gravenhorst {Monogr. Ichneumo- num pedestrium) vt fait connaître plu- sieurs femelles qui sont aptères. Ce sont les Cryptes Hémiptère , " Puli- caire, agile et Coureur. Le Crypte des oeufs , Crypt. opu- lorum, vit à l'état de larve dans l'in- térieur des œufs de certains Lépidop- tères. Le Crypte des Pucerons , Crypt. Jphidium , se nourrit pendant son premier âge aux dépens du corps d'un Puceron. Dans jdusieurs espèces, les larves se filent des coques soyeu- ses , entourées d'une enveloppe com- mune [Cryptus globattis), ou dépour- vues de cette enveloppe ( Cryptus glo- meratus), mais adossées cependant les unes aux autres. i5a CRY Les larves du Cryple alvéolaire , Crypt, alueaniis , sont remarquables par l'habitude qu'elles ont de cons- truire leur coque sur un même plan, de manière que lorsque celles-ci sont vides , elles représentent en petit les alvéoles d'un gâteau d'Abedles. (aud.) * CRYPTE..C/jio/a. bot. phan. Le professeur Nuttal , dans ses genres de l'Amérique du Nord, propose d'éta- hlir un genre distinct pour le Peplis americanade Pursh, auquel il donne le nom de Crypta , et qu'il caractérise de la manière suivante : son calice est composé de deux sépales ; sa corolle de deux ou trois pétales rapprochés; l'ovaire est surmonté de deux ou trois stigmates très-petits , sessiles ; le fruit est une capsule à deux ou trois loges, s'ouvrant en autantde valves. Chaque loge contient quatre ou cinq graines presque cylindriques et striées, (a.r.) * GRYPTERPIS. BOT. phan. C'est ainsi que Du Petit-Thouars désigne une Orchidée des îles de France et de Mascareigne, appartenant à la section des ïïelléborines et à son genre Er- jjorchis , qui est le même que le Goo- dieraàe Brown. Sous le nom de Goo~ diera occulta [Erporchis Crypterpis) , est figurée (Histoire des Orchidées des îles australes d'Afrique , t. 28 ) une Plante qui paraît être la même que celle appelée Goodlera biacteata dans le texte du premier tableau. Ses fleurs sont petites et purpurines, ses feuilles ovales longues d'un décimè- tre. Cette Plante a environ un demi- mètre de hauteur. La planche 3o de l'ouvrage cité plus haut représente, sous le nom de Crypterpis, cette Plante en entier, mais diminuée au moins des deux tiers. (g..n.) * CRYPTES. GÉOL. On donne ce nom , qui est à peu près synonyme de cavernes , à des galeries souterraines plus ou moins étendues , dont la plu- part paraissent avoir été creusées de main d'Homme. Sous ce point de vue les Cryptes sortiraient du domaine de la science à laquelle nous avons consacré ce Dictionnaire ; mais qucl- CRY ques-unes, avant facilité aux géolo- gues un accès instructif dans les en- trailles de notre planèie , méritent de leur part quelque attention. Les Cryptes diffèrent des- galeries de mi- nes , en ce qu'elles sont ordinaire-' ment horizontales, ayant été creu- sées sur les pentes de quelque es- carpement. Les côtes du Nil en sont criblées en plusieurs endroits , parti- culièrement dans les environs de l'an- tique ïhèbes aux cent portes , et , ces cavités, silencieux asiles des tré- passés , furent consacrées aux sépul- tures d'un peuple superstitieux qui croyait mettre ses dépouilles mor- telles à l'abri de la destruction en les confiant embaumées au sein des ro- ches calcaires dii rivage : vain es- poir ! la religion et les mœurs ont changé sur cette terre classique de la superstition et des premières sciences. Le Bédouin barbare , le Musulman grossier, ont profané le sanctuaire lugubre de la mort , et des ossemens que la sentence des sages avait comme confiés aux siècles pour se relever vivans au jour suprême de la résurrection, servent aujourd'hui à chauffer les fours d'une popula- tion renouvelée , ou d'appât à la curio- sité des voyageurs européens qui, sur les traces des Geofi'roy Saint- Hiîaire et des Caillaud, vont interro- ger l'histoire de la première Egypte au fond de ses sépultures violées. — L'Italie aussi a ses Cryptes qui furent consacrées aux cendres des décédés. C'est une opinion établie dans les en- virons de Rome , oii l'on en cite de célèbres, que les dépouilles de saints martyrs y furent déposées par les premiers chrétiens. On a beaucoup exagéré l'étendue et la majesté té- nébreuse de ces derniers asiles des victimes d'un paganisme intolérant. Les Cryptes de Maëstricht l'empor- tent de beaucoup en importance sur toutes celles qui nous sont connues. Nous les avons décrites soigneuse- ment dans un ouvrage particulier, oU nous renverrons le lecteur. Il suffira de dire ici que ces vastes galeries sou- terraines , dont les premiers ouvriers CRY existèrent avant l'invasion des Ro- mains dans les Gaules, sont tous les jours augmentées par les travaux des générations qui se succèdent , et four- nissent sans ce?se de nouveaux ma- tériaux à l'élude de l'iiistoiie naturel- le. C'est leur exploitation qui nous a fait connaître ces débris fossiles dont FaujasdeSaint-Fondafaitlesujeld'uu grand ouvrage , oii malUeureusemcnt ne règne point assez de méthode ; on y a trouvé particulièrement des sque- lettes de gigantesques Sauriens, mal à propos regardés comme ceux de grands Crocodiles. Leurs parois nous initient aux procédés qu'emploie la nature dans la formation lente et con- tinuelle des couches siliceuses de la Craie. Les fouilles qui s'y continuent ont appelé l'attention des savans sur ces cavités singulières qu'on nounnc orgues géologiques. T' . ce mot,CKAi£, tJiLEX et MoNiToR. Ces Cryptes , im- menses ouvrages de plusieurs milliers de siècles , sont les seuls objets qui frappent les yeux et l'esprit du vulgaire dans les environs de Maëstricht , et l'on en a raconté de telles merveilles que Buflbn, induit en erreuv en les comparant poétiquement au laby- rinthe de Crète, prétend qu'aban- données pendant un long espace de temps, il ne serait pas aisé de recon- naître si ces excavations ont été le produitdela nature, ou faites de main d'Homme. On connaît, ajoute ce grand écrivain, des carrières qui sont d'une étendue très-considérable; cel- le de Maëstricht, par exemple, oii l'on dit que cinquante mille personnes peuvent se réfugier, et qui est sou- tenue par plus de mille piliers qui ont vingt ou vingt-cinq pieds de hau- teur. L'épaisseur de la terre au-dessus est de plus de vingt-cinq brasses ; il y a dans plusieurs endroits de cette car- rière de l'eau , et de petits étangs oli l'on peut abreuver le bétail. ( Preuves de la théorie de la terre , art. xvii. ) Les Cryptes de Maëstricht peuvent contenir plus de cinquante mille per- sonnes; plus de mille piliers s'y pour- raient compter; les dimensions de ces piliers sont beaucoup plus imposan- CRY iCS tes que ne le dit Bufi'on ; mais on ne trouve nulle part dans ces souterrains des étangs oii se puisse abreuver le bé- tail; et si ce n'est en un seul point , oii quelques gouttes fdtrantes entre- tiennent quatre ou cinq pintes d'eau médiocre dans un petit réservoir en forme de cuvette , les carrières dont il est question sont remarquables par l'absence de toute humidité , ce qui contribue à la conserva- tion des moindres traits dont les cu- rieux charbonncnt les parois , et à rendre la température parfaite- ment égale. Celte température , ob- servée à longues années de dislance par Van-Swinden , par Faujas et par nous, dans des saisons différenles, est constamment de 8" au thermomètre de lléaumur. — On cite encore des Cryptes fort étendues dans quelques parties des montagnes de Hongrie. — L'Espagne en oll're aussi d'impor- tantes. On prétend qu'elles existent surtout dans les provinces vascon- gades , et qu'elles y sont d'une im- mense étendue ; on attribue l'origine de celles-ci aux travaux des chrétiens qui cherchaient vers le centre de la terre cette précieuse liberté dont les Maures les dépouillaient à sa surface. On en a découvert récemment d'im- menses dans l'Amérique septentrio- nale , oeuvres de peuples inconnus , qui les consacrèrent , comme dans l'ancien Monde, aux cadavres de leurs pères. Ces Cryptes du nouveau con- tinent recèlent encore des squelettes gigantesques environnés de squelettes de nains. On ne saurait trop recom- mander aux voyageurs d'examiner leurs parois sur lesquelles il pourront découvrir des Fossiles précieux, et surtout les débris humains qu'ils ren- ferment, (b.) CRYPTIQUE. Ojpiicus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Hétéromères , établi par Latreille ( Règn. Anim. de Cuv. ) aux dépens des Pédines dont il formait originairement une division ; il ap- partient à la famille des Mélasomcs , et oflVe pour caractères : labre trans- versal , entièrement à découvert , cl 154 CRY non reçu dans une dchancriire du chaperon ; palpes maxillaires termi- nés par un fort, article en forme de hache ; antennes presque de la même grosseur, formées, en majeiue partie, d'articles en cône renversé , avec le dernier ovoïde ou presque globuleux. Les Cryptiques sont des Insectes ailés qui , outre la différence résultant de la réception du labre dans une échan- crure du chaperon , s'éloignent des Pédines par les articles de leurs an- tennes qui sont plus allongés ; par leurs pal[)es maxillaires plus saillans et terminés plus directement en forme de hache ; enfin par leurs jambes an- térieures étroites. — Ce genre a pour type le Cryptique glabuje , Crypt. glaber, ou le Ténébrion noir lisse de (Geoffroy (Hist. des Ins. , T. i , p. 55i), 3ui est le même que le Blaps glabra e Fabricius. On le trouve dans les endroits secs et sablonneux aux envi- rons de Paris ; il en existe plusieurs autres espèces originaires de l'Espa- gne et du cap de Bonne -Espérance. Le général Dejean ( Catalog. des Co- léoptères , p. 66 ) en mentionne six , dont quelques-unes sont nouvelles. (aud.) CRYPTOBRANCHES, pois. C'est- à-dire à branchies cachées. Ordre éta- bli par Duméril parmi la classe des Poissons osseux, qui correspond à ce- lui des Chismopnes, parmi les Cartila- gineux. Ses caractères consistent dans les branchies sans opercules , mais à membrane. Cet ordre ne renferme que les deux genres Styléphore et Mormyre. F', ces mots. (b.) * CRYPTOCARPE. Cryptocarpus. BOT. PHAN. Famille desChénopodées, TétrandiieMonogynie.,L. Ce genre, établi par C. Kunth ( in Humholdt et Bonpt. Nov. Gênera et Spcc . PI. œquin. , V. 2 , p. 187 ) , offre les ca- ractères suivans : périanthe campa- nule à quatre ou cinq divisions cour- tes; quatre étamines saillantes , à an- thères didymes; style simple; akène lisse renfermé danslecalice persistant. Il se compose de Plantes herbacées , à feuilles alternes très-entières , à CRY Heurs pédicellécs ou presque sessiles, disposées en épis dichofomes ou en panicules terminales et axillaircs. Les deux espèces connues sont fi- gurées (/oc. cit. tab. 123 et i24) sous les noms de Cryptocarpus glubusus et C. pyriforniis. Willdcnow , abusé par quelques ressemblances extérieu- res de la première avec les Plantes du genreSoe/77/fl se rap- prochelîeaucoup des genres Fusidiiim et Fusariiim de Link ; mais il diffère de l'un et de l'autre, en ce qu'il se développe sous l'épiderme des Planies qu'il ne déchire même pas et qu'il est dépourvu de toute base distincte. Kunze le caractérise ainsi : sporidies fusiformes , réunies en groupes sous l'épiderme qu'elles ne déchirent pas. La seule espèce qu'il ait décrite porte le nom de C. atmm ; elle croît sur les feuilles et les tiges de Graminées. (ad. b.) * CRYPTOSTEM ME. Cryptostem- ma. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérces , tribu des Arctoti- dées , établi par Robert Brown flans la seconde édition du Jardin de Kevv pour les Arctuds calendulacea et Arctolishypuchundiiaca, qui diffèrent du genre Arctotis par leur léceptacle creusé d'alvéoles, leur aigrette paléa- cée , cachée par les poils lanugineux ([ui couvrent le fruit. L'involucre est formé d'écaillés imbriquées ; les fleurons du centre sont réguliers et CRY hermaphrodites ; les demi - fleurons sont neutres et beaucoup plus giands. Ces deux espèces croissent en Afrique. (A.R.) * CRYPTOSTOME. Cryptostoma. INS. Genre de l'ordre desColéoplères , section des Tetramères, établi par Dejeau (Catalog. des Coléopt. , p. 34) aux dépens des Taupins. Ce nouveau genre , encore inédit et dont nous ignorons les Caractères , ne renferme qu'une seule espèce , VElater spiriicor- nis de Fabricius ; elle est originaire deCayenne. (aud.) * CRYPTOSTOME. Cryptostoma. MOLL. Ce genre , que Blainville a établi pour des Animaux mollusques d'une forme très- singulière , et qui ont les rapports les plus évidens avec les Sigarets , doit venir se ranger près d'eux dans les méthodes de classifi- cation. C'est dans le Dictionnaire des Sciences naturelles que nous avons pris connaissance des observations qui concernent ce nouveau genre ; et c'est à l'article Mollusque de l'Ency- clopédie d'Edimbourg qu'il a été décrit pour la première fois. 11 est caractéri- sé par un Animal linguiforme aplati , un peu plus convexe postérieurement qu^antérieurement , ayant la bouche cachée sous le rebord antérieui^du manteau , et se reconnaît surtou^ar la grandeur du pied qui est énor- me proportionnellement au reste du corps dont il a quatre à cinq fois les dimensions ; les yeux sont placés à la base et à la partie externe des ten- tacules. A la partie postérieure et la plus élevée de l'Animal, on remarque une coquille qui est intérieure, et qui , comme dans les Sigarets , est destinée à protéger les organes de la respiration. Blainville, aux articles cités ci-dessus, donne sur la structure de l'Animal des détails très-étendus auxquels nous renvoyons , n'ayant pas eu nous-mêmes occasion de voir les Animaux dont il s'agit. Il nous suffira d ajouter que la coquille res- semble tellement à celle des Sigarets , que l'on serait porté à la placer avec eux si on ne connaissait pas l'Animal qui les porte. Il n'y a encore que deus CRY cspccci de Cryptoslonics de connues ; ce sont les suivantes : CllVPTOSTOMK DE LUACII , Crjp- tostoina Leachi , Blaiuv. ( Encvcl. d'Ediinboiug et Dict. des Sciences natur.) Celte espèce est ovale, ohlon- gue, plus allongée que la suivante; les tentacules sont petits, plus coni- ques, plus étroits et plus distans ; les appendices de leur base sontaussiplus petits; la partie antérieure du corps plus longue que la postérieure. Cryptostome raccourci , Crjp- tostorna breviculum , Blainv. ( lue. cit. ) Celui-ci est large , plus arrondi ; la partie antérieure presque égale à la postérieure ; les tentacules sont grands, larges et déprimés; les ap- pebdices de leur base y sont propor- tionnés , et consequemment plus grands que dans la première espèce ; quoique la coquille du Cryptostome raccourci ne soit pointconnue, Blain- ville pense qu'elle doit présenter des ditl'érences au moins dans le volume. (D..H.) * CRYPTOSTOME. Cryptosto- mum. BOT. PUAK. Schreber appelle ainsi et sans iondement le genre Monlabea dAublel. y. Montabée. (A.R.) CRYPTOSTYLE ou CRYPTO- STYLIDE. Crjplostylis. bot. phan. Famille des Orcbidces et Gynandrie Diandrie, L. Ce genre, que Labil- lardière a confondu avec le Ma- laxis, en est très-distinct, selon R. BroM n qui l'a constitué ( Piodrom. Flor.Nou.-Hol.,'ç.o\']) etluiaassigné les caractères suivans : périanthe à cinq folioles linéaires et étalées; la- belle postérieur entier , sessile , large, recouvrant une colonne (gynoslèmc, Rich. ) très-courte , dont la base est concave; anthère parallèle au stigmate stipitée de chaque côté de la colonne. Trois espèces , que R. Brown a nom- mées Cryptostylis longifolia , C. ovata et C. erecta, habitent la iVouvelle- Hollande. La première a été décrite et lîgurée par Labillardière ( Nov.- HolL, 2, p. 62 , t. 212 ) sous le nom de Malaxis suhulata. Les bulbes de ces Orchidées sont fasciculccs ; leurs CTE iC5 feuilles radicales sont planes , pétio- lées et en petit nombre; leurs fleurs, terminales au sommet d'une hampe vaginale, sont disposées en épi, ino- dores cl dune couleur sale et rous- sâtre. (G..N.) CRYPTURUS. oTS. V. Tinamou. CIIYSOMITÈRES. OIS. Syn. grec de Chardonneret, f. Gros-Bec. (b.) * CRYSOPHTH ALME. bot. crypt. Espèce du genre Borrera. y . ce mot. (B.) *CRYST ALINE, bot. phan. Syn. de Glaciale, espèce du genre Mésem- bryanfhème. (b.) CllYSTANE. BOT. PHAN. (Diosco- ride. ) Syn. de Chélidoiue. V. ce mot. (B.) CRYTALION. bot. phan. (Diosco- ride.) Syn. de Plantago Fsyliiim. 'n.) CRYTOPS. INS. Pour Cryptops. y. ce mot. (aud.) CTEISION. Cteisium. eot. crypt. ( Fougères. ) Le genre nommé ainsi par Michaux est le même que le Ly- godium de Swartz. y. Ly'godie. (A.R.) CTENE. Clenus. arachn. Genre de l'ordre des Pulmonaires , famille des Pileuses , section des Citigradcs , établi par Walckenaer (Tableau des Aranéïdes, p. 18 , pi. 3, fig. 22), et ayant pour caractères : huit yeux iné- gaux entre eux, occupant le devant et les côtés du coiselet , placés sur trois lignes îransverses s'allongeant de plus en plus, et disposés de manière à former un groupe de quatre au centre , et de deux de chaque côté et en avant; lèvre carrée, plus haute que large, rétrécie à sa base ; roâchoi- res droites , écartées , plus hautes que larges , coupées obliquement et légè- rement échancrées à leur côté inter- ne; pales allongées, étendues latéra- lement; cuisses renflées; la première f)aire plus longue que la seconde, et a seconde plus que la troisième. Ce genre paraît très-naturel; mais il a besoin d'une révision, les caractères que Walckenaer lui assigne ayant été pris sur une seule espèce exotique envoyée de Cayenue à la Société d'Hist. Nat. de Paris; niais qui man- i64 CTE qunit de la quatrième paire de pâtes et de l'abdomen. Une seconde espèce des environs de Paris, figurée par Ou- dinot dans un dessin inédit , paraît aussi, à cause de la disposition de ses yeux , appartenir au génie Ctène ; en- fin on y rapporterait une troisième espèce représentée dans Albin (pi. 34,fig. 167). (aud.) * CTENION. Ctenium. bot. phan. Panzer a décrit, sous le nom de Cte- nium Caroluiianum , le Chloris mo- nostachya de Michaux, qui forme le genre Campulosus de Desvaux. V. Chloride et Cami'Ulose. (a. iî .) * CTÉNITE. MOLi.. Les anciens oryctograplies désignaient ainsi les Coquilles fossiles du genre Peigne. P'. ce mot. (D..H.) CÏÉNODE. Ctenodes. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Tétramères , fondé par Olivier (Hist. Nat. des Coléopt. T. vi, n. 95 bis , p. 779) qui lui assigne pour ca- ractères : antennes peclinées, plus longues que le corselet ; lèvre supé- rieure coriace , légèrement échan- crée;' mandibules cornées, compri- mées , arquées, intérieurement ciliées; mâchoires cornées , bifides ; division extérieure plus grande , velue à l'ex- trémité, l'intérieure aiguë, ciliée; lèvre inférieure grande, bifide, à divi- sions distantes, arrondies; quatre pal- pes courts, filiformes, les antérieurs quadriarticulés avec le premier arti- cle très-court, les suivans coniques, le dernier ovale oblong: les palpes pos- térieurs triarticulés avec le premier article très-court ; le second conique , le dernier ovale oblong. Olivier avait placé ce nouveau goure qui tire son nom de la forme de ses antennes en peigne, à côté des Hispes; mais La- treille pense qu'il appartient à la fa- mille des Longicornes , et qu'il fait le passage des Priones aux Capricornes ou aux Lamies. Olivier en décrit et re- présente f /oc. cit.) une seule espèce. Le Cténode a dix taches , Cteii. ■(ieccinmaculata. Il est originaire de l'Amérique méridionale. Latreille a reçu de Mac Le;iy une autre espèce CÏE trouvée au Brésil , et qui paraît voi- sine de la précédente. (aud.) * CTÉNOIDE. M01.L. Sous ce nom Klein [Ostracod. p. io4) avait sé- paré des Peignes de Linné luie cou- pe naturelle qui répond assez bien au genre Lime de Bruguière , adopté par Lamarck et presque tous les con- chyliologues. V. Lime. (d..h.) CTÉNOPHORE. Ctenuphora. iNs. Genre de l'ordre des Diptères , établi par Meigeu aux dépens des Tipules de Linné et rangé par Latreille (Hègn. Anim. deCuv.)dans la famille des Néinocères , tribu des Tipulaires. Ses caractères sont : point d'yeux lisses ; palpes allongés , courbés , de cinq articles , dont le dernier noueux ou paraissant divisé en plusieurs petits articles; ailes réticulées, écar- tées ; antennes filiformes , en pei- gne dans les mâles , en scie dans les femelles. Ce genre, que Latreille [loc. cit.) réunit aux Tipules propre- ment dites, peut en être distingué sous plusieurs rapports. Il se compose d'espèces très-grandes et dont le corps est bariolé de jaune et de noir. Les larves de ces Insectes se trouvent dans le terreau des Arbres pourris; elles ont le corps formé de douze anneaux, allongé , cylindrique, armé à sa par- tie antérieure d'une tête écailleuse comme les Chenilles ; elles difFèrcnt beaucoup de celles-ci par la position des stigmates, dont les plus appareils sont au nombre de deux et se trouvent situés sur l'anneau terminal. Leur circonférence est hérissée de petits tentacules; les nymphes sont nues, immobiles, et présentent sur le cor- selet deux appendices qui sont des or- ganes respiratoires correspondant à ceux qu'on observe sur le thorax des larves de Cousins; le bord des an- neaux de l'abdomen est garni de pe- tites épines. Les espèces propres à ce genre sont peu nombreuses, mais as- sez bien connues. Parmi celles qu'on trouve en France , nous citerons : Cténophoke pectinicorne, Ctenoph. pectinicomis , Meig. Elle a été représentée par SchœfFer ( Icon. CTE Iasect.,4»b. 106, fig. 5 et 6) et di'crilc par Dege'ei- [Mem. Ins. T. iV, p. 4oo cl pi. 25, lig. 3). Lalreillc y rapporte , ou du moins regarde comme on étant très-voisine la Tipule variée de brun, de jaune et de noir, de GeotFroy (Hist. des Ins. T. II, pi. 19, fig. i).Ellen'est pas rare aux environs de Paris. Cténophore bloxdine , Cten.fla- veolata, Meig. (Uipt., part. 1, tah. 4, lig. 18, in-4''), représentée par lléau- mur(7>/e/«.///6. T.v,tab. i,fig. i4-i6). Cténopiiore noircie , Ctenoph. atraia, ÎMcig., ou la Tipula ichneu- rnonea de Degécr {loc. cit. , pi. 19, fig. 10 ). K. ^ pour ies autres espèces , Alci- gen ( Descript. syst. des Dipl. d'Eu- rope, in-8*). (aud.) *GTÉNOSTOME. Ctenostoma. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères, sec- tion des Pentamères , établi par K.lug {Nova ActaAcad. Cœs. Leup.-Carvl. natur. Curios. ï. -s., pars 2) et adopté par Latrciile, qui le place dans la sec- tion des Cicindelètes et lui assigne pour caractères : troisième article de:; deux tarses antérieurs des mâles dilaté près de son origine , en devant et obli- quement , en manière de lobe ovoïde, ou formant un demi-cœur. Les Cté- nostomes ont le corps étroit et allon- gé, avec le corselet en forme de nœud globuleux, et l'abdomen ovoïde, al- longé, rétréci en devant; les anten- nes sont sétacées , longues et menues ; les six palpes sont très-saillans , les quatre extérieurs fort allongés ^ avec le dernier article un peu plus gros , presque ovoïde ; les labiaux un peu plus longs que les maxillaires exter- nes , avec les deux premiers articles fort courts; l'onglet des mâclioires est nul ou très-petit, et se confond avec les cils internes ; il n'e\iste point d'ailes. Les Cténostomes diffèrent des Tricondyles et des Coiliures par le Eénultième article de leurs palpes la- iaux qui est long et presque cylin- drique ; ils se rapprochent sous ce rapport des ïhérates dont ils s'éloi- gnent cependant par la présence d'u- ne dent au milieu du bord supérieur du menton dans sou ccbanciure , et CUB i65 par des palpes maxillaires internes très -distincts des deux articles, re- couvrant comtne de coutume l'extrc- mité supérieure des mâchoires. Ces di- vers caractères ap{)arlicnncnt égale- ment aux genres Maulicorc , Mégacé- phafe et Cicindèle ; mais les Cténosto- mes en sont suffisamment distingués par la forme particulière de leurs tar- ses et quelques autres signes qui ont été indiqués. Fischer ( (Jenera Ju^i. Sysi. exposila , p. 98; a établi , sous le nom de Caris, un genre qui paraît correspondre au gtnie Ctenostoma de Klug. Les parties sur lesquelles Fis- cher base ses caractères sont repré- sentées au trait; en les comparant à celles figurées par Klug, on aperçoit des différences telles qu'il est permis de douter que l'espèce de Fischer soit identique avec celle décrite par Klug. Quoi qu'il en soit , les caractères que celui-ci assigne à son nouveau genre sont très -développés et paraissent avoir été observés avec scrupule. Qn les trouvera consignés en entier dans un journal français (Annales des Se. nat. T. 1, 1824). Klug décrit une seule espèce , la Ctenostoma Formica- rum ou le Cullyris formicaria, Fabr. ( Syst. Eleutk. ï. i , p. 226 , n° 3 ). Fischer assigne à cette espèce le nom de Caris trinotata, et au-dessus de la figure qu'd en donne {loc. cit. , tab. j) , il change le nom spécifique , soit avec intention , soit par oubli , en cgXuÏ Aefasciata. Latreille et Dejean (Hist. nat. des Coléopt. , 1"^ livr. , p. 35, lab. 2, fig. ] } représentent le mâ- le de cette espèce sous le nom de Cte- nostoma formicaria. Cette espèce est originaire de Para au Brésil; on la trouvée à Rio- Janeiro. (aud.) * CUA ou KDA. BOT. PHAN. Syn. malabare de Zédoaire, Amotnum Ze- doaria, L. (h.) *CUB A ET CUBjËA. bot. riiAN. Le genre Tachigalea à' h.\ih\ci a été nom- mé à tort Cuba et Cubœa par ^copoli et Schreber. Le nom dAublet doit être conservé. F'. Taciiigalt. (A.K.) CDB^A, BOT PHAN. r. Cuba. 166 CUB * CUBALOS. OIS. ( Stibbs. ) Petit Oiseau du pays de Gambie , rapporté au Loxia Melanocephala , L. /^. Gros-Bec. (b.) CUBEBE. Cuheba. bot. piiaîst. On appelle ainsi les fruits d'une espèce de Poivrier {Viper Cubeba) originaire de l'Inde, et qu'on connaît dans les pharmacies sous les noms de Poivre à queue , Piper' caudalum. Ces fruits sont globuleux, pisifbrmes , à surface brunâtre et ridée; leur saveur est acre , aromatique et poivrée. Pendant long-temps on en a fait peu usage en médecine; mais depuis un petit nom- bre d'années ils ont été mis fort en vogue parles médecins anglais, dans le tiaitement des blennorrhagies uré- trales récentes et inflammatoires. Ad- ministrée à la dose d'un gros et demi, dose que l'on répète trois fois dans la io,urnée , la poudre de Cubèbe fait cesser immédiatement tous les acci- dens qui accompagnent cette ma- ladie. Analysés par le célèbre Vauquelin, les fruits de Cubèbe ont donné pour résultats : i** une huile volatile pres- que concrète; 2° une résine presque semblable à celle du baume de Co- pahu ; 3" une petite quantité d'une autre résine colorée; 4° une matière gommeuse colorée; 5" un principe extractif analogue à celui que l'on trouve dans les Plantes légumineuses; 6" quelques substances salines, (a. r.) CUBÉE. BOT. PHAN. r. Cuba. CUBICITE. MIN. Nom donné par Werner à l'Analcime ou à la Zéolilhe cubique, à cause de la forme de ses cristaux. ^. Analcime. (g.del.) CUBLA. OIS. Espèce du genre Pie-Giièche , Lanius Cubla , Lath- , Levai]., Ois. d'Afrique, pi. 70. P^. PjE-GbIÈCHE. (DR..Z.) CVBOSVERME.Cubospermum.JiOT. PHAN. Le genre décrit sous ce nom par Loureiro ( Flore de la Cochin- chine), est une espèce de Jussiœa. ^. JussiÉE. (a. R.) * CUBRICDNCHA. pois. (Lachè- CUC naye-Desbois.) Syn., dans l'Inde, de rieuronectes Argus. (b.) CDCAMELÉ. BOT. cbypt. Même chose que Coulemelle. J^. ce mot. (b.) CUC-CHAOC. bot. PHAN. Syn. co- chinchinois à' Arum Dracuntium. V. GouET. (b.) * CDCHARÏLLAS. bot. phan. C'est-à-dire Petites cuillers. IN'om vul- gaire , chez les habitans de Loxa et d'Ayavaca au Pérou, de VOreocalUs grandiflura, R. Br. , ou Ernbothrium grandijlorum de Lamck. , Humb. et Bonpland , Arbrisseau de la famille des Protéacées. (g..n.) CUCL bot. PHAN. (Pline.) Syn. de Doum. Cucifera et Cuciophora dési- gnent le même Arbre dans quelques auteurs anciens. F'. CucirÈRE. La racine de ces mots est arabe. (b.) CUCIFÈRE. Cucifera. bot. PHAN. On trouve dans Théophraste la description détaillée d'un Palmier d'Egypte , qu'il nomme Cucifera. Ce Palmier est connu des Arabes sous le nom de Doum. Gaerlner l'a fdacé dans le genre Hjphœne , sous e nom à' Hjp/iœne crinita. Mais cet Arbre n'avait encore été que fort imparfaitement observé , lorsque Ue- 111e a donné une description très- détaillée de ses fleurs et de ses fruits dans le grand ouvrage d'Egypte (Bo- tanique, pi. 1 , 2 ). Il lui a conservé le nom de Cucifera, le premier qu'il a porté.ct sous lequel on en trouve la description dans Théophraste. Le Doum, Cucifera theba'icaiJiû'AQ, loc. ci/.), Cl oîtdans les plaines sablon- neuses auprès des antiques monumens de Philse , de Thèbes et de Denderah. Son tronc, qui s'élève à une hauteur de vingt-cinq à trente pieds , oflre à sa base , qui est simple , une circon- férence de trois pieds environ. Sa surface est marquée d'anneaux super- posés , mais faiblement marqués. Peu au-dessus du sol, il se partageen deux branches à peu près égales , qui cha- cune se bifurquent en deux autres rameaux souvent divisés de nouveau. Les rameaux sont couronnés de fais- eue ceaux de feuilles palmdcs , longues de six à se^)t pieds , portées sur des pé- tioles de trois à quatre pieds de lon- gueur, demi- cyiiudriciues , creusés en gouttière , engainant à leur base et garnis d'épines sur leurs bords; la laine de la feuille est plissée en éven- tail , et les folioles qui la composent sont soudées dans la moitié inférieure de leur hauteur. Les fleurs sont dioï- ques , disposées en grappes rameuses renfermées dans des spathes qui naissent à l'aisselle des feuilles. Les fleurs mâles ont un calice à six divi- sions , dont trois extérieures étroites sont redresséescontreunpédicelle qui porte les trois intérieures plus larges et étalées. Les étamines sont au nom- bre de six. Le calice des fleurs femel- les est plus grand que celui des fleurs mâles , et ses six divisions sont pres- que égales. L'ovaire est libre , placé au centre du calice , à trois lobes et à trois loges dont une seule est généra- lement fertile, tandis que les deux autres avortent. Le fruit est une dru- e sèche , tantôt simple, quelquefois ilobée ou même à trois lobes très- marqués. Son écorce est fine , d'un brun clair, recouvrant un tissu fi- breux, abreuvé d'un suc pulpeux, douceâtre et un peu aromatique : in- térieurement ce tissu fibreux recou- vre un noyau osseux qui contient une amande de forme conique, ou irré- gulièrement ovoïde. Il se compose d'un endosperme corné , creux à sou centre, renfermant un petit embryon placé dans une cavité creusée vers le sommet. Ces fruits ne sont d'aucun usage. Le bois du Doum est plus dur que celui du Dattier. On s'en sert pour former des planches et des soli- ves. Le Palmier-Doum a de l'aflinité avec le genre Chamœrops , dit Delile, dont les feuilles ont presque la même forme; mais l'embryon placé au côté de la graine dans le Chamœrops, et au sommet dans le Doum , établit en- tre ces deux genres une distinction importante et facile à saisir, (a. r.) CUC-TANGO. BOT. PHAN. Syn. cochinchinois du Buphthalmum ocra- ceum de Loureiro. (b.) î eue 167 CUCUBALE. Ciicubalus. bot. PiiAN. Vulgairement Garnillet. Ce genrCj de la famille des Caryophyllées et de la Décandric Trigynie, L., était autrefois composé d'un grand nom- bre d'espèces qui, n'étant unies en^ tre elles que par des caractères abso- lument semblables à ceux du genre Silène, ont été rapportées à ce der- nier. Comparons, en eflct, IcsCucuba- les de Linné avec ses Silènes , et nous n'y trouverons ni diversité d'organi- sation dans les organes floraux ( car est-ce un caractère bien important que la gorge de la corolle nue ou mu- nie d'éciilles peu apparentes ? ) , ni changement bien notable dans \e fa- ciès. Gaertner ( de Fruct., i, p. 076, t. 77 ) a le premier restreint le genre Cucubale au seul Ciicubalus baccife- rus, L., et son opinion a été adoptée par Smith et De CandoUe. Voici les caractères assignés à ce genre : calice campanulp , nu et à cinq dents ; cinq f létales onguiculés , à limbe bifide; ruit uniloculaire , charnu, et par conséquent indéhiscent. Celte consis- tance au fruit , si extraordinaire dans les Caryophyllées , est la seule diffé- rence qui sépare ce genre des Silènes. Elle n'a pas paru suflisanle à Rotli (/'/. Germ., i, p. 192) pour en auto- riser la distinction. D'un autre côté , Gmelin (^ct, Petrop., 1769, vol. i4, p. 2i>5, t. 17 ) avait déjà pressenti la distinction de cette Plante comme genre particulier , et lui avait donné le nom de Lychnanthos , qui n'a pas été conservé à cause de son impro- priété, et parce que celui de Citcuba- lus restait sans emploi. Il est remar- quable qu'aucune nouvelle espèce n'ait été ajoutée à celle qui fait le type du genre quand tous les jours nous voyons les genres voisins se grossir prodigieusement. Dans 1 énuméra- tion la plus complète et la plus re'cente que nous possédions (D. C , Prodrom. iSjs/em. univ. , 1 , p. 367 ) on ne compte toujours que le Cucubale porte-baie , Cucubalus bacciferus , Plante herbacée que l'on trouve çà et là dans les haies de l'Europe, dont les feuilles sont ovales, les calices ca m- i68 eue panulcs, les pétales écartés, elles lameauî divariquës. Millier l'a figu- rée (/coses, t. lia). (G..N.) * CUCUFA ou CUCUPHA. ois. Syn. arabe à'Upiqm Epops. V. Hur- ■PE. (b.) GUCUJE. Cuciijus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétrainères , élabli par Fabrlciiis , et langé par Latreille (Règn. Aniin. de Guv.) dans la famille des Platysonies. Ses caractères sont : corps oblong, de la même largeur partout , allongé et dépiiiné; tête triangulaire ou en cœur; yeux arrondis; antennes de la même grosseur , plus courtes que le corps , composées de onze articles presque en forme de toupie ; labre extérieur avancé entre les mandibules , arrondi; mandibules fortes, saillantes, dcnlc- lées; mâchoires et languette liifides; palpes courts , presque filiformes ; corselet presque carré ou en Ibrme de cône tronqué et ordinairement sillon- né; pieds courts avec les cuisses pres- que en massue ; articles des tarses en- tiers. Les Cucujes s'éloignent des Pa- randrcs par l'avancement du labre entre les mandibules , la languette bifide, le corps aplati et par des tar- ses beaucoup plus courts ; ils se dis- tinguent des [Jleiotes et des Broutes parla petitesse des antennes qui ont la forme de chapelet. Ces Insectes , dont ou ne connaît q«'tin petit nom- bre d'espèces, vivent dans les Végé- taux desséchés ou sous les écorces des Arbres morts. Parmi les espèces eu- ropéennes; nous lemarquerons : Le CucuJE DÉPRIMÉ , Cuc. depres- sus , Fabr. ^ figuré par Olivier ( Ins. , Coléopt. T. IV, n^ 74 l)is,'p\. i,lig. 2). On le trouve en Allemagne et en Suède cil il est très-rare. Le CucrjK «imacui^é , Cuc. hiina- culatus, Oliv. [lue. cit. , pi. i , fig. 4 ), ou le Ci/cujus monilis de Fabricius , se trouve eu Allemagne et aux en- virons de Paris. Dejcan (Catal. des Coléopt., p. ]o5} mentionne onze espèces , dont une est oiiginairc de Saint-Domingue eX 1 au- tre de Cavenne. (aitd.) CUC CUCUJIPES. Cucujipes. ixs. Fa- mille de l'ordre des Coléoptères , sec- tion des Tétramères , fondée par La- treille ( Considér. génér. , p. J 52 ) , cl ayant , suivant lui , pour caractères distinctifs : corps oblong et très-apla- ti ; tête non globuleuse; palpes fili- formes ou plus gros an bout ; anten- nes de la même grosseur (toujours de onze articles). Cette famille comine- nait les genres Parandre , Cucuje et Uleïolejelle correspond (Règn. Aniin. de Cuv.) à celle des Platysomes. f^. ce mot. (aud.) eu eu JUS. INS. Nom vulgaire sous lequel Nuremberg, MarcgraafT et Ilerrera ont désigné des Co- léoptères phosphorescens de l'Amé- rique méridionale , et qui paraissent être des Taupins. Geoffroy (Ilist. des Ins.) s'est servi du mot Ct/ci/j us ]yonr l'appliquer au genre Buprestis de Lin- né; mais cette dénomination n'a pas prévalu, et le nom de Cucujus , en français Cucuje , a été employé par Fabricius pour désigner un genre très-différent. F'. Cucuje. (aud,; * CUGULINES. INS. /^. Apiaires. CUCULLAIRE. Cucullaria. bot. l'iiAN. Schreber, qui s'est très-lcgè- rcmcnt arrogé le droit de changer les noms des genres fondés par Aublet , appelle ainsi le T^ochysia de cet au- teur. T". VocHY. Ce nom a aussi été donné spécifiquement par divers bo- tanistes au Valantia cruciata ainsi qu'à une Fumeterre dont Rafinesque a fait son genre Cucullaria , autrefois établi par B. Jussieu ( Act. Paris., 1743). (a. R.) CUCULLAN. Cuculla/ius. intest. Genre de l'ordre des Nématoïdes éta- bli par Millier , dont les caractères sont : corps cylindrique, élastique , atténué en arrière; bouche orbicu- laiie ; capuchon strié; organe génital mâle double. Il renferme un petitnom- bre de Vers qui se rencontrent dans le canal intestinal de quelques Poissons. Les CucuUans sont très-petits ; ils se reconnaissent facilement à une es-, pèce d'ampoule striée qui commenco eue l'intestin, et que Mûller ;i comparée ;"( iiTi capuchon , parce qu'ils sont très-atfénués en ariière. Il n'<,'St pas aussi facile de bien distinguer les es- pèces en Ire elles; plusieurs nous parais- sent avoir fies rapports tels, qu'on sera probableinenf forcé clc les réunir. La peau dcsCucuIlans est striée transver- salement comme celle des Ascarides. Sa ténuité ne permet pas d'en distin- cuer l'organisation. I^a tête est arron- dic , souvent distincte du corps par une dépression large , peu profonde ; la bouche est grande, circulaire , quelquefois garnie de papilles; le ■corps , d'abord égal ou plus gros que la tête , s'atténue vers son extrémité postérieure que l'on nomme la queue; elle est droite dalis la femelle , pres- que toujours infléchie dans le màle, «tassez souvent garnie sur les cotés de prolongemens niembrancux que l'on nomme ailes. L'intérieur de la téta est muni d'une sorte d'ampoule ou de ca- puchon qui se continue avec la bou- che en avant, et qui, en arrière, donne naissance à l'intestin. Ce capuchon est globuleux ou ovalaire et coloré; les stries longitudinales qui le par- courent sont de la même couleur , mais plus foncées , et tranchent agréablement sur le fond de cet or- gane singulier, il est augmenté en ar- rière par un prolongement transver- sal uni se partageant sur les côtés en deux appendices assez longs, diri- gés en arrière. On les a regardés comme des crochets. Rudolphi pense avec plus de vraisemblance que ce pourraient être des vaisseaux. Le ca • puchon est susceptible de se contrac- ter ; Rudolphi l'a vu resserré au point de ressembler à une tache au centre de la tète. C'est sans doute au mojen de ce capuchon que les Cucullaus se fixent avec tant de force aux villosi- tés des intestins; ils s'en servent com- me d'une ventouse. En naissant de ce capuchon , l'intestin est très-étroit et libre dans un espace égal à peu près à deux fois la longueur de la tête , et dans lequel H exécute des mouve- nieus très-marqués ; il est bientôt en- vironné par les organes génitaux ; il eue l(1() grossit un peu, fait quelques fletuo- silés, et se termine à l'anus voisin du bout de la queue. L'intestin est pres- que toujours de couleur de sang. Dans le mâle les vaisseaux sjx-rina- tiques entourent l'intestin; les verges au nombre de deux sortent près du bout delà queue (du côté de sa conca- vité} d'un petit tubercule en fijrnie de gaînc. On ne peut quelquefois dis- tinguer qu'une verge ; dans quelques espèces, elles sont aplaties ; les ovai- res des femelles très-longs et trè.s- grands entourent l'intestin. La pe!i- tesse des Cucullans ne permet pas d'avoir des notions précises sur la structure de leurs organes génitaux internes. L'analogie porte a cioiic 3u'ils sont disposés comme la plupart e ceux desautres Nématoïdes , c'est- à-dire que les ovaires sont doubles et le conduit séminifère unique. Dans les espèces vivipares, les ovaires (pen- dant la vie de l'Animal^éprouvenl un mouvement d'o.scillation très-remar- quable, et l'on peut voir même les pe- tits s'agiter dans leurs enveloppes. La vulve est placée en arrière du mi- lieu du corps. Elle ressemble à un tubercule bilobé, très -saillant dans les femelles fécondées , peu appa- rent dans celles qui n'ont ni petits ni œufs dans leurs ovaires. Quel- ques espèces sont ovipares et d'au- tres vivipares. Les petits Cucullans sont transparcns ; leur capuchon n'est point visible ; ils ont la queue très-aiguë , et tiennent fortement p.ir cette partie aux membranes de l'œuf. Les œufs sont grands et marqués d'une taclie obscure. Le genre Cucullan est, jusqu'à pré- sent, composé de dix-sept espèces. Les huit dernières sont douteuses ; en voi- ci la noiaPMbture d'après Rudolphi : le CucuBlP'élégant , hab. les intes- tins de l'Anguille , du Turbot, etc. — Cuc. tronqué, hab. l'intestin du Si- lure. — Cuc. ailé, l'intestin du Tur- bot.— Cuc. globuleux, l'intestin de la Truite saumonée. — Cuc. Tcte- Noire, l'intest. du petit Maquereau et de la Bonite. — Cuc. favéolé , l'intest. des Gades, du Mole, du Congre.-^ 170 eue eue. accourci,rintest. du Perça cir- rosa. — Cuc. Nain, l'inîestiu du Moi- neau de mer, du Picaud. — Cuc. Hé- térochroine , l'intest. du Picaud. — Cuc. de la Tortue orbiculaire. — Cuc. de la Vipère commune. — Cuc. de l'Esturgeon. — Cuc. de la Plie. — Cuc. de la Sole. — Cuc de la Perche de Norwège. — Cuc. de la Mendole. — Cuc. de la Tanche. (i.am..x.) * CD eu LL AN GIS. bot. phan. Dans la nouvelle nomenclature de Du Petit-Thouars (Hist. des Orchi- dées des îles australes d'Afrique ), c'est le nom proposé pour \ ylngrœcum cucullatum , Orchidée de la section des Epidendres et caractérise'e par sa fleur ouverte, ayant un labelle en ca- puchon. Celte Plante, que Du Petit- ^ Thouars place dans son groupe des Angorclùs ^ croît sur les troncs d'Ar- bres aux îles de France et de Mascarei- gne. Ses feuilles sont rapprochées , rubauées et bilobées , et ses fleurs ont une couleur blanchâtre. Elle est figu- rée dans l'ouvrage de Du Petit - Thouars ci-dessus mentionné , t. 48. (G..N.) eUCULLARIA. BOT. crypt. {Champignons. )^om donné par Fries à une section du genre Leontia. ^. ce mot. (ad. b.) -^eUCULLATA. BOT. PHAN.(Dalé- champ. ) Syn . de Pinguicula pulgaris. /^. PiNGUlCULE. (b.) eu CUL LE. INS. Dénomination française que Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 356) appliquait à un genre de Coléoptères qu'il avait créé sous le nom de Notoxus. Les entomologistes l'ont traduit par celui de Notoxe. V. ce mot. (aud.) CUeULLEE. Cucitllœafa,j^o\A.. Les CucuUées , les PétonclegBt les Nu- cules ont été séparées du^Riie Arche de Linné, dans lequel on les avait long-temps rangées. Cette utile ré- forme que nous devons à Lamarck (Anim. sans vert., première édit. , pag. 116) ne permettra plus de con- fusion dans des objets qui , quoique présentant des rapports , ont pour- tant entre eux des différences assez eue grandes ; il faut dire cependant que les CucuUées sont parmi ces genres celles qui présentent le moins de ca- ractères tranchés. Eu eflTet , elles ne différent des Arches que par des dents latérales transverses en plus ou moins grand nombre sur les angles anté- rieurs et postérieurs de la charnière. Du reste , la disposition des crochets et du ligament, ainsi que la forme générale , tendraient à les confondre dans ce dernier genre. Plusieurs con- chyliologues , et nous sommes de ce nombre , admettent le genre Cucullée avec cette restriction qu'il est néces- saire de connaître l'Animal , ou du moins d'avoir sur lui quelques no- tions qui puissentfaire connaître quel- ques différences organiques entre lui et celui des Arches que Poli a si bien décrit et "figuré. Voici au reste les caractères qu'on peut lui donner, n en connaissant que les coquilles : coquille équivalve , inéquilatérale , trapéziforme , ventrue , à crochets écartés, séparés par la facette du li- gament ; impression musculaire an- térieure formant une saillie à bord anguleux ou auriculé; charnière li- néaire, droite , munie de petites dents transverses , et ayant à ses extrémités deux à cinq côtes qui lui sont paral- lèles ; ligament tout-à-fait extérieur. Les Coquilles qui appartiennent à ce genre sont généralement très-ren- flées , grosses et épaisses , surtout dans les espèces fossiles ; le côté an- térieur est séparé du reste par une sorte d'angle obtus quicoupe la Coquille, ce qui rend le corselet fortlarge ; les im- pressions m uscula ires qui, dans la plu- part des autres Conchifères, sont en- foncées , ici présentent des élévations , des saillies plus ou moins considéra- bles , surtout pour l'impiession anté- rieure qui prend quelquefois la forme d'une languette auriculiforme. Ce genre se compose d'un très - petit nombre d'espèces ; une seule vivante ou à l'état frais , quelques autres fos- siles , généralement dans des ter- rains anciens. Ménard de la Groye nous a dit en avoir trouvé des moules et des impressions dans un calcaire eue oolitique des environs du Mans, liasterot en a trouvé également, mais aussi peu reconnaissables que les f)remièies, à Sauces, près Retliel, dans c sable vert, eelles des environs de Paris paraissent même devoir appar- tenir aux plus anciens dépôts qui se sont formés sur la eraie, comme quelques observations qui nous sont propres tendraient à nous le faire penser. eUCULLÉE AURICULIFÈRE , Cucul- lœa auriculifera, Lamk. ( Anim. sans vert. T. VI, part, i", p. 54, n° i ^. Ce fut d'abord dans la première édi- tion des Animaux sans vertèbres que Lamarck , pour cette espèce et la sui- vante , proposa le genre CucuUée au- quel elles servirent de type. Linné ( pag. 35ii) la nomma yîrca ciicul- lata , sinsi que Chemnitz ( Conch. 7, tab. 53, fig. .526 et 527 ;. Bruguière (Dict. ency,cl. n" 11 ) lui donna le nom d','//ra cu/icamera. Elle est très-bien figurée dans TEncycl. ( pi. 5o4 , fig. 1. A, B, c).-Elle se distingue facile- ment comme espèce par les attaches musculaires , par les àtries fines qui se croisent sur sa surface , par sa cou- leur fauve cannelle en dehors, et vio- làtre en dedans , surtout vers le côté antérieur, ainsi que par sa charnière qui ne présente qu'une ou deux côtes transverses. Celte Coquille, nommée vulgairement le Coqueluchon, vient de la mév des Indes oii elle est fort rare. Elle acquiert quelquefois jusqu'à trois pouces huit lignes de largeur. CucuLLÉE Crassatine, Ciicullœa Crassalina , Lamk. ( loc. cit. et Ann. du Mus. T. VI, pag. ô38), figurée dans Knorr (pag. 11 , t. 25,fig. 12). Celle-ci présente quelquefois plus de longueur que la précédente et atteint jusqu'à quatre pouces de large ; elle se distingue en outre par les impres- sions musculaires qui , quoique sail- lantes à l'intérieur , ne présentent point un appendice auriforme ; les côtés de la charnière plus larges sont munis de quatre à cinq côtes trans- verses. Ce qui est surtout remarqua- ble dans cette espèce, c'est que, par la disposition des stries, on pourrait en eue 17» faire deux ; car l'une des valves a les stries transverses très- fortes , tandis que sur l'autre ce sont les longitudi- nales qui sont le mieux marquées. Il faut avoir eu souvent occasion de les voir encore réunies par le sable qu'elles renferment , pour s'en faire luic plus juste idée. On la trouve fos- sile aux environs de Beauvais , à Bra- cheux et à Abbecourt , oii elle est très-commune , mais aussi très-fria- ble. (D..n.) * eUCULLIFORME. bot. phan. C'est-à-dire roulé en cornet. Tels sont les pétales de diverses Plantes, ceux de VAq^uilegia vulgaris , par exemple. eUCULUS. OIS. r. Coucou. * CUCUMIS. MOLL. Klein ( Ostra- cod. p. 78) sépara sous cette déno- mination générique , des Volutes de Linné , des Coquilles qui appartien- nent presque toutes au genre Margi- nelle de Lamarck. /^. ce mot. (d..u.) CUCUMIS. jioT. PHAN. 7^. Con- combre. * CUCUP-GUACU. rois. Syn. bré- silien de Bodianus guttatus , espèce du genre Bodian. (b.) CUCURBITA. bot. phan. F. Courge. CUCURBITACÉES. Cucurbitaceœ. BOT. PHAN. Famille naturelle de Plantes dont les Courges, les Me- lons et les Concombres nous offrent des modèles, et que l'illustre Jussieu avait placée dans sa quinzièmedasse, c'est-à-dire parmi les Plantes Dicli- nes. En effet, toutes les Cucurbita- cées ont des fieurs unisexuées géné- ralement monoïques. La classe des Diclincs ayant été justement suppri- mée, la famille des Cucurbitacées vient prendre rang parmi les familles polypctales à ovaire infère. Nous al- lons exposer les caractères propres à distinguer ce groupe intéressant. Les Cucurbitacées sont toutes des Plantes herbacées, en général an- nuelles , très-rarement vivaces. Leur racine est grêle dans les espèces an- n uelles , fréquemment épaisse , char- 172 eue î)ue et lubériform.e dans celles qui sont vivaces. Les tiges sont ou étalées sur le sol , ou volubîles au moyen des vrilles nombreuses qu'elles présen- tent. Ces tiges sont tantôt cylindri- ques , tantôt anguleuses , fréquem- ment creuses intérieurement. Leur surface externe, ainsi que celle de toutes les autres parties berbacées de ces Végétaux ,est souvent bérissée de poils très-rudes. Les feuilles sont al- ternes ,pétiolêes , plus ou moins pro- fondément lobées. Les vrilles naissent un peu sur la partie latérale des pé- tioles. Elles sont smiples ou ra- meuses. Les fleurs sont presque cons- tauiment unisexuées et monoïques; très-rarement elles sont hermapbro- dites. Elles offrent un calice et une corolle; le premier est tubuleux à sa base et adbérent avec l'ovaire infère, dans les fleurs femelles ou berma- pbrodites; cette partie inférieure et lubuleuse manque dans les fleurs mâles. En général les deux envelop- pes florales sont tellement soudées et confondues entre elles par leur par- tie inférieure , qu'un grand nombre d'auteurs les considèrent comme un périanthe simple. Nous examinerons cette opinion après avoir fini de tra- cer le caractère général des Cucurbi- tacées. Le limbe du calice est à cinq divisions plus ou moins profondes et qui , fréquemment , paraissent naître de la face externe de la corolle. Celle- ci est formée de cinq pétales, rare- ment distincts les uns des autres, le plus souvent soudés entre eux , de manière à constituer une corolle mo- nopétale , à cinq lobes plus ou moins profonds. Dans les fleurs mâles, l'o- vaire et le tube du calice qui adhèrent avec lui manquent totalement. Les étamines sont au nombre de cinq; leurs filets sont réunis et soudés, tantôt en une colonne simple et cen- trale , ou en trois faisceaux inégaux , dont deux sont formés chacun de deux filets réunis , le troisième étant simple, c'est-à-dire qu'elles sont monadelphes ou polyadelphes. Les anthères ont une organisation ex- y tiêniemeut singulière et la même eue dans tous les genres de la famille, à l'exception du Gronoi-ia. Elles sont linéaires, à une seule loge s'ouvrant par toute la longueur d'un sillon lon- gitudinal. Chaque anthère, placée au sommet d'un des filamens qui s'élargit vers sa partie supérieure , est recourbée trois fois sur elle-même , de manière à représenter irrégulière- ment une CZ; placée horizontalement et dont les branches seraient très-rnp- prochéeslesunes desautres; etcomme clans le plus grand nombre des gen- res, les étamines sont disposées en trois faisceaux ainsi que nous l'a- vons expliqué précédemment, les an- thères sont également réunies, sa- voir : quatre deux à deux, la cin- quième restant simple. Le centre de la fleur est occupé par un disque ou bounelet concave et glanduleux qui semble être le vestige de l'organe sexuel femelle avorté. Dans les fleurs femelles, on trouve sur le sommet de l'ovaire un rebord circulaire , saillant et glanduleux qui' forme' un véritable disque épigyne. Le style est ordinai- rement simple, épais et charnu, quel- quefois un peu trilobé à son sommet qui se termine par trois stigmates épais, glanduleux, sou%'ent bilobés. La structure de l'ovaire est encore aujourd'hui un sujet de contestation parmi les botanistes. Nous revien- drons sur ce point lorsquenous au- rons fini l'énumération des caractères généraux de cette famille. Il est tou- jours à une seule loge ; dans deux genres seulement il ne contient qu'un seul ovule attaché immédiatement au sommet {Sicjos et Gronovia). Dans tous les autres genres de la famille , il renferme un nombre plus ou moins considérable d'ovules attachés hori- zontalement à trois trophospennes pariétaux très-épais , triangulaires , contigus les uns aux autres par leurs côtés et remplissant totalement la ca- vité de l'ovaire. Le fruit varie beau- coup dans sa grosseur, sa forme, et même ses caractères intérieurs. En général , il est charnu Intérieure- ment , et reste en cet étal jusqu'à par- faite maturité ; d'autres fois il se des- eue sèche ;ipièà avoir été manifVstenvent clianiu. La partie oxlei'ne Ju jxîri- c;m pe osl assez souvent épaisse , dure et presque ligueuse. Coupé eu tra- vers, le fruit des Cueurhitacéos pré- sente, dans le plus giand nombre de CHS, une cavité ii régulière aux parois de laquelle sont altacliécs les graines, au milieu d'un tissu cellu- laire et filamenteux très-épais. Oans la Bryonc , oii le IVuit est trèi-petit en comparaison des graines, dont le uojnhre varie ^^e trois à six , on n'a- perçoit pas celle cavité; tout l'inté- rieur du péricarpe paraît en quelque sorte rempli par les giaines. Dans l'es- pèce de Coui ge connue sous le nom de Pastcfjiie ou Melon d'eau ( Cacuibila Cilru/ltis, L.), l'intérieur du fruit', au lieu d'oH'rir une cavité interne, est plein et charnu, et les graines sont placées chacune dans autant de pe- tites cavités , dans le voisinage des parois du péricarpe. Ce iruit reste constamment indéhiscent. Cependant dans le genre EcbalUum de Richard , les graines à l'époque de leur matu- lité ne restent pas dans le péricarpe. Au moment oii , par une cause quel- conque , on déjache le fruit du pé- doncule qui le supportait, celles-ci sont lancées avec force et rapidité , parl'ouverture quise formeà sa base. Les graines , ainsi que nous venons de le voir , sont placées au milieu d'un tissu ccUulaue filamenteux, quelquefois abreuvé d'une très-gran- ilo quantité de sucs aqueux. Elles sont en général ovoïdes et Irès-com- prnnees, entières ou echancrees a leur sonnnet, planes sur leurs bords ou relevées d'ua petit bourrelet sail- lant. Chaque graine est entièrement recouverte par ce tissu , et v adhère par tous les points de sa surface ex- terne. Son tégument propre est assez épais, coriace, fréquemment composé de deux feuillets superpo- sés. L'embryon , dépourvu d'endo- sperme , a la même direction que la graine, c'est-à-dire que sa radicule qui est courte et conique , est tournée vers le hile. Ses deux cotylédons sont assez épais et charnus. La gemmule eue 17.) est extrêmement petite et à peiiM dé- veloppée. Tels sont les caractères généraux que présentent les genres qui consti- tuent la famille des Cucurbitacécs. Quelques points do leur organisation nous paraissent dignes d'être briève- ment ilisculés, étant encore l'objet dopi nions diverses entre les bota- nistes. i**. Du périanthe. Nous avons dit que les Cucurbitacécs étaient pour- vues d'un périaulhe double , c est-à- dire tl'un calice et d'une corolle. Ce- pendant un grand nombre d'auteuis les considèrent comme monopcrian- thées. Cette opinion nous paraît peu exacte. Ces Plantes ont réellement un calice et une corolle , mais ces deux organes sont conllucns et soudés par leur base. Cependant cette souduie n'est jamais telle qu'on ne puisse fa- cilement les distinguer l'un de l'autre, et les lobes qui constituent le limLe du calice sont ilislincts de l'enve- loppe florale intérieure qui forme la coiolle. Il est d'ailleurs un genre de cette famille qui en présente l'orga- nisation réduite à son état de simpli- cité, et qui établit en quelque sorle le passage entre les Cucurbitacécs et les autres familles naturelles qui la- voisinent; nous voulons parler du Gronovia. Dans ce genre, le calice et la coioUe sont complèlemenl dis- tincts l'un de l'autre. Le premier, adhérent par son tube avec l'ovaire infère , offre un limbe campanule à cinq divisions grandes et aiguës. La corolle se compose de cinq pétales très-petits, allongés, spathulés , al- ternes avec les lobes du calice , et in- sérés , ainsi que les élamines , à la base des incisions calicinales. Les étamines sont libres et distinctes, et non soudées entre elles comme dans les autres genres de Cticurbitacées. On trouve également au fond de 1^ fleur, sur le sommet de l'ovaire, un disque concave , environnant la base du style , etc. Il résulte de-là, non- sculementque le périanthe est double, mais encore que la corolle est compo- sée de cinq pétales, rpais encore qup 174 eue dans le plus grand nombre des cas , la même cause qui tend à souder en- semble la corolle et le calice, réunit également les cinq pétales entre eux. Cette structure de la corolle est éga- lement confirmée par l'anatomie et par l'étude des rapports qui existent entre les Cucurbitacées et les autres familles qui sont polypélales. . 2". De foliaire. L'ovaire est cons- tamment uniloculaire dans les Cu- curbitacées et ofFie trois trophosper- mes pariétaux , très-épais et triangu- laires , qui sont contigus entre eux par leurs deux bords libres ; ces bords libres se recourbent à leur base , c'est- à-dire du côté externe ou pariétal , rentrent en quelque sorte dans l'inté- rieur des tropliospermes , et c'est à la convexité de la saillie qu'ils for- ment que sont attachés les ovules. Entre les faces latérales par lesquelles ces trois corps triangulaires sont con- tigus, il s'épanche une substance aqueuse et légèrement charnue , qui , sur la coupe transversale d'un ovaire , se montre sous l'apparence de trois lignes divergentes , bifurquées à leur extrémité externe, et portant les graines en cet endroit. Cet ovaire est donc réellement uniloculaire , à trois trophospermes longitudinaux atta- chés à sa paroi interne. Cependant les anciens botanistes ont décrit l'o- vaire des Cucurbitacées comme à trois ou même à un plus grand nom- bre de loges , prenant pour des cloi- sons les trois lignes que nous venons de décrire et dont nous avons fait connaître le mode de formation. Au- guste Saint-Hilaire considère autre- ment ces trois lignes. Pour lui, ce sont trois branches ou trois lames d'un trophospermeaxiliaire , pendant du sommet de la cavité unique de l'o- vaire à la manière d'un lustre et por- tant les graines à chacune des deux branches de leur extrémité externe. Mais cette ingénieuse opinion ne nous paraît pas plus fondée que celle qui attribue plusieurs loges aux Cu- curbitacées. Dans l'une et dans l'au- tre on a méconnu la véritable na- ture des trois ligaes qu'on aperçoit eue sur la coupe ti'ansversale de l'o- vaire , et qu'on a prises tantôt pour des cloisons , tantôt pour des tro- phospermes, tandis que dans la réalité elles résultent du lapproche- ment des bords latéraux des tropho- spermes, le plus souvent soudés par l'intermède d'une substance charnue d'abord fluide. Le nombre des genres composant cette famille est peu considérable. On peut les diviser en deux sections suivant que le fruit contient une seule ou plusieurs graines. I*^^ Section. — Fruits monospermes : Sicjos , L. ; Gronouia , L. , iSe- chium. II® Section. — Fruits polj'Spermes : Solena, Loureiro; Brjonia , L. ; Elatcriiirn , Jacq. ; Muricia , Lourei- ro ; Melothria , L. ; Anguria , Plum. ; Momordica, L. ; Ecballium , Rich.; Liiffa , Cavan. ; Cucumis , L. ; Cucur- bita, L. , auquel il faut joindre le Pepo de Richard ; Trichosanlhes , L.; Ceratosanthes , Bui'm.; Myrianthus , Beau vois. Plusieurs autres genres avaient d'a- bord été rapportés aux Cucurbita- cées ; mais ils en ont été successive- ment retirés pour former des ordres naturels distincts. Ainsi les Passiflo- j'a, Tacsonia, etc. , constituent la nouvelle l'amille des Passiflokées, dans laquelle doit entrer le genre Ca- rica ou Papayer. Les genres Fevil- lea et Z anoniaiorxnen^ un petit grou- pe qu'Auguste Saint-Hilaire a nom- mé NandhirobÉes et qui établit en quelque sorte la transition entre la famille des Passiflbrées et celle des Myrtacées. L'illustre auteur du Gênera Vlan- tarum , Jussieu, avait placé, ainsi que nous l'avons dit précédemment, les Cucurbitacées dans sa quinzième et dernière classe , c'est-à-dire celle des Diclines. Mais les observations des botanistes modernes ont prouvé que cette classe,composéed'élémeus hété- rogènes, devait être supprimée, etquc les familles qui y avaient été réunies CUD devaient rentrer dans les autres clas- ses de la méthode. Les Cucurbita- cées se rapproclienl d'un gnind nom- bre d'autres l'amdlcs par quelques points de leur organisation ; mais elles n'ont avec aucune des rapports telle- ment marqués que l'on puisse bien rigoureusement uélemiiner leur place dans la série naturelle. Ainsi elles ont par la l'orme de leur périaulhe , par leur ovaire inl'ère , quelque ana- logie avec les Campanulacées. Mais, ainsi que l'a fort bien établi Auguste Saint-Hilaire , c'est parmi les familles de Plantes à corolles polypétales qu'il faut chercher les rapports de ce grou- pe. Or, parmi ces familles , les Ona- graires sont sans contredit celles qui offrent le plus d'aflinités avec les Cu- curbitacées. Parle genre Gronouia et par plusieurs autres, la famille qui nous occupe a quelque analogie avec les Ribosiées; dans l'une et dans l'autre l'ovaire est infère , unilocu- laire, et les tropbospermes pariétaux. Quant aux Passillorées , il est lacile de sentir les points de contact qu'elles présentent avec la famille des Cour- ges dont elles diffèrent parleur ovaire libre et pédicelié , la forme de leurs enveloppes florales , leprs graines arillées et munies d'un eudosperme. (A. R.) *CUCURBITAmS. INTEST. Vieux S}n. de Tœuia. F', ce mot. (i^am..x.) * CUCURBITES. ÉGHIN. Mercati a donné ce nom au Clypeaster ait us , Lamk. La figure qu'il a fait graver, p. 255 de son ouvrage , se rapproche du Clypeaster marginatus du profes- seur du Jardin du Roi. (LAM..X..) CUCURI. POIS. L'un des syn. vul- gaires duPantouflier. ^. Squai-e. (b.) * CUGORUCU. REPT. OPH. Selon MarcgraaffetPison,c'est un grandSer- pent très-venimeux du Brésil, dont la chair est cependant bonne à manger. On ne sait à quel genre rapporter leCucurucu. (b.) *CUDO ou CDRUTAPALA. bot. (Rhécde.) iNom inalabare d'une espè- ce du genre Amsonic. f^. ce mot. (c.) GUE 175 * CUDOR. ois. (Levaill., Ois. d'Afr. , pi. 107, f. a.) Syn. de Turdus aurigaster , Vieill. , espèce du genre Merle. /^. ce mot. (b.) CUDRANG. Cudranus. bot. phan. C'est ainsi qu'on nomme, au rapport de Rumph, dans les îles Moluques, deux petits Arbres épineux, dont les feuUles sont semblables à celles du Citronnier , et dont les fruits , de la grosseur d'une Fraise , offrent six lo- ges contenant une ou plusieurs grai- nes allongées etaiguës. Ces Végétaux, dont on ne connaît pas la fleur, pa- raissent avoir des rapports avec les Limonia. V. Limonie. (a.r.) CUDU-PARIÏL BOT. PHAN. (Rhéc- de.) S^n. malabarc de Gossypium arboreum. V. Cotonnier. (b.) CDEILLER. ois. (Belon.)S3n. de Platalea leucuiadia , L. J^. Spatule. (B.) CUEI^LARIE. Cuellaria. bo*. PiiAN. Ce genre, fondé par Ruiz etPa- von , doit être réuni, selon C. Kunth, au Clethra. Le Clethrafagifulia , une des deux espèces qu'a publiées ce sa- vantbotaniste [Noua Gênera etSpecies P/. œqui/i.T. III, p. 289), est en effet si semblable au Cuellariaobovala delà Flore du Pérou , qu'il est difficile de ne pas admettre la fusion des deux genres, f^. Clètiire. (g..n.) CUENTAS. BOT. PHAN. On trou- ve quelquefois sous ce nom , dans le commerce, des graines rondes comme des pois , dures et noires , qui servent à faire des chapelets dont les grains sont appelés Cuentas , c'est-à-dire comptes, en espagnol. Ces graines sont celles du Balisier, Canna indica. On mêle quelquefois avec elles les graines du Coix , pour distinguer les pater des aue. (B.) CU-EO. BOT. PHAN. Ce nom de*si- gnc à la Cochinchine diverses espèces du genre Commeline. Lé Cu-Eo-Rai est le Commelina tuberosa , dont on mange les tubercules ; le Cu-Eo- Chun , le C. médita de Loureiro , dont les racines sont employées comme médicament. (b.) ,76 GUI CD EPI. ivOT. PHAN. (Gniclin.) Pour Couepi. V. ce mot. COEÏLACHTLT. mam. ( Heinan- liez. ) Syn. de Loup du Mexique. /^. GuiEN. (b.) GUGUACU-APAPiA et GUGUA- CU-ETE. (Marcgiaaff".)Syn. de Cerf au Mexique.' (b-) GDGUAGUARANA. mam. ( Marc- graaft. )S^n. de Gouguar. A". Chien. (B.) * GUIGHUNCHULLI. bot. piian. (Joseph de Jussieu.) Nom de pays de V lonidium pa/v!Jlorum , Vent, (b.) CCILLER ET CUILLER-A-POT. MOLL. Nom vulgaire de quelques espè- ces du genre Gei illie. Les marchands nomment grande Guiller-à-Pot le Ce- lUhiuia palustre de Lamarcket de Bru- guière, et petite Guiller-à-Pot le Ceri- tldum sulcatum des mêmes auteurs. . , (D..H.) CUILLER D'EBENE. moel. Nom marchand d'une Coquille fort rare et des plus précieuses du genre Gérithe, que Bruguière et Lamarck ont nom- mée Ceril/iiiim ebenicum. \X)..ïi.) *CUILLER D'IVOIRE, mole. Tel est la nom vulgaire d'une grande es- pèce de Pholade, F/iolas Dactylus de Linné. /^. Pholade. (d..h.) CUILLER DES ARBRES, bot. CRYPT. ( Champignons. ) Paulet ( 2, p. 110, t. 22 , f. 1 , 2 , 3) décrit et fi- gure sous ce nom plusieurs espèces d'Agaric , presque sessiles et dont le chapeau a la forme d'une cuiller. Ces Champignons, qui croissent sur le Cliêne et l'Plippocastane, paraissent se rapporter à VJgaiiciis dimidiatus de SchœfFer. (a. r.) *GUILLERON. ins. On a désigné sous ce nom une portion de l'aile exis- tant généralement chez les Diptères et qu'on retrouve aussi dans certains Coléoptères. 7^. Ailerons, (aud.) CUIR. mam. f^. Derme. *CUIR DES ARBRES, bot. crypt. (C/ja/ra/-'/^«o«s.)Nom vulgaire du /^aco- diumXylustioma dePersoon , Cham- pignon filamenteux formant une sorte CUI de feutre blanchâtre ou de pellicule analogue à une peau mince ou à du cuir. Il porte encoie les noms de Pçau de gant et d'Amadou blanc, f^. Ra- CODIE. (a.. R.) CUIR DE MONTAGNE et CUIR FOSSILE. MIN. L'un des synonymes vulgaires dAsbeste. f^. ce mot. (b.) CUIRANIS. BOT. PIIAN. ( Dioscon- de. ) Espèce d'Hellébore selon Adan- son. (b.) CUIRASSÉ. POIS. Syn. d'Armé, espèce de Cotte du sous-gcnre Aspi- dophore ; Silure , du sous -genre Calaphracte; et Genlrisque. P^. ce mot, Silure et Cotte. (b.) * CUIRASSÉE. REPT. oPH. Espèce du genre Couleuvre décrite par Pal- las sous le nom de Coluber scutatus. (B.) CUIRASSIER. POIS. /^. Loricaire. CUIRIRI ou SUIRIRI. ois. L'un des noms de pays du Bentavéo. /^. ce mot. (b.) CUISSE. zooL. On a désigné sous ce nom la partie du corps d'un grand nombre d'Animaux , ordi- nairement très-développée , qui s'ar- ticule d'une part avec la hanche et de l'autre avec la jambe. Le nom de Cuisse n'a pas toujours une accep- tion aussi précise chez les Insectes , et les auteurs varient beaucoup sur l'application qu'ds en font dans la classe des Crustacés et dans celle des Arachnides. Nous relèverons ces dis- cordances dans notre Anatomie com- parée des Animaux articulés dont la partie du système solide est fort avan- cée, (aud.) CUISSE. MoLL. Nom marchanddes espèces du genre Perne. V. ce mot. (B.) CUiSSE- MADAME, bot. phan. Une variété de Poire. (b.) "^CUISSE DE NYMPHE, bot. piian. Une variété de Rose. (b.) CUIT. OIS. Espèce du genre Rol- lier , L. r. Rollier. (dr..z.) CUIVRE. Cuprum. min. Kupfer , Wern. Genre composé de quatoize ClJl espèces minérales, tiaiis lesquelles lo Métal existe ou libre ou coinoint' avec rUxigène, le Soufre, le Sëlénium et les Acides. Ces espèces ont un carac- tère commun , qui consiste eu ce que les coips qui leur anpartieunent, étant amenés par le grilla£;e ou par l'action des Acides à un certain état dOxida- tion , communiquent tous à l'Ammo- niaque une teinte d'azur très-sensible. ÎVous allons les décrire successive- ment, en counncuçant par celle qui offre le Métal sans combinaison. Cuivnii NATir, Gcdiegen Kupfer , Wcrner. Substance métallique , très- ductile, d'une couleur rouge jaunâ- Ire , pesant spécifiquement 8,584 ; d'une dureté inférievue » celle de l'A- cier, mais plus grande que celle de rOr et de l'Argent; avant un éclat supérieur à celui de l'Etaiu et du Plomb. C'est le plus sonore de tous les Métaux. Il développe par le frot- tement une odeur stiptique et nauséa- bonde; tous les Acides le dissolvent : il est attaqué par l'humidité de l'air , qui le couvre d'une rouille verte, ap- pelée communément Wert-de-Grls. Ses formes cristallines appartiennent au système régulier : ce sont le cube , l'octaèdre , le cubo-oclaèdre ,le cubo- dodécaèdre , etc. Les variétés de for- mes indéterminables le présentent à l'état de ramifications qui s'étendent dans différens sens , ou qui forment des espèces de réseaux engagés entre les feuillets des pierres. On le rencon- tre aussi en lames , en filamens ou en grains , et en concrétions mamelon- nées ou botryoïdes. — Le Cuivre na- tif accompagne ordinairement les au- tres raines du même Métal , dans lés terrains d'ancienne formation. Il fait parlie des filons , ou se répand sous forme de veines dans la roche envi- ronnante. Le paysoùil abonde le plus, savoir la Sibérie , le présente engagé dans des Micaschistes ,des Gneiss, etc.; et sa gangue immédiate est souvent un calcaire lamellaire. Les substances minérales qui lui sont ordinairement associées sont le Fer oxidé, le Quartz, la Chaux caibou,atée , la Chaux flua- téfe et la Baryte sulfatée. On le trouve tomt: V. CCI 1-77 avec la Prchuite dans la roche ainyg- daiaire d'Oberstein , et avec la Méso- type dans les VVackes de FéCoë. Il est enveloppé de matières argileuses à Dognatzka , à Saint-Bel el à Chessy , aux environs de Lyon. On a cité dC9 masses de Cuivre natif, remarquables par leur voluuic : telle est celle qui a été trouvée à peu de distance de Bahia , au Brésil; elle pesait , dit-on , 2616 livres. Le Cuivre est un Métal qui, par ses propriétés , est d'urre grande utilité dans lesarts. Il fournit la matière d'un grand nombre d'ustensiles de cuisine, que l'on étame intérieurement pour prévenir les funestes effets de l'oxida- tiou. On l'emploie à la confection des pièces d'artillerie et au doublage des vaisseaux ; au moyen de la graviue , il se! ta multiplier les copies des chefs- d'œuvre de la peinture ; par son al- liage avec l'Etain, il doune le Bronze ou l'Airain, dont on fait des mortiers, des statues, et autres nionumecs des- tinés à passer à la postérité. Les sur- faces de ces ouvrages se couvrent, à la longue , d'un enduit verdâtre qu'on nomme Patine , et qui protège le Mé- tal intérieur contre les injures du temps. On allie le Cuivre à l'Or et à l'Argent dans les monnaies et les piè- ces d'orfèvrerie. L'union du Zinc avec le Cuivré diminue beaucoup la ten- dance de ce dernier Métal a se con- vertir en verl-de-gris. Cet alliage porte le nom de Cuivre-Jaune ou de Laiton , lorsqu'on l'obtient par la cé- mentation duCuivre avec la Calamine; mais si l'on unit directement les deux Métaux par la fusion , l'alliage est appelé Simitor, Tombac, ou Or de Manheim. Dans les arts , on donne le nom de Cuivre de rosette au Cuivre rouge fondu. Le Laiton a moins de ductilité que le Cuivre de rosette; mais on le fond plus aisément dans des moules, et il se prête mieux à l'action de la lime et du poli. Tout le monde sait que le Laiton fournit la matière des pièces d'horlogerie , des machines de physique, des instru- mens destinés aux opérations astro- nomiques et géodésiques. 178 GUI Cuivre sulfuré ou Cuivre vi- treux, Kupfèrglas,\Y. Combinaison d'un atome de Cuivre avec un atome de Soufre. En poids, il est formé, sur loo parties, de 79,73 de Cuivre, et i20,27 de Soufre. Sa texture est ordi- nairement compacte ; et lorsqu'il est cristallisé , ses joints naturels ne se reconnaissent que par un chaloye- ment à une vive lumière. Sa forme primitive est un prisme hexaèdre ré- gulier, dans lequel le rapport entre la perpendiculaire menée du centre de la base sur un des côtés , et la hau- teur , eSt à peu près celui de 1 à :?. Sa pesanteur spécifique est de 5,3 ; il est tendre , cassant, s'égiène sous le mai'- teau , el ne se prête point à la division mécanique. La couleur de la masse est un gris sombre ou bleuâtre, tirant sur l'éclat métallique du Fev. Celle de la poussière est noirâtre ; au chalu- meau , il se fond eu bouillonnant et donne un boulon métallique. Traité avec le Borax , il le colore en vert bleuâtre; il est souvent mélangé d'une certaine quantité de Fer, qui rend le bouton attirable à l'Aimant. — Tou- tes ses variétés de formes présentent le prisme hexaèdie plus ou moins modifié sur les arêtes ae la base ; un décroissement par une rangée sur ces mêmes bords , donne la variété dodé- caèdre, lorsqu'il atteint sa limite. Les faces de celte variété , combinées ayec les bases de la forme primitive, cons- tituent 1^ trapézienne. Si l'on ajoute les pans du prisme hexaèdre , on ob- tient V uni-annulaire ; en remplaçant les facettes obliques de cette dernière, par d'autres faces plus inclinées, ré- sultant d'un décroissement par trois rangées, on aura la variété dite terno- annulaire. Ces deux ordres de faces , pris ensemble , produiront l'uniter-r naire. Enfin , les bords longitudinaux Eeuvent être remplacés , et les arêtes orizoutales modifiées par trois dé- croissemens successifs d'une , deux et trois langées ; on a dans ce cas la variété doublante , la plus composée de celles qui ont été décrites par Haiiy. — Les variétés indéterminables sont : le Cuivre sulfuré laminiforme , le CUl compacte et le pseudomorphique spiciforme, qui porte le nom vulgaii-e à^ Argent en épis , et que l'on trouve en petites masses ovales et aplaties , dont la surface présente des espèces d'écaillés imbriquées comme celles des cônes de Pin. Aussi quelques naturalistes ont -ils attribué l'origine de celte variété à ces productions vé- gétales ; d'autres , au contraire, ont pensé qu'elle pouvait provenir des épis d'une espèce de Graminée. Le Cuivre sulfuré ordinaire est quelque- fois accompagné de masses pyriteuses, à texture compacte , présentant, dans leur cassure , des teintes assez vives de violet , de bleu et de verdâtre. IJaiiy donne à cette variété , qui pa- raît être le résultat d'une décomposi- tion, le nom de Cuivre sulfuré /lépa- tique. — Le Cuivre sulfuré est un des Minerais les plus riches en Métal ; il en coniient quatre-vingts parties sur cent. Il foime en divers pays des filons très-puissans qui traveisent les terrains primitifs , tels que ceux de Gneiss etde Micaschiste. Dans le com- té de Cornouailles , il est associé au Cuivre oxidulé el auCaivrc pyriteux ; et ses filons accojnpagneul ceux d'E- tain. Eji Sibérie, ou il abonde le plus, on ne le rencontre qu'avec la jMalachite so3reuse, au milieu de ma- tières argileuses pénétrées d'Oxide l'Puge de Cuivre. La variété. spicifor- me a été trouvée dans un iilon àFran- kenberg, en Hesse , où elle a aussi pour gangue une Argile. — r Le Sul- fure de Cuivre se préscnlc fréc|uera- ment dans la naturcià l'étal de mé^ lange ou de combinaison chimique avec d'autres Sulfures , et quelquefois avpc.un Arséniure.ou un Antimoniu- re.. Parmi ces composés , il, en est quelques-uns qui pourront fbimer par la suile de nouvelles espèces , et qui sont déjà considérés comme tels par plusieurs minéralogistes. Nous ne ï'ei ons que les indiquer ioi;, Cuivre sulfuré arge>'tifèr£, Sil- ber-Kup/ergla nz,lifiusma.nn et Slro- meyer, Annales de Phys. de Gilbert , Leipsick , 1816; Argent et Cuivre sul- furés, de Bournoia'j Catalogue min. ^ CUI fi. 212, Paris, 1817. Des mines de Cu- ivan eu Sibérie. Cuivre SULFURÉ PLUMBO-BisMTTTni- TÈnE,Aade/erz,\y.; Bismuth sulfdrë plombo-cuprifèie, Haiiy . /'. IJiSMUTii. Cuivre SULFURÉ MÊLÉ DE Sllfures d'Antimoine et de Plomb, f^. Bour- NONiTE et Antimoine sulfuré. Cuivre pyhiteux, XupferÀies, VV. Sulfure de Cuivre et de Fer au mini- mum , Berzélius; Pyrite cuivreuse, double Sulfure jaune de Cuivre et de Fer, Bouruon. Minéral d'un jaune de laiton foncé, tirant quelquefois sur la couleur de lOr allié au Cuivre ; non malléable , cédant aisément à l'aclion de la lime. Pes. spécif., 4,3i5. Fusible au chalumeau en un globule noir qui par un feu prolongé finit par oflrir le brillant métallique du Cui- vre. Les minéralogistes ne sont point d'accord sur la distinction à établir entre celte espèce et la suivante qui est le Cuivre gris. Berzélius et Haiiy regardent comme probable , d'après le rapport des analyses et des formes des deux substances , que le Cuivre gris n'est autre chose qu'un Cuivre pyriteux mélangé d'un Arséniure ou d an Antimoniure. Si cette opinion est fondée , ces substances doivent avoir le même système de cristallisa- tion, savoir, celui du tétraèdre régu- lier, qui appartient sans aucun doute au Cuivre gris. Haiiy a effectivement admis cette forme comme primitive à l'égard des cristaux de Cuivre pyri- teux , soit parce que leur forme domi- nante est en général un octaèdre qui paiMÎt se rapprocher beaucoup du ré- gulier, soit paice que de véritables' cristaux de Cuivre gris se présentent fréquemment sous le masque de la Pyrite cuivreuse, à cause de Ja ten- dance qu'a cette Pyrite à s'incorporer avec eux et à se mouler sur leur sur- face. MaisMohs, ayant mesuré les an- gles des cristaux octaèdres de Cuivre pyrileux,a trouvé qu'ils difl'éraient sensiblement de ceux de l'octaèdre régulier,' et ne pouvaient appartenir qu'à un octaèdie à base carrée qu'il adopte pour forme fondamentale, et dont il fait le caractère distinctif de CUI 179 l'espèce. L'incidence d'une face de l'une des pyramides sur la face adja- cente de la seconde est, selon lui, de io8''4o'. Cet octaèdre répond à la variété décrite par Haiiy sous le nom d'Epointé symétrique. Souvent il est transposé , c'est-à--dire qu'une de ses moitiés est censée avoir tourné sur l'autie d'un sixième de cii conférence. Les formesdu Cuivre pyriteux parais- sent souvent n'avoir été qu'ébauchées, et les sommets pyramidaux qu'elles F résentent tendent encore à favoriser dlusion d'après laquelle on rapporte ces formes au système du tétraèdre. Le Minéral se rencontre plus ordinai- rement à l'état de concrétions mame- lonnées, ou en masses assez corfsidé- rablesdont la cassure est terne. Il est susceptible d'une altération à la fa- veur de laquelle sa surface prend ua aspect irisé ; el comme ses couleurs on t de l'analogie avec celles qui ornent la queue du Paon ou la gorge des Pi- geons , on a donné à cette modifica- tion le nom vulgaire de Pyrite à gorge de Pigeon ou à queue de Paon. Lors- que cette altération a eu lieu à un de- gré plus marqué , et qu'elle a pénétré à l'intérieur de la masse , elle produit alors la variété nommée Cuivre hépa- tique ou panaché, dont la cassure pré- sente difierentes teintes de jaune rou- gcàtre, de bleu et de violet. Elle est souvent fragile et quelquefois se déta- che par feuillets; c'est le Buiit-Kup- Jcre/z des minéralogistes allemands. Elle ofïre des ditlérences dans sa com- position , lorsqu'on la compare à celle des variétés d'un jaune pur. Au reste lorsque l'on parcourt les analyses qui ont été faites de ces dcinières, on trouve des variations qui semblent indiquer que les deux Sulfures sim- ples peuvent se combiner en diÔeren- tes proportions , ce qui donnera pro- bablement lieu à la distinctioh de plu- sieurs espèces dans le Cuivre pyriteux. BouHjjon en a déjà séparé les variétés d'un jaune pâle et d'un grain fin et compacte ( /^. Catal. , p. 252 ). — Le Cuivre pyriteux n'est pas le plus ri- che des Minerais de Cuivre, mais il est le plus commun et l'un de ceux qu'on J2* i.So CD[ exploile le plus ordinairement. Il forme des amas considérables ou des filons très-multipliés dans les terrains primitifs ou intermédiaires , et princi- palement dans le Gneiss , le Mica- schiste, le Schiste talqueux, etc. C'est dans le Micaschiste que se rencontre la variété hépatique près de Témes- wardans le Bannat, et à Roraas en INorwège. LcsMinérauv auxquels le Cuivre pyriteux adhère le plus fré- quemment sont le Quaitz , la Chaux carbonatée, la Baryte sulfatée, le Fer spathique , etc. Cuivre GRIS, 7'ah/erz,W. Ainsi nommé à cause de sa couleur la plus ordinaire , qui est le gris métallique. Substance qui paraît formée des prin- cipes de l'espèce précédente , mélan- gés de quelque autre principe varia- ble auquel on attribue sa couleur. Ses cristaux ont pour foi me primitive le tétraèdre régulier. Sa cassuieesl ra- boteuse et peu éclatante. Elle est fa- cile à briser ; sa pesanteur spécifique est de 4,86. La couleur de la pous- sière est noirâtre , avec une légère teinte de rouge ; celle de la surface ressemble à celle de l'Acier poli ;mais elle se ternit à Pair. Le Cuivre gris .se réduit au feu du chalumeau en un boulon métallique qui contient du Cuivre. Relativement aux difféiences de composition chimique, on distin- gue deux variétés principales : i'' le Cuivre gris arsénifère {Kupferfahlerz , W.) , couleur d'un gris d'Acier clair. Des mines de Jonas et de Jungen- Hohen Birke , près de Freyberg. V. les analyses de Klaprolh, Beyt. T. ii, p. a.'iy. Ou peut le considérer comme un Cuivre pyritenx mêlé d'Arséniure de Cuivre à différens degrés de satu- ration, Berzélius, Syst. Min. , p. 244. Un fragment, exposé à la simple flam- me d une bougie, répand des vapeurs sans le fo'ndre. 2°. LeCuivre gris an- timonifère /i/(?j'/fl///e/s, W.), couleur tirant sur ie noir de Fer ; Cuivr#py- ritoux mêlé d'Antimoniure de Plomb, Berz., ibid. Un fragment , exposé à la flamme d'une bougie , répand des va- peurs et se fond en un globule métal- lique. CUl Parmi les variétés dans lesquelles le Cuivre |îyiiteux se mêle en propor- tions variables à d'autres Sulfures, on distingue la mine de couleur grise ( Grauguttigerz , W.) , qui résulte du mélange avec le Sulfure d'Antimoi- ne, et la mine de couleur noirâtre ( Schwarzgiiltigerz et Sc/iwarzeiz , W. ), qui contient en outre du Sul- fure d'Argent. On a trouvé, à Guadal- canal en Espagne , le Cuivre gris mé- langé de Platine et accompagné d'Ar- gent rouge arsénifère (Vauquelin, Journ. de Phys.,nov. 1806). — Par- mi les diverses formes de Cuivre gris qui ont été décrites par Haiiy , nous citerons la primitive, la dodécaèdre ou cette même forme primitive dont chaque face porte une pyramide triangulaire très- obtuse, î'épointée passant à l'octaèdre régulier, la cubo- iétraèdre , l'encadrée dans laquelle les faces primitives se combinent avec celles de la variété dodécaèdre, et en- fin la triforme qui est composée de l'octaèdre régulier , du dodécaèdre ihomboïdal et du trapézoèdre. — Le Cuivre gris ne s'est encore offert que sous des formes cristallines ou à l'éjat massif et compacte. C'est de tous les Minerais de Cuivre le plus communé- ment exploité , et celui dont l'exploi- tation présente le plus d'avantages , à raison del'Argent qu'il peut contenir. Il forme des filons très-puissans dans le sol primitif, et principalement dans les terrains de Gneiss , dans les Schistes micacés et talqueux. Il en existe en France, àSainte-Marie-aux- Mines , dans l'Alsace et à Baygorr^ dans les Pyrénées occidentales ; dans cette dernière localité , il a pour gan- gue une Chaux carbonatée ferrifère. Le Cuivre pyriteux accompagne très- souvent le Cuivre gris , dont les cris- taux en sont quelquefois entièrement recouverts. Cuivre oxidiilé, Cuivre vitreux et Cuivre rouge, Rothkupfercjz , W. Oxide de Cuivre au minimum , ren- fermant sur cent parties 11,22 d'Oxi- gène, d'après l'analyse de Chenevix. Formes originaires de l'octaèdre ré- gulier. Les joints parallèles aux faces CUl de l'oclaèdre sont assez sensibles. La couleur de la poussière et celle de la inassevuepar transparence est rouge ; quelques cristaux présentent à la sur- face le gris métallique. Pesanteur spé- cifique , 5,4. Ce Minerai est facile à pulvériser ; il est soluble avec eiier- vcscence dans l'Acide nitrique. Ses formes les plus ordinaires sont loc- taèdre , lecubo-octaèdre, le dodécaè- dre, le cubo-dodécaèdre, l'octaèdre émarginé et le cube. Ses cristaux sont sujets à se liécoinposer à la surface, qui souvent est recouverte de Mala- chite. — Les variétés de formes indé- terminables sont : 1^ le Cuivre oxi- dulé capillaire , Haarfurmiges Roth- kupfereiz , \V . , couleur d'un louge vif jointe à un éclat soyeux; 2? le Lamellaire; 3" le Druslllaire; 4" le Massif, trouvé en Pensylvanie; 5° le Terreux, Ziegleiz, W., appelé com- munément Cuivre luilé; il est tou- jours pénétré de Fer, et ses fragmens, chauffés à la, flamme d'une bougie , agissent sur*raiguille aimantée. — Le Cuivre oxididé n'existe point en masses considérables dans la nature , et n'est l'objet d'auciine exploitation. Il accompagne souvent le Cuivre na- tif et le Cuivre carbonate ; les Miné- raux qui lui sont ordinairement asso- ciés sont rOxide de Fer et le Quartz. La variété en filamens soyeux , que l'on trouve à Rheinbreitbach , pays de Nassau , a pour gangue un Quartz hyalin. Les cristaux isolés, lecouverls de Malachites , viennent de Nicolews- ki , en Sibérie , et de la raine de Chcs- sy , près de Lyon. CuiTRE sÉLÉNiÉ , Séléniure de Cuivre , Berzéllus. Composé d'un atome de Sélénium et d'un atome de Cuivre; ou en poids de 61,47 de Cui- vre et de 58,53 de Sélénium; couleur analogue à celle de l'Argent natif; tendre et susceptible de poli; traité au chalumeau , il répand une forte odeur de Raves; il est disséminé dans les fissures d'une Chaux carbonatée laminaire de Skiiclterura , en Smo- lande, sous la forme de taches noires qui prennent un poli métallique lors- qu'on les frollo avfr la lime, et qui CUI i8i paraissent être de la Serpentine péné- trée de séléniure de Cuivre. Cuivre sélénié ABcrcNiAL , Haiiy : Eukairite, lieizclius. Séléniure de Cuivre et d'Argent , formé d un atome de biséléniure d'Argent et de deux atomes de séléniure de Cuivre ; cou- leur d'un gris de Plomb ; mou et se laissant entamer par le couteau ; cas- sure grenue ; soluble dans l'acide ni- trique chauffé et mêlé d'eau froide, eu donnant un précipité blanc ; odeur de Raves par l'action du chalumeau, et réduction en grain métallique gris, non malléable ; se trouve à Skricke- rum , en Smolande, dans le calcaire lamellaire , avec l'espèce décrite prc- cédemmeul. Ctjivuk hydraté. V. Cuivre hy- DRO-SlI,lCEUX. Cuivre hydro - siliceux , Haiiy, Kiesel-Kupfer, Leonhaid; et Kiesel- Malachit Eisenscfiussiges Kupf'er- grun,W.; Cuivre scoriacé. Minéral d'un veSfc laleuâtre qui se présente eu globules composés de petites lames satinées ou en masses compactes, plus OU moins fragiles , à cassure impar- faitement conchgïde et résineuse. Ce serait un hydro- silicate de Cuivre, d'après l'analyse de John , qui l'a trouvé formé sur 100 parties de 49,63 d'Oxide de Cuivre, 28,07 de Silice et 17,5 d'Eau. Sa pesanteur spécifique est de 2,7. Mis dans l'Acide nitrique à froid, il perd sa couleur et devient blanc et translucide. liaiiy a rapporté à cette espèce des Cristaux d'un vert obscur qu'on a trouvés en Sibérie, près d'Ekaterinbourg, dans un Oxide ue Fer, et auxquels il assigne pour forme primitive un prisme droit rhomboïdal de loo** 20'. Mais Beu- dant pense que ces Cristaux appar- tiennent à une autre espèce dont nous allons bientôt parler. Il ne reste plus alors de caractère bien tranché entre le Cuivre hydro-siliceux et l'espèce qui va suivre. Les variétés amorphes de Cuivre hydro-siliceux viennent les unes des monts Ourais en Sibérie et les autres du Chili. Il en existe aussi on Espagne , au cap de Gâte, dans le FeWspath por- i82 cm phyrique altéré , qui renferme des Cn:itaux d'Amphibole. Cuivre dioptase , vulgairement Dioptase , jîcldrite; Ki/jifersmaragd , W. C Ite substance ne se rencontre dans les collections que sous la forme d'un dodécaèdre analogue à celui de la Chaux carbonatce prismée , ayant pour forme primitive un rhomboïde obtus de 1-23° 58'. Les joints naturels parallèles aux faces de ce rhomboïde sont très - sensibles. La couleur des Cristaux est le vert pur; ils rayent difficilement le verre ; ils sont insolu- bles et conservent leur couleur dans l'Acide nitrique chauffé. D'après l'a- nalyse de Lowiiz, ils sont formés de 55 d'Oxide de Cuivre , 33 de Silice et 13 d'Eau. Cette analyse se rappro- che de celle que nous avons donnée plus haut pour le Cuivre hydro - sili- ceux , qui peut-être appartient à l'es- pèce de la Dioptase, ainsi que l'ont pensé plusieurs minéralogistes. Les Cristaux de cette dernière 'â'Iljstance sont extrêmement rares ; ils ont été rapportés de la Bucharie par un né- gociant nommé Achir Mahmcd ; ce qui lui a fait donner le nom d'Achi- rite. Cuivre muriaté, Haiiy, Ataca- mite; Salzkiipfer , W. Combinaison d'un atome de sous-muriate de Cuivre et de quatre atomes d'Eau ; ou en poids, de 7], 45 d'Oxide de Cuivre , 12,36 d'Acide muriatique et 16,20 d'Eau. Ces proportions calculées s'ac- cordent très - sensiblement avec les analyses que Proust et Klaproth ont faites de la variété du Chili. Ce Miné- ral , que l'on trouve en niasses com- pactes ou aciculaires d'un vert d'é- meraude , et sous forme arénacée ( Sable vert du Pérou ), a pour carac- tères distinctifs les propriétés sui- vantes : il colore en vert et en bleu la flamme sur laquelle on projette sa poussière ; il est soluble sans effer- vcscence dans l'Acide nitrique. Il ne donne point d'odeur arsenicale par l'action du feu. On observe dans le Sable cuivreux du Pérou des octaè- dres cunéiformes ; mais leur petitesse ne permet pas d'en mesurer les an- CUI gles. Le Cuivre muriaté existe à l'état compacte au Pérou ; il y est associé à l'Argent sulfuré et au Cuivre muriaté. Les masses aciculaires viennent de Rimolinos dans le Chili , où elles ont pour gangue une Argile ferrugineuse. On trouve au Vésuve des concrétions formées de Cuivre muriaté, qui s'est sublimé dans les fissures des laves. Cuivre carbonate. Haiiy réunit sous ce nom les deux substances , l'une de couleur bleue ,'et l'autre de couleur verte , auxquelles Werner a appliqué les dénominations de Kup- ferlasur et de Malachit. Dans son Tableau comparatif il les avait sépa- rées en deux espèces, caractérisées chacune par sa couleur, jointe à la propriété de se dissoudre avec efferves- cence dans l'Acide nitrique. II a cru pouvoir les rapprocher , dans la se- conde édition de son Traité , d'après des raisons qu'il ne regardait pas lui- même comme entièremept décisives , et que l'état actuel de nos connais- sances est loin de confirmer, comme on le verra par la description sui- vante : 1. Cuivre carbonate vert, Hydro- carbonate de Cuivre , Berzélius. Com- binaison d'un atome de Carbonate simple et d'un atome d'Eau ; conte- nant en j)oids 71,8 d'Oxide de Cui- vre , 20 d'Acide carbonique et 8,2 d'Eau , conformément à l'analyse de Klaproth. Il est susceptible d'une al- tération qui le fait passer à 1 état de Carbonate simple sans Eau. La forme primitive de ses Cristaux est, suivant de Bournon , un prisme rhomboïdal droit d'environ io3° , le même que celui qui a été considéré par Haiiy comme appartenant au Cuivre hydro- siliceux. Sa pesanteur spécifique est de 3,5 ; il est fusible au feu du chalu- meau. Ses principales variétés sont le Cuivre carbonate vert aciculaire ra- dié, en aiguilles terminées par des sommets à plusieurs faces; le fibreux- radié [Faseriger Malachit) en aiguilles soyeuses , disposées ordinairement sous la forme d'étoiles : le concré- tionné mamelonné ( Dichlcr Mala- chit ) en mamelons composés do CUI couches concentriques de difFdrcntos nuances tic vert : c'est la variété con- nue plus particulièrement sous le nom de Malnchitc ; enfin le terreux ( Kupfcrgriin ), vulsralremcnt appelé Vert de montagne. Le Cuivre carbo- nate vert est fréquemment associé au Cuivre carbonate bleu dans les mines de Chessy, du Bannat, de Sibérie , etc. La mine de Gotimechefsky, en Sibérie , est célèbre par ses IVlala- chites. On les trouve en masses assez considérables qui présentent ordinai- rement des cavités comme toutes les concrétions en stalactites : on choisit celles qui n'ont pas ce délaut , et on en fait des tables, des revêtemens de cheminée , des tabatières et autres meubles d'un grand prix. 2. Cuivre carbonate bleu , Cuivre azuré et Azurile , Kupfeiiasur, W. Combinaison d'un atome d'hydrate de Cuivre et de deux atomes de bi- carbonate de Cuivre ( Berzélius ) ; en poids il est formé de 69,10 d'Oxide de Cuivre , de 25, 60 d'Acide carbonique et de 5,2" d'Eau. Klaproth a trouvé directement par l'analyse de celui de Sibérie 70 d'ÛNide de Cuivre , 24 d'Acide carbonique et 6 d'Eau. Cette substance est d'un bleu d'azur pas- sant au bleu indigo. Sa pesanteur spécifique varie de 5,5 à 3,7. La for- me primitive de ses Cristaux est un prisme rJiomboidal oblique dans le- quel deux pans font entre eux un angle de 97** 46', et la base s'incline sur leur arête commune de 97*^ 7'. Haiiy a dé- crit sept variétés de formes secon- daires qui présentent toutes ce prisme légèrement modifié , soit sur les an- gles , soit sur les arêtes , et principa- lement sur celles des bases ( J^. Traité de Miner. T. m, p. 490 ). — Ses va- riétés de formes indéterminables sont le Cuivre carbonate bleu lamellifor- me ; l'aciculaire -radié, composé de Cristaux réunis en masse arrondie et qui se terminent à l'intérieur en ai- guilles convergentes ; le concrétionné en mamelons striés du centre à la cir- conférence ; le compacte globuliforme et le terreux , vulgairement Azur ou Bleade montagne ( Erdige Kupferla- CUI i83 sur, W. ) Quelquefois le Cuivre car- bonate bleu s'altère à la surface , et passe à la couleur verte en devenant terreux et friable. — Le Cuivre carbo- nate tapisse de ses Cristaux les parois des filons qui renferment d'autres Minerais de Cuivre , et il a souvent pour gangue un Fer oxidé brun. On le rencontre aussi en masses sphéroï- dales disséminées dans un Psammite quartzeux analogue à celui des houil- lères. C est ainsi qu'il se présente à Chessy, près de Lyon , au milieu d'un Grès ancien reposant sur le sol primi- tif, et renfermant à quelques endroits une terre argileuse , rougeàlrc ou blanchâtre , dans laquelle se trouvent les plus beaux groupes de Cristaux , avec le Cuivre oxidulé cristallisé et le Cuivre carbonate vert fibreux. Cuivre phosphaté , Phosphor- Kupfcr , W. , Minéral d'une couleur verte à l'intérieur , et souvent noirâ- tre à la surface, et résultant de la combinaison d'un atome de sous- phosphate d'alumine avec un certain nombre d'atomes d'eau. Quelquefois il perd cette eau , et alors sa couleur passe au noir ; sa forme primitive est un octaèdre rectangulaire dont les an- gles sont, d'après Haiiy , de 109S 28', ii2>* 12' et 98? 12'. Sa pesan- teur spécifique est de 4,07, suivant Hersart; il raye la Chaux carbonalée; il est soluble sans effervescence dans l'acide nitrique , et fusible à la flam- me d'une bougie , en donnant un globule d'un gris métallique. On le rencontre sous la forme de l'octaèdre primitif et sous celle de prismes rhomboïdaux , dont les pans forment une courbure dans le sens latéral^ On connaît aussi du Cuivre phospha^ té à l'état mamelonné-fibreux et com- pacte. Ce Minéral a été trouvé aux environs de Rheinbreitbach dans le duché de Berg. Il a pour gangue un Quartz-hyalin blanc ou grisâtre, sou- vent coloré en jaune brunâtre par l'Oxide de Fer. Les Cristaux de la variété primitive ont été découverts à Schemnilz en Hongrie oii ils ont aussi un Quartz poiu' gangue immé- diate. i84 GUI CuiVRJB ARSÉNIATÉ , Haùy. II est impossible, dans l'état actuel de !« science , de prononcer d'une manière définitive sur la nature des substan- ces qui ont été provisoirement réu- nies et décrites .re. Il est ren- versé, am.i que la graine, et formé de deux cotylédons extrêmement gros et épais, fréquemment soudés entre eux par leur tace interne. La radicule est courte el conique. La famille des Gupuliférées se com- pose des genres : Chêne, Que/ eus ■ Coudrier , Curj/as; Charme, Carpi- nus; Châtaignier, Cai7a«êa; et Hêtre, Fagus. Ces genres faisaient partie dû groupe fies Amentacécs, ainsi que nous l avons dit précédemment. Elle se rap- proche des Conifères , qui s'en distin- guent surtout parleur endosperrne; et eur ovaire, constamment à une seule lo§e et a un seul ovule. Elle a aussi beaucoup de rapports avec les autres tamiUesqtuonléléforméesaux dépens desAmenîacéos,maisclleendiflèrepar des caractères particuliers. Ainsi elle s éloigne des Ulmacée-,, desSalicinées et des ftJyricées par son ovaire cons- tamment inlère , tandis qu'il est supc- re dans ces trois famille.. On la dis- tingue des Bétulacées pa, la structu.e de ses fruits qui sont simples, envi- ronnes d'une cupule; taudis que dans cette derme,.- famille , le, fruits sont minces, reunis à l'aisselle décailles épaisses persistantes qui constituent de veniables cônes. (a.r) ^GUPULITE. CapulUa. ..^^^. Genredelo.dredesAcalèpheslibres etabh par Quoy et Gaimard ( Voyage autour du Monde , p. 85, pi. U et ifl etcaractériséainsiqu'ilsuit: Animaux mous, transparens, réunis deux à deux par leur ba.e el en:re eux nar les côtés àla file les uns des autres formant des chaînes flottantes dont une des extrémités est terminée pJr une queue rougeâtre, réîraclile , pro- bablement formée par les ova res • chaque Animal ayant la forme d'un; petite outre, à une seule ouverture conimuniquant à un canal très-évasé au dedans. «=vc»ai. Les auteurs de ce genre ont adopté 196 CUR le nom de Cupulite, parce que ces Ani- maux , pris isolément, ont quelques rapports de forme avec la cupule d'un Gland. Chacun d'eux est uni par sa base à un de ses congénères et par les côtés à un autre, de manière à former unechaîne plus ou moinslongue, dans le genre de celles des Bipliores. De même qu'eux , ils n'adhèrent que fai- blement les uns aux autres et peuvent vivre séparés. C'est du moins ce qui eut lieu pour un grand individu qui fut trouvé désuni. Cependant il existe une difficulté à cet égard ; si les Cu- pulites peuvent se séparer impuné- ment, à quoi sert cette espèce de queue rouge qu'on voit à l'une des extrémi- tés de la réunion et qui semble être un chapelet d'ovaires? Elle est con- traclile et imprime des mouvemens à la masse entière. Apparlient-elle à tous, ou seulement à quelques-uûs? et en cas de désagrégation complète, que devient-elle? Voilà des questions que de nouvelles observations pour- ront seules résoudre. Quoi qu il en soit , chaque Animal , pris séparé- ment , estari-ondi sur les côtés, aplati à son fond, et présente à l'autre ex- trémité un petit col renflé, terminé par une ouverture étroite et arrondie ; c'est la bouche, qui s'élai-git aussitôt des deux côtés pour former une ample cavité , dans laquelle on ne voit au- cune trace de viscères. Les bords de celte cavit'é servent à la progression de l'individu ; et lorsqu'il y en a plu - sieurs réunis, elle agit de concert avec l'espèce de queue générale pour les mouvemens de la masse, (aud.) CURAGE. BOT. PHAN, Syn. vul- gaire du Polygonum hydropiper. V. Kenouée. ^^•) CURAGUA. BOT. PHAN. Molina , dans son Histoire du Chili, men- tionne sous ce nom une petite espèce de Maïs qui serait très -remarquable en ce qu'elle aurait ses feuilles den- tées. C»-) CURANGUE. Curanga. bot.phan. Genre établi par A.-L. Jussieu ( Ann. du Muséum., V. 9, p. 019) sur une Plante rapportée de Java par Com- CUR nierson et qui ressemble parfaitement au Serratula amara deRumph (Herb. Aniboin., v. 5, p. 459, t. 170). Linné l'avait citée comme synonyme de son Sculellaria indica, nonoliStant ses deux étamines et son fruit capsulaire rempli de graines très-menues , qui l'éloignent de la famille des Labiées. Ce genre semble donc absolument distinct et offre les caractères suivans qui résultent de ceux donnés par Rumph pour la fleur et de l'examen du fruit par Jussieu : calice à qua- tre divisions , dont deux extérieures beaucoup plus grandes; corolle plus courte que le calice, raonopétale , hypogyne , à deux lèvres , dont la su- péi ieure est trilobée , et l'inférieure à un seul lobe beaucoup plus large; deux étamines attachées sous la lèvre supérieure; ovaire libre, surmonté d'un style persistant, et se changeant en une capsule pointue et recouverte par les divisions agrandies du calice , à deux valves et à deux loges pleines de petite» graines séparées par une cloison parallèle aux valves, qui porte vers son milieu deux placentas légè- rement saillans. D'après ces caractè- res , le professeur Jussieu assigne à ce genre une place parmi les Scro- phularinées , non loin des Pœderota et des Graiiola ; il a fait dériver le nom de Curanga de celui de Baun Cucur- rang qui désigne eu malais l'unique espèce dont le genre se compose. Yahl , qui l'avait adopté dans son Eiiumeratio Plantamm , p. 100, avait mal orthographié ce mot en l'écrivant Caranga. Une seconde erjeur typo- graphique s'est glissée dans im ou- vrage important. Rœmer et Schul- tes [Syst. Feget., 1, p. 108) ont à tort écrit Curania, et déjà quelques bota- nistes ont copié cette nouvelle faute. Le Curanga amara croît à Java et dans les autres îles de l'archipel In- dien. Sa tige est herbacée , traçante ; ses feuilles sont simples et opposées ; ses fleurs sont peu nombreuses et portées sur des pédoncules axillaires. Le nom spécifique de cette Plante in- dique des propriétés toniques, véri- fiées par l'emploi qu'en font les ha- CUR bilans d'Amboine pour guérir les fiè- vres tierces. C'est, dans cette île, un remède aussi populaire que l'Kry- three petite Centaurée et le ïrèllc d'eau, en Europe. (g..n.) • CURANIA. BOT. ru.iN. ( Rœ- mer et Schullcs. ) V. Cukanga. *CURARE. Célèbre «oison végétal, en grand usage panni les habitans de l'Orénoque pour empoisonner leurs flèches , et provenant d'une Liane qui appartient probablement à un genre voisin du Strycbnos. Les jeu- nes rameaux de cette Plante sont presque cylindriques, velus, marqués entre les pétioles d'un rang de poils plus roides, terminés par une pointe îlliformc , alternes par l'avortement d'un autre rameau opposé; les feuilles sont opposées , ovales - oblougues , très-aiguës , très-entières , marquées de trois nervures qui s'anastomosent diversement entre elles, membraneu- ses , presque glabres, bordées de cils, d'un vert tendre, plus p;iles en des- sous ; les fleurs et les fruits encore inconnus. D'après ces caractères, le Curare ne peut être une espèce du genre Phyllanthus , parce que les feuilles , dans celui-ci , sont alternes et pourvues de deux stipules, tandis que dans le Curare les feuilles sont opposées et sans traces de stipules. L'idée de Willdenow, que le Curare appartient au genre Curiaria dont les baies seules sont vénéneuses , est tout aussi peu admissible. Les feuilles de la Coriaire sont un peu charnues et quelquefois alternes ; dans le Curare elles sont membraneuses et constam- ment opposées entre elles. Les pétio- les , dans la Coriaire , sont sensible- ment articulés avec les rameaux, et tombent facilement dans les échantil- lons desséchés ; le Curare , au con- traire , n'offre point d'articulation. Les petites gemmules dont Jussieu fait mention à l'occasion de la Coriaire ne se rencontrent point dans le Cu- rare. Enfin les jeunes rameaux sont anguleux dans la Coriaire, cylindri- .ques dans le Curare. Ils ont, tkns celui'ci , une tendance à se prolon- CUR 197 ger en vrille comme dans le Roufia- 7770«d'Aublet. C'est à ce dernier genre que nous rapporterons le. Curare, caries véritables Strycbnos paraissent appartenir exclusivement aux Indes- Orientales. Dans le Curare on trouve un rang de petits poils entre chaque paire de pétioles , et ce caractère, ob- servé depuis long-temps dans les Strychnées qui sont connues par leurs propriétés délétères , est d'un grand poids dans le rapprochement que nous croyons être en droit de faire entre des Plantes si vénéneuses. C'est à Humboldt que nous devons la première et seule connaissance du Curare ; c'est de lui que nous em- pruntons les renseiguemens suivans relatifs à la préparation de cette subs- tance , et à son action sur l'économie animale ( Voyage aux régions équi- noxiales du nouveau continent; par Al. de Humboldt et A. Bonpland, T. II, p. 547-556). « Lorsque nous ar- rivâmes à l'Esmeralda , dit Hum- boldt, la plupart des Indiens reve- naient d'une excursion qu'ils avaient faite à l'est, au-delà du Rio-Padamo, pour recueillir les Jouvias ou fruits du Bertholletia , et la Liane qui donne le Curare. Ce retour était célébré par une fête qu'on appelle dans la mis- sion la fiesta de las Jouuias , et qui ressemble à nos fêtes des moissons et des vendanges.... On donne à la Liane (Bejuco) dont on se sert à l'Es- meralda pour la préparation du poi- son , le même nom que dans les fo- rêts de Javita. C'est le Bejuco de Ma- vacure , que l'on recueille abondam- ment à l'est de la mission, sur la rive gauche de l'Orénoque, au-delà du Rio-Amaguaca , dans les terrains monlueux et granitiques de Guanaya et de Yumariquin On emploie in- diÛeremmcnt le Mavacure frais ou desséché depuis plusieurs semaines. Le suc de la Liane , récemment cueilli, n'est pas regardé comme vé- néneux ; peut-être n'agit-il d'une manière sensible que lorsqu'il est for- tement concentré. C'est l'écorce et une partie de l'aubier qui renferment ce terrible poison. On racle avec un 198 COR couteau fies branches de Mavacme de quatre à cinq lignes de diamètre ; Tecorce enlevée est écrasée* et réduite en filamens très-minces sur une pier- re à broyer de la farine de Manioc. Le suc vénéneux étant jaune, toute cette masse filandreuse prend la mê- me couleur. On la jette dans un en- tonnoir de neuf pouces de haut et de quatre pouces d'ouverture. Cet enton- noir est , de tous les ustensiles du la- boratoire indien , celui que le maître du poison ( c'est le tilie que l'on donne au vieux Indien qui est chargé de la préparation du Curare), arno ciel Curare , nous vantait le plus.... G é- tait une feuille de Bananier roulée en cornet sur elle-même, et placée dans un autre cornet plus fort de feuilles de Palmier. Tout cet appareil était soutenu par un échafaudage léger de pétioles et de rachis de Palmier. On commence à faire une infusion à froid en versant de l'eau sur la matière fi- landreuse , qui estl'écorce broyée du Mavncure. Une eau jaunâtre filire pendant plusieurs heures goutte par goutte à travers Vernbudo ou enton- noir de feuillage. Cette eau filtrée est la liqueur vénéneuse , mais elle n'ac- quiert de la force que lorsqu'elle est concentrée par évapora tion, à la ma- nière des mélasses, dans un grand vase d'argile. L'Indien nous enga- geait de temps en temps à goûter le liquide. On juge d'après le goût pltis ou moins amer si la concentration par le feu a été poussée assez loin. Il n'y a aucun danger à cette opération , le Curare n'étant délétère que lors- qu'il entre immédiatement en con- tact avec le sang. Aussi les vapeurs qui se dégagent de la chaudière ne sont-elles pas nuisibles , quoi qu'en aient dit les missionnaires de l'Oré- noque. » Le suc le plus concentré du Mava- cure n'est pas assez épais pour s'at- tacher aux flèches. Ce n'est donc que Four donner du corps au poison que on verse dans l'infusion concentrée un autre suc végétal extrêmement gluant et tiré d'un Arbre à larges feuilles, appelé Kiracaguero. Comme CUR cet Arbre croît à un très-grand éloi- gnemcnt de l'Esmeralda , ctqu'à celte époque il était tout aussidépourvu de fleurs et de fruits que le Bejuco de Mavacui-e , je ne suis pas en état de le déterminer botaniqnement Au moment oti le suc gluant de l'Ar- bre Kiracaguero est versé dans la li- queur vénéneuse bien concentrée et tenue en ébullition , celle-ci se noir- cit et se coagule en une masse do la consistance du goudron ou d'un sirop épais. C'est cette masse qui est le Cu- rare du commerce — On vend le Cu- rare dans des fruits de Crcscentia; mais comme sa préparation est entre les mains d'un petit nombre de fa- milles, et que la quantité de poison qui est attachée à chaque flèche est infiniment petite, le Curare de pre- mière qualité, celui de l'Esmeralda et de Mandavaca , se vend à un prix extrêmement élevé. J'en ai vu payer deux onces cinq à six francs. Des- sécbée , celte substance ressemble à de l'Opium , mais elle attire forte- ment l'humidité lorsqu'elle est expo- sée à l'air. Son goût est d'une amei- tume très-agréable, et nous en avons souvent avalé de petites portions , Bonpland et moi. Le danger est nul si l'on est bien sûr que l'on ne saigne pas lies lèvres ou des gencives Les Indiens regardent le Curare, pris in- térieurement , comme un excellent stomachique. Le même poison pré- paré par les Indiens Piraous et Sa- livas , quoique assez célèbre, n'est pas aussi recherché que celui de l'Es- meralda. Les procédés de la fabrica- tion paraissent partout à peu près les mêmes, mais il n'y a aucune preuve que les différens poisons vendus sous le même nom à l'Orénoque et à l'A-r mazono soient identiques et tirés des mêmes Plantes. A l'Orénoque , on distmgue le Curare de Raiz (de ra- cine) du Curare do Bejuco (de Lianes ou d'écorces de branches). Je n'ai vu préparer que le second : le pre- mier est faible et beaucoup moins recherché » Je n entrerai ici dans aucun dé- tai^sur les propriétés physiologiques CUR > pétale, et dans son fruit charnu, contenant un ou plusiejars noyaux. Or, ces caractères existent tous dans le genre Cuitisia qui , par conséquent , doit être placé dans la famille des Hédéracées auprès du genre Co/7i//5. (a.r.) * CURTOGYNE Curtogyne. bot. PHAN. Le docteur Haworth , dans sou ouvrage intitulé : Révision des Plantes grasses , etc. , forme un genre distinct des Crassula undata cl Crassula un- dutata , auquel il donne le nom de Curtogyne. INous pensons que ce genre doit être simplement considéré com- me une section du genre Crassule. f^. ce mot. (a. r.) CURTOPOGON. BOT. phan. (Pa- lisot-Beauvois. ) F". Aiustide. * CURTDRADA. ois. Syn. brési- lien de Tetrao guianensis , L., espèce du genre Perdrix. F", ce mot. 'b.) CURUA ou CURUBA. bot. phan. ( Marcgraaff". }Syn. brésilien de Tri^ chosanthes anguina V. Trichosan- THE. (b.) CURTJCAU. ois. Nom générique des Echassiers au Paraguay. (dr..z.; 2o4 eus * CDRUIRI. BOT. PHAN. (Marc- graafF.) Arbrisseau du Brésil indéter- miné , qui ressemble au Groseiller, et donne des fruits bons à manger, (b.) CURURU. BOT. etREPT. (Plumier etPison.)Syn.dePaulliuie./^^. cemot. C'est aussi le nom de paysdu Pipa, (b.; * CDRURURYYRA. eept. oph. Enorme Serpent des rivières du Bré- sil, teint de belles couleurs, qui dé- vore les plus grands Animaux , et qui paraît appartenir au genre Boa. (b.) * CURYAKGIS. BOT. PHAN. C'est ainsi que Du Petit-Thouars (Hist. des Orchidées des îles australes d'A- frique ) désigne \ Angvœcum recur- vum. Plante qu'il place dans le grou- pe des Angorchis, et qu'il caractérise f)ar l'éperon du labelle plus long que e pédoncule et coudé. Elle fleurit au mois de février dans les îles de Fran- ce et de Mascareigne, oii Du Petit- Thouars l'a découverte. Ses feuilles sont rapprochées , rubanées et bilo- bées. Du Petit-Thouars l'a figurée (/&ft.c//.,t. 56). (G..N.) CURVIROSTRE. Cuivirostra. OIS. On a quelquefois employé ce nom pour désigner les Oiseaux dont le bec est courbé à la pointe. Il a été doûué par quelques-uns comme géné- rique au Bec-Croisé , et comme spéci- fique au même Animal par Linné. K. LoxiA. (b.) * CURVOPHYLIS. BOT. phan. Nom proposé par Du Petit-Thouars (Hist. des Orchidées des îles australes d'Afrique) pour le Cymbidium ou Bul- hophjllum incuivum. Cette Orchidée, que ce savant place dans le groupe des Phyllorchis , croît à l'Ile-de-Fran- ce où elle fleurit au mois d'avril: ses fleurs sont pétaloïdes et jaunâtres, et elle n'a qu'une seule feuille ovale et bilobée au sommet et naissant d'un tubercule radical. Du Petit-Thouars en a donné une figure dans l'ouvrage cité plus haut , table gé. (cn.') *CUSARDUS. OIS. (Gesner.) Syn. de Cochevis, espèce du génie Alouette. V . ce mot. (b.) CUSGO, OIS. Syn. de Hocco. V. ce mot. (b.) eus CUSCUS. MAM. V. Cusos. CUSCUTE, discuta, bot. phan. Genre de Plantes de la famille des. Convolvulacées et de la Pentandrie I-^.'Sy"i6, L. , qui se compose d'environ vingt-quatre ou vingt-cinq espèces , répandues dans presque toutes les contrées de l'ancien et du nouveau continent. Ce sont toutes de petites Plantes d'un aspect très-singulier; elles sont grêles, dépourvues de feuil- les, et s'enlacent autour des herbes voisines aux dépens desquelles elles vivent et s'accroissent , et qu'elles ne tardent point à faire périr. Leurs ca- ractères sont : un calice monosépale à cinq, très-rarement à quatre lobes profonds ; une corolle raonopétale subcampanulée ou globuleuse, à cinq lobes étalés, garnie intérieurement et vers sa base de cinq appendices dé- coupés eu forme de feuilles d'Acan- the , et recourbés sur le pistil ; les étamines, au nombie de cinq, sont insérées à la base de chacune des in- cisions qui partagent le limbe de la corolle; leifrs filets sont dressés à peu près de la longueur des divisions de la corolle; les anthères sont inti oi'ses , à deux loges; l'ovaire est globuleux, dé- primé, légèrement stipilé à sa base; il est à deux loges qui contiennent chacu- ne deux ovules ascendans ; supérieu- rement il est bilobé et se termine par deux styles, qui se changent bientôt en deux stigmates cylindriques. Le fruit est vuie capsule globuleuse ou déprimée , à deux loges et à deux grai- nes , et qui s'ouvre par une scissure circulaire et transversale. Cette cap- sule ou pyxide est enveloppée dans les enveloppes florales qui sont persis- tantes. Les graines sont globuleuses, à surface luberculée; elles contien- nentdans l'inlérieurd'un endosperme charnu un embryon roulé plusieurs fois sur lui-même en spii'ale. Cet em- bryon présente un caractère fort re- marquable. Son extrémité cotylédo- naire est parfaitement indivise , en sorte que l'embryon est monocotylé- doné et non acotylédoné, comme on le dit géncraleraent. A l'cpoquc de la eus germination , cette extrémité supé- rieure s'allonge en un filet grêle qui forme la gemmule. Les fleurs , dans toutes les espèces , sont petites, lilnn- cliatves , formant des espèces de petits fascicules à l'aisselle d'une très-petite écaille qui tient lieu do feuille. La Cuscute cojimunk , discuta europœa, L. , est commune dans les fués secs, dans les bois taillis, dans es prairies artilicioUes , et surtout dans celles de Luzerne. •Elle vit en parasite sur ces Végétaux , qu'elle finit par étouffer et faire périr. Ses tiges sont grêles , filiformes , tout-à- fait dépourvues de feuilles ; elles sont volubiles de droite à gauche ; les fleurs sont blanches, réunies au nombre de douze à quinze à l'aisselle d'une écaille fort petite. Le premier développement de cette Plante parasite est fort remar- quable : ses graines germent sur la terre; leur radicule s'y enfonce; leur gemmule, sous la forme dun petit fi- lament, s'élève; et aussitctl qu'elle a rencontré une autre Plante , elle s'en- roule autour d'elle, s'y cramponne au moyen de petits suçoirs. Dès-lors elle ne tire plus aucune nourriture de la terre, elle vit entièrement aux dé- pens de la Plante sur laquelle elle est implantée , et bientôt sa tige se sépare de sa racine et ne conserve aucune communication avec le sol. La Cuscute du Thym , Cuscvta Epi,'/ry mum {Smhh), que Linné ne considérait que comme une simple variété de la précédente , avait été distinguée par les anciens. Dioscoridc et Pline 1 ont mentionnée sous le nom à'EpUhymuni. Elle est plus pe- tite que la première , et s'en distin- gue surtout par ses fleurs entièrement sessiles, tandis que dans la Cuscute commune elles sont légèrement pé- •donculécs, et par ses corolles à quatre divisions seulement. Elle vient sur le Th3m,le Serpolet, la Bruyère, le Chanvre, etc. Elle est ainsi que la précédente fort dangereuse pour les champs de Luzerne , de Chanvre , de Lin, etc. ^ lorsque ses Plantes vien- nent à les attaquer. En effet, elles s'y répandent avec une effrayante ra- CUS 205 pidité , et font périr tous les pieds qu'elles attaquent. Le seul moyen de s'opposer aux progrès du mal, c'est de faucher ras de terre les places infes- tées , ou d'arracher les plans lors- qu'ils sont annuels. Par ce procédé simple, on s'oppose à la multiplica- tion de la Plante par le moyen de ses graines. Un grand nombre d'espèces de Cuscute croissent clans l'Amérique méridionale. Outre la Cuscuta ame- ricana décrite par Linné , Ruiz et Pa- von en ont fait connaître deuv espè- ces , Cuscuta corjmbosa et Cuscuta odorata. Dans leur magnifique ou- vrage ( Aofrt Gênera et Species A m. ) , Humboldt , Bonpland et Kunth ont fait connaître sept espèces nouvelles , savoir : Cuscutajloribunda, C.fœtida, C. grandijlura , C. graveolens , C. ob- tusijlora , C. Fopajensis , et C. um- bcllata ; enfin K. Brown , dans son Prodrome , a décrit deux nouvelles espèces observées par lui à la Nou- velle-Hollande , ce sont les Cuscuta australis el C. carinata. (a.r.> *CDSICUSIS. MÂM. (Gumila. ) L'un des noms de pays du Sirnia tri- virgata. V . Sapajou. (b.) CUSOS ou CUSCUS. MAM. On a désigné sous ces noms de petits Ani- maux des Moluques dont on n'a don- né que de très -vagues descriptions , et qui paraissent être des Phalangers. Ils ont la taille déjeunes Lapins, vi- vent sur les Arbres oii ils se nour- rissent de fruits ; leur poil est épais , crépu , rude , grisâtre , et leur odeur est désagréable. (b.) CUSPAIRE. BOT. PHAN. Pour Cus- parie. P". ce mot. (a.r.) CDSPARIE. Cusparia. bot. puan. C'est ain,-i qu'on appelle, selon Huni- boltlt, l'Arbre qui fournit l'écorce d'Angusture vraie , et que cet illustre voyageur nomme Cuspariafebrifuga. \Villdenovv avait mentionné cet Arbre sous le nom de Bonplandia trifoliata , et le piofcsseur Richard en a donné une description et une figure extrê- mement exactes et détaillées dans les Mémoires de rinstilut(Scienc. phys.. 906 eus année 1811 , p. 82 , t. 10), sous le nom de Bonplandia angustura ; mais comme Cavanilles avait antérieure- ment donné le nom de Bonplandia à un genre de la famille des Polémonia- cées , Humboldt lui a depuis substi- tué le nom de Cusparia , qui rappelle celui que l'Arbre à l'Angusluie porte dans le pays oii il croît. Le nom de Cuspariaa été adopté par De Candolle dans un Mémoire qu il a récemment publié dans les Mémoires du Muséum de Paris (vol. 9, p. i42), oii il établit, sous le nom de Cuspariées, une tribu dans la famille des Hulacées, afin d'y ranger les cinq genres Cusparia, Tico- rea , Galipea , Raputia et Monniera. Plus récemment encore , Auguste de Saint -Hilalre (.Mém. Mus., vol. 10), dans son Mémoire sur le Gyuobase , a fait voir que le genre Cusparia de Humboldt ne différait en aucune ma- nière du Galipea d'Aublet. Nous ren- voyons donc au mot Galipea pour donner les caractères de ce genre. F", Gawpée. . (A. R.) *GUSPARIÉES.bot. phan. De Can- dolle , ainsi que nous l'avons dit plus haut, a nommé ainsi une section de la famille des Rutacées, dans laquelle il plaçait les genres Ticorea, Cusparia, Galipea, Raputia et Monniera. Voici les caractères donnés à cette tribu par le savant auteur du Systema Vegetabi- lium. Les Cuspariées ont toutes des pé- tales au nombre de cinq ,ordinairement soudés par leurs bords , de manière à représenter une corolle pseudo -mo- nopétale; quelquefois ils sont simple- ment agglutinés , et peuvent être fa- cilement séparés sans déchirure. Le nombre des étamines est fort variable ; quelques-unes d'entre elles sont sté- riles et difformes; mais deux au moins sont fertiles. L'ovaire est générale- ment environné par un rebord glan- duleux et saillant qui ne donne atta- che ni aux pétales, ni aux étamines. L'ovaire est formé de cinq coques réunies à leur centre et terminées par un seul style qui paraît provenir de cinq styles soudés ensemble. Cet ovai- re , coupe en travers, présente cinq eus loges contenant chacune un ovule. Le fruit se compose de cinq coques mo- nospermes , s'ouvrant par leur côté interne, et dont l'endocarpe osseux reste adhérent avec la graine. Celles- ci sont dépourvues d'endosperme. Les Cuspariées sont des Arbres , des Arbrisseaux ou plus larement des Plantes herbacées dont les feuilles alternes ou opposées, dépourvues de stipules etpéliolées, sont composées de trois folibles : elles sont souvent glanduleuses. Les fleurs forment le plus souvent des grappes. Dans son Mémoire sur le Gynobase (Mém. Mus. , vol. x), Auguste Saint- Hilaire a savamment disserté sur ce groupe de Plantes, qu'il est impo.-- sible de séparer des autres Rutacées. Nous renvoyons à ce mot pour expo- ser les caractères distinctifs de cette tribu. De Candolle , dans le premier volume du Prodromus sjstematis, elc, profitant des observations d'Auguste Saint-Hilaire , indique les genres sui- vans comme formant les Cuspariées: Monniera, L. ; Ticorea, Aublet ; Ga- lipea , Aublet; Erythrochiton, Nées et Martius ; Digloltis , Nées et Marlius. P^. Rutacées. (a. r.) CDSPIDIE. Cuspidia. bot. than. Genre de la familledesSynanthérées, CorymbifèresdeJussieu, et de la Syn- génésie frustranée, L., établi aux dé- pens des Gvrteria par Gaertner ( de Fructib. T. 11, p. 454) qui le caracté- riseainsi : involucre ventru , com[iosé d'écaillés aiguës et piquantes , les in- férieures plus courtes et étalées , les supérieures aciculaires et diessées; réceptacle alvéolé et couvert de pail- lettes ; fleurons du disque hermaphro- dites; demi -fleurons de la circonfé- rence femelles et feitiles ; akènes lis- ses surmontés d'aigrettes élégam- ment plumeuses , un peu plus courtes que le corps du fruit. Dans ce genre , l'involucie dont les folioles sont hé- rissées d'aiguillons courts et coniques, à peu près comme les fruits de certai- nes Luzernes; l'involucr», (iisons- nous, tombe spontanément àla niatu- lité. Aprèsavoir donné comme type du eus genre le Gorteriacernua de Thunbcrg et Linné fils , dont l'organisation du l'ruil eu figurée sous le nom iV^/spI- (lalia araneosa (que l'on ne doit pas conserver, puisque celui de duspiclia accompagne la description), Gaeriner indique avec doute comme congénère le Gorterta spi/iosa; mais celle der- nière Plantcapparlient au genre Berc- klieya de VVilldenow. H. Cassini a tait aussi entrer dans ce geine le Gorteria echinatn d' Ailon ou Agriphyllum ec/ii- natu/n de Uesfontnines , sous la nou- velle dénomination de Cuspidia cas- trala. (g..n.) GUSSAMBÏU1\J. BOT. PHAN. ( Rumph. ) Syn. de Pistachia oleosa de Loureiro. A'. Pistachier. (b.) CUSSAREA. BOT. piiAN. (Gmelin.) Pour Coussarea. f^. Coussarée. GCSSO BOT.PH.iN.Nomvulgaiiedu '^cnre H agenia. V. Haoénii:. (a. r.) •CDSSON. POIS. (De Laroche.; Syn. de Squatus Acanthias aux îles Baléares. /^. Sqfale. (b.) CUSSON ou COSSON. ins. Nom vulgaire du Charanson du Blé dans certains déparlemens de la France. V. Calandre. (aud.) CDSSONIE. Cussonia. hot. phan. Famille des Araliacées et Penlandrie Digynie, L. Ce genre^ établi par Lin- né his, fut d'abord rapporté aux Om- bellifères ; mais son affinité avec le Panax a paru telle au professeur de Jussieu, qu'il l'a regaidé comme à peine distinct de ce dernier genre , et qu'il a proposé de lui réunir , dans le cas oii il serait conservé , toutes les espèces frutescentes de Panax , ainsi que le Panax undulata d'Aublet , VUnjala de Rhéede ( quoiqu'il soit décrit comme monosperrae ), et VA • ralia umbellifera, Lamk. Voici, au reste, les caractères qu'on lui a assi- gnés : calice dont les bords sont dis- tans du réceptacle, à cinq dents et persistant; cinq pétales trigones , ai- gus et sessiles ; cinq étamines et deux styles , d'abord dressés , puis écartés , à stigmates simples ; fruit presqu'arrondi , à deux coques , à GUT 207 deux loges, couronné par un rebord. Les Gussonies sont des Afbusies à feuilles digilées, à fleurs disposées en épis ou eu oinl>elles , à rayons peu nombreux et sans collerette. Le nom- bre de le.;is espèces est encore réduit à deux seulement , savoir: la Gusso- nic à lleursen ihyrsK , Cussonia ihyi- si/lura, L. f". , et la G. à fleurs en épi , C. spicala, L. f. Toutes les deux ha- bitent le cap de Bonue~ Espérance. On cultive la première dans les serres chaudes d'Europe , mais elle n'y fleurit pas. (g..n.) COSSU ET GUSSURU-ARU. mam. Chez les Malais à Amboine , proba- blement la même clio.se que Gusos {F", ce mot) , ou parfaitement syno- nyme de Phalanger. (b.) GUSSU ET GUSSU-GUSSU. box. PHAN. Ces noms désignent à ïernate le Saccharurn splcalurn de Loureiro efle Panicum colonum de Linné, (b.) CUSSUÏA. BOT. PHAN. ( Rumph. ) Pour Cassytha. F . Cassythe. (b.) * GUSTINlE. Custinia. bot. phan. Necker appelle ainsi le Tonteïea d'Au- blet , ou Tonsella de Schreber. y. TONTELÉE. (a. r.) -^ GUSTIGLIONIA. bot. phan. (Ruizet Pavon.) P^. Gurcas. (b.) » GUÏERÈBRE. Cuterebra. ms. Genre de l'ordre des Diptères fondé par Clarck ( the Bots of Horses , 2* édition ), et rangé par Lalreille dans la famille des Alhéricères avec les ca- ractères qui suivent : soie des anten- nes plumeuse ; i;ne trompe, sans pal- pes apparens , reçue dans une cavité triangulaire , étroite , prolongée jus- que près de la follette située sous le front; dernier article des antennes le plus grand de tous , presqu'ovoide; articles des tarses et pelotes du der- nier proportionnellement plus lar- ges que dans les autres espèces de la même tiibu. Les Guterèbres diffèrent des Géphalémyies et des OEstres par une cavité buccale apparente , par Pécartement des ailes dont les deux nervures longitudinales qui viennent immédiatement après celles du bord ^ 208 CUV extérieur sont fermées par une autre nervure Iransverse près du limbe postéi'ieur; ils diffèrent encore par des cuillerons toujours grands , recou- vrant les balanciers , et par un eorps très-velu ; leurs larves , dépourvues de crocliets écailleux à la bouche , vi- vent sous la peau de divers Quadru- pèdes herbivores. La plupart de ces caractères leur sont communs avec lesCéphenéniyies ; mais ils s'en éloi- gnent par la soie des antennes plu- meuse, par une trompe sans palpes apparens , et partons les autres signes que nous avons précédemment men- tionnés , et qui sont propres au genre Cuterèbre. Les espèces qui appartien- nentà ce genre sont peu nombreuses, et ont été observées dans l'Amérique septentrionale. Les mieux connues sont : La CUTETIÈBKE JOTJFLtJE, Ctf /e/-. bvc- cata , ou Y (Est/us buccatus de Fabri- cius et d'Olivier. Bosc la recueillié*â la Caroline ; sa larve vit sous la peau d'une espèce de Lièvre du pays. La CxjtebèbkeEphippie, C. Ephip- jtiiim de Lalreille et Leach. Celte belle espèce, qui ressemble à un grosïaon, est originaire de Cayenne. La Cuterèbre du Lièyre , Cuter. Cuniculi de Clark [loc. cit., t. 2,f. 26). Elle a la grosseur du Bourdon terres- tre de notre pays. On rencontre sa larve sous la peau du dos des Lièvres des Lapins. Clark fait connaître deux autres es- pèces, (aud.) CUTICULE. Cuticula. bot. phan. L'épiderme est quelquefois désigné sous ce-nom. T'. Epiderme. (a. r.) * CUTSCHULA. BOT. phan. Selon Rauwolf , c'est l'i* des noms orien- taux de la INoix vomique. (b.) CUTTERA. BOT. PiiAN. Genre pro- posé par Ratinesque aux dépens des Gentianes , et qui doit renfermer, se- lon cet auteur, les Gentiaiia sapoiiaria et oc/uvleuca. (b.) CUVE DE VÉNUS, bot. phan. L'un des noms vidgaires des Dipsa- cus vulgaris et fullonum. V. Car- DIÎRE. (B.) CUV CUVIÈRE. Cuviera. bot. piian. Genre de la famille des Rubiacées et de la Pentandrie Monogynie, L., ins- titué par De Candollef Annales du Muséum, vol. 9, p. 216) en l'honneur de l'illustre auteur de l'Anatomie comparée. Ses caractères sont lessui- vans : calice dont le tube très-court est adhérent à l'ovaire ; le limbe fort long au contraire est à cinq divisions étalées et foliacées ; corolle campa nu- lée , à cinq segmens profonds , très- aigus , et ternîmes en pointe épineuse à leur sommet ; cinq étamines inclu- ses ; ovaire non ombillqué supérieu- rement , mais surmonté d'un style fi- liforme, et d'un grand stigmate en forme d'éteignoir pelté ou plutôt d'une cloche renversée et soutenue au centre par un pivot ; péricarpe à cinq loges, chacune de celles-ci mo- nosperme. L'auteur de ce genre le pla- ce entre le Vanguiera et le Nonatelia dans la tribu qu'il établit sous le nom deGuettardacées. Ses caractères sont tellement tranchés qu'on ne peut le confondre avec aucun autre genre , soit de la même tribu , tels que les Psathura , Guettarda , Erythalls , L,avgeria , etc. , soit de la famille en- tière des Rubiacées ; sa corolle , for- mée de pétales épineux , est peut-être le premier exemple qu'on ait observé d'une pareille dégénérescence dans ces organes. La forme si particulière de son stigmate , et le nombre qui- naire de to.;tes les parties du système floral sont encore des signes distinc- tifs l^rès-faciles à saisir au premier coup-d'œil. Le nom de Cuviera a été proposé par De Candolle , malgré l'existence antérieure d'un genre de même nom , établi par Koeler dans la famille des Graminées , mais qui ne diffère en aucune manière de ÏEly- mus. K. ce mot. On ne connaît enco're qu'une seule espèce de ce genre ; c'est un Arbuste indigène de Sierra-Léona , rapporté par Smeathman , et que De CandoUe a nommé Cuviera acutijlora ; il en a donné Une figure {loc. cit.., pi. i5 ) , et l'a accompagnée d'une description de laquelle il résulte que cet Arbuste CYA a des branches divariqu^es et dures , des feuilles portées sur de courts pd- tiolcs, ovales, oblongucs, acuminees et coriaces , et des fleurs nombreu- ses , disposées en paniculcs termina- les. (G..N.) COVIÉRIE. Cuviera. acal. Péron et Lesueur ont donné ce nom à un petit groupe de Méduses qu'ils consi- déraient comme un genre particulier. Lamarck l'a réuni avec raison aux Equorées. Les noms d'hommes étant d'ailleurs fort déplacés comme géné- riques en zoologie , oii l'on peut tout au plus les admettre comme spécifi- ques , il n'est guère possible d'adop- ter ici ce nom de Cuviera déjà consa- cré en botanique. V. Cuvikre. (lam-.x.) * CDY. MAM. Même chose que Coq. V. ce mot. (b.) CYAME. Cyamiis. crust. Genre établi par Latreille et classé par- lui (Règn. Anim. de Cuv. ) dans l'ordre des Isopodes, section des C^stijjran- ches ; il comprend les genres Panope et Larunda de Leach , et a pour ca- ractères : quatre antennes dont les deux supérieures plus longues , de quatre articles, le dernier simple ou sans divisions; deux yeux lisses, ou- tre les yeux composés ; corps ovale formé de segmens transversaux , dont le second et le troisième n'ayant que des. pieds rudimentaires ; cinq paires de pieds à crochets , courts ou de lon- gueur moyenne et robustes. Les Cya- mes ont quelque analogie avec les Leptomères , les Protons et les Che- vroUes ; mais ils diffèrent essentielle- ment de ces trois genres par la for- me de leur corps , par la longueur moj'enne de leurs pâtes , par le der- nier article des antennes supérieu- res simple, enfin par la présence de deux yeux lisses sur le sommet de la tête, indépendamment des yeux composés. Ce genre se compose de deux espèces dont une est inédite. L'espèce connue , et qui a été rangée par Linné dans le genre Oniscus , par Degéer dans celui des Squilles, et par Fgtbricius avec les Pjcuogonons , TOME V. CYA ao9 porte le nom de Cyame de la Baleine, Cyamus Cetl de Latreille; elle est la même que le Panope Cetl de Leach ( Edinb. Encycl. T. vu, p. 4o4 ) qui la désigne aussi ( Trans. oflke Lian. Suciet. T. XI, p. 564 ) sous le nom de Larunda Ceti. Un grand nombre d'auteurs , parmi lesquels on distin- gue Pallas (iS/uic. ZooL,fasc. 9 , t. 4, f. i4) et Millier {Zool. Dan., t. 119, f 15-17), en ont donné d'assez bon- nes figures; mais , parmi les entomo- logistes qui ont le mieux fait connaî- tre ce snigulier Crustacé , on doit surtout distinguer Savigny ( Mém. sur les Anim. sans vert., première partie, prem. fasc, p. 54 J, Latreille ( ses divers ouvrages ) et Trevira- nus ( f^erm. schrift. Anat. und Phys. inhalts, 7*^ Mém., p. 1, f. 1 ). Nous emprunterons de ces savans obser- vateurs ce que nous allons en dire. Le corps des Cyames est large , or- bicidaire, déprimé , solide et coriace; on peut le diviser en tête , en thorax et en abdomen ; la tête est petite , al- longée , en forme de cône tronqué ; elle supporte des yeux composés, peu saillans, placés sur les cotés de la tête, et en outre deux petits yeux lisses qui occupent son sommet et sont situés sur une ligne transver- sale. Entre la paire d'yeux composés on remarque quatre antennes placées les unes au-dessus des autres, et pou- vant par cela même être distinguées en supérieures et eu intérieures ; cel- les-ci sont très-petites et formées de quatre articles ; les autres préseatont un nombre égal de divisions , ef ont la longueur de la tête et du premier segment du thorax réunis ; en des- sous et en arrière des antennes on ob- serve la bouche composée de parties très-petites , mais dans laquelle Savi- gny a distingué un labre assez grand, émarginé , deux mandibules à som- met bifide et dont les divisions sont denticulées ; on voit ensuite trois pièces en forme de lèvres dispo- sées sur trois plans ou qui se succè- dent graduellement. Savigny et La- treille les ont observées avec soin ; ce dernier entomologiste la décrit de 210 CYA la manière suivante : la picinière pièce ou la supérieure, celle qui est immédiatement en arrière des mandi- bules, l'oime une espèce de feuillet pi'esque demi-ciiculaire , et composé de trois parties, une intermédiaire presque triangulaire, profondément bifide à son sommet , et s'élargissant t sur les côtés de sa base , pour servir do support aux deux autres pièces qui , sous la figiue d'un demi-crois- sant formé par chacune d'elles, cons- tituent par leur réunion un ceinlre au-dessus de la précédente. Savigny représente cette pièce {/oc. cil., pi v, f. 1, E ), et la considère comme une langue. La pièce qui vient ensuite ou î'inteimédiaire ressemble sous plu- sieurs rapports à la précédente , et peut être également divisée en trois parties ( /oc. cit., pi. v, f. i, tr j. La pièce simple ou celle du milieu pré- sente à son extrémité deux languettes pointues, ayant chacune près ou côté extérieur de la saillie qu'elles forment un petit corps conique de deux arti- cles , et semblable à un palpe. Les deux languettes, soudées entre elles sur la ligne moyenne du corps , et laissant encore une trace de leur divi- sion première, sont articulées à l'ex- trémité d'ime espèce de support qui se divise à sa base en deux branches, iesquelles ; en se contournant de de- dans en dehors et d'arrière en avant, se prolongent jusqu'au-dessous des deux pièces latérales. Celles-ci ont , indépendamment d'une articulation qui se soude avec la partie moyenne du support et avec ses branches , une autre pièce en forme de lame, sup- portant près de son extrémité dor- sale un petit appendice semblable à un palpe. Latreille a cru distinguer à cet appendice deux articulations qui ne soutpas indiquéesdans la figurede Savign\. Ce dernier obseivateur ad- met que les pièces latérales représen- tent la première paire de mâchoires (les Ciustacés , et que la pièce moyenne est l'analogue de la seconde paire. Enfin la troisième et dernière partie de la lx)uche du Cyame est formée de deux petits pieds ou pal- CYA pes terminés par un onglet , et com- posés de six articles dont le pre- mier, très-grand et soudé à celui du côté opposé , constitue une sorte de base en carré transversal, évasé en angle au milieu du bord antérieur, et simule la lèvre proprement dite. Sa- vigny représente cette partie ( /oc. cit., pi. V, f. 1, B),et reconnaît en elle la première paire de mâchoires auxiliaires ou de pieds-mâchoires des Grustiicés. En arrière de la tête on remarque une paire d'appendices qui, à proprement parler , est intermé- diaire à la tête et au thorax ; elle s'ar- ticule à un segment rudimcntaircqui n'est pas visible en dessus , et qu'où pourrait considérer comme l'ébauche du premier anneau du thorax. Ces deux pieds sont eux-mêmes plus courts et plus grêles que les suivans , de six articles dont le premier , ou h hanche, est cylindrique et proportion- nellement plus long que ne l'est le même article aux pieds qui sont pla- cés en«rrière ; l'avant-dernier article est plus grand , en forme de main , avec un sinus et une dent obtuse en dessous; le dernier consiste, ainsi que dans les autres pieds , en une griffé très-dure , crochue et très- pointue ; cette paire de pieds corres- pond aux seconds pieds-mâchoires. Le thorax est compo.^é de six an- lieaux séparés par de profondes in- cisions; les côtes prolongés de ces an- neaux donnent naissance latérale- ment à six membres articulés que la variété de leur forme et du nombre de leurs articles a fait distinguer en pâtes proprement dites et en pâtes fausses. Fabricius a même considéré comme des palpes la paire de pâtes antérieures que nous venons de dé- crire. La première paire de pieds , celle qui tient au segment antérieur du thorax, est courte , mais robuste , comprimée et large; on compte six articles inégaux dont le radical, ou la hanche, est gros, arrondi , presque en forme de rotule , et dont le pénultième , plus grand et ovoïde, compose avec le dernier une serre terminée par une griffe urobile ou CYA inonodîictylc. Deux ilcnts .-issczibrt. s se rcinaïqiienl dans uno ëch;incrurc île rnvnnt-dcinicr ;m ticlc ; le second et le troisième nnnciiu du thorax si\]>- porterit , au lieu de pâtes, des appen- dices grêles dont un tr(>s-long et f'aulrc fort court , cachds <^ la partie inférieure du corps ; à leur base sont, dans les deux sexes , les vésicules branchiales , el, dans la femelle , des écailles valvulaircs disposées par pai- res, et destinées à recouvrir les œufs. Le troisièzne , le r[uafrième et le ciu- qnième segment du thorax donnent itiscrlion à de véritables pates assez semblables S la première paire. L'ab- domen consiste en une sorte de petit tubercule ou mamelon qui porte l'a- nus. SelonTreviranus, Iccartat intesti- nal des Cyames va droit de la bouche à l'anus en s'clargissant au milieu. Le cerveau se compose de quatie masses dont «leux supérieures et deux inférieures; il donne des nerfs aux yeux, aux antennes, à la bouche le cor !on nerveux qui en part es> com- j)osc de sept gangllonf fort ^.âtincts; on ne voit ni trachées , ni trous res- piratoires ; les pates de la troisième cl de la otiatrième paires si singuliè- res par leur forme , et les plaques ventrales chez la femelle, ont, sui- vantlui, pour fonctions, de Servir à la respiration. Les ovaires ont une for- me irréguliére , les organes mâles se composent de deux tubes ou appendi- ces , se rendant à la verge qui est ac- compagnée de deux petits organes co- 1)uiateurs , et se trouve située entre a dernière paire de pates. Le Cyame de la Baleine, connu vulgairement sous fc nom de Pou de Haleine , se trouve sur le corps des^Baleines, il s'y accroche à l'aide de ses pates; on en tiouve aussi, mais plus rarement, sur le corpsdes Scom- bres et des Maquereaux. (Aun.) CYAME. Cyamus. bot. phan. Sa- lisbuiv, et à son exemple Smith et Nultal. appellent ainsi le genre I\e- lumbium. V. Nfii-UMUO. (.v.B,). CYAMÉE. MIN. Pline paraît dési- gner SOU6 ce nom h Pirrre-d'Ai- CYA 21, gle, ffî.'///e , dont CalUmus était le noy»u. La Pierre dé.siguée par D'Ar- genville .soiis le nom de C^nmile pa- raît (}lrc là même chose. (è.) CYAMOS. BOT. piiAN. Ce mol grec, Sui désigne la Fève proscrite par Py - lagore, désignait aussi une Plante d'Egypte appelée également Ciborium a cause de la forme d'une coupe à la- quelle on comparait son fruit , et qui renfermait des espèces de Fèves. On pense généralement que le Cyamos d'Egypte ou C/'Z'o/iWOT est le Nelumbo. F^. ce mot. (c.) CYAMUS. BOT. FHAN. et dRtST. P^. CVAME. CYANEA. acal. et bot. phan. P'. Cyanée. CYANEE. Cyanea. acaL. Genre établi par Péron et Lesueur dans la famille des Méduses, adopté et classé par Lamarck dans ses Radiaii'eS Mé- dusa ires , et parmi les Acalèphes H- bres par Cuvier. Il oft're pour carac- tères : un corps orbiculaire transpa- rent a^ant en dessous im pédoncule à .son centre; quatre bras plus oit moins distincts et plus ou moins chevelus ; une oit plusieurs cavités aériennes et centrales; quatre esto- nîacs et quatre bouches au moins ou disque inférieur. Lamarck a réuni les Chrysaores de Përonaux Cyanées. Cuvier a ajonfé à ce genre les Calli- rhoés , les Obélies , tes Océanies et les Evagores. Nous avons cru devoir suivre la méthode de La-marck, q^ooi- que les caractères qui séparent les Ghi'ysaores des Cyanées nous parais- sent bien tranchés. En effet, da^ns les premières, les bras soat parfaitement distincts et non chevelus; ils sont à peine distincts et comme chevelus dans les dernières, lîlies ont un grou- pe de vésicules aérien-nes au centre de* l'ombrelle; ces vésicxiks sont remplacées par une grande cavité dans les Chrysaores. 'l'elles sont les difi'éreiices «fui avaient engagé Péron à faire d^ux genres distincts de ces deux groirpes. La'marck a crrt devoir les réunir parce qu'il n'a pas trouvé i4* »i 3 CY A ces caractères assez essentiels ni as- sez constans pour constituer deux genres; n'ayant observé qu'un très- petit nombre d'espèces , nous avons dû suivre l'opinion du célèbre pro- fesseur du Jardin du Roi. — Les Cyances présentent un assez grand nombre d'espèces , presque toutes originaires des mers tempérées ; elles sont rares dans les mers polai- res. Les auteurs n'en indiquent au- cune des mers équatoriales. La plus grande partie de celles que l'on con- naît se trouvent dans les mers d'Eu- rope ; leur grandeur est moyenne et ne parvient jamais à trois décimètres de largeur. Cyanée de Lamarck , Cyanea La- marckl, Lamk. Anim. sans vert. , 2, p. 5i8, n. 1. — Dicquemare a décrit et figuré cette espèce sous le nom d'Orlie de mer dans le Journal de Physique du mois de décembre 1784, p. 45i. Elle est commune sur les côtes qui bordent la Manche. Son ombrelle est aplatie avec le bord garni de seize échancrures dont huit superficielles ; elle a de plus huit fais- ceaux de tentacules; huit auncules marginales; des vésicules aériennes au centre de l'ombrelle, avec un or- bicule intérieur à seize pointes ; du plus beau bleu d'oulre-mer. Cyanée dk Lesueub , Cyanea Le- sueuii, Lamk. 2, p. 619 , n. 7. Son ombrelle est entièrement rousse avec un cercle blanc au centre; trente- deux lignes blanches et très-étroites forment seize angles aigus à sommet dirigé vers l'anneau central. Habite les côtes du Calvados et de la Seine- Inférieure. Cyanée PoijJTiLLÉE, Cyaneapunc- tulata, Lamk. 2, p. 620 , n. 10. — Chrysaora Spilhœjnigojia et Chrys. Spilogona, Péron et Lesueur, Ann. i4,p. 565 ,n. 11 5 et 1x4. Lamarck a réuni ces deux espèces de Poron , malgré les différences qu'elles pré- sentent. Dans la première , la moitié pins petite que la seconde , l'on ob- serve trente-deux lignes rousses for- mant au pourtour de l'ombrelle seize angles aigus , à sommet brun très- CYA foncé. Dans la C. Spilogone , la moi- tié plus grande , les lignes sont rem- placées par seize grandes taches fau- ves , triangulaires , situées au pour- tour de l'ombrelle. L'âge plus oyi moins avancé de ces Animaux peut-il produire ces différences? Nous le croyons. Ils habitent la Manche. Cyanée de la Méditerranée, Cyanea mediterranea , Lamk. 2, p. 520, n. 12. — Pulmo maiinus, Be- lon, Aquat. Ub. 2 , p. 438. —Son om- brelle est hémisphérique , glabre , blanche, marquée de stries fauves, rayonnantes , aVec quatre bras dispo- sés en forme de croix ou d'étoile , d'une belle couleur de vermillon. Habite la Méditerranée. A ces espèces , Lamarck ajoute la Cyanée britannique; d'Angleterre. — Cyan. lusitanique; du Portugal.— Cyan. Aspilonate , Chrys. Jspilo- nata, Pér. et Les.; de la Manche. — Cyan. Cyclonate , Chrys. Cyclona- ta , Pér. et Les. ; même lieu. — Cyan. delà Baltique, Médusa capil- lata , L. ; de la «ter Baltique. — Cyan. Boréale , Med. capillata , Baster ; de la mer du Nord. —Cyan. Arctique, Med. capillata , Fabr, ; de^ mers du Groenland. — Cyan. Pieurophore, Cà/ys. Pleurophora , Pér. et Les. ; des côtes du Havre. — Cyan. Pentas- tome , Chrys. Pentastoma , Pér. et Les. ; de la Nouvelle-Hollande. — Cyan. hexastoma-, de la terre de Dié- men. — Csan. Heptamène ; des mers du Nord. —Cyan. Macrogène ; d'An- gleterre. Ces trois dernières sont re- gardées comme douteuses par Pé- rou et Lesueur , ainsi que par La- marck lui-même qui réunit , ainsi que nous l'avons déjà dit, le genre Chrysaore aux Cyanées. Les trois espèces douteuses appartiendraient aux Chrysaores. (lam..x.) CYANÉE. Cyanœa. bot. phak. De Candolle appelle ainsi la première section qu'il a établie dans le genre Nymphœa [Syst. Veget. 2 , p. 48). Cette section, qui comprend les Nym- phœa scutiJoUa, N. cœrulea , N. madagascariensis , N. stellata,, et N. CYA pithhella , a pour caraclères des an- thères prolongées à leur sommet , des fleurs bleues , des feuilles peltées, en- tières ou sinueuses. P". Nénuphar. (A.R.) Rcneaulme avait , sous le même nom, établi, aux dépens des Gentia- nes , un genre qui n'a p;is été adop- té , et dont le type était le GenUa- na Pneumonanthe; Adanson avait aussi formé le même genre sous le nom de Cirninalis. V. ce mot et Gen- tiane, (b.) CYANEE. MIN. Syn. de Lazulite et de Pierre d'Arménie. V. Lazulite et CUIVKE CARBONATE BLEU. (B.) CYANELLE. Cyanella. bot. phan. Genre de Plantes monocotylédones de la famille des Asphodélées, qui offre les caractères suivans : un calice pétaloide à six divisions profondes et inégales ; six étamines rapprochées , connivenleset monadelphcs par leurs filets ; ces étamines sont un peu dé- clinées ainsi que les fleurs ; leurs an- thères sont disposées de la manière suivante : trois supérieures sont re- courbées , rapprochées les unes con- tre les autres latéralement, égales et semblables entre elles ; deux placées sur les côtés sont semblables aux précédentes ; enfin la troisième est plus large et pendante; toutes sont introrses , allongées , obtuses, à deux loges s ouvrant a leur sommet par nn petit trou commun pour les deuv loges dans les cinq anthères supé- rieures , tandis que l'inférieure otlVe une petite ouverture pour chacune de ses deux loges ; l'ovaire est globu- leux , à trois cotes arrondies , très- obtuses , déprimé à son centre , pour l'insertion du style qui est un peu plus long que les étamines , décliné et recourbé en S , terminé par un très-petit stigmate à trois divisions aiguës ; le fruit est une capsule glo- buleuse déprimée à son centre , à trois côtes arrondies, obtuses , à trois loges contenant de six à dix graines chacune , et s'ouvrant en trois valves à l'époque de sa maturité. Les caractères de ce geare n'avaient CYA 2i5 point encore été donnes d'une manière complète et exacte ; en effet aucun, auteur n'a fait mention de la soudure des étamines par leurs filets , ni de là. manière dont les anthères s'ouvrent par le moyen d'un trou qui se prati- que à leur sommet. On ne connaît que quatre espèces de ce genre qiii toutes sont originaires ^u cap de Bonne -Espérance. Leur racine est surmontée d'un bulbe ar- rondi , d'où naissent des feuilles ra- dicales étroites, et une hampe simple qui se termine par des fleurs d'un as- pect agréable disposées en épis ou eu grappes ; les fleurs qui sont en géné- ral munies de petites bractées sur les pédoncules qui les supportent, sont plus ou moins penchées. Nous cite- rons ici l'espèce la plus connue. Gyanelle du Cap , Cyanella ca- pensis , L. , Lamlc. , 111. aSg. Son bulbe, que mangent les Hottentots après l'avoir fait griller, est arron- di, déprimé; ses feuilles étroites, linéaires , lancéolées , aiguës , d'un vert clair; la hampe se termine par une grappe ou panicule de fleurs violacées portées sur des pédoncules presque horizontaux ; leurs élamines sont monadelphcs par toute la lon- gueur de leurs filets. Les autres espèces de ce genre sont les Cyanella alha, Thunb. , et Cyanella /«/'ert,Thunb., Cyanella oichidiflora, Jacq. On les cultive toutes quatre dans nos serres. (a. r.) GYANITE. MIN. V. DlSTHÉNE. CYANOPSIDE. Cyanopsis. bot. PHAN. La Centaurea pubigera de Per- soou est devenue pour H. Cassini le type de ce genre ; il nous a semblé trop peu distinct pour devoir demeu- rer séparé des autres Centaurées. F'. ce mot. (a.r.) * CYANORCHIS. bot. phan. Dé-^ nomination employée par Du Petit- Thouars ( Histoire des Orchidées des îles australes d'Afrique ) pour un genre d'Orchidées de la section des Helléborines. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce , VEpidendru/n ai4 CYA ^fragonuffi dçs a\v\e{KV^ , on le Tetra- ^ocjanisàc Du PetitrThouars ; Plaulp indigène des îlc^ dç France et de Mas- çareigne, ayant u«e tige carrée, haute de six à sept décimètres , portaiit des feuilles ovales aiguës, très-graudes, et des fleurs pourpiëes disposées en épi le long d'un axe latéral. Elle fleurit dans sa patrie au mois d'avril. Du Petit-Thpuars en a lait graver une fi- gure [loc. çi(, t., ^4J qui donne une idée exacte de l'e^pèpe. (g..n.) GYANtlS. BOT. ï»uAN. r. Bluet. GYATHA EX CY ATHE.BOT.cn ypT. '/^; NlDULAIRE. CYATJiEA. BOT. cRYPT. {J-Qu^cms.) Ce genre, fondé par Sinilh dans sa Révision des genres de la famille des Fougères , est l'un des mieux carac- térisés de celte famille. Il a cepeudant , subi depuis plusieurs subdivisions ; si qn adopte ces nouveaux genres, for- més aux dépens du genre Cyatiiea de Smith , on devra un jour les réunir en un petit groupe parliculier dans cette belle famille. Les Cyathées de Smith étaient caractérisées par leurs capsu- les semblables à celles de toutes les Polypodiacées , insérées sur unç partie saillante de la froude, et enveloppées de toutes parts par yn, léguuient sphérique, naissant de la base du réceptacle qui les supporte. La plu- part dçs espèces qui conjposaient ce genre , sont reinarquables par leur tige arborescente ; mais elles varient assez pai' la forme de leurs frondes plus ou moins divisées. L'illustre au- teur du Prodrome de la Flore de la Nou- velle-Hollande a intiodujt plusieurs divisions nouvelles dans ce genre. Les caractères déduils de la fructification s'accordent assez bien avec ceux que fournit le port des différentes espèces qu'on y range ; ces genres sont fon- dés particulièrement sur la position de? groupes de çapsnlcs, par rapport av»x nervures , et sur le nipde de dé- hisçençe du tégument qui les enve- loppe. Ces caractère;? ont donné lieu aux tr^i^ getjres Cyat/iea , -ilsophila et Hemilella de Broyvn. Le premier se reconnaît à ses groupes de capsules CYA insérés à l'angle de division des ner- vures, et entourés par un tégument qui "ic divise transversalement comme une sorte d'opercule. Les espèces qui appartiennent à ce genre , et par con- séquent les véritables Cyathea^ sont les C arborea ( Poljpodium arbo- reum, L, ), C. dealbata , C medulla- ris et C. affinis. Gaudichaud a rapporté des îles de la mer du Sud une nouvelle espèce voisine des CJa//^ea, qui devra former nn genre de plus dans cette division des Fougères si l'on adopte les genres précédens proposés par R. firown. Le genre Sphœropteris de Bernhardi , et probablementle JJcnnstaedtia du mê- me auteur, se rapportent aux Cya- tiiées ; mais la description du dernier est trop imparfaite pour qu'on puisse l'affirmer. Toutes les espèces qui composent le genre Cyathea et les au- tres genres foruiés à ses dépens, sont remarquables par leur lige arbores- cente , sinipl.e , droite , niarquée d'im- pressions très-régulières , foruiées par la chute des feuilles, et surmontée d'un chapiteau de larges feuilles , pro- fondément découpées , qui réunissent au port majestueux des Palmiers l'ç- léganco des formes des autres Fou- gères ; aussi ces Plantes, qui sont particulières aux partie» humides des régions équinoxiales, sont-elles, d'a- près tous les voyageurs, un des prin- cipaux ornemens de ces pays. Leurs troncs et ceux de quelques autres Fougères arbore8cen'es,son i les seuls, parmi ceux des Plantes vivantes que nous connaissons, dont l'organisation soit comparable à celles de quelques- unes de ces tiges si nombreuses dans les formations houillères, et dont l'écorce présente des impressionsd'une régularité admirable, qu'on ne re- trouve dans aucune tige dp Plantes Diçpîylé'iones , ni même parmi Iqs Monocotylédones phanérogames- On doit remarquer cependant, à cet égjud que les espèces fossiles paraissent lou- los différer beaucouj>, du moins spé-» cifiquement,des espèces vivantes dont nous avons eu ocCfi^ion de voir lç>s troncs dans les collections^. (A.n, b.) GYA * GYATHIFORME. Cyathifonnis. lîoi . Qui a la forme d'un gobelet ; par exemple, la corolle du Syrnphy- tum /wAe/w5i/OT, etc. Plusieurs hiclieiis el des Champignons sont G^athiCoi-^ mes. (v.R.) • CYATHOCRUNIÏE. Cyathocn- nites. ÉcuiN. Genre de la famille des Crinoïdes ou Eucrines , établi par Millier dans son pisloire de ces Ani- maux , appartenant à la division des Inarticulés. H offre pour caractères : uu Animal Crinoide avec une colonne cylindrique ou penlagonale, compo- sée de nombreuses articulations ayant des bras qui parteal irrégulièrement lies côtés. Au sommet , adhère un bas- sin composé de cinq pièces, sur le- quel sont placées à la suite les unes ne Sont pas difi't'îcns de ceux que nous avons Iracés pvécédcin- inenl. /'. Crci-ANTnr. (a. n.) CÏCLAS. BOT. PHAN. Ijo geure uomnic ainsi par Schiebcr parait, se- lon Jussicu , devoir être réuni au gcurc yJpalaiua d'Aublct. P'. Apala- TOA. (A.n.) CYCLÏDK. Cyclidiitm. inf. Genre rtabli par Millier , et qui appartient à la première division rie la classe des Microscopiques, c'est-à-dire à celle oii l'on ucriconnnît aucun membre, poil, cirrbe,ou oi ga«esrofaloires,ni cavité intestinale. Les caractères qui lui ont été assignes , consistent dans la forme ovoïde , postérieurement atténuée en pointe, i\\\ corps qui est comprimé et presque meFnbraneux . C'est principa- lemenldans celte compression qu'evis- te la véritable distinction , et c'est par elle que les Cyclides diflcient surtout des Encftelis avec lesquelles des obser- vateurs superficiels les pourraient con- fondre au premier coup-d'œil. Malgré la précision avec laquelle î\Jùller avait tracé les caractères de sou geure, cet habile observateur y introduisit plu- sieurs Animaux qui n'y sauraient demeurer et que nous avons ren- voyés ailleurs; mrtis nos observations nous ont fourni un grand, nombre d'autres espèces dans les infusions vé- gétales. Cependant la difficulté dob- servcr ces Animaux, la facilité qu'on a d'en produire qui varient prodi- gieusement dans leiu- taille, leur agi- lité , leur transparence et leur épais- seur, doivent rendre le naturaliste fort circonspect i'\\Y les limites qu'on peut tracer euirc ces espèces. INous nous bornerons à rapporter ici seulement celles dout nous avons retiouvé les figures daus les auteurs , et dont I existence nous est parfaitement dé- montrée par la coïncidence des ob- sei'valious qui nous sont propres et do celles qui nou^ sont étrangère». i . Cycliue transparente , Cycli- dium hyalinum .Miill. Infi, p. 84, pi. II ; Encycl. 111., p. i6, pi. 5 , f . i4; Lnmk. , Anim. sans vert. T. i , p 4*;6. Cette espèce est fort petite , d'une CYC iil transparence parfaite, ovale , aplatie, foi t aiguë et presque terminée en ^ueue. On la trouve dans diverses in- hibions , particulièrement dans celles des Céréales : c'est celle que Glcichen a fort bien connue el qu'on trouve eu plusieurs de ses planches, particuliè- rement aux figures a 2, E 3 de la qun- torzièiue. Elle est foil commune et 1 une des plus faciles à créer. Elle nage en vacillant o.i comme par un trem- blement continuel. 2. Cyclide Pépin, CjtclidiumNu- cleus, Miill. Inf., p. 1 1 , f. 1 3 ; Gmcl. , Syst.JSat. i5, i, 5896; Encycl. 111., n. 16, pi. 5,f. 16. On trouve encore quel- ques individus de cette espèce dans Gleichen (pi. xvii. j , jj 22 , e 5 el 23. 3. B 378, g). Sa forme est parfaite- ment celle du pépin d'une Pomme , el sa couleur un peu brunâtre, plus fon- cée par derrière. On la rencontre quel- quefois mêlée à la suivante; mais elle s'en distingue aisément , étant un peu plus épaisse el variant moins du poin- tu à l'obtus dans les mouvemens na- tJiioires. 3. Cyclide CERCARioïnE, Cycli- diuni Cercarioides. Gleichen a aussi fort bien vu cette espèce (pi. i6,fig. 3, F) qu il a rencontrée dans une infu- sion de Maïs. Nous l'avons \ ue dans plusieurs auties infusions de graines no;.rricières. Sa forme est celle d'une Poire fort amincie, et sa partie pos- térieure s'allonge tellement, que, si- nueuse dans la natation , elle forme un passage aux Cercaires. Elle est to- talement transparente. 4. Cyclide Enchélioïde, Cycli- diitm Enchelioides, N.; Enc/ielis tre~ mula, Miill. Inf., p. 3o. T. iv, f. i5; Encycl. Inf., p. 7, t. 2, f. 12. C'est l'une des espèces que Millier avait, au mépris des carac;ètes établis par lui-même , rapportées à un genre auquel elles ne convenaient pas. La compression do son corps la séparait des Enchélides pour la placer ici. Safiguie rappellcas- sez celle (Ui iiucieui; mais elleest beau- coup plus courte el couséquemmenl comparativement plus reutlée. On ob- serve fréquemment sur elle la faculté 284 CYG qu'ont les Animaux infusoires de se multiplier par sections. 5. Cyclide KoiRATRE , CycUdium nigricans, Miill. Inf., p. 82, T. xi, f. 9-10; Encycl. Ill.^p. i6,pl. 5,f. 9- 10: Lamck. An. p. 5. T. i, p. 425; le Petit-Trait , Gieichen , pi. 19,2 G. Cette espèce est allongée, fort poin- tue d'un côté , obscure , agile , s'al- longeant souvent beaucoup quand elle nage , et de façon à paraître ob- tuse par les deux extrémités. Elle est fort commune dans les infusions ; Millier l'a vue dans celle des Lenti- cules , nous presque partout , etGlei- cben dans l'eau des Céréales. 6. Cyclide obtusante, CycUdium vhtiisans , N. , Gieichen, pi. 18, 3 D. Cette espèce , parfaitement hyaline et assez grosse, par lapport avec ses congénères , estpyriforme, très-aiguë par sa pointe quand elle s'allonge, mais souvent se contractant de façon à se rendie très-obtuse, tout en gar- dant son aspect pyriforme. Son mou- vement, toujours parle côté aminci, est prompt mais flexueux. On la trou- ve dans les infusions de Céréales. 7. Cyclide vamable, CycUdium mutabile, N. Cette espèce est l'une des plus vulgaires; toutes les infu- sions la produisent , souvent en im- mense quantité , se pressant sur le porte-objet du microscope avec une célérité peu cominune. INous croyons même l'avoir reconnue jusque dans des infusions animales. Les planches XX et XXII de Gieichen en sont tou- tes remplies , outre qu'où en trouve des individus dans la plupart des au- tres. Le Blé , les Pois , les Fèves , le Chenevis la donnent en abondance ; transparente , agile, ovale , oblongue, quelquefois obtuse ou aiguë des deux côtés , changeant de forme sous l'œil de l'observateur, elle prend indiffé- remment l'aspect de ses congénères , ou celui d'un Animal différent. La Quantité en est quelquefois si grande ans une petite goutte d'eau , que , pour y nager j les individus sont obligés de s'allonger et de se défor- mer les uns les autres. (b.) CYC CYCLOBRANCHES. moll. Blain- ville,d3ns sa Méthode conchyliolo- gique (Journal de phys., octobre 1816), a proposé sous ce nom une coupe parmi les Malacozoaires cépha- lophores (Mollusques céphalés , Cu- vier); c'est la quatrième division du premier ordre qui renferme lui-même tous les Mollusques dont les organes de la respiration ainsi que la coquille sont symétriques. Il l'a démembrée des Gastéropodes nudibranches de Cuvier , et il lui a donné les caractè- res suivans : organes de la respira- tion symétriques , branchiaux , en forme d'arbuscules rangés en demi- cercles à la partie postérieure du dos; corps nu , tuberculeux, bombé ; pied large , propre à ramper , occupant tout l'abdomen ; ils sont tous herma- phrodites. Cette coupe , ainsi caracté- risée , ne renferme que les trois gen- res Onchidore, Doris et Peronium. V. ces mots ainsi que l'article Mol- lusques. (d..h.) * CYCLOCARPÉE. Cyclocarpœa. BOT. PHAN. Nom donné par De Can- doJle à sa seconde section du genre Farsetia dans la famille des Crucifè- res, qui comprend les espèces dont la silicule est orbiculée ; les étamines les plus petites dépourvues de dents ; le limbe des pétales oblong, cmarginé et de couleur pourpre. Cette section ne comprend qu'une seule espèce, le Farsetia suffruticosa. V. Farsetie. (A. R.j * CYCLOCEPHALE. Cyclocepha- la. INS. Genre de l'ordre des Coléop- tères mentionné par Dejean (Cat. des Coléopt. , p. 57), et qu'il attribue à Latreille. Ce genre , dont les caractè- res inédits ne nous sont pas connus , est formé aux dépens des Hannetons de Fabricius , et comprend plusieurs espèces parmi lesquelles on distingue celles désignées par cet auteur sous les noms de Melolontha gemiriata, barliaia, signala, etc. ÇUes sont tou- tes orlginan-es de l'Amérique septen- trionale ou du Brésil, (aud.) * CYCLOG ASTRE. Cyclogastems- POIS. Genre formé d'abord par Gro- CYG nou, cite par Dumëril , et que .n'a pas même inciitionné Cuvier , l.out en le conservant comme sous- genre, sous le nom de Liparis con- sacré par Artéili entre les Cyclop- tèrcs. /^. ce mot. (u.) CYCLOIDES. roLVP. écuin. Blain- ville propose ce nom pour remplacer celui de C^lindroidcs , que des nalu- • ralistes ont donné à des Radiaires et à des Ecliiuodenncs. (lam..x.) CYG LO LITE. Cydoliles. polyp. Genre de l'oidre des Caryophyl- laire^ dans la division dojj Poly- piers entièrement pierreux, oUrant une ou plusieurs étoiles lainelleuscs. Lamarck l'a placé dans la première section de ses Polypiers lamcUifères. LesC^clolitcsontpourcaractèrcs : une niasse pierreuse , orbiculaire ou ellip- tique , convexe et laraelleusc en des- sus, sublamelleuse au centre, aplatie en dessous avec des ligues circu- laires concentriques ; une seule étoile à lames très -Unes entières et non hérissées occupe la surface supé- rieure. Lamarck , d'après des auteurs anciens, dit qu'il existe une Cyclolite vivante dans l'océan Indien et la mer Rouge ; ce fait semble douteux, d'au- tant que ces productions animales ne se trouvent fossdes que dans les tei"- rains de seconde formation. Elles se rapprochent beaucoup des Fongies, dont elles diffèrent par les lignes cir- culaires concentriques de leur surface inférieure , et par les lames glabres de leur étoile. 'J'out porte à croire que chaque Polypier est formé par un seul Animal , même ceux oii il y a deux lacunes. Le nombre des espèces est peu considérable, et les quatre de Lamarck devraient peut - être se ré- duire à deux ; néanmoins nous les avons adoptées ea attendant que nous puissions en observer un plus grand nombre d'individus. Quelques espèces de ce genre ont été figurées ou décrites par Guettard et d'autres oryctographes ; le vague qui lègne dans leurs descriptions , nous a em- pêché deu faire mention. Cyclolitb hémisphériq.U£ , Cy- TOME V. CYG 2a5 clolites hemisphœnca , Lamk. , T. ii, p. 233, n° 2. Elle est orbiculaire, très- convexe, à lacune oblongue avec des lames nombreuses et très-uiiuccs; son diamètre dépasse quelquefois six cen- timètres ( environ deux pouces ). On la trouve fossile dans le Dauphiné. GvcLOLiTE ELLIPTIQUE, Cyclotites eltiptica , Lamk., pag. 234, u" 4 Guet t., Mém. 5, pag. 452, tab. 21 fig. 17-18. Gelte espèce, vulgaire- ment nommée la Cunolite , est la plus grande de toutes celles que l'on con- naît , et facile à distinguer par sa for- me ovale ou elliptique; la lacune cen- trale n'est pas toujours unique; nous l'avons vue double dans quelques individus : elle se trouve fossile dans plusieurs parties de la France. La Cyci-OLITE numismale, La- marck, p. 253, n» 1, que l'on dit vivante dans l'océan Indien ainsi que dans la mer Rouge , se trouve fos- sile en France; et la Cyclolite a cnÈTES , Lamk. , p. 234, n. 3 , Fossile dont on ignore la localité , complè- tent, jusqu'à ce moment, le genre dont nous venons de nous occuper. (LAM..X.) * CYCLOPE. Cyclopus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramères , mentionné par Dejean (Gâtai, des Coléopt. , p. 96) dans la grande famille des Charansons. II comprend une seule espèce, Cyclopus tereticollls , Dej. , originaire de l'Ile- de-France. Dans le cas oii on admet- trait ce nouveau genre , le nom de Cyclope, déjà employé dans la classe des Crustacés , devrait nécessaire- ment être changé. (aud.) CYCLOPE. Cyclops. moll. Genre établi par Denys Montfort (Conchyl. Syst. T. II, p. 370) pour le Bucci- nurn nctileum, L., Coquille qui pré- sente , à la vérité, un port assez par- ticulier , mais qui n'offre point un • caractère suffisant pour établir des différences génériques. H n'a point été adopté et ne saurait l'être. P^. Buccin. (d..ii.) CYCLOPE. Cyclops. crust. Genre de l'ordre des Brancbiopodes et de la scctioa des Lophyiopes ( Règn. Anini. de Ciiv. ), établi par MuUer aux dépens des Monocles de Linuc , de Dcgéer , deGeoflVoy , etc. , cl ayant pour caractères suivant Latreille : un corps allongé , diminuant insen- siblement pour former une queue; deux à quatre antennes , six à dix pâtes soyeuses; un seul œil. — Le corps des Cyclopes est de forme ovale , allongé , gélatineux et renfermé dans un test fort mince divisé en dessus par des intersections transversales , constituant des anneaux dont le nombre varie de cinq à huit. La partie antérieure de cette espèce de carapace se prolougfB en des- sous comme un demi-casque ; on ne voit aucune apparence de tête; c'est un tout continu avec le reste du corps ; à l'extrémité , brille un point noir qui est l'œil ; à côté sont les an- tennes , ordinairement au nombre de deux , toujours simples et dimi- nuant insensiblement de grosseur de la base au sommet , garnies de poils partant pour la plupart des divers points de jonction des articles , et très-mobiles; les antennes des mâ- les, que Millier a considérées comme le siège des organes sexuels , ne jouent pas dans raccouplemcnt un rôle aussi important ; les observa- tions qui relèvent cette erreur et qui fixent d'une manière positive leurs véritables fonctions sont dues à Jurine qui les a consignées dans un ouvrage important (Histoire des Monocles, p. 5) d'oii nous les extrai- rons. Les antennes du mâle du Cy- clops qiiadricomis , sont plus gros- ses et plus courtes que celles de la femelle. Elles ont deuxétranglemens, ce qui permet de les diviser en trois parties. La première s'étend depuis la base de l'antenne jusqu'à son pre- mier étranglement , et comprend quinze anneaux , souvent très-peu distincts ; la seconde a une étendue moindre , limitée aux six anneaux suivans qui portent tous un renfle- ment à leur partie antérieure , ce qui f